Ce volume comporte les réponses de la Mère aux questions des enfants de l’Ashram et des disciples, et ses commentaires sur deux de ses livres, Éducation et Entretiens 1929, et sur La Mère, de Sri Aurobindo.
« L’harmonie et la beauté des pensées et des sentiments, l’harmonie et la beauté dans chaque mouvement extérieur, l’harmonie et la beauté de la vie et de l’entourage, voilà ce qu’exige Mahâlakshmî. [...] Elle ne vient pas là où l’amour et la beauté ne sont pas nés ou ne naissent qu’à regret. » (Sri Aurobindo, La Mère, VI)
« L’harmonie et la beauté des pensées et des sentiments, l’harmonie et la beauté dans chaque mouvement extérieur, l’harmonie et la beauté de la vie et de l’entourage, voilà ce qu’exige Mahâlakshmî. [...] Elle ne vient pas là où l’amour et la beauté ne sont pas nés ou ne naissent qu’à regret. »
(Sri Aurobindo, La Mère, VI)
Quand l’entourage, les circonstances, l’atmosphère, le genre de vie, et surtout l’attitude intérieure, sont d’un ordre tout à fait bas, vulgaire, grossier, égoïste, sordide, l’amour ne vient qu’à regret, c’est-à-dire qu’il a toujours une hésitation à se manifester, et généralement il ne reste pas longtemps. Il faut donner une demeure de beauté pour que la beauté puisse rester. Je ne parle pas de choses extérieures — d’une vraie maison, d’un vrai meuble ni de tout cela —, je parle d’une attitude intérieure, de quelque chose au-dedans, qui est beau, noble, harmonieux, désintéressé. Là, il y a une chance que l’amour vienne et qu’il reste. Mais quand immédiatement, dès qu’il essaye de se manifester, il est mélangé à des choses si basses, si laides, il ne reste pas, il s’en va. C’est ce que dit Sri Aurobindo : il ne naît qu’« à regret » — on pourrait dire qu’il regrette immédiatement d’être né. Les hommes se plaignent toujours que l’amour ne reste pas avec eux, mais c’est entièrement de leur faute. Ils donnent à cet amour une vie si sordide, mélangée de tas d’horreurs et d’une telle vulgarité, de choses si basses, si égoïstes, si malpropres, que le pauvre, il ne peut pas rester. S’ils ne réussissent pas à le tuer tout à fait, ils le rendent tout à fait malade. Alors la seule chose qu’il puisse faire, c’est de s’enfuir. Les gens se plaignent toujours que l’amour soit impermanent et passager. À dire vrai, ils devraient être très reconnaissants qu’il se soit manifesté en eux malgré la sordidité de la demeure qu’ils lui donnent.
(Mère poursuit sa lecture) « Mahâsaraswatî est la puissance de travail de la Mère et son esprit de perfection et d’ordre. La plus jeune des quatre, elle est la plus experte en capacité d’exécution et la plus proche de la nature physique. [...] Elle contient dans sa nature et peut toujours donner à ceux qu’elle a choisis la connaissance intime et précise, la subtilité, la patience, l’exactitude de l’esprit intuitif et de la main consciente, et le regard pénétrant du travailleur parfait. »
Dans l’ordre de la manifestation, elle s’est manifestée la dernière. Et dans son genre de nature, dans la qualité de sa vibration, elle est très proche de... même d’un petit enfant. Elle aime les gens jeunes, les enfants, les choses qui sont en formation, qui ont un grand chemin à faire pour se transformer, se perfectionner. Elle aime les activités de la jeunesse. C’est la plus jeune de caractère et c’est la dernière à se manifester.
Sri Aurobindo parle d’une « main consciente ». Qu’est-ce que cela veut dire?
Quoi! Je vous ai raconté cela je ne sais combien de fois, je vous l’ai expliqué des centaines de fois et vous posez encore la question? Je vous ai dit que, quoi que vous vouliez faire, la première chose, c’est de mettre la conscience dans les cellules de votre main. Si vous voulez jouer, si vous voulez travailler, si vous voulez faire quoi que ce soit avec votre main, à moins que vous ne poussiez la conscience dans les cellules de votre main, vous ne ferez jamais rien de bon — combien de fois vous l’ai-je dit? Et cela se sent. On sent. On peut y arriver. On fait toutes sortes d’exercices pour que la main devienne consciente et il y a un moment où elle est tellement consciente que vous pouvez la laisser faire les choses; elle les fait d’elle-même sans que votre petit mental ait à intervenir.
Sri Aurobindo dit ici que « tout ce qui est pauvre empêche la venue de Mahâlakshmî » ?
Oui, pauvre, sans générosité, sans ardeur, sans ampleur, sans richesse de qualités intérieures; tout ce qui est sec, froid, replié sur soi-même empêche la venue de Mahâlakshmî. Il ne s’agit pas de gros sous ici, n’est-ce pas! Un homme extrêmement riche peut être terriblement pauvre du point de vue de Mahâlakshmî. Et un homme très pauvre peut être très riche si son cœur est généreux.
Quand on dit « un pauvre homme... un homme pauvre », quel est le sens exact de « pauvre homme » ?
Un pauvre homme, c’est un homme qui n’a pas de qualités, pas de force, pas de puissance, pas de générosité. C’est aussi un homme misérable, malheureux. D’ailleurs, on n’est malheureux que quand on n’a pas de générosité — si l’on a une nature généreuse, qui se donne sans compter, on n’est jamais malheureux. Ce sont ceux qui se replient sur eux-mêmes et qui veulent toujours tirer les choses à eux, qui ne voient les choses et le monde qu’à travers eux-mêmes, ce sont ceux-là les malheureux. Mais quand on se donne généreusement, sans compter, on n’est jamais malheureux, jamais. C’est celui qui veut prendre, qui est malheureux ; celui qui se donne ne l’est jamais.
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