Ce volume comporte les réponses de la Mère aux questions des enfants de l’Ashram et des disciples, et ses commentaires sur deux de ses livres, Éducation et Entretiens 1929, et sur La Mère, de Sri Aurobindo.
Mère continue la lecture de l’Entretien du 14 avril 1929.
« L’être extérieur est comme une écorce. Chez les gens ordinaires l’écorce est si dure et si épaisse qu’ils ne sont point conscients du Divin au-dedans d’eux. Mais si, fût-ce un moment, l’être intérieur s’est éveillé et a dit : “Je suis ici et je t’appartiens”, c’est comme si un pont était construit, et, petit à petit, l’écorce s’amincit, jusqu’à ce que les deux parties soient complètement jointes et que l’être interne et externe ne fassent plus qu’un. »
Avez-vous jamais songé à faire l’unification de votre être? Avezvous été gêné, parfois, de voir que tantôt vous êtes une personne et tantôt une autre, tantôt vous voulez faire une chose et tantôt vous ne pouvez pas la faire, que vous vous trouvez en face d’une individualité que vous pouvez appeler « vous-même » et qu’en même temps il y a beaucoup de parties de cette individualité qui vous échappent?
Je n’ai pas tenté l’unification des différentes personnalités qui peuvent se trouver en moi, mais j’ai essayé de les mettre l’une en face de l’autre, les bonnes en face des mauvaises, et je n’ai jamais trouvé dans les bonnes un dynamisme suffisant pour lutter contre les mauvaises.
Vous n’avez jamais pensé que votre jugement de ce qui est « bon » et « mauvais » était un jugement purement humain ? et que cela ne s’accordait pas forcément avec le jugement de la Présence divine au-dedans de vous? Les choses « mauvaises » dont vous n’arriviez pas à vous débarrasser, étaient probablement des choses pas à leur place, qui n’étaient pas équilibrées comme il faut, et ce serait très dommage si elles étaient éliminées parce que, probablement, une partie de votre énergie et de votre Présence divine disparaîtrait en même temps. Les gens qui ne font pas le yoga sous la direction d’un guide, se servent des notions morales ordinaires et, parfois, ils se sentent très embarrassés, parce que, dans leur bonne volonté, ils n’arrivent pas au résultat espéré; c’est parce que généralement ils veulent approuver leur être au lieu de le transformer, et que les notions morales sont très mauvaises. Dans ce travail d’unification de l’être, il faudrait avoir une imagination suffisante pour pouvoir présenter les mouvements que l’on a, les mouvements que l’on désire conserver en soi, les présenter à ce que vous pouvez imaginer de plus approchant de la Présence divine; naturellement, tout d’abord ce n’est qu’une imagination assez loin de la vérité, mais qui doit aider à vous sortir un peu de l’étroitesse morale et aussi des limitations de votre conscience. Par exemple, vous avez l’idée de présenter ce que vous êtes et ce que vous faites à une conscience qui est à la fois infinie et éternelle. Ces deux mots ne sont peut-être pas très pleins de sens tout d’abord, mais ils vous obligent à briser les limites et à vous mettre en face de quelque chose qui vous dépasse tellement de tous les côtés, que le jugement ne peut pas être le même que celui d’une mentalité humaine. Il faut absolument commencer comme cela. Si vous essayez de vous analyser selon les principes moraux, vous pouvez être sûr d’aller à l’encontre du plan divin. Ce n’est pas que le Divin soit amoral, notez, mais ce n’est pas un genre de moralité que l’humanité comprenne du tout, ce n’est pas la même.
(Mère poursuit sa lecture) « L’ambition a été la perte de bien des yogis. [...] On raconte l’histoire d’un yogi qui avait acquis des pouvoirs merveilleux. Un jour, il fut invité par un de ses disciples à un grand festin. Le repas était servi sur une longue table basse. Les disciples insistèrent auprès de leur maître pour qu’il leur fasse voir son pouvoir d’une façon quelconque. Il savait que cela ne devait pas se faire, mais la graine de l’ambition n’était pas entièrement extirpée de sa conscience, et il pensa : “Après tout, la chose est bien innocente; elle leur donnera une preuve que de semblables faits sont possibles et augmentera leur respect pour la grandeur de Dieu.” Ainsi, il dit aux disciples : “Enlevez la table sans toucher à la nappe ni à ce qui se trouve dessus.” Les disciples protestèrent : “Mais c’est impossible, tout va tomber!” — “Faites”, insista le maître. La table fut retirée et le miracle se produisit; la nappe resta suspendue en l’air portant toute la vaisselle du dîner comme si la table la soutenait encore. Les disciples s’émerveillaient, mais soudain le maître se dressa et s’enfuit de la salle du festin en criant : “Plus jamais, plus jamais je n’aurai de disciples ! Malheur à moi, j’ai trahi mon Dieu !” »
C’est une tentation que tout instructeur rencontre à chaque pas, pour une raison très simple, c’est que l’humanité ordinaire, d’une façon générale, n’étant pas en rapport personnel avec les puissances divines, ne comprend rien à ce que peut être une conscience illuminée et demande des preuves matérielles. C’est sur cette volonté que la plupart des religions se sont établies, et, pour des raisons que je peux très franchement appeler « politiques », ils ont mis à l’origine de leur religion un nombre plus ou moins considérable de miracles qui auraient été faits par les fondateurs, et ils ont ainsi, plus ou moins grossièrement, encouragé chez les gens ignorants le goût, la nécessité de voir ce qu’ils appellent des « miracles » pour croire à la puissance divine de quelqu’un. C’est d’une extraordinaire ignorance, parce qu’il n’est pas du tout nécessaire d’avoir une puissance ou une conscience divine pour faire des miracles. Il est infiniment plus facile de faire des miracles à l’aide de petites entités du monde vital, qui sont assez matérielles pour être en contact avec le monde physique et agir sur lui, que de vivre dans la conscience des régions supérieures et d’agir sur la Nature seulement par l’intermédiaire de tous les autres domaines. On a rabâché à toutes les intelligences humaines que la preuve qu’un être est divin, c’est qu’il peut ressusciter les morts, guérir les malades et beaucoup d’autres choses du même genre (sauf rendre intelligent un sot 4). Eh bien, moi, je garantis que ce n’est pas une preuve; cela ne prouve qu’une chose, que ces « Maîtres » sont en relation avec des puissances du monde vital et qu’à l’aide de ces êtres-là ils peuvent faire ces miracles-là, et rien d’autre. Si l’on se fie à cela pour reconnaître la supériorité d’un homme, on se trompera grossièrement.
Naturellement, il y a d’autres religions qui se sont établies sur des révélations faites à leurs fondateurs. Ces révélations sont la transcription mentale, plus ou moins heureuse, des connaissances qu’ils ont reçues. C’est déjà d’un ordre supérieur, mais ce n’est pas encore une preuve. Et ma conclusion est celle-ci : cette volonté humaine d’avoir des preuves n’est pas du tout favorable au développement. Parce que la vraie puissance divine a organisé le monde selon un certain plan, et dans ce plan il n’était pas question que les choses se passent d’une façon illogique; autrement, dès le commencement, le monde aurait été illogique — il ne l’est pas. Les hommes s’imaginent, pour la plupart, de deux choses l’une : ou bien qu’il y a un monde matériel auquel ils appartiennent, que tout vient de là, que tout y retourne et que tout finit là — c’est pour les incroyants — ou bien, pour les croyants, la plupart des croyants, qu’il y a quelque chose qu’ils appellent « Dieu » et puis le monde physique, et que ce monde physique est la création de ce Dieu, qui sait ce qu’il fait et fait ce qu’il veut; et la confusion est de dire que tout se passe par une sorte d’arbitraire, naturel ou surnaturel. Il y a très peu de gens qui savent qu’il existe dans l’univers une quantité infinie de gradations et que chacune de ces gradations a sa réalité propre, sa vie propre, sa loi propre, son déterminisme propre, et que la création ne s’est pas passée « comme ça », par une volonté arbitraire, d’une façon arbitraire, mais que c’est un déploiement de conscience et que chaque chose a évolué comme un résultat logique de la chose précédente.
Je vous dis cela aussi simplement que je le peux, n’est-ce pas, c’est une expression très incomplète, mais si je voulais vous dire l’histoire exactement comme elle est, ce serait un peu difficile à vous faire comprendre. Seulement ma conclusion, je veux que vous la sachiez (j’en ai déjà parlé plusieurs fois d’une façon plus ou moins détaillée), c’est que chacune de ces innombrables régions possède un déterminisme propre et très logique — tout se produit de cause à effet —, mais tous ces mondes, bien que différenciés, ne sont pas séparés les uns des autres et, par de nombreux procédés que nous pourrons étudier, les mondes intérieurs ou supérieurs sont en contact constant avec les mondes inférieurs ou extérieurs et agissent sur eux, si bien que le déterminisme de l’un change le déterminisme de l’autre.
Si vous prenez le domaine purement matériel, par exemple, et que vous vous aperceviez que les lois matérielles, purement matérielles, sont altérées par quelque chose tout d’un coup, vous devriez dire que c’est un « miracle », parce qu’il y a rupture du déterminisme d’un plan par l’intervention d’un autre, mais nous n’avons pas l’habitude d’appeler cela un miracle. Par exemple, quand la volonté humaine intervient et change quelque chose, cela vous paraît tout à fait naturel, parce que vous y êtes habitué depuis votre enfance; vous vous rappelez, n’est-ce pas, l’exemple que je vous ai donné l’autre jour : une pierre tombe en suivant la loi de son déterminisme propre, mais vous avez la volonté d’interrompre sa chute et vous étendez la main et vous l’attrapez; eh bien, vous devriez appeler cela un « miracle », mais vous ne le faites pas parce que vous y êtes habitué (mais un rat ou un chien appelleraient peut-être cela un miracle, s’ils parlaient). Et notez que c’est la même chose pour ce que les gens appellent « miracle »; ils disent « miracle » parce qu’ils sont tout à fait ignorants, inconscients des gradations entre la volonté qui veut s’exprimer et le plan sur lequel elle s’exprime. Quand ils ont une volonté mentale ou vitale, cela leur paraît tout à fait naturel, mais quand il s’agit d’une volonté d’un monde supérieur — du monde des dieux ou d’une entité supérieure — qui tout d’un coup bouleverse toute votre petite organisation, cela vous paraît un miracle. Mais c’est un miracle seulement parce que vous êtes incapable de suivre les gradations par lesquelles le phénomène s’est produit. Par conséquent, la Volonté Suprême, celle qui provient de la région la plus haute, si vous la voyiez dans son action logique, si vous l’aperceviez continuellement, elle serait pour vous tout à fait naturelle. Vous pouvez exprimer cela de deux façons — ou bien dire : « C’est tout à fait naturel, c’est comme cela que les choses doivent se passer, ce n’est qu’une expression de la Volonté divine » ou bien, chaque fois que vous voyez sur le plan matériel une intervention venant d’un autre plan, vous devriez dire : « C’est miraculeux ». Donc, je peux dire avec assurance que les gens qui veulent voir des miracles, sont des gens qui chérissent leur ignorance! Vous comprenez ma logique, n’est-ce pas? Ces gens-là aiment leur ignorance, ils veulent absolument voir des miracles et être ahuris! Et c’est pourquoi les gens qui ont fait sérieusement un yoga, considèrent que d’encourager cette tendance est tout à fait funeste; c’est pour cela que c’est défendu.
Il y a « miracle » parce que vous ne laissez pas aux gens le temps de voir les procédés par lesquels vous faites les choses, vous ne leur montrez pas les étapes. Ainsi, certaines personnes ont atteint des régions mentales supérieures et n’ont pas besoin de suivre pas à pas tous les échelons de la pensée; ils peuvent sauter d’une idée à une conséquence très éloignée sans passer par les intermédiaires : on appelle cela d’ordinaire une intuition (ce n’est pas tout à fait une « intuition »; c’est que l’idée, à l’origine, est très élevée et de là ces personnes peuvent, en descendant, voir l’ensemble des choses et des conséquences sans passer par tous les échelons comme est obligée de le faire la pensée humaine ordinaire). C’est une expérience que j’ai eue; quand je parlais avec Sri Aurobindo, jamais nous n’avions besoin de passer par les idées intermédiaires. Il disait une chose et je voyais le résultat très éloigné. Nous parlions toujours comme cela, et une personne qui aurait été présente à nos conversations aurait dit : « Mais de quoi parlent-ils? » Mais pour nous, n’est-ce pas, c’était aussi clair qu’une phrase continue. Vous pouvez appeler cela un miracle mental — ce n’était pas un miracle, c’était simplement que Sri Aurobindo avait la vision de l’ensemble du phénomène mental et que, par conséquent, nous n’avions pas besoin de perdre un temps énorme à passer par tous les échelons. Pour toute personne capable de suivre la ligne, la chose aurait été tout à fait naturelle et logique; pour les gens ignorants, c’est un « miracle ».
(Mère reprend sa lecture) « ... on doit s’en servir [des pouvoirs] comme on les a reçus. C’est l’union avec le Divin qui les donne. C’est au service de la Volonté divine qu’ils doivent être mis, et non à celui d’une vanité plus ou moins déguisée. »
Si l’on se sert du pouvoir pour montrer qu’on le possède, il devient si plein de fausseté et de mensonge que finalement il disparaît. Mais ce n’est pas un cas tout à fait absolu, parce que, comme je l’ai dit au commencement, quand il s’agit d’un pouvoir comme le pouvoir de guérir, ou de changer une chose tout à fait extérieure — faire qu’une circonstance défavorable devienne une circonstance favorable, retrouver des objets perdus, tous ces petits « miracles » innombrables que l’on trouve dans toutes les religions — il est beaucoup plus facile, et même plus efficace, de les faire à l’aide des entités du monde vital, qui ne sont pas toujours recommandables, loin de là ; alors, dans ce cas, ces êtres-là s’amusent de vous. Cela commence très bien, très brillamment, et cela finit généralement très mal.
Je connais l’histoire d’un homme qui avait quelques petites facultés, qui se livrait à toutes sortes de pratiques dites « spiritualistes », et, par des exercices répétés, il était arrivé à entrer en contact conscient avec ce qu’il appelait « un esprit ». Cet homme faisait des affaires; c’était un financier et il faisait même de la spéculation. Ses relations avec son « esprit » étaient d’un ordre tout à fait pratique! cet esprit lui disait quand les valeurs allaient monter et quand elles allaient descendre; il lui disait : « Vends ça, achète ça » — il lui donnait des renseignements financiers très précis. Pendant des années il avait écouté son « esprit » et l’avait suivi, et il avait réussi d’une façon fantastique; il était devenu formidablement riche et, naturellement, vantait beaucoup l’esprit qui le « guidait ». Il disait à tout le monde : « Vous voyez, cela vaut vraiment la peine d’apprendre à se mettre en contact avec les esprits. » Mais un jour, il rencontra un homme un peu plus sage qui lui a dit : « Méfiez-vous. » Il ne l’écouta pas, il était gonflé de son pouvoir et de son ambition; et voilà que son « esprit » lui a donné un dernier conseil : « Maintenant, tu peux devenir l’homme le plus riche du monde. Ton ambition sera satisfaite. Tu n’as qu’à suivre mon indication. Fais cela : tu engages tout ce que tu as dans cette opération et tu deviendras l’homme le plus riche du monde. » Cet imbécile ne s’apercevait même pas du piège qu’on lui tendait; pendant des années il avait suivi son « guide » et avait réussi, donc, il suivait cette dernière indication; et il a tout perdu, jusqu’à son dernier sou.
Alors vous voyez, ce sont des petites entités qui s’amusent de vous et, pour être sûres de vous, elles vous livrent ces petits miracles-là, pour vous encourager, et quand elles sentent que vous êtes bien pris, elles vous font une bonne farce — et c’est fini. Voilà.
Nous avons dit qu’il n’y a qu’une sécurité, ne jamais agir qu’en accord avec la Volonté divine. Reste une question : comment savoir que c’est la Volonté divine qui vous fait agir? J’ai répondu à la personne qui me posait cette question (quoiqu’elle ne fût pas d’accord) que la voix du Divin n’est pas difficile à distinguer : on ne peut pas se tromper. Il n’est pas nécessaire d’être très loin sur le sentier pour pouvoir la reconnaître; il faut écouter la petite voix tranquille et paisible qui parle dans le silence de votre cœur.
J’ai oublié une chose : pour l’entendre, il faut être absolument sincère, car si vous n’êtes pas sincère, vous commencerez par vous tromper vous-même et vous n’entendrez rien du tout, sauf la voix de votre ego, et alors vous ferez avec certitude (pensant que c’est la petite voix vraie) les bêtises les plus épouvantables. Mais si l’on est sincère, le moyen est sûr. Ce n’est même pas une voix, ce n’est même pas une sensation, c’est quelque chose d’extrêmement subtil — une petite indication. Quand tout marche bien, c’està-dire quand vous ne faites rien qui soit contraire à la Volonté divine, vous n’aurez peut-être pas d’impression très définie, tout vous paraîtra normal. Évidemment, il faut être anxieux de savoir si vous agissez en accord avec la Volonté divine, c’est le premier point, n’est-ce pas, sans lequel vous ne pouvez rien savoir du tout. Mais une fois que vous êtes anxieux et que vous faites attention, tout vous semble normal, naturel, puis, tout d’un coup, vous sentez un petit malaise quelque part, dans la tête, dans le cœur ou même dans l’estomac — généralement, on ne s’en occupe pas; vous pouvez éprouver cela plusieurs fois pendant la journée, mais vous le rejetez sans y faire attention; mais ce n’est plus tout à fait comme avant; alors, à ce moment-là, il faut vous arrêter, quoi que vous fassiez, et regarder, et si vous êtes sincère vous remarquerez une petite tache noire (une petite idée méchante, un petit mouvement faux, une petite décision arbitraire) et c’est là la source du malaise. Vous remarquerez ensuite que la petite tache noire vient de l’ego, qui est plein de préférences; il fait généralement ce qui lui fait plaisir; les choses qui lui font plaisir sont jugées bonnes et celles qui ne lui plaisent pas sont jugées mauvaises — cela vous embrouille le jugement. Il est difficile de juger dans ces conditions-là. Si vous voulez vraiment savoir, il faut vous reculer d’un pas et regarder, et vous saurez alors que c’est ce petit mouvement de l’ego qui est la cause du malaise. Vous verrez que c’est une petite chose recroquevillée sur elle-même; vous aurez l’impression d’être en face de quelque chose de dur, qui résiste, ou qui est noir. Alors, avec patience, du haut de votre conscience, il faut expliquer à cette chose sa faute, et finalement elle disparaîtra. Je ne dis pas que l’on réussisse tout de suite le premier jour, mais si l’on essaye sincèrement, on finit toujours par réussir. Et si vous persévérez, vous vous apercevrez que vous êtes tout d’un coup débarrassé de tout un tas de mesquineries, de laideurs, d’obscurités qui vous empêchaient de vous épanouir dans la lumière. Ce sont ces choses-là qui vous recroquevillent, qui vous empêchent de vous élargir, de vous épanouir dans une lumière où on a l’impression d’être très confortable. Si vous faites cet effort, vous verrez finalement que vous êtes très loin du point où vous aviez commencé, que les choses que vous ne sentiez pas, que vous ne compreniez pas, sont devenues claires. Si l’on est résolu, on est sûr d’arriver.
C’est le premier pas pour unifier votre être, devenir un être conscient qui a une volonté centrale et qui n’agit que selon cette volonté, qui sera un expression constante de la Volonté divine. Cela vaut la peine d’essayer.
Et je puis vous dire, avec mon expérience personnelle, qu’il n’y a rien au monde de plus intéressant. Si vous commencez à faire cet effort, vous vous apercevrez que votre vie est pleine d’intérêt — n’est-ce pas, dans la vie ordinaire des gens, il y a au moins un tiers qui est un espèce de terne ennui (je dis un tiers, mais pour certaines gens deux tiers de la journée sont d’un terne ennui), et tout cela, volatilisé! Tout devient tellement intéressant, la moindre petite chose, la moindre rencontre, la moindre parole échangée, la moindre chose déplacée — tout est plein de vie et d’intérêt.
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