CWM (Fre) Set of 18 volumes
Notes sur le Chemin Vol. 11 of CWM (Fre) 422 pages 2009 Edition
French

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Dans ces conversations, la Mère confie à un disciple ses expériences sur le chemin du « yoga du corps », au cours des années 1961-1973.

Notes sur le Chemin

The Mother symbol
The Mother

Dans ces conversations, la Mère confie à un disciple ses expériences sur le chemin du « yoga du corps », au cours des années 1961-1973.

Collection des œuvres de La Mère Notes sur le Chemin Vol. 11 422 pages 2009 Edition
French
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1969




Le 16 août 1969

Est-ce une erreur de balayer tout, de faire le vide?

Oh! non! Oh! non...

Je me suis souvent demandé si je me trompais dans ma manière de procéder. Ma manière de procéder spontanée, c’est de tout balayer, faire le vide complet, puis de me tourner vers quelque chose là-haut, et d’être absolument silencieux et immobile.

Oui, ça c’est le meilleur des moyens, il n’y en a pas de meilleur que cela.

Ça, c’est ce que je fais tout le temps.

Et si l’on ne faisait pas cela !... De tous les côtés ça vient comme cela (geste comme des vagues d’assaut).

Peu après, à propos de la situation mondiale.

Au fond, je suis tout à fait convaincue que la confusion, c’est pour nous apprendre à vivre au jour le jour, c’est-à-dire à ne pas nous préoccuper de ce qui peut arriver, ou de ce qui arrivera, et à juste s’occuper au jour le jour de faire ce que l’on doit faire. Toutes les pensées et les prévisions et les combinaisons et tout cela, favorisent beaucoup le désordre.

Vivre presque à la minute la minute, être comme cela (geste tourné vers le haut), seulement attentif à la chose qu’il faut faire au moment, et puis laisser la Conscience du Tout décider... Nous ne savons jamais les choses, même avec la vision la plus générale; on ne sait jamais les choses que très partiellement — très partiellement. Alors l’attention est attirée par ceci, attirée par cela, mais telle autre chose existe aussi. Et donner beaucoup d’importance aux choses dangereuses ou nuisibles, c’est leur donner de la force.

(Mère entre en contemplation)

Quand on est assailli par la vision de ce désordre et de cette confusion, il n’y a qu’une chose à faire, c’est d’entrer dans la conscience où l’on voit qu’il n’y a qu’un Être, une Conscience, un Pouvoir — il n’y a qu’une Unité — et que tout cela, ça se passe à l’intérieur de cette Unité. Et que toutes nos petites visions, nos petites connaissances, nos petits jugements, nos petits... tout cela, ce n’est rien, c’est microscopique en comparaison de la Conscience qui préside au Tout. Et alors, si on a le moins du monde le sens de pourquoi les individualités séparées existent, c’est peut-être seulement pour permettre l’aspiration, l’existence de l’aspiration, de ce mouvement, ce mouvement de don de soi et d’abandon, de confiance et de foi; que c’est cela la raison d’être de la construction des individus; et alors, que l’on devienne ça dans toute son intensité et toute sa sincérité... c’est tout ce qu’il faut.

C’est tout ce qu’il faut, c’est la seule chose, c’est la seule chose qui subsiste; tout le reste... fantasmagorie.

Et c’est la seule chose valable dans tous les cas : quand on veut faire quelque chose, quand on ne peut pas faire quelque chose, quand on a agi, quand le corps ne peut plus agir... Dans tous, tous, tous les cas, seulement ça — seulement ça : entrer en contact conscient avec la Conscience suprême, s’unir à elle et... attendre. Voilà.

Alors on reçoit l’indication exacte de ce que l’on doit faire à chaque minute — faire ou ne pas faire, agir ou être immobile. C’est tout. Et même être ou ne pas être. Et c’est la seule solution. De plus en plus, de plus en plus la certitude est là : c’est la seule solution. Tout le reste, ce sont des enfantillages.

Et toutes les activités, toutes les possibilités peuvent être utilisées naturellement — ça supprime l’arbitraire du choix personnel. C’est tout. Toutes les possibilités sont là, tout, tout, tout est là, toutes les perceptions sont là, toutes les connaissances sont là — seulement l’arbitraire personnel est supprimé. Et cet arbitraire personnel paraît tellement enfantin, tellement enfantin... une sottise — une sottise, une stupidité ignorante.

Et je sens, je sens comme cela (Mère palpe l’air) cette agitation, ouf! ça tourbillonne dans l’atmosphère! Pauvre humanité.

(long silence)

Tout cela pour apprendre au monde à retourner vers le Seigneur dans sa conscience... Pourquoi? C’est pour cela qu’il y a eu une création?...

(silence)

Mais j’ai un problème pratique : chaque fois que je fais ce vide, justement pour me brancher là-haut vers... ce quelque chose, j’ai l’impression que je n’ai jamais de réponse précise; c’est une masse de Puissance qui est là, solide, et puis voilà.

Ah! tu n’as jamais de réponse?

C’est toujours la même chose, cette Puissance qui est là, impassible...

Tiens!

Hier par exemple, pendant cette méditation, c’est la même chose — c’est toujours la même chose : cette Chose massive, puissante, qui est là, mais qui ne « veut rien dire ».

Mais tu n’as pas le sens d’une... Je ne sais pas comment expliquer, parce que ce n’est ni bien-être ni... je ne sais pas comment expliquer; c’est quelque chose qui... il n’y a pas de mots pour le dire, mais qui vous laisse absolument satisfait.

On est bien.

Ah!

Oui, on est bien, ça c’est sûr.

Ah! alors ça va, c’est ça. Tout, tout le reste est inutile.

Oui, mais comment avoir l’impulsion vraie, juste?

Mais ça, c’est au-dessous de cet état-là.

C’est au-dessous?

C’est au-dessous. Cet état-là... Par expérience, je sais que c’est l’état dans lequel on peut changer le monde. On devient une espèce d’instrument, qui est même inconscient d’être un instrument, n’est-ce pas, mais qui sert à (geste montrant la coulée des forces à travers l’instrument), à la projection des forces (gestes dans toutes les directions à partir du centre instrumental). N’est-ce pas, le cerveau est tout à fait, tout à fait trop petit — même quand il est très grand, il est trop petit pour pouvoir comprendre, c’est pour cela qu’il y a ce blanc dans le mental. Et la chose se passe.

Et alors on s’aperçoit que pour les besoins de la toute petite vie que l’on représente, automatiquement ça se passe, et on vous fait faire à chaque minute simplement ce qu’il faut faire sans... sans calcul, sans spéculation, sans décision, rien, comme ça (même geste de coulée à travers l’instrument).

J’ai eu l’expérience, alors personnelle, que si quelque chose dans le corps est dérangé (une douleur ou un malaise ou quelque chose qui ne fonctionne pas convenablement), quand on a passé par cet état-là, ça part — ça s’en va, ça disparaît. Des douleurs aiguës, n’est-ce pas, complètement disparues, on ne sait même pas comment! Ah! fini, comme ça.

Et alors, dans le contact avec les gens et le contact avec les choses de la vie, une simplicité d’enfant. C’est-à-dire que l’on fait les choses sans... surtout sans spéculation.

C’est comme cela, n’est-ce pas. J’essaye d’être toujours dans cet état que tu décris, comme cela, quoi qu’il arrive, et toujours — toujours, sans exception —, s’il y a quelque chose à faire, on me le fait faire.

Je ne peux pas dire autre chose, c’est comme ça.

Et j’ai remarqué que l’on me fait agir très différemment à des moments différents, avec des gens différents, et l’expérience même est très différente. Tout cela, même chose, comme cela (geste tourné vers le haut, immobile).

Seulement, il faut arriver à l’état où naturellement il n’y a plus ni de préférences ni de désirs ni de dégoûts ni d’attraits ni rien — tout ça, c’est parti.

Et surtout, surtout pas de crainte — surtout. Ça, c’est de toutes choses la plus nécessaire.









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