CWM (Fre) Set of 18 volumes
Notes sur le Chemin Vol. 11 of CWM (Fre) 422 pages 2009 Edition
French

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Dans ces conversations, la Mère confie à un disciple ses expériences sur le chemin du « yoga du corps », au cours des années 1961-1973.

Notes sur le Chemin

The Mother symbol
The Mother

Dans ces conversations, la Mère confie à un disciple ses expériences sur le chemin du « yoga du corps », au cours des années 1961-1973.

Collection des œuvres de La Mère Notes sur le Chemin Vol. 11 422 pages 2009 Edition
French
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1971




Le 18 décembre 1971

J’ai entendu quelque chose que Sri Aurobindo a écrit, disant que pour que le Supramental soit manifesté sur la terre, il faut que le mental physique le reçoive et le manifeste — et c’est justement le mental physique, c’est-à-dire le mental corporel (le mien), le seul qui me reste maintenant. Et alors, il m’est venu d’une façon tout à fait claire que c’est pour cela que seul celui-là est resté. Et il est en train de se convertir d’une façon très rapide et très intéressante. Ce mental physique est en train de se développer sous l’Influence supramentale. Et c’est justement cela que Sri Aurobindo a écrit, que c’était indispensable pour que le Supramental puisse se manifester d’une façon permanente sur la terre.

Alors, cela va bien... Ce n’est pas commode! (Mère rit)

Oui, justement, c’est un problème que je me suis posé. Parce que j’ai vu une chose, que cette transformation n’était pas possible à moins qu’il n’y ait une sorte de radical changement de position dans la conscience, ou de changement de vision...

Oui.

À moins de voir autrement les choses et les êtres.

Oui, oui.

Mais alors, je me demande : « Comment est-ce possible? »

C’est possible comme cela.

Mais il faut que ce soit quelque chose de très radical.

Mais c’est radical, mon petit! Tu n’imagines pas, c’est comme... Je pourrais dire vraiment que je suis devenue une autre personne. Il n’y a que ça (Mère touche l’apparence de son corps) qui reste comme ça, semblable à lui-même... Dans quelle mesure il pourra changer? Sri Aurobindo a dit que si le mental physique était transformé, la transformation du corps suivrait tout naturellement. Nous verrons.

Mais pourrais-tu me donner une clef, ou un levier, pour opérer ce changement radical?

Ah! je ne sais pas, parce que, pour moi, on m’a simplement enlevé tout — le mental parti complètement. Si tu veux, en apparence, j’étais devenue imbécile, je ne savais rien. Et c’est le mental physique qui s’est développé petit à petit, par des révélations successives. Moi, je ne sais pas, on a fait le travail pour moi — je n’ai rien fait. Ça a été fait comme cela, d’une façon tout à fait radicale.

Ça a pu se faire parce que j’étais très consciente de mon psychique (de l’être psychique qui s’est formé à travers toutes les existences), j’étais très consciente, et lui est resté; il est resté et justement il a permis que j’aie affaire avec les gens sans que cela fasse de différence — grâce à cette présence psychique. C’est pour cela qu’il y a eu très peu d’apparents changements. Alors je ne peux dire que ce que je sais, et je dirai cela : il faut que le psychique reste très... dominant tout l’être — tout l’être corporel — et guidant la vie, alors le mental a le temps de se transformer. Le mien, on l’a simplement renvoyé.

N’est-ce pas, la transformation du mental corporel était indispensable, parce que je n’avais plus que celui-là, tu comprends?... Il y a peu de gens qui accepteraient cela. (Riant) Moi, ça a été fait sans me demander mon avis! Le travail était très facile.

C’est cela justement qui s’est passé.

Je voudrais bien quelque chose de radical...

(Mère rit)Mais est-ce que tu accepterais ce qui m’est arrivé, c’està-dire que l’individu, la personne se sente absolument imbécile?

Je suis prêt.

Est-ce que cela ne te désespérerait pas?

Non, non — non.

N’est-ce pas, c’est une chose qui s’installe d’une façon pour ainsi dire permanente : la nullité de la personne — absolument la nullité, l’incapacité. Et alors, on est... on est bien, on est tout naturellement comme un enfant; on dit au Divin : « Fais tout pour moi » (il n’y a plus rien, on ne peut rien faire!), alors ça va bien tout de suite — tout de suite.

N’est-ce pas, le corps s’est donné entièrement, il avait même dit au Divin : « Je Te prie de me faire vouloir ma dissolution si je dois mourir », afin que même je ne résiste pas s’il est nécessaire que ce corps meure — vouloir ma dissolution. Voilà son attitude, il était comme cela (geste mains ouvertes). Et au lieu de cela, est venue une sorte de... je pourrais traduire par des mots mais ce n’étaient pas des mots : « Si tu acceptes la souffrance et les malaises, la transformation est mieux que la dissolution. » Et alors, quand il a du malaise, il accepte.

Ce n’est pas ça, ce que je dis est... Ce n’est pas vraiment cela, mais c’est quelque chose de difficile à expliquer. C’est vraiment une attitude nouvelle et une sensation nouvelle, je ne peux pas dire.

Et évidemment, pour chacun, ce doit être différent... Pour moi, ça a été très radical — je n’avais pas le choix, tu comprends : c’était comme cela, c’est comme cela. Voilà.

Mais il faut vraiment... Ce qui a rendu la chose facile, c’est que la conscience psychique était tout à fait en avant et gouvernait la vie, alors elle a continué tranquillement sans s’occuper de ça.

C’est comme la vue et l’ouïe, je me suis aperçue que ce n’était pas une déchéance physique, c’était simplement que je ne comprends et je n’entends les gens que quand ils pensent clairement ce qu’ils disent. Et je ne vois que ce qui est... ce qui exprime la vie intérieure, autrement c’est... flou ou voilé; et ce n’est pas que les yeux ne voient pas, c’est « quelque chose », c’est quelque chose d’autre — tout est nouveau.

(silence)

C’est vrai, il faut que le corps soit de très bonne volonté — il se trouve que le mien est de bonne volonté. Et ce n’est pas une bonne volonté mentale, n’est-ce pas, c’est vraiment une bonne volonté corporelle. Il accepte, il accepte tous les inconvénients... Mais c’est l’attitude qui est importante, ce ne sont pas les conséquences (je suis convaincue que les inconvénients ne sont pas indispensables), c’est l’attitude qui est importante. N’est-ce pas, il faut que ce soit comme cela (geste mains ouvertes). Vraiment, je me suis aperçue que dans la majorité des cas, la soumission au Divin ne veut pas dire confiance en le Divin — parce que l’on fait la soumission au Divin, on dit : « Même si Tu me fais souffrir, je me soumets », mais c’est un manque absolu de confiance! Ça, c’est vraiment amusant, la soumission n’implique pas la confiance; la confiance c’est quelque chose d’autre, c’est... une espèce de connaissance — de connaissance unshakeable56 , que rien ne peut troubler — que c’est nous qui changeons en difficultés, en souffrances, en misères, ce qui, dans la Conscience divine, est... Paix parfaite. C’est nous qui faisons cette petite transformation.

Et des exemples extraordinaires sont venus... Il faudrait des heures pour expliquer.

Vraiment, c’est la conscience qui doit changer — et même la conscience des cellules, tu comprends?... Ça, c’est un changement radical.

Et nous n’avons pas de mots pour exprimer cela, parce que ça n’existe pas sur la terre — c’était latent mais ce n’était pas manifesté. Tous les mots sont... à côté. Ce n’est pas tout à fait ça.

(silence)

Si tu veux, on pourrait dire qu’à chaque minute on a l’impression que, ou on peut vivre ou on peut mourir (geste de légère bascule d’un côté ou de l’autre), ou on peut vivre éternellement. À chaque minute c’est comme cela. Et la différence (entre les deux côtés) est tellement insensible que l’on ne peut pas dire : faites ça et vous serez de ce côté, faites ça et vous serez de l’autre côté — ce n’est pas possible. C’est une manière d’être presque indescriptible57 .









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