Essays on the philosophy and method of self-discipline presented in the Bhagavad Gita.
Essays on the philosophy and method of self-discipline presented in the Bhagavad Gita. These essays were first published in the monthly review Arya between 1916 and 1920 and revised in the 1920s by Sri Aurobindo for publication as a book.
Essays on the philosophy and method of self-discipline presented in the Bhagavad Gita. These essays were first published in the monthly review Arya between 1916 and 1920 and revised in the 1920s by Sri Aurobindo for publication as a book. A translation, by Pavitra, of the first seven chapters appeared in 1947. The present edition includes this translation and that, carried out by Archaka, of the forty-one other chapters.
XXIV
LE MESSAGE DE LA GUÎTÂ
"Le secret de Faction ainsi pourrait-on résumer le message de la Guîtâ, la parole de son divin Instructeur est le secret de toute vie et de toute existence. L'existence n'est pas seulement un mécanisme de la Nature, la roue d'une loi ou l'âme est prise pour un moment ou pour des ages; c'est une constante manifestation de l'Esprit. La vie n'existe pas seulement pour la vie, mais pour Dieu, et âme vivante de l'homme est une portion éternelle du Divin. L'action a pour but que l'on se trouve, que l'on s'accomplisse, que l'on se réalise, elle n'existe pas seulement pour ses fruits extérieurs apparents actuels ou a venir. Il y a une loi et une signification intérieures des choses, cette loi et cette signification dépendent de la suprême nature du moi autant que de sa nature manifestée; en cela se trouve la vraie vérité des œuvres , et l'on ne peut la représenter qu'a l'occasion, imparfaitement et déguisée par l'ignorance sous les apparences extérieures du mental et de son action. Suprême et sans défaut, la plus ample loi d'action est par conséquent de découvrir la vérité de votre existence la plus haute et la plus profonde et d'y vivre, au lieu de suivre aucune règle, 'aucun dharma extérieurs Jusque-la, toute vie et toute action doivent être imparfaites et difficiles : un conflit et un problème. Ce n'est que si vous découvrez votre vrai moi et que vous vous conformiez a sa vérité vraie, a sa réelle réalité que le problème peut, au bout du compte, être résolu et la difficulté et le conflit surmontes, et que vos actions, rendues parfaites dans la sécurité du moi, de l'esprit découvert, peuvent se muer en une action divinement authentique. Des lors, connaissez votre moi; sachez que votre vrai moi est Dieu et qu'il est un avec le moi de tous les autres; sachez que votre âme est une portion de Dieu. Vivez en cela que vous savez; vivez en le moi, vivez en votre suprême nature spirituelle, soyez unis a Dieu et pareils a Dieu. Offrez d abord toutes vos actions en sacrifice au Très-Haut et a l'Un en vous,
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au Très-Haut et a l'Un dans le monde; remettez pour finir tout ce que vous êtes et tout ce que vous faites entre Ses mains pour que le suprême Esprit universel accomplisse par votre canal Sa volonté et Ses œuvres dans le monde. Telle est la solution que Je vous offre, et vous trouverez a la fin qu'il n'en est point d'autre."
Ici, il est nécessaire d'exposer le point de vue de la Guita au sujet de l'opposition fondamentale sur laquelle tout enseignement indien se base. Cette découverte du vrai moi, cette connaissance du Divin en nous et en tout n'est point chose facile; ce n'est pas davantage une chose aisée que de changer cette connaissance, fut-elle vue par le mental, en l'étoffe de notre conscience et en la condition entière de notre action. Toute action est déterminée par l'état effectif de notre être, et état effectif de notre être est détermine par état de notre volonté constante et qui se voit elle-même et par celui de notre conscience active ainsi que par sa base de mouvement cinétique. C'est ce que, avec toute notre nature active, nous voyons et croyons que nous sommes et ce que nous voyons et croyons que représentent nos relations avec le monde, c'est notre foi, notre Shraddhâ, qui fait de nous ce que nous sommes. Mats la conscience de l'homme est double et correspond a une double vérité de l'existence; car il y a une vérité de la réalité intérieure et une vérité de l'apparence extérieure. Selon qu'il vit dans l'une ou dans l'autre, l'homme sera un mental ayant sa demeure en l'ignorance humaine ou une âme fondée en la connaissance divine.
Dans son apparence extérieure, la vérité de l'existence est simplement ce que nous appelons Nature ou Prakriti, une Force qui opère en tant que loi et mécanisme complets de être, crée le monde qui est l'objet de notre mental et de nos sens et crée aussi le mental et les sens comme trait d'union entre la créature et le monde objectif ou elle vit. Dans cette apparence extérieure, l'homme en son âme, son mental, sa vie, son corps semble être une créature de la Nature différenciées des autres par une séparation de son corps, de sa vie et de son mental et surtout par son sens de l'ego ce subtil mécanisme construit pour lui afin qu'il puisse confirmer et centraliser la conscience qu'il a de tout ce
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puissant caractère sépare, de toute cette puissante différence. Tout en lui, âme de son mental et l'action de celui-ci ainsi que le fonctionnement de sa vie et de son corps, tout est très évidemment détermine par la loi de sa nature, n'en peut sortir, ne peut opère autrement. En fait, il attribue une certaine liberté à sa volonté personnelle, la volonté de son ego; mais au fond, cela n'a aucune valeur, puisque son ego n'est qu'un sens qui le fait s'identifier avec cette création de la Nature et qui est lui, avec le mental, la vie et le corps changeants qu'elle a construits. Son ego est lui-même un produit des opérations de la Nature; telle la nature de son ego, telle la nature de sa volonté : c'est en fonction de cela qu'il doit agir, et il ne peut faire autrement.
C'est donc cela la conscience ordinaire que l'homme a de lui-même, cela sa foi en son être: il est une créature de la Nature, un ego sépare établissant toutes sortes de relations avec les autres et avec le monde, se développant de toutes sortes de façons, satisfaisant toutes les volontés, tous les désirs, toutes les idées de son mental auxquels il peut avoir droit dans le cercle de la Nature et qui s'accordent avec l'intention qu'elle poursuit ou la loi qu'elle impose dans l'existence qu'il mène.
Toutefois, il est dans la conscience de l'homme quelque chose qui ne cadre pas avec la rigidité de cette formule; il a une foi, qui grandit a mesure que se développe son âme, en une autre réalité, une réalité intérieure, de l'existence. Dans cette réalité intérieure, la vérité de l'existence n'est plus la Nature mais âme et l'Esprit, le Pourousha plutôt que la Prakriti. La nature elle-même n'est qu'un pouvoir de l'Esprit, la Prakriti la force du Pourousha. Un Esprit, un Moi, un être un en tout est le maître de ce monde qui ne Le manifeste que partiellement. Cet Esprit est le support de la Nature et de son action, il est celui qui sanctionne; par sa sanction seule, la loi de la Nature devient impérative, et la force et les voies de celle-ci peuvent alors opère Cet Esprit en elle est le Connaissant qui l'illumine et la rend consciente en nous; sa volonté est la Volonté immanente et supraconsciente qui inspire et provoque les opérations de la Nature. Portion de cette Divinité, âme en l'homme en partage la nature. Notre nature est la manifestation de notre aine, elle
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opère grâce a sa sanction, incarne sa secrète connaissance de soi, sa secrète conscience de soi et sa volonté être dans les mouvements, les formes et les changements de la Nature.
Notre âme réelle, notre moi réel est cache a notre intelligence par l'ignorance ou est celle-ci des choses intérieures, par une fausse identification, par une absorption dans le mécanisme extérieur que sont notre mental, notre vie et notre corps. Mais si âme active de l'homme peut une fois se retirer de cette identification avec ses instruments naturels, si elle peut voir sa réalité intérieure et vivre dans la foi entière en cette réalité, alors tout est change pour elle, la vie et l'existence revêtent une autre apparence, l'action un sens et un caractère différents. Notre être cesse alors être cette petite création égoïste de la Nature et devient la vastitude d'un Pouvoir divin, immortel et spirituel. Notre conscience cesse d'appartenir a cette créature mentale et vitale limitée qui lutte et devient une conscience infinie, divine et spirituelle. Notre volonté et notre action ne sont plus non plus celles de cette personnalité bornée et de son ego, mais une volonté et une action divines et spirituelles, la volonté et la puissance de l'Universel, du Suprême, du Tout-moi, de l'Esprit qui agit librement par l'intermédiaire de la représentation humaine.
"Tel est le grand changement, dit le message du Divin en l'homme, de l'Avatâr, du divin Instructeur, telle est la transfiguration a laquelle j'invite les élus, et les élus sont ceux qui peuvent retirer leur volonté de l'ignorance des instruments naturels et la tourner vers la plus profonde expérience de âme, sa connaissance du moi, de l'esprit intérieur, son contact avec le Divin, son pouvoir d'entrer dans le Divin. Les élus sont ceux qui peuvent accepter cette foi, cette loi plus grande. Elle est certes difficile a accepter pour l'intellect humain toujours attaché aux formes nébuleuses et aux demi-lumières de son ignorance et aux habitudes encore plus obscures des parties mentales, nerveuses et physiques de l'homme; mais une fois qu'elle a été reçue, c'est un grand et sur moyen de salut, car elle est très précisément la vraie vérité de être de l'homme et elle est le mouvement authentique de sa nature la plus haute et la plus profonde.
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"Mais le changement est d'importance, c'est une énorme transformation, et on ne peut l'accomplir sans réorienter et convertir entièrement tout être et toute la nature. Il sera nécessaire de consacrer complètement votre moi, votre nature et votre vie au Très-Haut et a rien d'autre qu'au Très-Haut, car on doit tout posséder pour le Très-Haut seulement et n'accepter les choses que comme elles existent en Dieu, comme formes de Dieu et pour le Divin. Il sera nécessaire d'admettre une nouvelle vérité, de tourner votre mental vers une connaissance nouvelle, de le donner a cette neuve connaissance du moi, des autres, du monde, de Dieu, de âme et de la Nature, une connaissance de l'unité, une connaissance de la Divinité universelle; pour commencer, ce sera une acceptation par l'entendement mais elle doit a la fin devenir une vision, une conscience, un état permanent de âme et la structure de ses mouvements.
"Une volonté sera nécessaire, qui fera de cette connaissance, de cette vision, de cette conscience nouvelles un motif d'action, et le seul motif. Et ce doit être non le motif d'une action faite en rechignant, limitée, bornée a quelques opérations nécessaires de la Nature ou aux rares choses qui semblent pouvoir aider à une perfection formelle, et aller de pair avec une disposition religieuse ou un salut individuel, mais plutôt le motif de toute action de la vie humaine reprise par l'esprit en son égalité et accomplie pour Dieu et pour le bien de toutes les créatures. Il sera nécessaire d'élever le cœur en une seule aspiration vers le Très-Haut, un seul amour de l'Être divin, une seule adoration de Dieu. Et le coeur apaise, éclaire doit également s'élargir pour embrasser Dieu dans tous les êtres. Il sera nécessaire de changer la nature habituelle et normale de l'homme tel qu'il est a présent en une suprême et divine nature spirituelle. En un mot, un Yoga sera nécessaire, qui soit a la fois un Yoga de la connaissance intégrale, un Yoga de la volonté integrale et de ses œuvres , un Yoga de l'amour intégral, de l'adoration et de la dévotion intégrales et un Yoga de intégrale perfection spirituelle de tout l'être et de toutes ses parties, de tous ses états, de tous ses pouvoirs et de tous ses mouvements.
"Qu'est-ce alors que cette connaissance que devra admettre
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la compréhension, que la foi de âme devra soutenir et qu'il faudra rendre réelle et vivante pour le mental, le coeur et la vie? C'est la connaissance de l'Ame suprême, de l'Esprit suprême en son unité et sa totalité. C'est la connaissance d'un Être qui est a jamais, par-delà l'Espace et le Temps, le nom, la forme et le monde, bien au-delà de ses niveaux personnel et impersonnel et dont, pourtant, procède tout ceci, d'un Être que tout manifeste dans la multiple Nature et la multitude de ses représentations. C'est la connaissance qu'il est un Esprit impersonnel, éternel et immuable, cette chose calme et illimitée que nous appelons Moi, qu'il est infini, égal et toujours le même, ni affecte, ni modifie, ni change au milieu de ce constant changement et de toute cette multitude de personnalités individuelles, de pouvoirs de âme et de pouvoirs de la Nature, au milieu des formes, des forces et des événements possibles de cette existence transitoire apparente. C'est la connaissance qu'il est a la fois l'Esprit et le Pouvoir qui semblent toujours mutables en la Nature, l'Habitant qui se façonne au gré de chaque forme et se modifie selon chaque catégorie, chaque degré, chaque activité de sa puissance, l'Esprit qui, devenant tout ce qui est lors même qu'a jamais Il est infiniment plus que tout ce qui est, demeure en l'homme et l'animal et la chose, sujet et objet, âme, mental, vie et matière, étant chaque existence, chaque force et chaque créature
"Ce n'est pas en insistant sur tel ou tel aspect seulement de la vérité que l'on peut pratiquer ce Yoga. Le Divin que vous devez chercher, le Moi que vous devez découvrir, l'Âme suprême dont votre âme est une éternelle portion, est simultanément toutes ces choses; vous devez les connaître simultanément en une suprême unité, pénétrer en toutes a la fois et, en tous les états et toutes les choses, ne voir que Lui. S'il n'était que l'Esprit mutable en la Nature, il n'y aurait qu'un éternel devenir universel. Si vous limitez votre foi et votre connaissance a cet unique aspect, vous n'irez jamais plus loin que votre personnalité et ses représentations qui changent sans cesse; sur une telle base, vous serez tout a fait enchaîné aux révolutions de la Nature. Mais vous n'êtes pas simplement une succession de moments de âme dans le Temps. Il y a en vous un moi impersonnel qui
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soutient le cours de votre personnalité et est un avec le vaste esprit impersonnel de Dieu. Et incalculable par-delà cette impersonnalité et cette personnalité, dominant ces deux pôles constants de ce que vous êtes ici, vous êtes éternel et transcendant dans éternelle Transcendance.
"Si, d'autre part, n'existait que la vérité d'un moi éternel et impersonnel qui n'agisse ni ne crée, alors le monde et votre âme seraient des illusions sans nulle base réelle Si vous limitez votre foi et votre connaissance a cet aspect unique et solitaire, vous n'avez de recours qu'en le renoncement a la vie et à l'action. Mais Dieu dans le monde et vous dans le monde êtes des réalités; le monde et vous êtes des pouvoirs et des manifestations véritables et réels du Suprême Des lors, acceptez la vie et l'action, et ne les rejetez point. Un avec Dieu en votre moi et votre essence impersonnels, éternelle portion du Divin tournée vers Lui par l'amour et l'adoration de votre personnalité spirituelle pour son propre Infini, faites de votre être naturel ce qu'il est destine a être, un instrument des œuvres, un canal, un pouvoir du Divin. Cela, il l'est toujours en sa vérité, mais pour le moment de façon inconsciente et imparfaite, a cause de la nature inférieure, condamne que vous êtes a défigurer le Divin par l'ego. Faites-en, de façon consciente et parfaite et sans aucune distorsion due a l'ego, un pouvoir du Divin en Sa suprême nature spirituelle et un véhicule de Sa volonté et de Ses œuvres. De cette façon, vous vivrez dans la vérité intégrale de votre être et vous posséderez l'intégrale union divine, le Yoga tout entier et sans défaut
"Le Suprême est le Pouroushôttama, éternel par-delà toute manifestation, infini par-delà toute limitation créée par le Temps, l'Espace ou la Causalité, ou par l'un quelconque de Ses caractères et de Ses traits innombrables. Mats cela ne signifie pas qu'en Sa suprême éternité Il soit sans relation avec tout ce qui se passe ici-bas, coupe du monde et de la Nature, a l'écart de tous ces êtres Il est le suprême Brahman ineffable, Il est le moi impersonnel, Il est toutes les existences personnelles. L'Esprit ici-bas et la vie et la matière, âme et la Nature et les œuvres de la Nature sont des aspects et des mouvements de Son
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éternelle existence infinie. Il est le suprême Esprit transcendant, et tout ce qui entre dans la manifestation est issu de Lui; tous sont Ses formes et Ses pouvoirs essentiels. En tant que moi unique, ici-bas Il imprègne tout, est égal et impersonnel en l'homme, l'animal, la chose, l'objet et chaque force de la Nature. Il est l'Ame suprême, et toutes les âmes sont d'inlassables flammes de cette Ame unique. Tous les êtres vivants sont, dans leur personnalité spirituelle, des portions immortelles de l'unique Personne ou Pourousha. Il est le Maître éternel de toute existence manifestée, le Seigneur des mondes et de leurs créatures Il est l'omnipotente origine de toutes les actions, Ses œuvres ne Le lient point, et toute action, tout effort et tout sacrifice vont a Lui. Il est en tous, et tous sont en Lui; Il est tout devenu et pourtant Il est également au-dessus de tout, Ses créations ne Le limitent pas. Il est le Divin transcendant; Il descend comme Avatâr; Il se manifeste par Son pouvoir dans la vibhoûti; Il est la secrète Divinité en chaque être humain. Tous les dieux qu'adorent les hommes ne sont que des personnalités, des formes, des noms, des corps mentaux de l'unique Existence divine.
"Le Suprême a manifeste le monde a partir de Son essence spirituelle et en Son existence infinie, et aussi Il s'est manifeste diversement dans le monde. Toutes les choses sont Ses pouvoirs et Ses représentations, et il n'y est pas de fin, car Il est Lui-même infini. Existence essentielle et impersonnelle qui imprègne et contient, Il anime et supporte également et sans nulle partialité ni préférence, sans nul attachement a rien ni a personne, a aucun événement ni caractère, toute cette manifestation infinie dans le Temps et l'univers. Ce Moi pur et égal n'agit pas, mais soutient impartialement toute l'action des choses. Et pourtant, c'est le Suprême, mais en tant qu'Esprit cosmique et qu'Esprit du Temps, qui veut, qui mène et qui détermine l'action du monde par Sa multiple puissance-d'être, cette puissance de l'Esprit que nous appelons Nature. Il crée, soutient et détruit Ses créations Il siège également dans le cœur de chaque créature vivante et, de la, Pouvoir secret dans l'individu, non moins qu'à partir de Son universelle présence dans le cosmos, Il
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crée par la force de la Nature, Il manifeste une ligne de Son mystère en qualité et en énergie exécutive de nature, façonne chaque chose et chaque être séparément selon son genre, met en mouvement et supporte toute action. C'est cette première mise en œuvre transcendante dans le Suprême et la constante manifestation universelle et individuelle de Celui-ci dans les choses et les êtres qui créent la complexité du cosmos.
"Ces trois états éternels de Être divin existent toujours. Il y a toujours et pour toujours cette unique existence en soi, éternelle et immuable, qui est la base et le support des choses existantes. Il y a toujours et pour toujours cet Esprit mutable en la Nature, manifeste par elle sous la forme de toutes ces existences. Il y a toujours et pour toujours ce Divin transcendant qui peut être les deux a la fois, être un pur Esprit silencieux et, en même temps, âme active et la vie des cycles de l'univers, étant quelque chose d'autre et de plus que cette âme active et que cet Esprit silencieux pris séparément ou ensemble. En nous, est le djîva, esprit de cet Esprit, pouvoir conscient du Suprême Il est celui qui porte en son moi le plus profond l'entièreté du Divin immanent et, dans la Nature, vit en le Divin universel — non point une création temporaire, mais une âme éternelle agissant et se mouvant en le Moi éternel, dans éternel Infini.
"Cette âme consciente en nous peut adopter n'importe lequel de ces trois états de l'Esprit. L'homme peut vivre ici-bas dans la mutabilité de la Nature, et en elle seule. Ignorant de son moi réel, ignorant du Divin en lui, il ne connaît que la Nature : il voit en elle une Force mécanique qui exécute et crée, et se voit lui-même ainsi que les autres comme ses créations des ego, des existences séparées dans l'univers de la Nature. C'est ainsi, superficiellement, qu'il vit pour le moment, et, tant qu'il en est ainsi et qu'il n'a pas dépasse cette conscience extérieure et connu ce qui est en lui, toute sa pensée et toute sa science ne peuvent être qu'une ombre de lumière projetée sur des écrans et des surfaces. Cette ignorance est possible et elle est même imposée, car le, Dieu au-dedans est cache par le voile de Son propre pouvoir. Sa réalité plus grande est perdue pour notre vision parce qu'il s'est complètement identifie, sous une apparence
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partielle, avec Ses créations et Ses images et que, dans les trompeuses opérations de Sa Nature, Il a complètement absorbe le mental crée Et cette ignorance est également possible, car la Nature réelle, éternelle, spirituelle qui est le secret des choses en elles-mêmes n'est point manifestée en leurs phénomènes extérieurs La Nature que nous voyons lorsque nous tournons nos regards vers le dehors, la Nature qui agit dans notre mental, notre corps et nos sens est une Force inférieure, une dérivation, une Magicienne qui crée des images de l'Esprit mais cache l'Esprit en ses images, dissimule la vérité et fait que les hommes regardent des masques, une Force capable seulement d'une somme de valeurs secondaires et amoindries, non de la puissance, de la gloire, de l'extase et de la douceur complètes de la manifestation du Divin. Cette Nature en nous est une Mâyâ de l'ego, un écheveau de dualités, un tissu de l'ignorance et des trois gounas. Et tant que son âme vit dans le fait superficiel du mental, de la vie et du corps, et non en son moi, en son esprit, l'homme ne peut voir Dieu, ni se voir, non plus que le monde, en leur réalité, ne peut vaincre cette Mâyâ, mais doit s'arranger de ses termes et de ses images.
"En se retirant de la disposition inférieure de sa nature ou l'homme vit actuellement, il est possible de se réveiller de cette lumière qui est une obscurité et de vivre dans la vérité lumineuse de éternelle et immuable existence en soi. L'homme, alors, n'est plus enchaîne dans l'étroite prison de sa personnalité, ne se voit plus comme ce petit "je" qui pense, agit, sent, lutte, peine pour un maigre résultat. Il est immerge dans la vaste et libre impersonnalité de l'esprit pur; il devient le Brahman; il sait qu'il est un avec le moi unique en toutes choses. Il n'est plus conscient de l'ego, plus trouble par les dualités, n'éprouve plus l'angoisse du chagrin ni l'agitation de la joie, n'est plus secoue par le désir, ni trouble par le péché ou limite par la vertu. Ou si les ombres de ces choses demeurent, il voit et sait qu'elles sont seulement la Nature qui oeuvre en ses modes, et il n'a pas l'impression qu'elles soient la vérité de son être ou il vit. La Nature seule agit et seule élabore ses représentations mécaniques; mais l'esprit pur est silencieux, inactif et libre. Calme, intouché par les
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opérations de la Nature, il les considère avec une égalité parfaite et sait qu'il en diffère. Cet état spirituel entraîne une paix et une liberté tranquilles, mais non pas la divinité dynamique, non pas la perfection integrale; c'est une grande étape, mais ce n'est pas la connaissance intégrale de Dieu et de soi.
"Le seul moyen d'atteindre a une parfaite perfection est de vivre dans le Divin suprême et entier. âme de l'homme est alors unie a la Divinité dont elle est une portion; et elle est une, alors, avec tous les êtres dans le moi et l'esprit, une avec eux à la fois en Dieu et dans la Nature; alors, elle n'est pas seulement libre mais complète, plongée dans la félicité suprême, prête pour son ultime perfection. L'homme continue de voir en le moi un Esprit éternel et immuable qui supporte silencieusement toutes choses; d'autre part, il ne voit plus en la Nature une simple force mécanique qui élabore les choses selon le mécanisme des gounas, mais un pouvoir de l'Esprit et la force de Dieu dans la manifestation. Il voit que la Nature inférieure n'est pas la vérité la plus profonde de l'action de l'esprit; il devient conscient d'une suprême nature spirituelle du Divin en laquelle sont contenues la source et la vérité plus grande encore à réalise de tout ce qui, a l'heure actuelle, est imparfaitement représente dans le mental, la vie et le corps. Élevé du mental inférieur a cette suprême nature spirituelle, il y est délivré de tout ego. Il connaît qu'il est un être spirituel, un en son essence avec toutes les existences, et en sa nature active un pouvoir de l'unique Divin et qu'il est une âme éternelle de l'Infini transcendant. Il voit tout en Dieu et Dieu en tout; il voit que toutes choses sont Vâsoudéva. Il est délivré des dualités de la joie et du chagrin, délivré de l'agréable et du désagréable, du désir et de la déception, du péché et de la vertu. Désormais, a sa vision et ses sens conscients, tout est la volonté et l'œuvre du Divin. Il vit et agit en tant âme et que portion de la conscience et du pouvoir universels; il est empli de la joie divine transcendante, d'un Ânanda spirituel. Son action devient Faction divine et son rang est le plus haut rang spirituel.
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"Telle est la solution, telle la rédemption, telle la perfection que J'offre a tous ceux qui peuvent écouter une voix divine au-dedans d'eux et sont capables de cette foi et de cette connaissance. Mais pour vous hisser a cette condition prééminente, il faut d'abord et c'est le premier pas décisif — vous détourner de tout ce qui appartient a votre Nature inférieure et vous fixer par la concentration de la volonté et de l'intelligence sur ce qui est supérieur et a la volonté et a l'intelligence, supérieur au mental, au cœur, aux sens et au corps. Et tout d'abord, vous devez vous tourner vers votre moi éternel, immuable, impersonnel, qui est le même en toutes les créatures Tant que vous vivez dans l'ego et dans la personnalité mentale, vous tournerez sans fin dans les mêmes cercles, et il ne peut y avoir d'issue réelle Dirigez votre volonté vers intérieur par-delà le coeur et ses désirs, les sens et ce qui les charme; élevez-la par-delà le mental, ses associations, ses attachements, par-delà ses voeux, ses pensées et ses impulsions limites. Parvenez a quelque chose au-dedans de vous qui, éternel, ne change jamais, qui soit calme, imperturbé, égal, impartial envers toutes les choses, toutes les personnes, tous les événements, que n'affecte aucune action, que les représentations de la Nature ne modifient point. Soyez cela, soyez le moi éternel, soyez le Brahman. Si vous pouvez devenir cela par une expérience spirituelle permanente, vous aurez une base assurée sur laquelle vous camper, délivrés des limitations de votre personnalité que crée le mental, a l'abri de toute chute hors de la paix et de la connaissance, libres de l'ego.
"Ainsi, dépersonnaliser votre être n'est pas possible tant que vous nourrissez et choyez votre ego et vous y accrochez, a lui ou à quoi que ce soit qui lui appartienne. Le désir et les passions qui s'élèvent du désir sont l'indice et le noeud majeurs de l'ego. C'est le désir qui vous fait sans cesse dire "je" et "mien" et, par un égoïsme persistant, vous assujettit a la satisfaction et à l'insatisfaction, a l'attirance et a la répulsion, a l'espoir et au désespoir, a la joie et au chagrin, a vos pauvres amours et a vos petites haines, a la colère et a la passion, a votre attachement au succès et aux choses plaisantes, a votre chagrin et a votre douleur devant l'échec et les choses déplaisantes. Le désir entraîne
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toujours la confusion mentale et la limitation de la volonté, une vision égoïste et distordue des choses, une faillite et un obscurcissement de la connaissance. Le désir et ses préférences sont avec la violence, la première grosse racine du péché et de l'erreur. Tant que vous chérissez le désir, il ne peut y avoir de tranquillité sans tache et assurée, de lumière établie, de connaissance calme et pure. Il ne peut y avoir d'existence juste car le désir est une perversion de l'esprit —, pas d'assise solide pour une pensée et une action justes et pour de justes sentiments. Le désir, si on lui permet de subsister sous quelque couleur que ce soit, est une menace perpétuelle même pour le plus sage; à n'importe quel moment, il peut faire tomber, subtilement ou violemment, le mental, fut-ce de sa base la plus solide et la plus sûrement acquise. Le désir est le principal ennemi de la perfection spirituelle.
"Aussi tuez le désir; rejetez l'attachement a la possession et a la jouissance de l'aspect du caractère extérieur des choses. Séparez-vous de tout ce qui vous vient comme contacts et sollicitations extérieurs, comme objets du mental et des sens. Apprenez a supporter et a repousser tout l'assaut des passions et a demeurer a l'abri dans votre moi intérieur, lors même qu'elles font rage dans vos membres et jusqu'a ce qu'enfin elles cessent d'affecter une seule partie de votre nature. Supportez et repoussez pareillement les attaques formidables et même les plus légers contacts insinuants de la joie et du chagrin. Rejetez la sympathie et l'antipathie, détruisez la préférence et la haine, déracinez la dérobade et la répugnance. Qu'il y ait une calme indifférence vis-à-vis de ces choses et de tous les objets de désir dans toute votre nature. Posez sur eux le regard silencieux et tranquille d'un esprit impersonnel.
"Le résultat en sera une égalité absolue et le pouvoir du calme inébranlable que l'esprit universel conserve devant ses créations, affrontant toujours l'action multiple de la Nature. Regardez tout d'un oeil égal; recevez d'un coeur égal et d'un mental égal tout ce qui vient, a vous, réussite et échec, honneur et déshonneur, l'estime et l'amour des hommes ainsi que leur mépris, leurs persécutions et leur haine, tous les événements qui, pour d'autres, seraient
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une cause de joie et tous les événements qui, pour d'autres, seraient une cause d'affliction. Regardez toutes personnes d'un œil égal: les bons et les méchants, les sages et les fous, les brahmanes et les parias, l'homme a son zénith et toutes les créatures les plus insignifiantes. Soyez d'un abord égal pour tous les hommes, quelles que soient leurs relations avec vous, pour l'ami et l'allie, le neutre et l'indifférent, l'adversaire et l'ennemi, celui qui aime et celui qui hait. Tout cela concerne l'ego, et vous êtes appelés a être libres de l'ego. Ce sont des relations personnelles, et vous devez tout observer avec le regard profond de l'esprit impersonnel. Ce sont des différences temporelles et personnelles que vous devez voir, mais qui ne doivent pas vous influencer; car vous ne devez pas vous fixer sur ces différences, mais sur ce qui est identique en tous, sur le moi unique que tous sont, sur le Divin en chaque créature et sur l'unique fonctionnement de la Nature, qui est la volonté égale de Dieu dans les hommes, les choses, les énergies et les événements et dans tout effort, tout résultat, tout fruit, quel qu'il soit, du labeur du monde.
"L'action s'accomplira encore en vous, parce que la Nature est toujours a l'œuvre; mais il vous faut apprendre et sentir que votre moi n'est pas l'auteur de l'action. Observez simplement, observez sans émotion le fonctionnement de la Nature, le jeu de ses qualités et la magie des gounas. Observez sans être émus cette action en vous-mêmes; regardez tout ce qui se fait autour de vous et voyez que le même fonctionnement se produit dans les autres. Observez que le résultat de vos œuvres et des leurs diffère constamment de ce que vous ou eux désiriez ou entendiez, qu'il n'est pas le leur, et pas le votre, qu'il est fixe, de façon omnipotente, par un plus grand Pouvoir qui veut et agit ici-bas dans la Nature universelle. Observez aussi que même la volonté en vos œuvres n'est pas la votre mais celle de la Nature. C'est la volonté du sens de l'ego en vous, et elle est déterminée par la qualité qui prédomine dans vos composants et que la Nature a autrefois élaborée, ou bien qu'a l'heure actuelle elle met en avant. Cette volonté dépend du jeu de votre personnalité naturelle, formation de la Nature qui n'est pas votre personne vraie.
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Retirez-vous de cette formation extérieure et rentrez dans votre moi silencieux intérieur, vous verrez que vous, en tant que caractères, êtes inactifs, mais que la Nature continue toujours exécute ses œuvres selon ses gounas. Fixez-vous dans cette inactivité et cette tranquillité intérieures: ne vous considérez jamais plus comme les auteurs. Demeurez établis en vous-mêmes, au-dessus du jeu, libres de l'action agitée des gounas. Vivez en sécurité dans la pureté d'un esprit impersonnel, vivez sans que vous troublent les vagues mortelles qui persistent dans vos membres.
"Si vous pouvez le faire, alors vous vous trouverez soulèves dans une grande libération, une vaste liberté et une paix profonde. Alors, vous serez conscients de Dieu et immortel, possédant votre existence essentielle et sans age, indépendants du mental, de la vie et du corps, surs de votre être spirituel, inatteints par les réactions de la Nature, par les taches de la passion, du péché, de la douleur et du chagrin. Alors, vous ne dépendrez pour votre joie et votre désir de rien de mortel, extérieur ni de mondain, mais posséderez de façon inaliénable la joie, qui se suffit a elle-même, d'un esprit calme et éternel Alors, vous aurez cesse être des créatures mentales et vous serez devenus des esprits illimitables: le Brahman. Et rejetant de votre mental toute semence de pensée et toute racine de désir, rejetant l'image de la naissance dans le corps, vous pouvez, au moment de votre fin, passer dans cette éternité du moi silencieux en vous concentrant dans le pur Éternel et en transférant puissamment votre conscience a l'Infini, a l'Absolu.
"Toutefois, ceci n'est pas toute la vérité du Yoga; et pour grandes qu'elles soient, cette fin et cette façon de partir ne sont pas ce que je vous propose. Car je suis éternel Ouvrier en vous et je vous demande des œuvres . Je n'attends pas de vous un consentement passif a un mouvement mécanique de la Nature don vous êtes, en votre moi, totalement séparés, dont, avec indifférence, vous vous tenez a écart, mais j'attends une action
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complète et divine, que vous exécutiez en instruments intelligents et empresses du Divin, pour Dieu en vous et dans les autres et pour le bien du monde. Cette action, cela va de soi, je vous la propose tout d'abord, comme moyen d'atteindre a la perfection dans la suprême Nature spirituelle mais aussi comme partie intégrante de cette perfection. L'action fait partie de la connaissance integrale de Dieu, de Sa vérité mystérieuse et plus grande et d'une vie entièrement vécue dans le Divin; on peut et doit continuer d'agir même après que l'on a remporte la perfection et la liberté Je vous demande faction du djîvan-moukta, les œuvres du siddha. Il faut ajouter quelque chose au Yoga déjà décrit car ce était qu'un premier Yoga de la connaissance. Il y a aussi un Yoga de l'action dans l'illumination de expérience de Dieu; les œuvres peuvent devenir une en esprit avec la connaissance. Car les œuvres accomplies dans une totale vision de Dieu et de soi, dans une vision de Dieu dans le monde et du monde en Dieu, sont elles-mêmes un mouvement de la connaissance, un mouvement de la lumière, un indispensable moyen de la perfection spirituelle dont elles font partie intégrante
"Par conséquent, ajoutez maintenant a expérience d'une haute impersonnalité cette connaissance, aussi, que le Suprême que l'on aborde comme le moi pur et silencieux peut également s'aborder comme Esprit vaste et dynamique, origine de toutes les œuvres , Seigneur des mondes et Maître de l'action, de l'effort et du sacrifice de l'homme. Ce mécanisme de la Nature qui, en apparence, agit par lui-même, dissimule une Volonté divine immanente qui le contraint et le guide et en façonne les desseins. Mais vous ne pouvez sentir ni connaître cette Volonté tant que vous êtes enfermes dans étroite cellule de votre personnalité, aveugles et enchaînes a votre point de vue ne de l'ego et de ses désirs Vous ne pouvez en effet y répondre complètement que lorsque la connaissance vous aura rendu impersonnels et que vous vous serez élargis pour voir toutes choses en le moi et en Dieu et le moi et Dieu en toutes choses. Tout devient ici-bas par le pouvoir de l'Esprit; tous accomplissent leurs œuvres grâce à l'immanence de Dieu dans les choses et grâce a Sa présence dans le coeur de chaque créature Le Créateur des
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mondes n'est pas limite par Ses créations; le Seigneur des œuvres n'est pas lie par Ses œuvres ; la Volonté divine n'est pas attachée à son labeur et aux résultats de son labeur, car elle est omnipotente, possède tout et, en tout, connaît la béatitude. Mais le Seigneur n'en regarde pas moins Ses créations depuis Sa transcendance; Il descend comme Avatâr; Il est ici-bas en vous; du dedans, Il gouverne toutes choses selon l'acheminement de leur nature. De même devez-vous accomplir les œuvres en Lui, a la façon de la nature divine, et suivant sa progression que n'atteignent point la limitation, l'attachement, ni la servitude. Agissez pour le meilleur bien de tous, agissez pour maintenir le progrès du monde, pour soutenir ou guider Ses peuples. L'action qui vous est demandée est celle du yogi libère; c'est le déversement spontané d'une libre énergie qui est le bien de Dieu, c'est un mouvement équanime, c'est un labeur sans égoïsme ni désir
"Le premier pas sur ce chemin libre, ce chemin égal, ce chemin divin de l'action consiste a vous déprendre de l'attachement au fruit et a la récompense et a n'oeuvrer que pour l'oeuvre elle-même qui doit être faite. Car vous devez sentir en profondeur que les fruits ne vous appartiennent pas a vous, mais au Maître du monde. Consacrez votre labeur et laissez-en la rétribution a l'Esprit qui se manifeste et s'accomplit dans le mouvement universel. C'est par Sa volonté seule qu'est détermine le résultat de votre action; quel qu'il soit, bonne ou mauvaise fortune, réussite ou échec, l'Esprit s'en serf pour accomplir Son dessein mondial. Que la volonté personnelle et toute la nature instrumentale opèrent sans nul désir et d'une façon entièrement désintéressé, telle est la première règle du Karma-Yoga. N'exigez aucun fruit, acceptez tous les résultats qui peuvent vous être donnes; acceptez-les avec égalité, avec un bonheur calme : dans la réussite ou échec, prospère ou afflige, continuez sans crainte ni trouble ni défaillance a avancer sur le sentier escarpe de l'action divine.
"Ce n'est la que le premier pas sur le sentier. Car vous ne devez pas avoir d'attachement non seulement pour les résultats, mais pour votre labeur non plus. Cessez de considère vos œuvres comme vôtres; de même que vous avez abandonne les
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fruits de votre travail, de même devez-vous faire aussi la soumission de votre travail au Seigneur de l'action et du sacrifice. Reconnaissez que votre nature détermine votre action; votre nature gouverne le mouvement immédiat de votre swabhâva et décide du tour et du développement qui exprimeront votre esprit dans les sentiers de la force exécutive de la Prakriti. Ne faites plus intervenir de volonté personnelle qui brouille les pas de votre mental en suivant la voie qui mène a Dieu. Acceptez l'action propre a votre nature. Faites de tout ce que vous accomplissez depuis l'effort le plus grand et le plus inhabituel jusqu'au plus petit acte quotidien -, faites de chaque acte de votre mental, de chaque acte de votre coeur, de chaque acte de votre corps, de chaque disposition intérieure et extérieure, de chaque pensée, de chaque volonté, de chaque sentiment, de chaque pas et de chaque pause et de chaque mouvement un sacrifice au Maître de tout sacrifice et de toute tapasyâ.
"Sachez ensuivre que vous êtes d'éternelles portions de Éternel et que les pouvoirs de votre nature ne sont rien sans Lui, qu'ils ne sont rien que Son expression partielle de Lui-même. C'est l'Infini divin qui s'accomplit progressivement dans votre nature. C'est le suprême pouvoir-d'être, c'est la Shakti du Seigneur qui façonne votre swabhâva et y prend forme. Aussi abandonnez le sentiment être les auteurs; voyez en Éternel seul l'auteur de l'action. Que votre être naturel soit une occasion, un instrument, un canal du pouvoir, un moyen de la manifestation. Offrez-Lui votre volonté et faites qu'elle soit une avec Sa volonté éternelle; soumettez toutes vos actions dans le silence de votre moi et esprit au Maitre transcendant de votre nature. Ceci ne peut se faire réellement ni parfaitement tant qu'il existe en vous le moindre sens de l'ego, la moindre prétention mentale, ou la moindre insistance vitale. L'action exécutée si peu que ce soit pour l'ego ou teintée du désir et de la volonté de l'ego n'est pas un sacrifice parfait. Pas davantage cette grande chose ne peut-elle être menée a bien, vraiment exécutée tant qu'il existe quelque part une inégalité ou une marque quelconque de préférence et de recul ignorants. Mais lorsqu'il y a parfaite égalité vis-à-vis de toutes les œuvres , de tous les résultats,
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de toute chose et de toute personne, une soumission au Très-Haut et non au désir ou a l'ego, alors la Volonté divine détermine toutes les œuvres sans qu'il y ait trébuchement ni déviation, et le Pouvoir divin les exécute librement sans interférence inférieure ni réaction préventive dans la pureté et la sécurité de votre nature transmuée. Que par votre intermédiaire la Volonté divine façonne tous vos actes dans sa souveraineté immaculée, c'est le suprême degré de la perfection qui vient quand on exécute les œuvres en Yoga. Cela fait, votre nature suivra sa marche cosmique en une union complète et constante avec le Suprême, exprimera le Moi le plus haut, obéira à l' Îshwara.
"Cette voie des œuvres divines est une bien meilleure libération, une voie et une solution plus parfaites que le renoncement physique a la vie et aux œuvres . Une abstention physique n'est pas entièrement possible et, dans la mesure ou elle est possible, n'est pas indispensable a la liberté de l'esprit; en outre, c'est un exemple dangereux, car son influence fourvoie les hommes ordinaires. Les meilleurs, les plus grands établissent la norme que le reste de l'humanité s'efforce de suivre. Des lors, puisque l'action est la nature de l'esprit incarne, puisque les œuvres sont la volonté de l'Ouvrier éternel, les esprits, les intelligences d'envergure doivent établir cet exemple. Us doivent être des ouvriers universels, exécutant sans réserve toutes les œuvres du monde des ouvriers divins, libres, heureux et sans désir, des âmes et des natures libérées.
"Le mental de connaissance et la volonté d'action ne sont pas tout; il y a en vous un coeur qui veut la joie. La aussi, dans le pouvoir et l'illumination du coeur, dans son impérieux désir de joie, de satisfaction de âme, il faut transformer votre nature, la tourner et la soulever vers une seule extase consciente avec le Divin. La connaissance du moi impersonnel apporte son Ânanda; il y a une joie de impersonnalité, une joie unique de l'esprit pur. Mais une connaissance intégrale apporte
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un plus grand délice, et triple. Elle ouvre les portes de la béatitude du Transcendant; elle donne la liberté dans le délice sans limites d'une impersonnalité universelle; elle découvre le ravissement de toute cette multiple manifestation car il y a une joie de Éternel dans la Nature. Cet Ânanda dans le djîva, portion ici-bas du Divin, prend la forme d'une extase fondée dans la Divinité qui est sa source a lui, djîva, son moi suprême, et fondée dans le Maître de son existence. Entiers, l'amour et l'adoration de Dieu s'étendent jusqu'a devenir un amour du monde, de toutes ses formes, de tous ses pouvoirs et de toutes ses créatures; en tous, le Divin est vu, trouve, adore, servi ou perçu dans unité Ajoutez a la connaissance et aux œuvres cette couronne de éternelle joie tri-une; admettez cet amour, apprenez cette adoration; faites-en une chose du même esprit que les œuvres et la connaissance. Tel est l'apogée de la parfaite perfection.
"Ce Yoga de l'amour vous donnera une très haute force potentielle pour arriver a la vastitude, unité et la liberté spirituelles. Mais ce doit être un amour qui est un avec la connaissance de Dieu. Il y a une dévotion qui recherche Dieu dans la souffrance pour obtenir consolation, secours et délivrance; il y a une dévotion qui Le recherche pour Ses dons, pour l'aide et la protection divines, comme fontaine de satisfaction du désir; il y a une dévotion qui, encore ignorante, se tourne vers Lui pour la lumière et la connaissance. Et tant que l'on est limite a ces formes, il peut persister, même dans leur plus haute et leur plus noble orientation vers Dieu, un fonctionnement des trois gounas. Mais lorsque l'amant de Dieu est aussi celui qui connaît Dieu, l'amant devient un moi avec le Bien-Aimé, car il est l'élu du Très-Haut, élu de l'Esprit. Développez en vous cet amour tout occupe de Dieu; spiritualisé, élevé par-delà les limitations de sa nature inférieure, le coeur vous révélera de la façon la plus intime les secrets de être immesurable de Dieu, vous pénétrera de tout le toucher, tout l'influx, toute la gloire de Son Pouvoir divin et vous ouvrira les mystères d'un ravissement éternel C'est l'amour parfait qui est la clef d'une parfaite connaissance.
"Cet intégral amour de Dieu exige aussi un travail intégral
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pour le Divin en vous-mêmes et en toutes les créatures L'homme ordinaire exécute les œuvres pour obéir a quelque désir pécheur ou vertueux, a quelque impulsion vitale basse ou haute, quelque choix mental commun ou élevé, ou bien pour une raison ou se mêlent le mental et le vital. Mais l'oeuvre que vous, vous exécutez doit être libre et sans désir; l'oeuvre exécutée sans désir ne crée point de réaction, n'impose point de servitude. Exécutée dans une égalité parfaite, dans un calme et une paix imperturbables, mais sans aucune passion divine, elle est d'abord le joug merveilleux d'une obligation spirituelle, kartavyam karma, puis l'élévation d'un divin sacrifice; a son sommet, elle peut exprimer un consentement calme et heureux dans une unité active. unité dans l'amour fera davantage : elle remplacera le calme impassible du début par un ravissement puissant et profond, non par la petite ardeur du désir égoïste mais par l'océan de l'Ânanda infini. Elle introduira dans vos œuvres le sens émouvant, la pure et divine passion de la présence du Bien-Aimé; et il y aura une joie intense a travailler pour Dieu en vous-mêmes et pour Dieu en tous les êtres L'amour est la couronne des œuvres et la couronne de la connaissance.
"Cet amour qui est connaissance, cet amour qui peut être le coeur profond de votre action, sera votre force la plus efficace pour une consécration absolue et une complète perfection. Une union intégrale de être de l'individu avec Être divin est la condition d'une parfaite vie spirituelle. Tournez-vous alors tout entiers vers le Divin; faites que toute votre nature soit une avec Lui par la connaissance, l'amour et les œuvres . Tournez complètement vers Lui votre mental, votre cœuret votre volonté, toute votre conscience et jusqu'a vos sens et votre corps mêmes et remettez-les sans réserve entre Ses mains. Que votre conscience soit souverainement moulée par Lui en un moule sans défaut de Sa divine conscience. Que votre coeur devienne un coeur lumineux ou flamboyant du Divin. Que votre volonté soit une action impeccable de Sa volonté Que vos sens et votre corps eux-mêmes soient l'extatique sensation et le corps extatique du Divin. Que tout votre être L'adore et participe au sacrifice que vous Lui offrez; souvenez-vous de Lui dans chaque pensée et
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chaque sentiment, chaque impulsion et chaque acte. Persévérez jusqu'a ce que toutes ces choses soient entièrement Siennes et que, de Sa constante présence qui transmue, Il occupe les choses les plus communes et les plus extérieures tout autant que la chambre la plus intérieure et la plus sacrée de votre esprit.
"Cette voie tri-une est le moyen par lequel vous pouvez vous extirper entièrement de votre nature inférieure et vous élever dans votre suprême nature spirituelle. C'est elle, la nature cachée supraconsciente ou le djîva, portion du haut Infini, du Divin, et intimement un en loi être avec Lui, demeure en sa Vérité et non plus en une Mâyâ extériorisée. Il est possible de jouir de cette perfection, de cette unité en leur statut originel, en se tenant a écart dans une suprême existence supracosmique, mais vous pouvez et devez les réalise ici également, ici dans le corps humain et le monde physique. Il ne suffit pas, a cette fin, être calme, inactif et libre des gounas dans le moi intérieur, d'observer et d'autoriser avec indifférence leur action mécanique dans les membres extérieurs Car il faut donner la nature active tout autant que le moi au Divin, et elle doit devenir divine. Tout ce que vous êtes doit croître en une seule loi être avec le Pouroushôttama, mécaniques; tout doit être change en Mon devenir spirituel conscient, madbhâva. Il faut une soumission des plus complètes Prenez refuge en Moi de toutes les multiples façons et selon toutes les lignes vivantes de votre nature, car cela seul entraînera ce grand changement et cette perfection.
"Ce haut couronnement du Yoga résoudra aussitôt le problème de Faction ou plutôt il l'enlèvera et le détruira totalement à sa racine; L'action humaine est grevée de difficultés et de perplexités, embrouillée, confuse comme une foret ou quelques chemins plus ou moins obscurs sont grossièrement frayes plutôt qu'ils ne la traversent; mais toute cette difficulté, toute cette confusion naît du seul fait que l'homme vit emprisonne dans l'ignorance de sa nature mentale, vitale et physique dont les
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qualités le contraignent, et pourtant il souffre de la responsabilité qui est dans son vouloir, car il y a quelque chose en lui qui sent qu'il est une âme qui devrait être ce qu'a présent il n'est pas du tout ou très peu : le maître souverain de sa nature. Toutes ses lois de vie, tous ses dharmas, dans ces conditions, sont fatalement imparfaits, temporaires, provisoires et au mieux ne sont que partiellement justes ou vrais. Ses imperfections ne peuvent cesser que lorsqu'il se connaît lui-même, lorsqu'il connaît la nature réelle du monde ou il vit et qu'il connaît, surtout, Éternel dont il vient, en qui et par qui il existe. Une fois qu'il est parvenu a une vraie conscience et une vraie connaissance, il n'y a plus aucun problème; car alors il agit librement et du dedans et vit spontanément en accord avec la vérité de son esprit et de sa nature la plus haute. A son maximum, au summum de cette connaissance, ce n'est pas lui qui agit, mais le Divin, l'Un éternel et infini qui agit en lui et par lui en sa sagesse, sa puissance et sa perfection libérées
"Dans son être naturel, l'homme est une créature indifférence, façonne et maître de la Nature. Selon que l'une ou l'autre de ses qualités prédomine en lui, il fait et suit cette loi-ci ou celle-la pour sa vie et son action. Soumis a l'inertie, a la peur et à l'ignorance, son mental madbhava, matériel et de sensation obéit partiellement a la contrainte de son milieu et partiellement aux impulsions spasmodiques de ses désirs, ou bien trouve une protection a suivre par routine une morne intelligence bâtie sur l'habitude. Le mental extériorisée de désir est aux prises avec le monde ou il vit et essaie toujours de posséder de nouvelles choses, de commander, de se battre, de conquérir, de crée, de détruire, d'accumuler. Toujours, il va de l'avant, ballote entre la réussite et échec, la joie et le chagrin, l'exultation et le désespoir Mats en tout, quelque loi qu'il puisse sembler admettre, il ne suit en réalité que la loi du moi inférieur et de l'ego, du mental inlassable et agite de nature asourique et râkshasique qui se dévore lui-même et dévore tout. L'intelligence inaliénable surmonte en partie cet état, voit qu'il faut suivre une meilleure loi que celle du désir et de l'ego, érige et s'impose une règle sociale, éthique, religieuse, un dharma, un Shâstra. Cela va aussi
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haut que le peut le mental ordinaire de l'homme pour érige un idéal ou une règle pratique qui guident le mental et la volonté et les observer aussi fidèlement que possible dans la vie et la conduite. Ce mental imposée doit être amené a son point le plus élevé ou il réussit a se débarrasser tout a fait du mélange des motifs de l'ego et observe le dharma pour lui-même, comme idéal impersonnel social, éthique ou religieux, comme la chose qu'il faut faire d'une façon désintéressé pour la seule raison qu'elle est la chose juste, kartavyam karma.
"Cependant, la vérité réelle de toute cette action de la Prakriti est moins extérieurement mentale et plus intérieurement subjective. Elle revient a ceci : l'homme est une âme incarnée, involuée dans la nature matérielle et mentale et qui y suit, pour se développe, une loi progressive, déterminée par une loi intérieure de son être; la tournure de son esprit établit celle de son mental et de sa vie, son swabhâva Chaque homme a un swadharma, une loi de son être intérieur qu'il doit observer, découvrir et suivre. L'action déterminée par sa nature intérieure, c'est cela son vrai dharma. Le suivre, voila la loi véritable de son développement; s'en écart, c'est introduire la confusion, le retard et l'erreur. Cette loi et cet idéal sociaux, éthiques, religieux ou autres valent toujours mieux pour lui, qui l'aident a observer et a suivre jusqu'au bout son swadharma.
"Néanmoins toute cette action est, au mieux, soumise a l'ignorance du mental et au jeu des gounas. Ce n'est que lorsque âme de l'homme se trouve que celui-ci peut surmonter et supprimer de sa conscience l'ignorance et la confusion des gounas. Il est vrai que, même lorsque vous vous serez trouves et que vous vivrez dans votre moi, votre nature continuera encore sur ses anciennes lignes et agira encore un temps selon ses modes inférieurs. Mais vous pouvez maintenant suivre cette action avec une parfaite connaissance de vous-mêmes et en faire un sacrifice au Maître de votre existence. Suivez alors la loi de votre swadharma, accomplissez l'action que requiert votre swabhâva, queue qu'elle puisse être Rejetez tout motif égoïste, toute mise en mouvement par la volonté personnelle, toute emprise du désir, jusqu'a tant que vous puissiez soumettre
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complètement tous les modes de votre être au Suprême
"Et une fois que vous serez capables de le faire sincèrement, ce sera le moment de remettre entre les mains du Divin suprême qui est en vous la mise en mouvement de tous vos actes, sans exception. Alors, vous serez affranchis de toutes les lois de conduite, libères de tous les dharmas. La Puissance et la Présence divines en vous vous délivreront du mal et du péché et vous élèveront bien au-dessus des normes humaines de vertu. Car vous vivrez et agirez dans la justice et la pureté absolues et spontanées de être spirituel et de la nature divine. Le Divin, et non pas vous, accomplira Sa volonté et Ses œuvres par votre intermédiaire, non pour votre plaisir et votre désir personnels inférieurs, mais pour les fins mondiales, pour votre bien divin et pour le bien manifesté ou secret de tous. Inondes de lumière, vous verrez la forme du Divin dans le monde et dans les œuvres du Temps, vous connaîtrez Ses desseins et entendrez Son ordre. Instrument, votre nature recevra Sa volonté seulement, quelle qu'elle puisse être, et l'exécutera sans poser de questions, car avec chaque mise en branle de vos actes viendront d'en haut et d'au-dedans de vous une connaissance impérieuse et un consentement illumine a la divine sagesse et a ce qu'elle représente La bataille sera celle du Divin, Sienne la victoire et Sien l'empire.
"Telle sera votre perfection dans le monde et dans le corps; et au-delà de ces mondes de la naissance temporelle, la supraconscience éternelle et suprême sera votre, et vous demeurerez à jamais dans le plus haut état de l'Esprit suprême Les cycles de l'incarnation et la crainte de la mort ne vous affligeront plus; car ici-bas, dans la vie, vous aurez accompli l'expression de la Divinité, et votre âme, tout en étant descendue dans le mental et le corps, vivra déjà dans la vaste éternité de l'Esprit.
"Tel est donc le suprême mouvement, cette complète soumission de tout votre moi et de toute votre nature, cet abandon de tous les dharmas au Divin qui est votre Moi le plus haut, cette aspiration absolue de tous vos membres a la suprême nature spirituelle. Si vous pouvez le réalise une fois, que ce soit au début ou plus tard sur le chemin, quoi que vous soyez ou que
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vous ayez été dans votre nature extérieure, votre chemin est sur et votre perfection inévitable. Une Présence suprême en vous se chargera de votre Yoga et, selon les lignes de votre swabhâva, le mènera promptement a son parfait achèvement. Et plus tard, quels que soient votre genre de vie et votre mode d'action, vous vivrez et agirez consciemment, aurez consciemment votre mouvement dans le Divin, et le Pouvoir divin agira par votre canal dans tous vos mouvements intérieurs et extérieurs Tel est le suprême chemin, car c'est le plus haut secret et le plus haut mystère, et c'est pourtant un mouvement intérieur que tous peuvent réalise progressivement. Telle est la vérité la plus profonde et la plus intime de votre existence réelle, de votre existence spirituelle."
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