CWM (Fre) Set of 18 volumes
Entretiens - 1950-1951 Vol. 4 of CWM (Fre) 471 pages 2009 Edition
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Ce volume comporte les réponses de la Mère aux questions des enfants de l’Ashram et des disciples, et ses commentaires sur deux de ses livres, Éducation et Entretiens 1929, et sur La Mère, de Sri Aurobindo.

Entretiens - 1950-1951

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The Mother

Ce volume comporte les réponses de la Mère aux questions des enfants de l’Ashram et des disciples, et ses commentaires sur deux de ses livres, Éducation et Entretiens 1929, et sur La Mère, de Sri Aurobindo.

Collection des œuvres de La Mère Entretiens - 1950-1951 Vol. 4 471 pages 2009 Edition
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1951




février




Le 12 février 1951

« Vous demandez : “Pourquoi le Divin n’est-il pas encore apparu ?” Parce que vous n’êtes pas prêt. Une petite goutte qui tombe suffit à vous faire chanter, danser et crier. Qu’arriverait-il si le tout descendait?

>« C’est pourquoi nous disons à ceux qui n’ont pas dans leur corps, leur vital et leur mental, une base suffisamment ferme et vaste : “Ne tirez pas”, c’est-àdire : “N’essayez pas d’attirer par violence les forces du Divin, mais attendez dans la paix et le calme.” Car ils ne seraient pas capables de supporter la descente. Mais à ceux qui possèdent l’assise nécessaire, nous disons au contraire : “Aspirez et tirer.” Car ils peuvent recevoir les forces qui descendent du Divin sans être bouleversés par elles. »

(Entretien du 14 avril 1929)

Pourquoi la Force divine bouleverse-t-elle les gens?

Parce qu’elle est trop forte pour eux. C’est comme si vous vous trouviez dans un grand cyclone. Il arrive parfois que le vent soit si fort que l’on ne peut pas se tenir debout — on doit se coucher par terre et attendre qu’il passe. Alors les forces divines sont mille fois plus fortes qu’un vent de cyclone. Si vous n’avez pas en vous une très vaste réceptivité, une base extrêmement solide de calme, d’égalité d’âme et de paix intérieure, cela vient et vous emporte comme dans un ouragan, et vous ne pouvez pas résister. C’est la même chose pour la lumière; certains ont mal aux yeux quand ils regardent le soleil et ils sont obligés de porter des lunettes noires, parce que la lumière du soleil est trop forte pour eux. Mais c’est seulement la lumière du soleil.

Et quand vous êtes capable de regarder la lumière supramentale, elle vous paraît si brillante que la lumière du soleil vous paraît comme une tache noire en comparaison. Il faut avoir des yeux et un cerveau solides pour supporter cela, il faut être très préparé, établi dans quelque chose d’extrêmement calme et vaste — c’est comme si l’on avait une assise de tranquillité tellement forte que quand l’ouragan passe, quand la lumière vient, très intense, on peut rester immobile et recevoir ce que l’on peut sans être bouleversé. Mais il n’y a pas un être sur un million qui soit ainsi. Seuls, ceux qui ont eu un avant-goût de l’expérience intérieure peuvent savoir ce que cela veut dire. Mais même si vous entrez consciemment dans le psychique, c’est un éblouissement; et c’est à votre portée parce que c’est votre propre être psychique, et pourtant il est tellement différent de votre conscience extérieure, que la première fois que vous y entrez consciemment, cela vous paraît vraiment comme un éblouissement, quelque chose d’infiniment plus brillant que la plus brillante lumière du soleil.

Le psychique est ce que l’on pourrait appeler « le Divin à la portée de l’homme ».

Y a-t-il des symptômes indiquant que l’on est prêt pour le sentier, surtout si l’on n’a pas d’instructeur spirituel?

Oui, le plus important symptôme est une parfaite égalité d’âme en toutes circonstances. C’est la base absolument indispensable; quelque chose de très tranquille, de calme, de paisible, le sentiment d’une grande force. Pas la tranquillité qui vient de l’inertie, mais la sensation d’une puissance concentrée qui vous garde toujours égal, quoi qu’il arrive, même dans les circonstances qui peuvent vous paraître les plus terribles de votre vie. C’est le premier signe.

Un second signe : vous vous sentez complètement emprisonné dans votre conscience ordinaire, normale, comme dans quelque chose qui est extrêmement dur, qui est suffocant et intolérable, comme si vous deviez percer un trou dans un mur d’airain. Et la gêne devient presque insupportable, c’est suffocant; il y a un effort intérieur pour passer et on n’arrive pas à passer. C’est aussi l’un des premiers signes. Cela veut dire que votre conscience intérieure est arrivée au point où son moule extérieur est beaucoup trop petit pour elle — le moule de la vie ordinaire, des activités ordinaires, des relations ordinaires, tout cela devient tellement petit, mesquin; vous sentez au-dedans de vous une force pour briser tout cela.

Il y a encore un autre signe : quand vous vous concentrez et que vous avez une aspiration, vous sentez quelque chose qui descend en vous, vous recevez une réponse; vous sentez qu’une lumière, une paix, une force descendent; et presque immédiatement, n’est-ce pas, vous n’avez pas besoin d’attendre, de passer très longtemps — rien qu’une aspiration intérieure, un appel, et la réponse vient. Cela veut dire aussi que la relation est bien établie.

S’il y a un bouleversement quand la Force descend, cela ne veut-il pas dire que le vital n’est pas prêt et ne faut-il pas le forcer à être prêt?

Comment pouvez-vous le forcer? Il passe entre vos doigts, pour ainsi dire. Votre volonté pense l’avoir attrapé, et il vous échappe. C’est difficile à contrôler. Et le forcer à quoi? à être prêt?... Tout ce que vous pourrez obtenir de lui, c’est qu’il devienne inerte, c’est-à-dire qu’il se cache dans un coin, ne bouge plus et laisse passer l’orage! parce que, pour lui, le contact avec les forces divines est comme un orage. Et quand il voit que la crise est passée, il réagit : « Voilà, maintenant c’est mon tour! »

Quand vous êtes bouleversé, cela veut dire que vous avez encore beaucoup de travail à faire sur votre vital avant qu’il ne soit prêt, cela veut dire qu’il y a une faiblesse quelque part.

Pour certains, la faiblesse est dans le mental. J’ai connu un garçon, en France, qui était un grand musicien, il jouait du violon d’une façon admirable. Mais son cerveau n’était pas très grand, c’était juste assez pour l’aider dans sa musique, rien de plus. Il venait à nos réunions spirituelles et, tout d’un coup, il a eu l’expérience de l’infini contenu dans le fini ; c’était une expérience absolument vraie; dans l’individu fini est venue l’expérience de l’infini. Mais cela a tellement bouleversé ce garçon, qu’il ne comprenait plus rien à rien ! il ne pouvait même plus jouer sa musique. Il a fallu faire cesser l’expérience, parce qu’elle était trop forte pour lui. C’est un cas où le mental était trop faible.

Il avait eu l’expérience, vraiment, pas l’idée (l’idée est généralement étrangère à tous les hommes). Il faut avoir l’expérience avant l’idée; parce que la plupart des gens ne pensent qu’avec des mots — si vous mettez deux idées contradictoires ensemble, ils ne comprennent plus, tandis que l’expérience est tout à fait possible. Il faut, alors, avoir une tête un peu vaste, un peu souple, un peu paisible, et au lieu de sentir tout de suite que tout ce que vous pensiez vous échappe, vous attendez bien tranquillement que quelque chose dans votre cerveau commence à comprendre le contenu de l’expérience.

Il y a des êtres — beaucoup — qui sont faibles dans leur vital. Quand ils ont cette sensation d’infini, d’éternité dans leur toute petite personne, dans leur toute petite force, c’est tellement contraire à l’impression qu’ils ont constamment, qu’ils ne comprennent plus rien à rien. Alors ils tombent malades, ou ils commencent à divaguer ou ils se mettent à crier, à danser.

Mais si vous êtes absolument sincère et que vous vous regardiez vous-même avec des yeux clairvoyants, cela ne peut pas vous arriver, car une expérience qui vient mal à propos comme cela, est toujours le résultat d’un orgueil ou d’une ambition, ou d’un déséquilibre intérieur, parce que l’on néglige une partie de son être au profit d’une autre.

Ceux qui pensent pouvoir avancer dans le yoga en laissant leur corps complètement inerte, leur vital endormi et leur mental dans une sorte d’abrutissement (car, souvent, ce qu’ils appellent « silence » est un abrutissement), ceux-là, quand il leur vient une expérience, vous pouvez être sûr qu’ils sont complètement bouleversés. Ils perdent la tête, ils font des extravagances, ou alors il leur arrive quelque chose de très malheureux... Il faut un corps solide, équilibré, et un vital bien contrôlé et un mental organisé, logique, souple; ainsi, quand vous êtes dans un état d’aspiration et que vous recevez une réponse, tout l’être se sentira enrichi, magnifié, splendide et vous serez parfaitement heureux, et vous ne renverserez pas votre tasse parce qu’elle est trop pleine, comme un maladroit qui ne sait pas tenir un verre plein. C’est cela, n’est-ce pas, c’est comme si vous aviez là un petit vase, tout petit, qui restera petit si vous ne prenez pas soin de l’élargir; alors, s’il se remplit tout d’un coup de quelque chose qui est trop fort, tout sort!

Au moment où la conscience se sent « emprisonnée » dans son moule extérieur trop étroit, que faut-il faire?

Il faut surtout ne pas être violent, car si vous êtes violent, vous sortirez de là fatigué, épuisé et sans résultat. Il faut concentrer toutes les puissances d’aspiration. Si vous êtes conscient de la flamme intérieure, il faut mettre dans cette flamme tout ce que vous pouvez avoir de plus fort comme aspiration, comme appel, et vous tenir aussi tranquille que vous pouvez, avec un appel, dans une très grande confiance que la réponse viendra ; et quand vous êtes dans cet état, avec votre aspiration et votre force concentrées, avec votre flamme intérieure, doucement faites une pression sur cette espèce de croûte extérieure, sans violence, mais avec insistance, aussi longtemps que vous pouvez, sans être agité, irrité ou excité. Il faut être parfaitement tranquille et pousser dans un appel.

Cela ne réussira pas la première fois. Il faut recommencer autant de fois qu’il est nécessaire, mais tout d’un coup, un jour... vous êtes de l’autre côté! Alors, vous émergez dans un océan de lumière.

Si vous vous battez, si vous vous agitez, si vous vous débattez, vous n’aurez rien du tout; et si vous vous énervez, vous aurez seulement mal à la tête, et c’est tout.

C’est cela, rassembler tout votre pouvoir d’aspiration, en faire quelque chose d’intensément concentré, dans une tranquillité absolue, être conscient de votre flamme intérieure et y mettre tout ce que vous pouvez pour qu’elle brûle de plus en plus, de plus en plus, et alors faites un appel avec conscience, et, lentement, poussez. Voilà. Vous êtes sûr de réussir un jour.

(Mère poursuit sa lecture) « Il arrive que certaines personnes perdent, dès qu’elles se tournent vers le Divin, tout appui matériel et tous les objets qu’elles aiment. Si elles ont une affection quelconque, elle leur est également retirée. »

Nous entrons là dans un grand problème... La notion de ce qui est bon et de ce qui ne l’est pas pour un être, n’est pas la même pour sa conscience évoluée que pour la Conscience divine. Ce qui vous paraît bon, favorable, n’est pas toujours ce qui est le meilleur pour vous d’un point de vue spirituel. C’est cela qu’il faut apprendre dès le commencement, que la perception divine de ce qui vous mènera le plus vite au but, est absolument différente de la vôtre, et que vous ne pouvez pas la comprendre. C’est pourquoi il faut se dire dès le commencement : « C’est bon. J’accepterai tout et je comprendrai après. »

Si souvent, on voit des êtres, avant de commencer le yoga, qui avaient une vie relativement facile, et dès qu’ils viennent au yoga, toutes les circonstances auxquelles ils étaient tout particulièrement attachés se détachent d’eux d’une façon plus ou moins brutale. Alors ils se troublent; ils n’ont peut-être pas la candeur de se l’avouer à eux-mêmes, ils prennent peutêtre d’autres pensées et d’autres mots, mais cela revient à ceci : « Quoi? Je suis bon et on n’est pas gentil avec moi! » Toute la notion humaine de la justice est là. « On essaye de devenir bon et voilà les cataclysmes qui arrivent! Toutes les choses que vous aimiez s’en vont de vous, tous les plaisirs que vous aviez s’en vont de vous, tous les gens que vous aimiez vous quittent; ce n’est vraiment pas la peine d’être sage et d’avoir fait un effort. » Et si vous suivez votre raisonnement assez loin, tout d’un coup vous tombez sur le ver rongeur — alors, vous vouliez faire le yoga par intérêt, vous vouliez être sage par intérêt, vous pensiez que votre position serait meilleure et que l’on vous donnerait un bonbon pour votre sagesse! Et cela ne vient pas!... Eh bien, ce refus est la meilleure leçon qui puisse jamais vous être donnée. Car tant que votre aspiration cachera un désir et tant que dans votre cœur il y aura un marchandage avec le Divin, les choses viendront vous donner des coups jusqu’à ce que vous vous éveilliez à la vraie conscience au-dedans de vous, sans conditions et sans marchandage. Voilà.

Depuis que je fais le yoga, je constate que toutes mes affaires vont beaucoup mieux qu’avant. Alors je conclus...

Peut-être que votre aspiration était vraiment sincère et désintéressée. Dans ce cas, c’est comme cela que les choses doivent se passer.

Quand on a été assez mauvais ou méchant et que, tout d’un coup, on se décide à changer, est-ce que l’on sent tout de suite la petite voix intérieure qui avertit chaque fois que l’on fait quelque chose de mauvais?

Tout dépend de la forme qu’a pris le renversement, la conversion intérieure. Si le changement est subit, oui, on peut être conscient tout de suite de la petite voix, mais s’il est progressif, les meilleurs effets seront également progressifs. Cela dépend absolument des cas, on ne peut pas dire. Si une espèce de déchirement, d’illumination a lieu, alors oui, on a tout de suite l’indication intérieure. Elle peut même être rétrospective. C’est-à-dire qu’en pensant à certains actes du passé, on peut avoir la claire vision de ce que l’on était par rapport à ce que l’on est maintenant. D’ailleurs, chaque fois qu’il y a un vrai changement dans l’être et que l’on surmonte un défaut, on a la claire vision de tout un ensemble de choses qui paraissaient tout à fait naturelles, et qui maintenant passent sur l’écran comme une tache noire; vous voyez l’origine, les causes et les effets. Si vous avez une mémoire précise, exacte, et que pendant une certaine période, disons dix ans, vous ayez fait des efforts sincères pour vous transformer, pour vous consacrer de plus en plus, et que vous vous souveniez de ce que vous étiez avant, vous vous dites : « Ce n’est pas possible, je n’étais pas comme cela ! » Et pourtant on était vraiment comme cela. Il y a une telle étape entre ce que l’on était avant, ce qui vous paraissait naturel avant, et ce qui vous paraît naturel maintenant, que vous ne pouvez pas croire que vous êtes la même personne. C’est l’indication la plus sûre que vous avez vraiment progressé.

Quand peut-on dire que l’on est vraiment entré sur le chemin spirituel?

Le premier symptôme (ce n’est pas le même pour tout le monde, mais par ordre chronologique), je crois, c’est que tout le reste vous paraît absolument sans importance. Toute votre vie, toutes vos activités, tous vos mouvements continuent, si les circonstances sont telles, mais ils vous semblent tout à fait sans importance, ce n’est plus cela la raison de vivre. Je crois que c’est le premier symptôme.

Il peut y avoir autre chose; par exemple, le sentiment que tout est différent, de vivre différemment, d’une lumière dans l’esprit que l’on n’avait pas auparavant, d’une paix dans le cœur que l’on n’avait pas auparavant. Cela fait un changement; mais le changement positif, d’habitude, vient après, c’est rare qu’il vienne d’abord, sauf dans un éclair au moment de la conversion, quand on a décidé d’adopter la vie spirituelle. Quelquefois, cela commence comme une grande illumination, une grande joie entre en vous; mais généralement, après, cela passe à l’arrièreplan, car il y a trop d’imperfections qui persistent en vous... Ce n’est pas un dégoût, ce n’est pas un mépris, mais tout vous paraît si peu intéressant que cela ne vaut vraiment pas la peine que l’on s’en occupe. Par exemple, quand vous vous trouvez dans certaines conditions matérielles, désagréables ou agréables (les deux extrêmes se touchent), vous vous dites : « C’était pour moi si important tout cela ? Mais cela n’a aucune importance! » Vous avez l’impression que vraiment vous vous êtes tourné de l’autre côté.

Certains s’imaginent que le signe de la vie spirituelle est la capacité de s’asseoir dans un coin et de méditer! C’est une idée très, très courante. Sans vouloir être sévère, la plupart des gens qui font état de leur capacité de méditation, je ne crois pas que sur une heure ils méditent une minute! Ceux qui méditent vraiment n’en font jamais état; pour eux c’est une chose tout à fait naturelle. Quand c’est devenu une chose naturelle et sans gloire, vous pouvez commencer à vous dire que vous faites des progrès. Ceux qui en parlent et qui pensent que cela leur donne une supériorité sur le reste des êtres humains, vous pouvez être sûr que la plupart du temps ils sont dans un état d’inertie complet.

Il est très difficile de méditer. Il y a toutes sortes de méditations... On peut prendre une idée et la suivre pour arriver à un résultat quelconque — c’est une méditation active; les gens qui cherchent un problème ou qui veulent écrire, méditent ainsi sans savoir qu’ils sont en train de méditer. D’autres s’assoient et essayent de se concentrer sur quelque chose, sans suivre d’idée; simplement, se concentrer sur un point pour intensifier le pouvoir de concentration; et il arrive ce qui arrive généralement quand vous vous concentrez sur un point : si vous réussissez à rassembler votre capacité de concentration suffisamment, que ce soit sur un point mental, vital ou physique, à un moment donné vous passez au travers et vous entrez dans une autre conscience. D’autres aussi essayent de chasser de leur tête tous les mouvements, toutes les idées, tous les réflexes, toutes les réactions et d’arriver à une véritable tranquillité silencieuse. C’est extrêmement difficile; certaines gens ont essayé pendant vingt-cinq ans et n’y ont pas réussi, car c’est un peu comme de prendre le taureau par les cornes.

Il y a un autre genre de méditation qui consiste à être aussi tranquille que l’on peut, mais sans essayer d’arrêter toutes les pensées, car il y en a qui sont purement mécaniques et si vous essayez d’arrêter tout cela, il faut des années et, par-dessus le marché, vous ne serez pas sûr du résultat; au lieu de cela, vous rassemblez toute votre conscience et vous restez aussi tranquille et paisible que possible, vous vous détachez des choses extérieures comme si elles ne vous intéressaient pas du tout, et, tout d’un coup, vous avivez cette flamme d’aspiration et vous mettez dedans tout ce qui peut venir à vous, afin que la flamme monte de plus en plus, de plus en plus; vous vous identifiez à elle et vous allez jusqu’au point extrême de votre conscience et de votre aspiration, en ne pensant à rien d’autre — simplement, une aspiration qui monte, qui monte, qui monte, sans songer une minute au résultat, à ce qui peut arriver, surtout pas, et surtout ne pas avoir le désir qu’il vous arrive quelque chose — simplement, la joie de l’aspiration qui monte, monte, monte en s’intensifiant de plus en plus dans une concentration constante. Et là, je peux vous assurer que ce qui arrive est le mieux qui puisse arriver. C’est-à-dire que c’est le maximum de vos possibilités qui s’accomplit quand vous faites cela. Ces possibilités peuvent être très différentes suivant les individus. Mais alors, tous ces soucis de vouloir se taire, de passer derrière les apparences, d’appeler une force qui réponde, d’attendre une réponse à vos questions, tout cela s’évanouit comme une vapeur irréelle. Et si vous arrivez à vivre consciemment dans cette flamme, dans cette colonne d’aspiration qui monte, vous verrez que si vous n’avez pas un résultat immédiat, au bout de quelque temps, quelque chose vous arrivera.

Pendant la concentration que nous avons tous ensemble ici 7 , sur quoi doit-on se concentrer?

Quelqu’un peut-il me dire ce qu’est cette concentration et pourquoi nous la faisons? C’est une très intéressante question, elle concerne tout le monde. Quelqu’un peut-il me dire la différence entre cette concentration et une méditation soi-disant « ordinaire »? pourquoi nous la faisons et qu’est-ce qui s’y passe?

On fait l’offrande de toutes ses actions de la journée.

Oui, c’est l’aspect individuel. Et collectivement, pourquoi cette concentration? (Il est sur le chemin, notez, il a fait la moitié du premier pas.)

On se concentre sur ses points faibles et on aspire à ce qu’ils disparaissent.

C’est encore l’aspect individuel.

Dans les méditations que nous faisions avant, là-bas [à l’Ashram], quand nous avions une méditation le soir ou le matin, mon travail consistait à unifier toutes vos consciences et à les soulever autant que je le pouvais vers le Divin. Ceux qui en étaient capables sentaient le mouvement et suivaient. C’était la méditation ordinaire, avec l’aspiration et l’ascension vers le Divin.

Ici, au Terrain de Jeux, le travail consiste à unifier tous les gens qui sont là, à les ouvrir et à faire descendre la Force divine en eux. C’est le mouvement contraire, et c’est pourquoi cette concentration ne peut pas remplacer l’autre, de même que l’autre ne peut pas remplacer celle-ci. Ce qui se passe ici est exceptionnel — l’autre méditation [à l’Ashram] consistait à rassembler toutes les consciences de tous les êtres présents et, avec le pouvoir de l’aspiration, à les soulever vers le Divin, c’est-à-dire, à vous faire faire à chacun un petit progrès sur vous-même. Tandis qu’ici, je vous prends tels que vous êtes; chacun de vous vient en disant : « Nous voilà avec nos activités de la journée, nous nous sommes occupés de notre corps, le voilà ; nous vous offrons tous nos mouvements, tels que nous les avons faits, tels que nous sommes. » Et mon travail à moi est d’unifier tout cela, d’en faire une masse homogène et, en réponse à ce don (que chacun peut faire d’une façon différente), ouvrir toutes les consciences, élargir la réceptivité, faire une unité de cette réceptivité et faire descendre la Force. Alors, à ce moment-là, chacun de vous, s’il est bien tranquille, attentif, recevra sûrement quelque chose. Il n’en sera pas toujours conscient, mais il recevra quelque chose.

En mars 1964, la question suivante a été posée à Mère :

Et que se passe-t-il maintenant que tu n’es plus là physiquement aux concentrations du Terrain de Jeux ?

J’espère que les gens auront fait quelques progrès, et qu’ils n’ont pas besoin de la présence physique pour sentir l’Aide et la Force.









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