CWM (Fre) Set of 18 volumes
Notes sur le Chemin Vol. 11 of CWM (Fre) 422 pages 2009 Edition
French

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Dans ces conversations, la Mère confie à un disciple ses expériences sur le chemin du « yoga du corps », au cours des années 1961-1973.

Notes sur le Chemin

The Mother symbol
The Mother

Dans ces conversations, la Mère confie à un disciple ses expériences sur le chemin du « yoga du corps », au cours des années 1961-1973.

Collection des œuvres de La Mère Notes sur le Chemin Vol. 11 422 pages 2009 Edition
French
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1968




Le 21 décembre 1968

Une personne a posé une question. Je traduis : « En décrivant ses expériences d’août et de septembre derniers, la Mère parle de l’exclusion du mental et du vital. Pourquoi doivent-ils être éliminés pour une rapide et effective transformation du corps ? Est-ce que la Conscience supramentale n’agit pas sur eux aussi? »

Certainement elle agit, elle a déjà agi, depuis longtemps. C’est parce que le corps est habitué (était habitué) à obéir au vital et surtout au mental; et alors c’est pour changer son habitude, pour qu’il n’obéisse qu’à la Conscience supérieure. C’est pour cela. C’est pour que ça aille plus vite. (Chez les gens, c’est à travers le mental et le vital que Ça agit, mais j’ai dit que c’était plus sûr aussi.) C’est assez risqué comme expérience, mais cela augmente la rapidité considérablement. Parce que normalement, il faut agir sur le corps à travers les deux, tandis que de cette façon-là, quand ils ne sont pas là, Ça agit directement. C’est tout.

Le procédé n’est pas recommandé! Chaque fois que j’en ai l’occasion, je le dis; il ne faut pas que les gens s’imaginent qu’ils doivent essayer cela (ils ne pourraient pas, mais enfin cela ne fait rien), ce n’est pas recommandé. Il faut prendre le temps nécessaire. Seulement, c’était à cause du nombre d’années... pour que cela aille plus vite.

(silence)

Ce qui est curieux, c’est qu’il y a comme des démonstrations de la tendance naturelle du corps (je suppose que ce n’est pas pour tous les corps la même chose : cela dépend de comment 154 il a été bâti, c’est-à-dire, père, mère, antécédents, etc.), une démonstration du corps laissé à lui-même. Par exemple, celuici a une sorte d’imagination (c’est quelque chose de bizarre), imagination dramatique; tout le temps, il a l’impression de vivre des catastrophes; et alors, avec sa foi qui reste là, la catastrophe se transforme en réalisation — des choses comme cela, absurdes. Alors, pendant un certain temps, il est laissé à cette imagination (c’est ce qui s’est passé ces jours-ci), et quand il est bien fatigué de cette activité imbécile, il prie, n’est-ce pas, avec toute son intensité, pour que ça cesse. Immédiatement, juste, hop! ça fait comme cela (geste), ça se retourne d’un coup, et il est dans une contemplation — mais pas lointaine : toute proche — de cette Présence merveilleuse qui est partout.

C’est comme ça, comme ça (Mère renverse brusquement deux doigts), ça ne prend pas de temps, il n’y a pas de préparation ni rien, c’est hop! hop! comme ça (même geste), comme pour montrer la stupidité du corps. C’est quelque chose de tout à fait idiot, comme une démonstration par l’évidence, de la stupidité du corps laissé à lui-même, et puis de cette merveilleuse Conscience qui vient, où tout cela s’évanouit comme... comme quelque chose qui n’a aucune consistance, aucune réalité, et qui s’évanouit. Et comme une démonstration que ce n’est pas seulement dans l’imagination, mais que c’est dans le fait : démonstration du pouvoir pour que tout ce... vain rêve de la vie telle qu’elle est (qui est devenue pour la conscience de ce corps quelque chose de si effroyable) puisse se changer en une merveille, comme cela, simplement avec le retournement de la conscience.

L’expérience se répète dans tous les détails, tous les domaines, comme une démonstration par le fait. Et ce n’est pas un long procédé de transformation, c’est comme quelque chose qui se retourne tout d’un coup (Mère renverse deux doigts), et au lieu de voir la laideur, le mensonge, la souffrance et tout cela, tout d’un coup, il vit dans la béatitude. Et toutes les choses sont pareilles, rien n’a bougé, excepté la conscience.

Et alors reste (c’est ce qui est en avant, qui va venir probablement) comment l’expérience doit se traduire matériellement... Pour le corps lui-même, c’est tout à fait évident : pendant, mettons une heure, deux heures, trois heures, il souffrait beaucoup, il était très misérable (pas une souffrance morale : une souffrance tout à fait physique), et puis, tout d’un coup, brrff! tout parti... Le corps apparemment est resté le même (Mère regarde ses mains), dans son apparence, mais au lieu d’un désordre intérieur qui fait souffrir, tout va bien, et c’est une grande paix, une grande tranquillité, et tout va bien. Mais cela, c’est pour un corps — comment cela agit-il sur les autres?... Il commence à percevoir la possibilité dans les autres consciences. Au point de vue moral (c’est-à-dire des attitudes, du caractère, des réactions), c’est très visible; même au point de vue physique quelquefois : tout d’un coup, quelque chose disparaît... comme nous avions l’expérience quand Sri Aurobindo enlevait une douleur (Mère montre comme une main du physique subtil qui vient et qui prend la douleur), on se demandait... ah ! parti, évanoui, comme cela. Mais ce n’est pas constant, ce n’est pas général, c’est seulement pour montrer que cela peut être comme cela, par le fait que cela est dans un cas ou un autre — montrer que ça peut être comme cela.

On pourrait dire de cette façon : le corps a l’impression d’être enfermé dans quelque chose — oui, enfermé —, enfermé comme dans une boîte, mais il voit au travers; il voit et il peut aussi avoir une action (limitée) à travers quelque chose qui est encore là et qui doit disparaître. Ce « quelque chose » donne l’impression d’un emprisonnement. Comment cela doit disparaître? Ça, je ne sais pas encore.

Il doit y avoir à trouver la relation entre la conscience dans un corps et la conscience du tout. Et dans quelle mesure il y a dépendance, et dans quelle mesure il y a indépendance; c’est-à-dire jusqu’à quel point le corps peut se transformer sans sa conscience (et comme résultat, nécessairement, dans son apparence), sans... sans la transformation du tout — jusqu’à quel point? Et dans quelle mesure la transformation du tout est nécessaire pour la transformation d’un corps. Cela reste à découvrir.

(silence)

S’il fallait tout raconter, cela prendrait des heures...

Mais cette « boîte » dont tu parles, c’est une boîte universelle...

Oui!

J’ai souvent eu l’impression que toutes ces soi-disant lois humaines ou lois naturelles, c’est seulement une immense imagination morbide qui a été fixée collectivement — c’est cela, la boîte.

Oui, c’est cela, c’est cela.

Alors, comment...?

Oui, dans quelle mesure une lumière individuelle peut-elle agir là-dessus?... Voilà le problème... Je ne sais pas.

(silence)

La vision est très claire, du progrès collectif (notre champ d’expérience est la Terre) qui s’est produit sur la Terre. Mais d’après le passé, il semblerait qu’il faille encore un temps formidable pour que le tout soit prêt à changer... Et pourtant, c’est presque une promesse que... il va y avoir un changement brusque — ce qui, pour notre conscience, se traduit par une « descente », une action qui « se produit » : quelque chose qui n’agissait pas jusqu’à présent et qui commence à agir. Dans notre conscience, cela se traduit comme cela.

On verra.

Pour le corps lui-même, il y a une expérience croissante, c’est-à-dire de plus en plus précise, en même temps de sa fragilité (extrême fragilité : un tout petit mouvement peut faire cesser son existence actuelle) et en même temps — en même temps, simultanément — le sens d’une éternité, qu’il a une existence éternelle. Les deux en même temps.

C’est vraiment une période de transition!

(silence)

Une ou deux fois, quand son... ce qu’on pourrait appeler son angoisse de savoir, était très intense, quand il avait pleinement le sens de la Présence, ce sens de la Présence partout, au-dedans, partout (Mère touche son visage, ses mains), il s’est demandé comment... pas même le pourquoi : pas de curiosité comme cela... comment le désordre actuel? Eh bien, quand c’était très intense, très intense, une ou deux fois, il a eu l’impression : ça trouvé, c’est l’immortalité. Alors il est comme cela à pousser, pousser pour attraper le secret, on a l’impression qu’on va le trouver, et puis... Et puis il y a une espèce d’accalmie dans l’aspiration : paix, paix, paix... N’est-ce pas, une ou deux fois, l’impression : oh! ça va être compris. « Compris », c’est-à-dire vécu; ce n’est pas « compris » avec la pensée : vécu. Et puis... (geste d’échapper) Et une Paix qui descend.

Mais l’impression : ce sera pour demain. Mais le demain, quel demain? Pas demain à notre mesure.

On verra.

Mais les expériences sont innombrables, avec tous les aspects. Il faudrait des heures, et encore on a toujours l’impression que la parole, oui, fausse quelque chose. Ce n’est plus si simple, ce n’est plus si beau, et ce n’est plus si clair. Cela devient compliqué.

Le corps a des moments absolument merveilleux. Il a des heures d’angoisse... et tout d’un coup, un moment merveilleux. Mais ce moment-là ne peut pas s’expliquer. Si l’on doit juger le degré de développement d’après la proportion du temps, eh bien... le moment merveilleux dure quelques minutes, et il y a des heures d’angoisse. Il y a même des heures de souffrance. Et alors, si d’après cela on juge la proportion, il y a encore très, très, très... extrêmement loin.

Mais quoi faire? Il n’y a qu’à continuer, c’est tout.









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