CWM (Fre) Set of 18 volumes
Entretiens - 1950-1951 Vol. 4 of CWM (Fre) 471 pages 2009 Edition
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Ce volume comporte les réponses de la Mère aux questions des enfants de l’Ashram et des disciples, et ses commentaires sur deux de ses livres, Éducation et Entretiens 1929, et sur La Mère, de Sri Aurobindo.

Entretiens - 1950-1951

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The Mother

Ce volume comporte les réponses de la Mère aux questions des enfants de l’Ashram et des disciples, et ses commentaires sur deux de ses livres, Éducation et Entretiens 1929, et sur La Mère, de Sri Aurobindo.

Collection des œuvres de La Mère Entretiens - 1950-1951 Vol. 4 471 pages 2009 Edition
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1951




avril




Le 2 avril 1951

>Vous avez dit : « Par le yoga, la transformation intérieure, qui se poursuit constamment mais lentement dans la création, est rendue plus intense et rapide; mais l’allure de la transformation extérieure reste à peu près la même que dans la vie ordinaire. Il en résulte que la désharmonie entre l’être interne et l’être externe de quelqu’un qui pratique le yoga tend à être d’autant plus grande, à moins que des précautions [spéciales] ne soient prises. »

(Entretien du 16 juin 1929)

Quelles sont ces précautions?

Cela dépend des gens. Chaque cas est différent. Les précautions individuelles seront différentes selon les réactions, les difficultés, les résistances individuelles. Pour chacun, il y a un programme à suivre, qui n’est bon que pour lui. Il n’y a pas de règle générale. Ces choses ne peuvent pas être distribuées comme on distribue des bonbons. Si quelqu’un me demande : « Que faut-il que je fasse? », ça, oui.

Quelles sont les causes des accidents? Est-ce qu’ils viennent d’un déséquilibre?

Si l’on répond profondément... Extérieurement, il y a beaucoup de causes, mais il y a une cause profonde qui est toujours là. Je disais l’autre jour que, si l’enveloppe nerveuse est intacte, les accidents peuvent être évités, et même s’il vous arrive un accident, il n’aura pas de conséquences. Dès qu’il y a une éraflure ou un défaut dans l’enveloppe nerveuse de l’être, et suivant la nature de cette éraflure, si l’on peut dire, sa place, son caractère, il se produira un accident qui correspondra à la diminution de résistance de l’enveloppe. Je crois que presque tout le monde est conscient psychologiquement d’un fait, c’est que les accidents arrivent quand on a une sorte de sentiment inconfortable, quand on n’est pas pleinement conscient et en possession de soi-même, quand on a un malaise. En tout cas, d’une manière générale, les gens ont l’impression qu’ils ne sont pas pleinement eux-mêmes, pas pleinement conscients de ce qu’ils font. Si l’on était pleinement conscient, la conscience tout à fait éveillée, il ne se produirait pas d’accidents; on ferait juste le geste, le mouvement nécessaire pour éviter l’accident. Par conséquent, d’une façon presque absolue, c’est un fléchissement de la conscience. Ou bien, il se peut que la conscience soit fixée dans un domaine supérieur; par exemple, sans même parler de choses spirituelles, un homme qui est en train de résoudre un problème mental, et qui est très concentré sur son problème mental, devient inattentif aux choses physiques, et s’il se trouve dans la rue ou dans une foule, son attention fixée sur son problème, il ne fera pas le mouvement nécessaire pour éviter l’accident, et l’accident se produira. De même pour les sports, les jeux ; vous pouvez observer cela facilement, il y a toujours un fléchissement de la conscience quand les accidents se produisent, ou un manque d’attention, une petite absence; tout d’un coup on pense à autre chose, l’attention est tirée ailleurs — on n’est pas pleinement conscient de ce que l’on fait et l’accident se produit.

Comme je vous le disais au commencement, si, pour une raison quelconque — par exemple, manque de sommeil, manque de repos ou une préoccupation absorbante ou toutes sortes de choses qui vous ennuient, c’est-à-dire que vous n’êtes pas au-dessus d’elles —, si l’enveloppe vitale est un peu détériorée, elle ne fonctionne pas parfaitement; et il suffit d’un courant de force quelconque, qui passe au travers, pour que l’accident se produise. En dernière analyse, l’accident vient toujours de là, c’est ce que l’on peut appeler une inattention ou un fléchissement de la conscience. Il y a des jours où l’on se sent tout à fait... pas exactement mal à l’aise, mais comme si l’on essayait d’attraper quelque chose qui échappe, on ne peut pas se tenir, on est comme à moitié dilué; ces jours-là sont des jours à accidents. Il faut faire attention. Naturellement, ce n’est pas pour vous dire de vous enfermer dans votre chambre et de ne plus bouger quand vous vous sentez comme cela ! Ce n’est pas cela que je veux dire. Mais je veux dire qu’il faut veiller avec d’autant plus d’attention, être d’autant plus sur ses gardes, ne pas permettre justement à cette inattention, à ce fléchissement de la conscience de se produire.

N’y a-t-il pas des accidents qui sont presque inévitables? Je viens de lire un cas cité par un Américain qui avait le don de clairvoyance. Un enfant jouait sur la voie de chemin de fer, il était en danger. Tout d’un coup, le témoin a vu une apparition à côté de l’enfant et il a poussé un soupir de soulagement, pensant : « L’enfant va être sauvé. » Mais à son grand étonnement, l’apparition a posé sa main sur les yeux de l’enfant et l’a précipité en quelque sorte sous le train. Cet homme était très troublé, il ne comprenait pas pourquoi un être, qu’il prenait pour un être supérieur, pouvait pousser un enfant à la mort.

Certainement, cela peut être vrai; mais à moins d’avoir eu la vision soi-même, on ne peut pas l’expliquer.

Il peut s’agir de deux choses absolument différentes. Peutêtre, en effet, était-ce son destin, dans le sens que c’était la fin de la vie nécessaire à son être psychique, c’était une mort qui avait été prédestinée pour une raison quelconque, parce que cela peut arriver. Ou bien, cela pouvait être une force adverse qu’il a prise pour un ange de lumière, car généralement les gens se trompent — quand ils voient une apparition, ils croient toujours que c’est quelque chose de céleste. C’est céleste si l’on veut, mais cela dépend de quel ciel ça vient!

C’est une étrange chose parce que... Oui, le moment d’inconscience, le fléchissement de la conscience peut se traduire par quelqu’un qui met la main sur les yeux.

L’une des activités les plus fréquentes de ces petites entités insupportables, qui sont dans l’atmosphère physique humaine et qui s’amusent aux dépens des hommes, est de vous aveugler au point que vous cherchez quelque chose, la chose est en face de vous, et vous ne la voyez pas! C’est un phénomène qui se produit très souvent. Vous avez beau chercher, vous tournez, vous regardez dans tous les coins possibles, mais vous ne trouvez pas la chose. Puis vous abandonnez le problème et quelque temps après (quand justement « la main sur les yeux » est partie), vous revenez au même endroit et c’est justement là où vous avez cherché, tranquillement, ça n’avait pas bougé! Seulement, vous étiez inconscient, vous ne voyiez pas. C’est un amusement très, très fréquent de ces petites entités. Elles s’amusent aussi à enlever les choses, puis elles les remettent, mais parfois aussi elles ne les remettent pas! elles les déplacent, enfin elles font toutes sortes de petites distractions. Elles sont insupportables. Madame Blavatsky s’en servait beaucoup, mais je ne sais pas comment elle avait réussi à les rendre si aimables, parce que, généralement, elles sont tout à fait désagréables.

J’ai eu l’exemple — des exemples innombrables — mais justement de deux cas très frappants, de deux choses contraires, seulement ce n’étaient pas les mêmes êtres... Il y a des petits êtres comme des petites fées, qui sont très gentils, très serviables, mais ils ne sont pas toujours là, ils viennent de temps en temps quand cela les amuse. Je me souviens du temps où je faisais la cuisine pour Sri Aurobindo, je faisais aussi beaucoup d’autres choses en même temps, alors il m’arrivait souvent de laisser le lait sur le feu et d’aller faire un autre travail, ou de voir avec lui quelque chose, de discuter avec quelqu’un et, ma foi, je ne me rendais pas toujours compte de l’heure, j’oubliais mon lait sur le feu. Et quand j’oubliais le lait sur le feu, je sentais tout d’un coup (dans ce temps-là je m’habillais en sari) comme une petite main qui prenait un pli de mon sari et le tirait, comme ça. Alors, je courais vite et je m’apercevais que le lait était juste sur le point de déborder. Ce n’est pas arrivé seulement une fois, mais plusieurs fois, et très précis, comme une petite main d’enfant qui s’agrippe et qui tire.

L’autre histoire date du temps où Sri Aurobindo avait l’habitude de marcher de long en large dans les chambres. Il se promenait pendant plusieurs heures comme cela, c’était sa façon de méditer. Seulement, il voulait savoir l’heure, alors on avait mis dans chaque chambre une pendule pour qu’il puisse à n’importe quel moment regarder et voir l’heure. Il y en avait trois comme cela. L’une était dans la chambre où je travaillais; c’était pour ainsi dire son point de départ. Un jour, il arrive et il demande : « Quelle heure est-il? » Il regarde et la pendule est arrêtée. Il s’en va dans la chambre voisine, se disant : « Là, je verrai l’heure. » La pendule est arrêtée! Et elle est arrêtée au même moment que l’autre, n’est-ce pas, avec une différence de quelques secondes. Il continue dans l’autre chambre... la pendule est arrêtée. Il continue trois fois comme cela — toutes les pendules étaient arrêtées! Alors il revient dans ma chambre et il dit : Mais c’est insupportable! « This is a bad joke! » et toutes les pendules, l’une après l’autre, se sont remises à marcher. Je l’ai vu, n’est-ce pas, c’était une histoire charmante. Il était fâché, il disait : « This is a bad joke ! » Et toutes les pendules sont reparties!

Il est dit que, dans son inconscience, le monde matériel a oublié le Divin. Est-ce qu’il l’a oublié dès le commencement?

C’est une concomitance. On ne peut pas dire que le monde matériel soit le résultat de l’obscurité et de l’ignorance; on ne peut pas dire non plus que l’obscurité et l’ignorance soient le résultat du monde de la matière; mais tous deux sont concomitants, dans le sens qu’ils ont exactement la même cause. Ce que nous appelons le monde matériel s’est produit en même temps que se sont produites l’obscurité et l’ignorance, ils sont étroitement liés, mais il n’y a pas de cause à effet dans le sens d’une suite dans le temps. C’est concomitant, les deux choses sont le résultat concomitant d’une autre cause : ce qui a produit l’obscurité et l’ignorance a produit du même coup et en même temps le monde matériel tel que nous le connaissons.









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