CWM (Fre) Set of 18 volumes
Notes sur le Chemin Vol. 11 of CWM (Fre) 422 pages 2009 Edition
French

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Dans ces conversations, la Mère confie à un disciple ses expériences sur le chemin du « yoga du corps », au cours des années 1961-1973.

Notes sur le Chemin

The Mother symbol
The Mother

Dans ces conversations, la Mère confie à un disciple ses expériences sur le chemin du « yoga du corps », au cours des années 1961-1973.

Collection des œuvres de La Mère Notes sur le Chemin Vol. 11 422 pages 2009 Edition
French
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1969




Le 15 février 1969

Cette atmosphère, cette conscience30 est très active, et active comme un mentor, je l’ai déjà dit. Et cela continue. Et alors, pendant plusieurs heures d’une de ces dernières matinées, de bonne heure le matin, c’était... Jamais, jamais le corps n’avait été si heureux ; c’était la Présence complète, la liberté absolue, et une certitude — ça n’avait aucune importance : ces cellules, d’autres cellules (geste ici et là indiquant tous les corps), c’était la vie partout, la conscience partout. Absolument merveilleux. C’est venu sans effort, c’est parti simplement parce que... j’étais trop occupée. Et cela ne vient pas à volonté — ce qui vient à volonté, c’est ce que l’on pourrait appeler une « copie » : ça a l’apparence, mais ce n’est pas la Chose. La Chose... Il y a quelque chose qui est tout à fait indépendant de notre aspiration, de notre volonté, de notre effort... tout à fait. Et ce quelque chose-là paraît absolument tout-puissant, dans le sens qu’aucune des difficultés du corps n’existe. Tout disparaît à ce moment. Mais aspiration, concentration, effort... ça ne sert à rien du tout. Et c’est le sens divin, n’est-ce pas, c’est avoir le sens divin. Pendant ces quelques heures (trois ou quatre heures), j’ai compris absolument ce que c’était que d’avoir la conscience divine dans le corps. Et alors, ce corps-ci, ce corps-là, ce corps-là (geste ici et là, partout autour de Mère), ça ne fait rien : ça se promenait d’un corps à l’autre, tout à fait libre et indépendant, sachant quelles étaient les limitations ou les possibilités de chaque corps — absolument merveilleux, je n’avais jamais, jamais eu cette expérience avant. Absolument merveilleux. C’est parti parce que j’étais tellement occupée que... Et ce n’est pas parti parce que c’était simplement venu pour dire comment c’était — ce n’est pas cela ; c’est parce que la vie et l’organisation de la vie vous engouffrent.

Je sais que c’est là (geste derrière), je le sais, mais... Mais ça, je comprends, c’est une transformation. Et clairement les personnes, pas une chose vague : clairement, ça pouvait s’exprimer dans celui-ci, s’exprimer dans celui-là, s’exprimer (même geste ici et là) clairement, tout à fait. Avec un Sourire!...

Et alors, les cellules elles-mêmes disaient leur effort pour se transformer, et il y avait là un Calme... Comment expliquer cela ? Le corps disait son aspiration et sa volonté de se préparer, et il ne demandait pas, mais il faisait effort pour être ce qu’il devait être; tout cela, toujours avec cette question (ce n’est pas le corps qui la pose, c’est... l’environnement, l’entourage — le monde, comme si le monde posait la question) : est-ce qu’il continuera ou est-ce qu’il devra se dissoudre?... Lui, il est comme cela (geste d’abandon, paumes ouvertes), il dit : « Ce que Tu voudras, Seigneur », mais alors le corps sait que c’est décidé, et qu’On ne veut pas le lui dire. Il accepte. Il ne s’impatiente pas, il accepte, il dit : « C’est bien, ce sera comme Tu voudras », mais Ce qui sait et Ce qui ne répond pas, c’est... quelque chose qui ne peut pas s’exprimer. C’est... oui, je crois que le seul mot qui décrive la sensation que l’on a, c’est un Absolu — un Absolu. Absolu. C’est cela, la sensation : d’être en présence de l’Absolu. L’Absolu : Connaissance absolue, Volonté absolue, Pouvoir absolu... Rien, rien ne peut résister. Et alors, c’est un Absolu qui est (on a la sensation comme cela, concrète) d’une miséricorde! mais à côté de laquelle tout ce que nous considérons comme bonté, miséricorde... pouah! ce n’est rien du tout. C’est la Miséricorde, avec le pouvoir absolu, et... ce n’est pas Sagesse, ce n’est pas Savoir, c’est... Cela n’a rien à voir avec notre procédé. Et alors Ça, partout. Ça, c’est partout. Et c’est l’expérience du corps. Et à Ça, il s’est donné entièrement, totalement, sans rien demander — rien demander. Une seule aspiration (même geste, paumes ouvertes vers le haut) : « Pouvoir être Ça, ce que Ça veut — servir Ça. » Même pas : « Être Ça. »

Mais cet état-là, qui a duré pendant plusieurs heures, jamais ce corps depuis quatre-vingt-onze ans qu’il est sur terre, n’a senti un bonheur pareil : liberté, pouvoir absolu, et pas de limites (geste ici et là, partout), pas de limites, pas d’impossibilités, rien. C’était... tous les autres corps étaient lui. Il n’y avait pas de différence, c’était seulement un jeu de la conscience (geste comme un grand Rythme) qui se promène.

Voilà.

(long silence)

Mais à part cela, le travail devient de plus en plus exacting31 . Mais je sens (c’est-à-dire que le corps sent très bien) que ça fait partie du dressage.

Ça a l’air d’être comme cela : il faut qu’il tienne, le corps, ou bien tant pis, ce sera pour une autre fois.

Toutes les excuses humaines paraissent des enfantillages.

C’est une chose curieuse, toutes les qualités et tous les défauts humains paraissent des enfantillages — des sottises. C’est curieux. Et ce n’est pas une pensée, c’est une sensation concrète. C’est comme une substance sans vie; toutes les choses ordinaires sont comme une substance à laquelle il manque la vie — la vraie vie. Artificiel et faux. C’est curieux.

Et ce n’est pas tant chez les autres, ce n’est pas cela : c’est le dressage intérieur. Et cette vraie Conscience, cette vraie Attitude, c’est quelque chose de si for-mi-da-ble-ment fort, puissant, dans une paix si souriante! si souriante, qui ne peut pas se fâcher, c’est absolument impossible... si souriante, si souriante... qui regarde.

(silence)

Le caractère spécial de cette nouvelle conscience, c’est : pas de demi-mesures et pas d’à-peu-près. C’est son caractère. L’idée : « Oh! oui, nous ferons cela, et petit à petit nous... » Non, non, pas comme cela : c’est oui ou non, tu peux ou tu ne peux pas.

(silence)

C’est vraiment une Grâce, n’est-ce pas, comme si : pas perdre de temps — pas perdre de temps. Il faut faire, ou bien...

Mais ce Pouvoir formidable, c’est cela surtout : c’est dans une miséricorde! une mansuétude!... Non, il n’y a pas de mots, nous n’avons pas de mots pour décrire cela, quelque chose... Rien que de faire attention et... c’est une béatitude. Rien que de tourner son attention de ce côté-là, immédiatement c’est la béatitude. Et je comprends (cela a fait comprendre certaines choses), on a parlé de gens qui, au sein de la torture, avaient la béatitude — c’est comme cela. Une béatitude.

Voilà, c’est cela (Mère tend un hibiscus blanc, qu’elle a appelé « Grâce »).









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