CWM (Fre) Set of 18 volumes
Entretiens - 1929-1931 Vol. 3 of CWM (Fre) 227 pages 2008 Edition
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La Mère répond ici aux questions sur le yoga et sur la vie posées par des disciples en 1929 et en 1930–31.

Entretiens - 1929-1931

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La Mère répond ici aux questions sur le yoga et sur la vie posées par des disciples en 1929 et en 1930–31.

Collection des œuvres de La Mère Entretiens - 1929-1931 Vol. 3 227 pages 2008 Edition
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1929




Le 28 avril 1929

Il a été dit que pour progresser dans le yoga, on doit tout offrir au Divin, jusqu’à la moindre petite chose que l’on ait ou que l’on fasse dans la vie. Quel est le sens exact de cela ?

Yoga veut dire union avec le Divin, et l’union s’effectue grâce à l’offrande; elle est fondée sur l’offrande de votre être au Divin. Au début, vous faites cette offrande d’une façon générale, comme une fois pour toutes; vous dites : « Je suis un serviteur du Divin; ma vie est entièrement donnée au Divin; tous mes efforts tendent vers la réalisation de la Vie Divine. » Mais ce n’est que le premier pas, car ce n’est pas suffisant. Quand votre résolution a été prise, quand vous avez décidé que votre vie entière serait consacrée au Divin, il vous reste encore à vous en souvenir à chaque moment, et à le mettre à exécution dans tous les détails de votre existence. Vous devez sentir à chaque pas que vous appartenez au Divin; vous devez avoir constamment l’expérience que, dans tout ce que vous pensez et faites, c’est toujours la Conscience Divine qui agit à travers vous. Dorénavant, vous n’avez plus rien que vous puissiez appeler vôtre; vous sentez que toutes choses viennent du Divin, et qu’il vous faut les retourner à leur source. Quand vous êtes à même de comprendre et d’éprouver cela, alors, même la plus petite chose, à laquelle vous n’attachiez auparavant que peu ou pas d’importance et de soin, cesse d’être triviale ou insignifiante; elle devient pleine de sens et ouvre devant vous un vaste horizon d’observation et d’étude.

Voici comment il faut vous y prendre pour transformer votre offrande d’ensemble en offrande de détail. Vivez constamment dans la présence du Divin; vivez dans le sentiment que c’est cette présence qui vous fait mouvoir et accomplit toute chose en vous. Offrez-lui tous vos mouvements, non seulement chaque action mentale, chaque pensée, chaque sentiment, mais aussi les activités les plus ordinaires et extérieures, comme celle de manger, par exemple; quand vous mangez, vous devez sentir que c’est le Divin qui mange en vous. Lorsqu’il vous est possible de rassembler ainsi tous vos mouvements dans la Vie Unique, la division en vous fait place à l’unité. Vous en avez fini avec cet état où une partie de votre nature est donnée au Divin, tandis que le reste persiste dans la voie ordinaire, occupé des choses ordinaires; votre vie entière a pris une orientation unique; une transformation complète s’effectue graduellement en vous.

Dans le yoga intégral, la vie intégrale, jusque dans son plus petit détail, doit être transformée, divinisée. Dans cette entreprise, il n’y a rien qui soit insignifiant ou indifférent. Vous ne pouvez pas dire : « Quand je médite, quand je lis de la philosophie ou quand j’écoute ces conversations, je me maintiens dans un état d’aspiration à la Lumière et de réceptivité à la Lumière; mais quand je sors pour me promener ou voir des amis, je peux me permettre d’oublier tout cela. » Si vous persistez dans cette attitude, vous ne serez jamais transformé et n’aurez jamais la vraie union : vous resterez toujours divisé; au mieux, vous n’aurez que des lueurs de la vie plus haute. Vous pourrez peut-être obtenir certaines expériences, certaines réalisations dans votre conscience interne pendant votre méditation, mais votre corps et votre vie extérieure demeureront inchangés. Une illumination intérieure, qui ne tient pas compte du corps ni de la vie extérieure, n’est pas d’une grande utilité, car elle laisse le monde tel qu’il est. C’est cela qui s’est passé constamment jusqu’à présent. Même ceux qui avaient une très grande et puissante réalisation se retiraient du monde pour vivre, sans être dérangés, dans une quiétude et une paix intérieures; le monde était laissé à lui-même, et la misère, la stupidité, la Mort et l’Ignorance gardaient leur souveraineté incontestée sur ce plan matériel d’existence. Pour ceux qui se retirent ainsi, c’est peut-être très agréable d’échapper à la tourmente, de tourner le dos à la difficulté et de trouver ailleurs pour eux-mêmes un état de félicité. Mais ils laissent la vie et le monde non transformés; leur propre conscience extérieure aussi, ils la laissent inchangée, et leur corps est moins régénéré que jamais. Quand ils reviennent vers le monde physique, ils y sont en général pires que les gens ordinaires eux-mêmes; car ils ont perdu la maîtrise des choses matérielles, et leur façon d’agir dans la vie a des chances d’être incohérente et impuissante, à la merci de chaque force qui passe.

Un idéal de ce genre peut être bon pour ceux qui le veulent; mais ce n’est pas notre yoga. Car nous voulons la conquête divine de ce monde et de tous ses mouvements, la réalisation du Divin ici, sur la terre. Mais si nous voulons que le Divin règne ici, nous devons lui donner tout ce que nous avons, tout ce que nous sommes, tout ce que nous faisons. Cela ne ferait pas l’affaire de penser qu’il y a des choses sans importance, ou que la vie extérieure avec ses nécessités ne fait pas partie de la Vie Divine. Si nous pensions ainsi, nous resterions toujours où nous en sommes, sans bouger; et il n’y aurait pas de conquête du monde matériel ; rien de durable ne pourrait être fait.

Ceux qui sont très avancés, reviennent-ils sur le plan physique?

Oui. S’il y a en eux la volonté de changer ce monde, plus ils sont avancés, plus sûrement ils reviennent. Même ceux qui ont la volonté de s’enfuir, quand ils arrivent de l’autre côté, peuvent trouver que la fuite ne sert pas à grand-chose après tout.

Est-ce que beaucoup se souviennent d’avoir passé de l’autre côté et d’être revenus encore une fois?

On se souvient quand on a atteint un certain état de conscience. Il n’est pas très difficile de toucher cet état partiellement, pour un court moment; en méditation profonde, en rêve, dans une vision, on peut avoir la sensation ou l’impression d’avoir déjà vécu dans une vie antérieure, d’avoir eu une expérience similaire, d’avoir connu telle ou telle vérité. Mais ceci n’est pas une complète réalisation; pour l’obtenir, on doit avoir atteint, intérieurement, la conscience permanente, celle qui a toujours été et sera toujours, et qui relie entre elles toutes les existences, passées, présentes et futures.

Quand nous sommes concentrés dans les mouvements du mental ou les spéculations intellectuelles, pourquoi oublions-nous parfois le Divin ou perdons-nous contact avec lui?

Vous perdez le contact parce que votre conscience est encore divisée. Le Divin n’a pas encore fait de votre esprit sa demeure; vous n’êtes pas encore entièrement consacré à la Vie Divine. Autrement, vous pourriez vous concentrer autant que vous voudriez sur les choses dont vous parlez, et vous n’en conserveriez pas moins la perception que vous êtes aidé et soutenu par le Divin.

Dans toutes vos recherches, intellectuelles ou autres, votre devise doit être : « Se souvenir et offrir ». Quoi que vous fassiez, faites-le comme une offrande au Divin. Et ce sera aussi une excellente discipline pour vous : cela vous empêchera de faire beaucoup de choses sottes et inutiles.

Souvent on peut faire ainsi au début de l’action ; mais à mesure que l’on s’absorbe dans le travail, on oublie. Que faire pour se souvenir?

La condition à laquelle il faut tendre, le réel accomplissement du yoga, la perfection et l’acquisition finales, dont tout le reste n’est qu’une préparation, est un état de conscience dans lequel il est impossible de faire quoi que ce soit sans le Divin; car, sans le Divin, la source même de votre action disparaît; connaissance, pouvoir, tout est parti. Mais tant que vous croyez vôtres les pouvoirs que vous utilisez, vous ne vous sentez pas privé par l’absence du soutien Divin.

Au commencement du yoga, on est sujet à oublier très souvent le Divin. Mais par une constante aspiration, le souvenir est augmenté et l’oubli diminué. Pourtant, le maintien de cette aspiration ne doit pas être comme une discipline sévère, un devoir rigoureux ; le mouvement doit être plein d’amour et de joie. Alors, très vite on atteint une condition où, si l’on n’est pas conscient de la présence du Divin à chaque moment et en tout ce que l’on fait, on se sent immédiatement isolé, triste et misérable.

Toutes les fois que vous vous apercevrez que vous pouvez faire quelque chose sans percevoir la présence du Divin, et pourtant rester parfaitement confortable, vous devez comprendre que dans cette partie-là de votre être, vous n’êtes pas consacré. C’est ainsi que vit l’homme ordinaire, qui ne sent pas du tout la nécessité du Divin; mais il ne peut en être de même de celui qui recherche la Vie Divine. Et lorsque vous avez réalisé une complète unité avec le Divin, alors, si le Divin se retirait de vous, ne serait-ce que pour une seconde, vous tomberiez mort, tout simplement; car le Divin est devenu la Vie de votre vie, votre existence entière, votre unique et complet support. Si le Divin n’est pas là, il ne reste rien.

Aux premiers stades du yoga, est-il bon pour le sâdhak de lire des livres ordinaires?

Vous pouvez lire des livres sacrés et cependant être très loin du Divin; et vous pouvez lire les plus stupides productions soi-disant littéraires et être tout de même en contact avec le Divin. Il n’est pas possible d’avoir une idée de ce que sont les mouvements de la conscience transformée jusqu’à ce qu’on ait goûté à la transformation. Il y a un état de conscience en union avec le Divin, dans lequel on peut jouir de tout ce qu’on lit, ainsi que de tout ce que l’on observe, même du livre le plus banal ou des choses les moins intéressantes. On peut entendre de la très pauvre musique — ce genre de musique qui donne généralement envie de s’enfuir — et quand même y trouver un plaisir, non pas dans sa forme extérieure, mais dans ce qui se trouve par-derrière. On ne perd pas le discernement entre la bonne et la mauvaise musique, mais on passe par-delà l’une et l’autre également, pour atteindre à ce qu’elles expriment. Car il n’existe rien dans ce monde qui n’ait, dans le Divin, son soutien et sa vérité ultimes. Et si vous ne vous arrêtez pas aux apparences physiques, morales ou esthétiques, mais allez au-delà et entrez en rapport avec l’Esprit, l’âme Divine dans les choses, vous pouvez atteindre la beauté et la félicité, même à travers ce qui affecte les sens ordinaires et leur paraît laid, pauvre, douloureux ou discordant.

Peut-on dire, comme justification du passé de quelqu’un, que tout ce qui est arrivé dans sa vie devait arriver?

De toute évidence, ce qui est arrivé devait arriver; cela n’aurait pu être si cela n’avait pas dû être. Même les erreurs que nous avons commises et les adversités qui sont tombées sur nous, devaient être; car il y avait en elles quelque nécessité, quelque utilité pour nos vies. Mais à dire vrai, de semblables choses ne peuvent ni ne doivent être expliquées mentalement. Car tout ce qui arrive est nécessaire, non pour quelque raison mentale, mais pour nous conduire bien au-delà de tout ce que le mental peut imaginer. Et est-il nécessaire d’expliquer, après tout? L’univers tout entier explique toute chose à chaque moment, et une chose particulière arrive parce que l’univers dans son ensemble est ce qu’il est. Ceci ne veut pas dire que nous soyons liés, dans une acceptation aveugle, aux lois inexorables de la Nature. Vous pouvez accepter le passé comme un fait établi et percevoir son utilité, et, tout de même, vous servir de l’expérience acquise pour édifier en vous le pouvoir conscient qui vous permettra de diriger et de façonner votre présent et votre avenir.

L’époque des événements est-elle aussi décidée dans le grand Plan du Divin?

Tout dépend de la région dont on parle et dans laquelle on voit. Il y a une région de conscience divine où tout est connu absolument et où le plan des choses, dans son ensemble, est prévu et prédéterminé. Cette manière de voir appartient aux sommets les plus élevés du Supramental ; c’est la vision même du Suprême. Mais quand nous ne possédons pas cette conscience, il ne sert à rien de nous exprimer en termes qui ne sont bons que dans cette région et ne correspondent pas à notre manière présente de voir et de comprendre les choses. Car, dans un domaine inférieur de conscience, rien n’est fixé ni réalisé d’avance; tout est en cours de fabrication. Ici, il n’y a pas de faits préétablis, il n’y a que le jeu des possibilités; et c’est du choc de ces possibilités que jaillit la chose qui doit arriver. Dans ce domaine-ci, nous pouvons choisir et sélectionner; nous pouvons refuser une possibilité et en accepter une autre; nous pouvons suivre un chemin et nous détourner d’un autre. Et cela, nous pouvons le faire, même si ce qui arrive réellement a été prévu et prédéterminé dans une région supérieure.

La Conscience Suprême connaît toute chose d’avance, parce que toute chose existe dans son éternité. Mais par la nécessité de son jeu et afin d’amener à l’exécution dans le domaine physique ce qui a été préordonné dans son Moi suprême, Elle se meut ici, sur terre, comme si Elle ne connaissait pas toute l’histoire; Elle travaille comme si Elle tissait avec un fil nouveau et pas encore essayé. C’est ainsi que par son oubli apparent de sa propre préconnaissance dans les régions supérieures, la Conscience Suprême donne à l’individu, dans la vie active du monde, le sentiment de liberté, d’indépendance et d’initiative. Ces choses en lui sont les instruments et les procédés pragmatiques dont Elle se sert et à travers lesquels les mouvements et les circonstances prévus et décrétés ailleurs sont réalisés ici-bas.

Si vous prenez l’exemple d’un acteur, cela pourra vous aider à comprendre. Un acteur connaît son rôle tout entier : il porte dans sa mémoire l’ensemble des faits qui vont se dérouler dans la pièce. Mais quand il est en scène, il doit paraître ne rien savoir d’avance; il doit sentir et jouer comme s’il éprouvait toutes ces choses pour la première fois, comme si c’était un monde entièrement nouveau, avec tous ses hasards, ses circonstances et ses surprises, qui se déroulait devant ses yeux.

N’y a-t-il donc alors aucune vraie liberté? Est-ce que tout est absolument déterminé, même notre liberté? Le fatalisme est-il donc le plus haut secret?

La liberté et la fatalité, le libre arbitre et le déterminisme sont des vérités qui appartiennent à des états de conscience différents. C’est l’ignorance mentale qui les met sur le même plan et les dresse en opposition l’une à l’autre. La conscience n’est pas une réalité simple et uniforme, elle est complexe, elle n’est pas comme une plaine plate, elle a de multiples dimensions. Au plus haut point de l’échelle, est le Suprême, et au plus bas, la matière, et il y a une infinie gradation de plans de conscience entre ce qui est tout en haut et ce qui est tout en bas.

Dans le domaine de la matière et au niveau de la conscience ordinaire, vous êtes pieds et poings liés. Esclave du mécanisme de la Nature, vous êtes pris dans la chaîne du karma ; et là, dans cette chaîne, tout ce qui arrive est rigoureusement la conséquence de ce qui a été fait auparavant. Il y a une illusion de mouvement indépendant; mais en fait, vous répétez ce que tous les autres font, vous répondez en écho aux mouvements mondiaux de la Nature, vous tournez impuissant sur la roue écrasante de sa machine cosmique.

Mais cela n’est pas inévitable. Vous pouvez changer de place si telle est votre volonté; au lieu de rester en bas, écrasé par le mécanisme ou mû comme une marionnette, il vous est possible de monter et de regarder d’en haut; et en changeant votre conscience, vous pouvez même vous saisir de quelque levier pour agir sur des circonstances en apparence inéluctables et changer des conditions fixes. Dès que vous vous êtes extirpé du tourbillon et que vous vous tenez très haut au-dessus de lui, vous vous apercevez que vous êtes libre, libre de toute contrainte; non seulement vous n’êtes plus un instrument passif, mais vous devenez un agent actif; non seulement vous n’êtes plus lié par les conséquences de votre action, mais vous pouvez même changer ces conséquences. Une fois que vous percevez le jeu des forces, une fois que vous vous élevez jusqu’au plan de conscience où se trouvent les origines de ces forces et que vous vous identifiez à ces sources dynamiques, vous n’appartenez plus à ce qui est mû, mais à ce qui fait mouvoir.

Ceci est justement l’objet du yoga : sortir du cycle du karma pour entrer dans le mouvement divin. Par le yoga, on quitte la ronde mécanique de la Nature, dans laquelle on est un esclave ignorant, un instrument misérable et impuissant, pour monter à un autre plan où l’on devient un participant conscient et un agent dynamique dans l’édification d’une plus haute Destinée. Ce mouvement de la conscience se poursuit sur une double ligne. Avant tout, il y a une ascension ; on se hausse hors du niveau de la conscience matérielle vers des régions supérieures. Mais cette ascension de l’inférieur vers le supérieur appelle, en réponse, une descente du supérieur dans l’inférieur. Quand on s’élève au-dessus de la terre, on fait aussi descendre sur elle quelque chose de ce qui est au-dessus, une lumière, un pouvoir qui transforment ou tendent à la transformation de sa vieille nature. Alors ces choses qui étaient, en nous, distinctes l’une de l’autre, sans connexion et disparates — le supérieur et l’inférieur, les couches intérieure et extérieure de notre être et de notre conscience — se rencontrent et se joignent lentement, et graduellement elles fusionnent en une vérité, une harmonie unique.

C’est de cette façon qu’arrivent ce que l’on appelle les miracles. Le monde est fait d’innombrables plans de conscience, et chacun a ses propres lois distinctives; les lois d’un plan ne sont pas valables sur un autre. Un miracle n’est rien d’autre qu’une descente subite, l’incursion sur le plan matériel d’une autre conscience et de ses pouvoirs, et le plus souvent ce sont les pouvoirs du vital. Un mécanisme d’un plan supérieur est précipité dans le mécanisme matériel. C’est comme un éclair perçant soudain le nuage de notre conscience ordinaire et infusant en celle-ci d’autres forces, d’autres mouvements, d’autres enchaînements. Le résultat, nous l’appelons un miracle, parce que nous voyons une soudaine altération, un brusque renversement des lois naturelles de notre domaine ordinaire, sans en connaître ni en percevoir l’ordre ou la raison, car la source du miracle se trouve sur un autre plan. De telles incursions des mondes de l’au-delà dans notre monde de la matière ne sont pas rares; ce sont même des phénomènes très fréquents, et si nous avons des yeux et savons observer, nous pouvons voir des miracles en abondance. Ils sont particulièrement constants dans l’existence de ceux qui s’efforcent de faire descendre les sphères plus élevées dans la conscience terrestre ici-bas.

La création a-t-elle un but défini? Y a-t-il un point final vers lequel elle évolue?

Non, l’univers est un mouvement qui se déroule indéfiniment. Il n’y a rien que l’on puisse considérer comme la fin et le but uniques. Mais pour les besoins de l’action, nous devons sectionner le mouvement, qui est en lui-même sans fin, et dire que ceci ou cela est le but; car dans l’action, nous avons besoin de quelque chose que nous puissions prendre comme point de mire. Pour faire un tableau, il est nécessaire d’avoir un projet de composition défini ; on doit se fixer des limites, placer le tout dans un encadrement précis, mais les limites sont illusoires, le cadre n’est qu’une convention. Il y a une perpétuelle continuation du tableau, qui se prolonge au-delà de tout cadre particulier, et chaque section de cette continuation pourrait être fixée, de la même manière, dans une série sans fin de cadres. Nous disons que notre but est ceci ou cela ; mais nous savons que c’est seulement le commencement d’un autre but qui est au-delà et qui, à son tour, conduit à un autre, et ainsi de suite : la série se développe toujours et ne s’arrête jamais.









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