CWM (Fre) Set of 18 volumes
Notes sur le Chemin Vol. 11 of CWM (Fre) 422 pages 2009 Edition
French

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Dans ces conversations, la Mère confie à un disciple ses expériences sur le chemin du « yoga du corps », au cours des années 1961-1973.

Notes sur le Chemin

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The Mother

Dans ces conversations, la Mère confie à un disciple ses expériences sur le chemin du « yoga du corps », au cours des années 1961-1973.

Collection des œuvres de La Mère Notes sur le Chemin Vol. 11 422 pages 2009 Edition
French
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1966




Le 22 janvier 1966

J’ai vécu ce matin, pendant deux heures, une sorte d’état béatifique dans lequel il y avait une conscience si claire que toutes les formes de la vie, dans tous les mondes et à tous les moments, sont l’expression d’un choix — on choisit d’être comme cela.

C’est très difficile à dire avec des mots... L’espèce d’obligation dans laquelle on croit vivre et à laquelle on se croit soumis, avait complètement disparu et c’était une perception tout à fait spontanée et naturelle que la vie sur terre, la vie dans les autres mondes, et tous les genres de vie sur terre, et tous les genres de vie dans les autres mondes, est simplement une question de choix : on a choisi d’être comme cela et l’on choisit constamment d’être comme ceci ou d’être comme cela, ou qu’il arrive ceci ou qu’il arrive cela ; et l’on choisit aussi de se croire soumis à une fatalité ou à une nécessité ou à une loi qui vous oblige — tout est une question de choix. Et il y avait un sentiment de légèreté, de liberté, et puis un sourire pour toutes choses. Et en même temps, cela donne un pouvoir formidable. Tout sentiment d’obligation, de nécessité — et de fatalité encore plus — avait complètement disparu. Toutes les maladies, tous les événements, tous les drames, tout cela : disparu. Et cette réalité concrète et si brutale de la vie physique : complètement partie.

J’ai vécu cet état pendant plus d’une heure et demie ce matin. Après, j’ai été obligée de revenir... à un état qui me paraît artificiel, mais qui est obligatoire à cause des autres, par le contact des autres et des choses et l’innombrable quantité de choses à faire. Mais tout de même, à l’arrière-plan, l’expérience reste. Et il reste une espèce de sourire amusé pour toutes les complications de la vie — l’état où l’on se trouve a été le fait d’un choix, et individuellement la liberté de choix est là, et les gens l’ont oublié. C’est cela qui est si intéressant.

Et j’ai vu, en même temps, tout le tableau des connaissances humaines (parce que, quand ces états sont là, toutes les réalisations humaines, les connaissances humaines viennent comme un panorama en face de l’état nouveau et sont remises en place — toujours, toujours quand une expérience vient, elle est comme rétrospective) et je voyais toutes les théories, toutes les croyances, toutes les philosophies, comment elles se rattachaient au nouvel état, c’était amusant.

Et cela ne nécessite pas un repos. Ces expériences-là sont tellement concrètes et spontanées et réelles (elles ne sont pas l’effet d’une volonté et encore moins d’un effort) qu’elles ne nécessitent pas un repos.

Mais ceux qui ont attrapé cette expérience pour une raison quelconque, et qui n’ont pas eu toute une préparation philosophique et mentale (les saints, ou enfin tous les gens qui menaient une vie spirituelle), ont eu alors une impression très aiguë de l’irréalité de la vie et de l’illusion de la vie. Mais c’est seulement une façon étroite de voir. Ce n’est pas ça — ce n’est pas ça, c’est tout qui est un choix ; tout, tout. Le choix du Seigneur, mais en nous; pas là (geste là-haut) : ici. Et nous ne le savons pas, c’est tout au fond de nous-même. Et quand nous le savons, nous pouvons choisir — nous pouvons choisir notre choix, c’est admirable.

Et cette espèce de fatalité et de lien et de dureté de l’existence : tout avait disparu. Tout disparu. C’était bleu clair, rose clair, tout lumineux et clair et léger.

Je conçois très bien que ce ne soit pas une chose absolue; c’était seulement une manière d’être, mais c’est une manière d’être charmante... D’habitude, ceux qui n’ont pas une préparation intellectuelle suffisante, quand ils ont une expérience comme celle-là, ils croient avoir attrapé « l’unique » vérité. Et alors, avec cela, ils dogmatisent. Mais j’ai bien vu que ce n’est pas ça : c’est une manière d’être, mais c’est une manière d’être admirable, n’est-ce pas, infiniment supérieure à celle que nous avons ici. Et nous pouvons l’avoir ici : je l’ai eue. Je l’ai eue d’une façon tout à fait concrète. Et il y a toujours quelque chose qui ne va pas, mal ici ou mal là, ou ça ou ça, et puis des circonstances qui ne vont pas aussi, il y a toujours des difficultés — tout cela... ça change de couleur. Et ça devient léger, léger — léger, souple. Toute la dureté et la rigidité : parties.

Et le sentiment aussi que si vous choisissez d’être comme cela, vous pouvez continuer à être comme cela. Et c’est vrai. Ce sont toutes les mauvaises habitudes — évidemment, des habitudes millénaires sur la terre —, toutes les mauvaises habitudes qui vous empêchent; mais il n’y a aucune raison que cela ne puisse pas être un état permanent. Parce que ça change tout! tout change!... Il est évident que si l’on devient le maître de cet état-là, on peut changer toutes les circonstances autour de soi.

Ces temps derniers (depuis assez longtemps), il y avait cette même difficulté du corps, qui n’est pas limité et enfermé dans une coque comme c’est le cas généralement, et qui reçoit spontanément, pas même avec le sentiment de « recevoir » : qui a les vibrations de tout ce qui l’entoure; et alors, quand tout ce qui l’entoure est, au point de vue mental ou moral, fermé, incompréhensif, c’est un peu difficile, c’est-à-dire que ce sont des éléments qui viennent et qu’il faut transformer. C’est une espèce d’ensemble (d’ensemble très multiple et très instable) qui représente votre champ de conscience et d’action, et sur lequel il faut travailler tout le temps pour rétablir une harmonie, un minimum d’harmonie; et quand quelque chose va « mal » selon l’idée ordinaire, autour de vous, cela rend le travail un peu difficile. C’est à la fois ténu et persistant et obstiné. Je me souviens, juste avant l’expérience, il y avait dans le corps une aspiration à l’Harmonie, à la Lumière, à une sorte de paix souriante; le corps aspirait surtout à une harmonie, à cause de toutes ces choses qui grincent, qui grattent. Et probablement l’expérience a été le résultat de cette aspiration.

Seulement, j’ai remarqué que dans la vie de ce corps, je n’ai jamais eu deux fois la même expérience — je peux avoir le même genre d’expérience à un degré supérieur ou à un degré beaucoup plus vaste, mais jamais identiquement le même. Et je ne garde pas l’expérience, je suis tout le temps, tout le temps (geste en avant), tout le temps en route; n’est-ce pas, le travail de transformation de la conscience est tellement rapide, doit se faire tellement vite, que l’on n’a pas le temps de jouir ou de s’appesantir sur une expérience ou d’en avoir une satisfaction de longue durée, c’est impossible. Ça vient fort, très fort, c’est-àdire que ça change tout, et puis, il y a quelque chose d’autre qui vient. C’est la même chose pour la transformation des cellules : il y a toutes sortes de petits désordres qui viennent, mais qui sont visiblement, pour la conscience, des désordres de transformation, et alors on se préoccupe de ce point-là, on veut rétablir l’ordre; en même temps, il y a quelque chose qui sait pertinemment que le désordre est venu pour faire le passage du fonctionnement automatique ordinaire au fonctionnement conscient sous la Direction directe et l’Influence directe du Suprême. Et le corps le sait lui-même (tout de même, ce n’est pas amusant d’avoir mal ici ou d’avoir mal là, ou ceci, cela qui se désorganise, mais il sait). Et quand ce point-là est arrivé à un certain degré de transformation, on passe à un autre point, puis on passe à un autre, puis à un autre; alors rien n’est fait, aucun travail n’est fait définitivement jusqu’à ce que... tout soit prêt. Alors, il faut recommencer le même travail à un échelon supérieur, ou plus vaste, ou avec plus d’intensité ou plus de détail (cela dépend des cas) jusqu’à ce que tout soit amené à un point homogène et prêt d’une façon analogue.

Selon ce que je vois, cela va aussi vite que ça peut aller, mais cela prend beaucoup de temps. Et tout est une question de changer l’habitude. Toute l’habitude automatique des millénaires doit être changée en une action consciente et directement guidée par la Conscience suprême.

On a tendance à dire que c’est beaucoup plus long et beaucoup plus difficile parce que l’on est entouré de gens et que l’on agit dans le monde, mais si l’on n’était pas dans ces conditions-là, beaucoup de choses seraient oubliées, beaucoup. Beaucoup de choses ne seraient pas faites. Il y a toutes sortes de vibrations qui ne sont pas en affinité avec cet agrégat-là9 et qui n’auraient jamais eu l’occasion de toucher la Force transformatrice si je n’étais pas en rapport avec tous les gens.

Il est de toute évidence — il est de toute évidence — que l’on est mis dans les conditions les meilleures et avec le maximum de possibilités pour l’action... quand sincèrement on le veut.









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