La Mère répond ici aux questions sur le yoga et sur la vie posées par des disciples en 1929 et en 1930–31.
Ces Entretiens ont eu lieu entre le mois d'avril et le mois d'août 1929. La Mère s'adressait alors en anglais à un petit nombre de disciples, et particulièrement à une Anglaise qui posait toutes les questions que nous retrouvons ici. Ces textes furent traduits en français par la Mère, d'après les notes prises par un disciple, et publiés pour la première fois en 1933 sous le titre Entretiens avec la Mère.
Quelle est la nature exacte de la religion? Est-elle un obstacle sur le chemin de la vie spirituelle?
La religion appartient au mental supérieur de l’humanité. C’est l’effort de l’homme pour s’approcher, dans la mesure de son pouvoir, de quelque chose qui le dépasse et auquel il donne les noms de Dieu, d’esprit, de vérité, de foi, de connaissance ou d’infini, une sorte d’absolu que le mental humain ne peut atteindre et que, cependant, il s’efforce d’atteindre. La religion peut être divine dans son origine première; dans sa nature actuelle, elle n’est pas divine, mais humaine.
En fait, nous devrions parler des religions, plutôt que de la religion; car les religions faites par les hommes sont innombrables. Ces différentes religions, même quand leur origine n’est pas semblable, ont été presque toutes faites de la même façon. Nous savons comment a pris naissance la religion chrétienne. Ce n’est certainement pas Jésus qui est responsable de ce qu’on appelle le christianisme. Quelques hommes très érudits et ingénieux s’entendirent et construisirent la chose que nous voyons. Il n’y eut rien de divin dans la manière dont elle fut formée, et il n’y a rien de divin non plus dans la manière dont elle fonctionne. Et cependant, l’excuse ou l’occasion de sa formation fut, sans aucun doute, des révélations issues d’un être divin, un être qui venait d’ailleurs, apportant avec lui d’une plus haute région une certaine connaissance, une certaine vérité pour la terre. Il vint et souffrit pour sa vérité; mais très peu comprirent ce qu’il disait, très peu se soucièrent de trouver la vérité pour laquelle il avait souffert, et de s’y conformer.
Le Bouddha se retira du monde, s’assit en méditation, et découvrit un chemin conduisant hors de la souffrance et la misère terrestres, hors de la maladie, la mort, le désir, le péché et la faim. Il vit une vérité qu’il s’efforça de communiquer aux disciples et adeptes qui s’assemblaient autour de lui. Mais avant même qu’il fût mort, son enseignement était déjà détourné de son sens véritable. C’est seulement après le départ du Bouddha, que le bouddhisme fit son apparition comme une religion pleinement équipée, fondée sur les paroles que le maître était supposé avoir prononcées et sur la soi-disant signification de ses dires. Mais bien vite, parce que les disciples, et les disciples des disciples, ne pouvaient pas s’entendre sur ce que leur maître avait dit, ou sur ce qu’il avait voulu dire, une armée de sectes et de sous-sectes prit naissance dans le corps de la religion-mère — « Le Petit Véhicule » ou Voie du Sud, « Le Grand Véhicule » ou Voie du Nord, et les nombreuses Voies d’Extrême-Orient —, chacune se proclamant la seule, l’originale, la pure doctrine du Bouddha.
Ce que le Christ enseigna eut un sort pareil. Là aussi d’innombrables petites églises sortirent de la religion première. Il est souvent dit que si Jésus revenait, il ne serait pas capable de reconnaître son enseignement sous les travestissements qui le recouvrent. Et si le Bouddha redescendait sur terre et voyait ce que l’on a fait de sa révélation, découragé, il s’en retournerait bien vite au Nirvâna ! Chacune des religions peut raconter la même histoire. L’occasion de sa naissance est la venue d’un grand instructeur dans le monde; il est l’incarnation d’une divine vérité et s’efforce de la révéler; mais les hommes s’en saisissent, en font commerce et en tirent une organisation pour ainsi dire politique. La religion est munie par eux d’un gouvernement, d’une administration et de lois, avec ses articles de foi et ses dogmes, ses règles et ses règlements, ses rites et ses cérémonies, tous imposés aux adhérents comme des choses absolues et inviolables. De même que les États, la religion ainsi construite distribue des récompenses au loyal et inflige des punitions à celui qui se révolte ou s’égare, à l’hérétique, au renégat.
Le premier et principal article de foi de ces religions établies et formelles est toujours : « Ma religion possède la vérité suprême, la seule; toutes les autres sont dans le mensonge ou, en tout cas, sont inférieures. » Car sans ce dogme fondamental, aucune religion fondée sur la croyance n’aurait pu exister. Si vous n’êtes pas convaincu et ne proclamez pas que vous seul possédez la vérité unique, la plus haute vérité, vous ne pourrez pas impressionner les gens et les faire accourir vers vous en foule.
Cette attitude est naturelle à la mentalité religieuse; mais c’est précisément ce qui rend la religion si contraire à la vie spirituelle. Les articles et dogmes d’une religion sont des productions du mental, et si vous vous attachez à eux et que vous vous enfermiez dans un code de vie tout fait, vous ne connaissez pas et ne pouvez pas connaître la vérité de l’esprit qui se tient libre et vaste au-delà de tous les codes et de tous les dogmes. Quand vous vous arrêtez à une croyance religieuse, vous liant à elle et la prenant pour la seule vérité dans le monde, vous arrêtez du même coup la marche en avant et l’épanouissement de votre être intérieur.
Cependant, si l’on considère la religion sous un autre angle, elle n’est pas nécessairement un obstacle au progrès de tous les hommes. Si on la regarde comme l’une des plus hautes activités de l’humanité, et si l’on peut y voir les aspirations des hommes, sans pour cela ignorer l’imperfection de tout ce qui est de fabrication humaine, elle peut bien prendre sa place parmi les choses qui aident à s’approcher de la vie spirituelle. En prenant la religion de façon sérieuse et attentive, on peut découvrir la vérité qui s’y trouve, l’aspiration qui est cachée derrière les formes, l’inspiration divine qui était à son origine et a subi tant de déformations par le fait de l’intervention, l’interprétation et l’organisation humaines; et, avec une position mentale appropriée, on peut faire que la religion, même telle qu’elle est, jette de la lumière sur le chemin et serve comme une aide dans l’effort spirituel.
Dans toutes les religions, nous trouvons invariablement un certain nombre de gens qui possèdent une grande capacité émotive et sont animés d’une réelle et ardente aspiration, mais qui n’ont qu’une intelligence très simple et ne sentent pas le besoin d’approcher le Divin par le chemin de la connaissance. Pour de telles natures, la religion est utile et même, le plus souvent, nécessaire; car, au moyen des formes extérieures, comme les cérémonies de l’église, elle apporte une sorte d’aide et de support à leur aspiration spirituelle intérieure.
Dans toutes les religions, il y a aussi des croyants qui ont développé une haute vie spirituelle. Mais ce n’est pas la religion qui leur a donné leur spiritualité; ce sont eux qui ont mis leur spiritualité dans la religion. Placés n’importe où, nés dans tout autre culte, ils y auraient trouvé et vécu la même vie spirituelle. C’est leur propre capacité, c’est le pouvoir de leur être intérieur, et non la religion qu’ils professent, qui les a faits ce qu’ils sont. Ce pouvoir en eux est de telle nature que la religion ne devient pas pour eux un esclavage ou une servitude. Seulement, comme leur mental n’est ni fort, ni clair, ni actif, ils ont besoin de croire que tel ou tel dogme est l’expression d’une vérité absolue, afin de pouvoir s’y consacrer sans aucune question, sans aucun doute troublant. Dans toutes les religions, j’ai rencontré des gens de cette sorte; et ce serait un crime de déranger leur foi. Pour eux, la religion n’est pas un obstacle; elle est un obstacle pour ceux qui ont la capacité d’aller plus loin; mais pour ceux qui ne peuvent pas aller au-delà d’elle, et qui pourtant sont capables d’avancer jusqu’à un certain point sur les chemins de l’esprit, elle est souvent une aide.
La religion a été l’instigatrice des pires et des meilleures choses. Les guerres les plus meurtrières ont été livrées, et les persécutions les plus hideuses exécutées en son nom. Mais aussi, quels sublimes héroïsmes, quels suprêmes sacrifices de soi sa cause n’a-t-elle pas suscités! De même que la philosophie, elle marque la limite atteinte par le mental humain dans ses plus hautes activités. Elle est un empêchement et une chaîne si vous êtes l’esclave de sa forme extérieure; si vous savez comment utiliser sa substance interne, elle peut vous servir de tremplin pour prendre votre élan vers les régions de l’esprit.
Celui qui s’en tient à une foi particulière, ou qui a découvert quelque vérité, est toujours enclin à penser que lui seul a trouvé la vérité pleine et entière. Telle est la nature humaine! Un mélange de mensonge semble nécessaire aux êtres humains pour qu’ils se tiennent debout et avancent sur leur chemin. Si la vision de la vérité leur était donnée soudain, ils seraient écrasés sous son poids.
Chaque fois que quelque parcelle de la vérité et de la force divines descend pour se manifester sur la terre, un changement est effectué dans l’atmosphère terrestre. Tous ceux qui sont réceptifs, au contact de cette descente, s’éveillent à une inspiration, à un commencement de vision. S’ils étaient capables de contenir et d’exprimer correctement ce qu’ils ont reçu, ils diraient : « Une grande force est descendue; je suis en contact avec elle, et ce que j’en comprends, je vais vous le dire. » Mais la plupart d’entre eux ne peuvent pas s’en tenir à cela, parce que leur mental est petit. Ils deviennent illuminés, possédés pour ainsi dire, et ils s’écrient : « J’ai la divine vérité; je l’ai reçue pleine et entière! » Il y a maintenant sur terre au moins deux douzaines de Christ et peut-être autant de Bouddha ; l’Inde à elle seule peut fournir une quantité innombrable d’Avatârs, sans compter les manifestations moindres. Présentée de cette façon, la chose paraît grotesque; mais si vous regardez derrière les apparences, elle n’est pas si stupide qu’elle semble à première vue. En fait, la personnalité humaine est entrée en contact avec un être, un pouvoir, et sous l’influence de l’éducation et de la tradition, elle l’appelle le Bouddha ou le Christ, ou de tout autre nom familier. Il est difficile de vérifier si c’était le Bouddha luimême ou le Christ avec lequel ils sont entrés en rapport. Mais personne ne peut affirmer non plus que l’inspiration reçue par eux ne venait pas de la même source qui inspira le Christ ou le Bouddha. Ces instruments humains peuvent bien avoir été mis en rapport avec une source semblable; s’ils étaient simples et modestes, ils seraient satisfaits de dire ce qui est arrivé, et rien de plus. Ils annonceraient : « J’ai reçu cette inspiration de tel ou tel grand être. » Mais au lieu de cela, ils proclament : « Je suis celui-là. » J’en ai connu un qui prétendait être à la fois le Christ et le Bouddha. Il avait réellement reçu quelque chose; son expérience était vraie, il avait vu la divine présence en lui-même et dans les autres. Mais l’expérience fut trop forte pour lui, la vérité trop grande; sa tête en fut dérangée, et le jour suivant, il se promena dans les rues, déclarant qu’en lui le Christ et le Bouddha étaient devenus un.
La conscience divine unique travaille ici dans tous ces êtres, préparant son chemin à travers toutes ces manifestations. En ce jour, elle est à l’œuvre sur terre plus puissamment qu’elle ne l’a jamais été. Quelques-uns sont touchés par elle, d’une certaine façon et à un certain degré; mais ce qu’ils reçoivent, ils le déforment, ils en font quelque chose à eux. D’autres sentent le contact, mais ne peuvent supporter la force et perdent l’esprit sous la poussée. Un petit nombre seulement ont la capacité de recevoir et la force de supporter, et ce sont eux qui deviennent les réceptacles de la pleine connaissance, ses instruments, ses agents choisis.
Si vous voulez évaluer à sa juste valeur la religion dans laquelle vous êtes né et avez été élevé, ou avoir une perspective correcte du pays et de la société auxquels vous appartenez par votre naissance, si vous voulez vous rendre compte combien est relatif l’entourage particulier dans lequel vous avez été projeté en venant au monde et où vous avez grandi, vous n’avez qu’à faire le tour de la terre et vous verrez que ce que vous pensez être bien est regardé comme mal ailleurs, et que ce qui, à un endroit, est considéré comme mauvais est accueilli comme bon à un autre. Toutes les nations et toutes les religions sont également édifiées sur une masse de traditions. En toutes, vous rencontrerez des saints et des héros, de grandes et puissantes personnalités, aussi bien que des gens mesquins et malfaisants. Vous comprendrez alors combien il est ridicule de dire : « J’ai été élevé dans cette religion, par conséquent c’est la seule vraie; je suis né dans ce pays, c’est donc le meilleur de tous les pays. » On pourrait aussi bien avoir la même prétention pour sa famille et déclarer : « J’appartiens à telle famille, qui a vécu à tel endroit pour tant d’années ou tant de siècles; par conséquent je suis lié par ses traditions, elles seules sont l’idéal. »
Les choses acquièrent une valeur intérieure et deviennent réelles pour vous, seulement quand vous les avez obtenues par le libre exercice de votre choix, et non quand elles vous ont été imposées. Si vous voulez être sûr de votre religion, vous devez la choisir; si vous voulez être sûr de votre pays, vous devez le choisir; si vous voulez être sûr de votre famille, même elle, il vous faut la choisir. Si vous acceptez, sans questionner, ce que le hasard vous a apporté, vous ne pouvez pas être certain que ce soit bon ou mauvais pour vous, ou que ce soit la vérité de votre vie.
Faites un pas en arrière, hors de tout ce qui constitue votre entourage naturel, votre héritage atavique, qui a été fabriqué et mis de force sur vous par la marche aveugle et mécanique de la Nature; rentrez au-dedans de vous-même et regardez toutes ces choses, tranquillement et sans passion. Pesez leur valeur respective et choisissez librement. Alors vous pourrez dire avec vérité : « Voici ma famille, mon pays, ma religion. »
Si nous faisons un peu de chemin au-dedans de nous-mêmes, nous découvrirons qu’en chacun de nous, il y a une conscience qui a vécu à travers les âges et s’est manifestée dans une multitude de formes. Chacun de nous est né dans beaucoup de pays différents, a appartenu à de nombreuses nationalités, a cru aux religions les plus diverses. Pourquoi devrions-nous accepter la dernière comme la meilleure? Les expériences que nous avons amassées durant toutes ces vies, en des contrées et des religions variées, sont conservées dans la continuité interne de notre conscience, qui persiste à travers toutes les naissances. Il y a en nous de multiples personnalités créées par ces expériences passées; et quand nous devenons conscients de cette multitude en nous, il ne nous est plus possible de parler d’une forme particulière de vérité comme de la vérité unique, d’un pays comme de notre seul pays, d’une religion comme de la seule vraie.
Il y a des gens qui naissent dans un pays, tandis que les éléments les plus importants de leur conscience appartiennent de façon évidente à un autre. J’en ai rencontré qui étaient nés en Europe et qui pourtant étaient, de toute évidence, des Indiens; j’en ai connu d’autres, revêtus de corps indiens, et qui, sans aucun doute, étaient des Européens. Parmi les Japonais, j’en ai vu qui étaient des Indiens, d’autres qui étaient Européens. Et si n’importe lequel d’entre eux va dans le pays ou entre dans la civilisation avec lesquels il est en affinité, il se trouvera là tout à fait chez lui.
Si votre but est d’être libre de la liberté de l’esprit, vous devez vous débarrasser de tous les liens qui ne sont pas la vérité intérieure de votre être, mais proviennent d’habitudes subconscientes. Si vous voulez vous consacrer entièrement, absolument et exclusivement au Divin, faites-le d’une façon complète et sincère; ne laissez pas des fragments de vous-même enchaînés ici ou là. Vous pouvez me dire qu’il n’est pas facile de couper radicalement toutes ses amarres! Mais avez-vous jamais regardé en arrière dans votre vie et observé les changements qui ont pris place en vous en l’espace de quelques années? Lorsque vous le faites, vous vous demandez presque toujours comment il se peut que vous ayez senti ce que vous avez senti et agi comme vous l’avez fait en certaines circonstances; et parfois même, vous n’arrivez plus à vous reconnaître en celui que vous étiez seulement dix ans auparavant. Comment pouvez-vous donc vous lier à ce qui a été ou à ce qui est? et comment pouvez-vous fixer d’avance ce qui peut ou ne peut pas être dans l’avenir?
Toutes vos relations doivent être nouvellement bâties sur une liberté et un choix intérieurs. Les traditions dans lesquelles vous vivez ou avez été élevé, vous ont été imposées par la pression du milieu, de la suggestion collective, ou du choix des autres. Il y a inévitablement un élément de compulsion dans votre acquiescement. La religion elle-même a été imposée aux hommes; le plus souvent elle est maintenue par l’influence d’une peur religieuse ou par quelque menace spirituelle ou autre. Il ne peut y avoir aucune contrainte de ce genre dans votre relation avec le Divin; elle doit être libre, le résultat du choix de votre mental et de votre cœur, suivi avec enthousiasme et joie. Quelle est donc cette union dans laquelle on tremble et dit : « Je suis obligé, je ne puis faire autrement »?
La vérité est évidente en soi et n’a pas besoin d’être imposée au monde; elle ne sent nulle nécessité d’être acceptée par les hommes. Car elle existe par elle-même; elle ne dépend pas de ce que les gens en disent ni de leur adhésion. Mais celui qui fonde une religion a besoin de beaucoup de partisans. La force et la grandeur d’une religion sont jugées par les hommes d’après le nombre de ses sectateurs, quoique la grandeur véritable ne soit pas en cela. La grandeur de la vérité spirituelle ne se trouve pas dans le nombre. J’ai connu le chef d’une religion nouvelle, fils de son fondateur, et je l’ai entendu dire que telle ou telle religion avait pris tant de centaines d’années pour être construite, tandis que la sienne, vieille seulement de cinquante ans, avait déjà plus de quatre millions d’adhérents. « Ainsi, voyez-vous, ajouta-t-il, combien grande est notre religion! » Les religions peuvent, en effet, supputer leur grandeur par le nombre de leurs croyants; mais la vérité resterait toujours la vérité, même si elle n’avait pas un seul partisan. L’homme moyen est attiré par ceux qui ont de grandes prétentions; il ne va pas là où la vérité se manifeste sans tapage. Ceux qui ont de grandes prétentions doivent se proclamer à grand renfort de publicité, car comment pourraient-ils autrement attirer la multitude? Le travail qui est fait sans souci de ce que les gens en pensent, n’est pas connu et ne peut facilement atteindre la masse. La vérité seule n’a pas besoin de publicité; elle ne se cache pas, mais ne se déclare pas non plus. Il lui suffit de se manifester, sans s’occuper des résultats, sans chercher l’approbation ni éviter la désapprobation, sans être ni attirée ni troublée par l’acceptation ou le désaveu du monde.
Quand vous venez au yoga, il faut vous attendre à voir mis en pièces toutes vos constructions mentales et tous les échafaudages de votre vital. Vous devez être prêt à être suspendu en l’air sans rien pour vous supporter, excepté votre foi. Vous aurez à oublier complètement votre moi passé et tous ses attachements, à l’arracher de votre conscience pour renaître à nouveau, libre de tout esclavage. Ne pensez plus à celui que vous étiez, mais à celui que vous aspirez à être; soyez tout entier dans ce que vous voulez réaliser. Détournez-vous de votre passé mort et regardez droit devant vous vers l’avenir. Vous n’aurez plus qu’une religion, qu’un pays, qu’une famille : le Divin.
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