CWM (Fre) Set of 18 volumes
Notes sur le Chemin Vol. 11 of CWM (Fre) 422 pages 2009 Edition
French

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Dans ces conversations, la Mère confie à un disciple ses expériences sur le chemin du « yoga du corps », au cours des années 1961-1973.

Notes sur le Chemin

The Mother symbol
The Mother

Dans ces conversations, la Mère confie à un disciple ses expériences sur le chemin du « yoga du corps », au cours des années 1961-1973.

Collection des œuvres de La Mère Notes sur le Chemin Vol. 11 422 pages 2009 Edition
French
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1969




Le 18 octobre 1969

Pour une réalisation parfaite, il faut que l’être tout entier soit illuminé; mais pour une réalisation du début, c’est probablement plus facile pour un corps qui n’a pas un mental très développé... Pour nous, n’est-ce pas, qui avons été jusqu’au maximum de la possibilité mentale, c’est par le maximum que nous avons dépassé; c’est quand le mental avait réalisé son maximum qu’il a abdiqué; et cela, c’est très bien pour la réalisation intégrale, mais généralement le corps est trop habitué à obéir au mental, n’est pas assez souple pour se transformer. Et c’est la raison pour laquelle on a envoyé mon mental se promener... Mais cela, c’est un procédé que l’on ne peut pas... on ne peut pas encourager les autres à le faire. Parce que, sur dix personnes, neuf mourraient.

Le mental?

Si le mental s’en va.

Tu crois que je mourrais?

Mental et vital.

Oui, le vital, je comprends, mais si tu m’enlevais mon mental...

Non, mon petit! Je me refuse à le faire! (Mère rit) Il faut... il faut qu’il abdique.

Pour que la Force puisse passer rapidement pour atteindre le corps, il faut une grande passivité. Je vois cela, chaque fois qu’il y a une pression pour agir sur une partie du corps ou une autre, ça commence par une absolue passivité, qui est... la « perfection de l’inertie », tu comprends? Ce que l’inertie représente comme imparfait, c’est la perfection de cela... quelque chose qui n’a aucune activité propre. C’est justement très difficile pour ceux qui ont un grand développement mental, c’est très difficile. Parce que tout le corps a travaillé toute sa vie à être justement dans cet état de réceptivité au mental, qui faisait son obéissance, sa passivité, etc. — et c’est cela qu’il faut abolir.

Comment expliquer?... Le développement par le mental est un éveil constant et général de tout l’être, même le plus matériel, un éveil qui fait qu’il y a aussi quelque chose qui est l’opposé du sommeil. Et pour la réception de la Force suprême, il faut, au contraire, l’équivalent de l’immobilité — l’immobilité d’un sommeil mais absolument conscient, absolument conscient. Le corps sent la différence. Il sent la différence au point que... par exemple, je m’étends le soir et je suis comme cela, et pendant des heures je reste comme cela ; et si au bout d’un moment je tombe dans le sommeil ordinaire, mon corps se réveille avec une angoisse épouvantable! Et alors il recommence à se mettre dans cet état. Ça, cette angoisse-là, je la sens de temps en temps — ça s’en va immédiatement dès qu’il se remet dans la vraie attitude, qui est un état d’immobilité mais absolument conscient. « Immobilité », je ne sais pas comment dire cela... Mais c’est presque l’opposé de l’inertie dans l’immobilité.

Et c’est cela qui maintenant me fait comprendre pourquoi la création a commencé par l’inertie. Et alors, il fallait retrouver cet état-là (Mère dessine une courbe immense), après avoir passé par tous les états de conscience. Et c’est cela qui nous a donné... (riant) pour nous, c’est un joli gâchis! Mais quand on le fait exprès, ce n’est plus un gâchis.

La difficulté, pour moi, que je rencontre très souvent, c’est un besoin aussi d’activité dans l’aspiration.

Oui, oui.

J’ai l’impression que je ne dois pas cesser d’être activement aspirant. Souvent, je pourrais très bien tout laisser comme cela, sans bouger, mais...

Oui, mais alors l’aspiration vient.

J’éprouve le besoin de l’activité de l’aspiration.

Oui, c’est pour contrecarrer l’inertie. C’est parce que nous avons encore un héritage d’inertie.

Mais alors, dans ce cas, qu’est-ce qu’il faut faire? Il faut tout laisser s’étaler ou bien... persister dans cette aspiration active, qui est vraiment intense.

C’est difficile à dire, parce que je suis convaincue que chacun a son chemin, mais pour ce corps-là, le chemin est d’avoir cette aspiration active.

D’avoir l’aspiration active? Oui, mais alors ce n’est plus cette immobilité.

Il y est arrivé, il a compris le moyen, comment faire.

Les deux ensemble, l’union des deux ?

Oui, ils sont ensemble. C’est cela qu’il est arrivé à avoir : une immobilité complète et une intense aspiration. Et c’est quand l’immobilité reste sans l’aspiration qu’il tombe dans une angoisse épouvantable qui le réveille immédiatement. C’est cela, n’est-ce pas, une intense aspiration. Et il est absolument immobile, immobile dedans, c’est comme si toutes les cellules devenaient immobiles... Ce doit être cela. Ce que nous appelons l’intense aspiration, ce doit être la vibration supramentale. Ce doit être la Vibration divine, la vraie vibration divine. Ça, je me le suis dit souvent.

Mais si, même pendant une minute, le corps tombe dans l’état d’inertie — d’immobilité sans aspiration —, il est éveillé par une angoisse comme s’il allait mourir! Tu comprends, c’est à ce point-là. Et pour lui, l’immobilité, c’est... Oui, il a l’impression que la vibration la plus haute, la vibration de la vraie Conscience, est tellement intense qu’elle est... elle est l’équivalent de l’inertie de l’immobilité — d’une intensité qui n’est pas perceptible (pour nous). Cette intensité est tellement grande que, pour nous, c’est l’équivalent de l’inertie.

C’est cela qui est en train de s’établir.

C’est cela qui m’a fait comprendre (parce que maintenant le corps comprend), qui lui a fait comprendre le processus de la création... On pourrait presque dire que ça a commencé par un état de perfection, mais inconsciente, et qu’elle doit passer de cet état de perfection inconsciente à un état de perfection consciente, et entre les deux c’est l’imperfection. Les mots sont idiots, mais tu comprends.

(silence)

Tu sais, l’impression, c’est d’être juste sur le seuil de la compréhension. Et ce n’est pas une compréhension mentale du tout, du tout, du tout (celle-là, on l’a eue, mais ce n’est rien, c’est rien, c’est zéro). C’est une compréhension vécue. Et ça, le mental ne peut pas l’avoir — peut pas. Et on a l’impression que seul le corps — réceptif, ouvert, en tout cas partiellement transformé — est capable d’avoir la compréhension. La compréhension de la création, de ce que nous appelons la création : pourquoi et comment, les deux choses. Et ce n’est pas du tout une chose pensée, ce n’est pas une chose sentie : c’est une chose vécue, et c’est la seule manière de savoir... C’est une conscience.

Tu sais, quand cette compréhension vient — ça vient et puis ça fait comme cela (geste comme un gonflement lumineux), ça vient comme cela, et puis ça s’estompe, et puis ça revient et puis ça s’estompe; mais au moment où ça vient, c’est tellement évident, c’est tellement simple qu’on se demande comment on a pu ne pas le savoir!

Il faut encore du temps... Combien de temps, je ne sais pas. Mais la notion de temps aussi est très arbitraire.

Nous voulons toujours traduire toutes nos expériences dans le vieil état de conscience, et c’est ça la misère! Nous pensons que c’est nécessaire, que c’est indispensable — et c’est abrutissant. Ça retarde terriblement.

(silence)

Et tout, tout, tout ce que les hommes ont dit, tout ce qu’ils ont écrit, tout ce qu’ils ont enseigné, c’est seulement une manière de dire. C’est seulement essayer de se faire comprendre, mais c’est impossible. Et quand on pense (riant) combien on s’est battu pour des choses si relatives!...

(long silence)

En regardant la suite des journées et ce qui arrive, l’expérience du corps est comme ceci : d’une certaine manière, à certains moments, il est dans la conscience d’Immortalité, et puis, par influence (et encore par vieille habitude de temps en temps), il retombe dans la conscience de mortalité, et ça c’est vraiment... Pour lui maintenant, dès qu’il retombe dans la conscience de mortalité, c’est une angoisse épouvantable; et c’est seulement quand il sort de là, quand il rentre dans la vraie conscience, que ça passe. Et je comprends pourquoi il y avait des gens, des yogis, qui parlaient de l’irréalité du monde, parce que, pour la conscience d’Immortalité, la conscience de mortalité est une absurdité irréelle. Et c’est comme cela (Mère passe les doigts d’une main entre les doigts de l’autre main, indiquant un va-et-vient entre les deux consciences). Alors tantôt c’est comme cela, tantôt c’est comme cela. Et l’autre état, l’état d’Immortalité, est immuablement paisible, tranquille, avec... comme des ondes d’une rapidité foudroyante, tellement rapides qu’elles semblent immobiles. Et c’est comme cela, rien ne bouge (en apparence) dans un Mouvement formidable. Et alors, dès que l’autre état vient, ce sont toutes les notions ordinaires qui reviennent, c’est-à-dire... vraiment, maintenant, dans l’état où il est, ça lui donne l’angoisse et la souffrance d’un mensonge. Mais c’est encore comme cela (même geste de va-et-vient)... Pour en sortir, la seule, la seule façon qui soit efficace, c’est justement l’abandon, le surrender37 . Ce n’est pas exprimé par des mots ni par des idées ni rien, mais c’est un état, un état de vibration, où il n’y a que la Vibration divine qui ait de la valeur. Alors... alors les choses se remettent en ordre.

Mais tout cela, dès qu’on en parle...

Mais note que c’est constant : ça arrive la nuit, ça arrive le matin. Et puis il y a d’autres fois où... (geste immense, uni, avec un sourire) il n’y a plus de problèmes, plus de difficultés, plus rien.

(silence)

Il y a un arrière-fond (c’est cela surtout), un arrière-fond de négation inconsciente qui est derrière tout, tout, tout, encore; il y en a encore partout — on mange, on respire, on reçoit cette négation... Pour que tout soit transformé, c’est encore un travail colossal. Mais quand on est ce que l’on pourrait appeler de « l’autre côté » (ce ne sont pas des « côtés »), mais dans l’autre état, ça paraît si naturel, si simple, que l’on se demande pourquoi ce n’est pas comme cela, pourquoi ça paraît si difficile; et puis, dès qu’on est de l’autre côté, c’est (Mère prend sa tête entre ses mains)... Le mélange est encore là, c’est incontestable.

Vraiment, l’état ordinaire, le vieil état, c’est consciemment (c’est-à-dire que c’est une perception consciente), c’est la mort et la souffrance. Et puis dans l’autre état, la mort et la souffrance paraissent des choses absolument irréelles. Voilà.

Tiens (Mère donne une fleur de transformation) : la bonne.

Pas d’impatience.

Une patience confiante.

Au fond, tout est pour chacun aussi bien que cela peut être. Tout le temps, ce sont les vieux mouvements qui s’impatientent... C’est-à-dire que quand on voit le tout, certainement l’impatience a été créée pour contrecarrer l’inertie — mais c’est fini, ce temps-là est passé.









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