Dans ces conversations, la Mère confie à un disciple ses expériences sur le chemin du « yoga du corps », au cours des années 1961-1973.
Le tout est de tenir le coup. Et pour tenir le coup, je n’ai trouvé qu’un seul moyen, c’est ce Calme, le calme intérieur — un calme qui doit se faire d’autant plus... comment dire... complet, que la lutte est plus matérielle.
Il y a eu ces temps derniers (surtout depuis le 1er janvier) une espèce de bombardement des forces adverses — une rage, tu sais. Alors, il faut se tenir comme cela (Mère devient immobile comme une statue), c’est tout. Et quand on a été secoué physiquement, il ne faut pas trop demander au corps, il faut lui donner beaucoup de tranquillité, beaucoup de repos.
La difficulté, c’est que je suis très absorbé par l’état de ce corps, il me prend beaucoup de conscience — le mental physique, par exemple, m’envahit complètement.
Oui, je le sais bien. Mais c’est toujours la difficulté, c’est la difficulté de tout le monde. C’est pour cela que dans le temps on vous disait : « Allez-vous-en ! laissez cela tranquille barboter — allez-vous-en. » Mais nous n’avons pas le droit de le faire, c’est le contraire de notre travail. Et tu sais, on arrive très bien à une liberté presque absolue à l’égard de son corps, au point que l’on peut ne rien sentir, rien ; mais je n’ai même plus le droit de m’extérioriser, figure-toi ! Même quand j’ai assez mal ou que les choses sont assez difficiles, ou même quand je suis un peu tranquille, c’est-à-dire la nuit, et que je me dis : « Oh ! m’en aller dans mes béatitudes! » — cela ne m’est pas permis. Je suis liée là (Mère touche son corps). C’est là, là, qu’il faut réaliser.
C’est pour cela.
Il n’y a que de temps en temps, pour une action précise (quelquefois cela vient comme un éclair, quelquefois quelques minutes seulement), le grand Pouvoir d’avant, qui était constamment senti, vient, brrm! fait son travail, puis s’en va. Mais jamais sur ce corps. Jamais il ne fait rien pour ce corps — ce n’est pas une intervention supérieure qui changera, c’est... du dedans.
Et c’est la même chose qui t’arrive et qui arrive à tous ceux qui font le travail, et c’est la difficulté. C’est pour cela que je te dis : « Cela ne fait rien, ne te tourmente pas si tu es occupé de ton corps : tâche seulement de profiter de cela — profiter de cette préoccupation — pour y amener la Paix, la Paix. » Constamment, c’est comme si je t’enveloppais d’un cocon de paix. Et alors, si tu pouvais, justement dans ce mental qui vibre, bouge tout le temps (vraiment comme un singe), si tu pouvais y mettre... c’est une Paix qui agit directement dans cette vibration matérielle — une Paix où tout se détend.
Ne pas penser — pas penser à vouloir transformer ce mental [physique] ou à le faire taire ou à l’abolir : tout cela, c’est encore de l’activité. Simplement, le laisser marcher, mais... mettre la Paix, sentir la Paix, vivre la Paix, connaître la Paix — la Paix, la Paix, la Paix.
C’est la seule chose.
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