CWM (Fre) Set of 18 volumes
Entretiens - 1953 Vol. 5 of CWM (Fre) 472 pages 2008 Edition
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Ce volume comporte les réponses de la Mère aux questions des enfants de l’Ashram et des disciples, et ses commentaires sur ses Entretiens 1929.

Entretiens - 1953


août




Le 12 août 1953

Comment sais-tu le caractère d’une personne en regar dant ses yeux ?

Pas seulement en regardant les yeux : je sais le caractère d’une personne par identification. Et alors, extérieurement, si tu veux, les yeux sont comme des portes, ou comme des fenêtres : il y en a qui sont ouvertes, alors on entre dedans, on entre très profondément et on peut voir tout ce qui se passe. Il y en a d’autres qui sont un peu ouvertes, un peu fermées; il y en a d’autres qui sont avec un voile, comme un rideau; et puis il y en a d’autres qui sont cadenassées, fermées avec des serrures — des portes qui ferment si bien que l’on ne peut pas les ouvrir. Enfin, c’est déjà une indication, cela donne une indication du degré de vie intérieure, de sincérité, de transparence de l’être. Et puis, par ces portes qui sont ouvertes, j’entre et je m’identifie à la personne dedans. Alors je vois ce qu’elle voit, je comprends ce qu’elle comprend, je pense ce qu’elle pense, et je pourrais faire ce qu’elle fait (mais généralement je m’en abstiens!), et comme cela je sais comment sont les gens. Et il n’y a pas besoin de longtemps : c’est très rapide. Cela peut même se faire à travers une photographie, mais moins bien. Une photographie n’est qu’un instant, une minute de quelqu’un; si l’on avait beaucoup de photographies... Mais enfin, même avec une photographie, en prolongeant un peu on peut avoir une idée assez précise. Mais toutes les connaissances sont des connaissances par identification. C’est-à-dire qu’il faut devenir ce que l’on veut connaître. On peut deviner, on peut imaginer, on peut déduire, on peut raisonner, mais on ne connaît pas.

Alors, c’est une chose difficile pour les êtres humains?

Non, pourquoi?

On peut apprendre à s’identifier. Il faut apprendre. C’est indispensable si l’on veut sortir de son ego. Parce que tant que l’on est enfermé dans son ego, on ne peut pas faire de progrès.

Comment fait-on?

Il y a beaucoup de procédés. Je vais vous en raconter un.

Quand j’étais à Paris, j’allais dans beaucoup d’endroits où il y avait des réunions de tous genres et des gens qui faisaient toutes sortes de recherches spirituelles (soi-disant spirituelles), occultes, etc. Et une fois, on m’avait invitée à rencontrer une jeune dame (je crois qu’elle était suédoise) qui avait trouvé un procédé de connaissance, justement un procédé pour apprendre. Et alors elle nous a expliqué cela. Nous étions trois ou quatre (ce n’était pas du très bon français, mais enfin elle était très convaincue!); elle a dit : « Voilà, vous prenez un objet, ou vous mettez un signe sur un tableau noir, ou vous prenez un dessin — cela n’a pas d’importance, prenez ce qui vous est le plus commode. Supposez, par exemple, que je vous fasse... (elle avait un tableau noir)... je vous fais un dessin. » Elle a fait une espèce de dessin semi-géométrique. « Alors, vous vous asseyez en face du dessin et vous concentrez toute votre attention sur le dessin, sur ce dessin qui est là. Vous vous concentrez, concentrez, sans permettre à rien d’autre d’entrer dans votre conscience, que cela. Vos yeux sont fixés sur le dessin et ils ne s’en vont plus. Vous êtes pour ainsi dire hypnotisé par le dessin. Vous regardez (et alors elle était comme cela, à regarder), vous regardez, vous regardez, regardez... Je ne sais pas, cela prend plus ou moins longtemps, mais enfin pour quelqu’un qui a l’habitude, cela va assez vite. Vous regardez, regardez, regardez, vous devenez ce dessin que vous regardez. Il n’y a plus rien au monde qui existe, excepté le dessin, et puis, tout d’un coup, vous passez de l’autre côté; et quand vous passez de l’autre côté, vous entrez dans une nouvelle conscience, et vous savez. »

Nous avons beaucoup ri, parce que c’était amusant. Mais c’est très vrai, c’est une excellente façon de pratiquer. Naturellement, au lieu de prendre un dessin ou un objet, vous pouvez prendre, par exemple, une idée, quelques mots. Vous avez un problème qui vous préoccupe, vous ne savez pas la solution du problème; eh bien, vous objectivez votre problème dans votre mental, vous le mettez dans les mots les plus précis, les plus exacts, les plus succincts que vous puissiez, et puis vous vous concentrez, vous vous efforcez; vous vous concentrez seulement sur ces mots et, si possible, sur l’idée qu’ils représentent, c’est-à-dire sur le problème — vous vous concentrez, concentrez, concentrez jusqu’à ce que plus rien n’existe, que cela. Et il est vrai que, tout d’un coup, on a l’impression de quelque chose qui s’ouvre — et on est de l’autre côté. L’autre côté de quoi?... C’est-à-dire que vous avez ouvert une porte de votre conscience, et vous avez instantanément la solution de votre problème. C’est une excellente méthode pour apprendre à s’identifier.

Par exemple, vous êtes avec quelqu’un. Cette personne vous dit une chose, vous lui dites le contraire (comme cela arrive d’habitude, simplement par esprit de contradiction) et vous commencez à discuter. Naturellement vous n’arriverez jamais à rien, qu’à une dispute si vous avez mauvais caractère. Mais si, au lieu de faire cela, au lieu de continuer à être dans votre tête ou dans vos mots, vous vous dites : « Tiens, je vais essayer de voir pourquoi elle m’a dit cela ? Hein, pourquoi m’a-t-elle dit cela ? » Et vous vous concentrez : « Pourquoi, pourquoi, pourquoi? » Vous êtes là, comme cela, à essayer. La personne continue de parler, n’est-ce pas, et très contente parce que vous ne la contredisez plus! Elle parle avec abondance et sûre qu’elle vous a convaincu. Alors vous vous concentrez de plus en plus sur ce qu’elle dit, et avec l’impression que, petit à petit, à travers ses mots, vous entrez dans sa tête. Quand vous entrez dans sa tête, tout d’un coup vous entrez dans sa manière de penser, et puis figurez-vous que vous comprenez pourquoi elle vous parle comme cela ! Et alors, si vous avez l’intelligence un peu prompte et que vous mettiez en présence de ce que vous venez de comprendre ce que vous compreniez avant, vous avez les deux manières ensemble, et puis vous pouvez trouver la vérité qui concilie les deux. Et là, vous avez fait vraiment un progrès. Et c’est la meilleure façon d’élargir sa pensée.

Si vous commencez une discussion, taisez-vous tout de suite, instantanément. Il faut se taire, ne plus rien dire, et puis essayer de voir la chose comme l’autre personne la voit — cela ne vous fera pas oublier votre manière de voir, à vous! mais vous pouvez les mettre toutes les deux ensemble. Et vous aurez fait vraiment un progrès, un vrai progrès.

C’est la même chose pour tout. Tout ce que vous faites avec d’autres personnes, si vous n’êtes pas d’accord, prenez-le comme une grâce divine, une occasion merveilleuse qui vous est donnée d’arriver à faire un progrès. Et c’est simple : au lieu d’être ici, vous êtes là ; au lieu de vous regarder vous-même, vous entrez dans l’autre et vous regardez. Il faut avoir un tout petit peu d’imagination, un peu plus de contrôle sur sa pensée, sur ses mouvements. Mais ce n’est pas très difficile. Quand on a essayé un petit peu, au bout d’un certain temps on s’aperçoit que c’est très facile.

Il ne faut pas regarder, puis faire un effort mental en se disant : « Pourquoi est-ce comme cela et comme cela ? Pourquoi fait-elle cela, ou pourquoi dit-elle cela ? » Vous n’arriverez jamais à rien. Vous ne comprendrez pas, vous imaginerez toutes sortes d’explications qui ne vaudront rien et qui ne vous apprendront rien du tout, sinon à vous dire : « Cette personne-là est stupide, ou bien elle est méchante », des choses qui ne mènent à rien. Tandis que si vous faites seulement ce petit mouvement-là et qu’au lieu de regarder ça comme un objet étranger à vous, vous tâchiez d’entrer là-dedans, vous entrez là-dedans, dans cette petite têtelà qui est en face, et puis tout d’un coup vous vous trouvez de l’autre côté, vous vous regardez vous-même et vous comprenez très bien ce qu’elle dit — tout est clair, le pourquoi, le comment, la raison, le sentiment qui est derrière le tout... C’est une expérience que vous avez cent fois par jour l’occasion de faire.

D’abord, vous ne réussirez pas très bien, mais si vous persistez, vous finirez par réussir admirablement. Ça ajoute beaucoup d’intérêt à la vie. Et puis c’est un travail qui vous fait faire vraiment des progrès parce qu’il vous fait sortir de votre petite cuirasse-là, comme cela, où vous êtes bien enfermé, où vous vous cognez contre tout. Vous savez, les papillons qui se cognent contre la lumière?... La conscience de chacun est comme cela, elle va cogner ici, cogner là, parce que ce sont des choses qui lui sont étrangères. Mais si, au lieu de cogner, on entre dedans, alors ça commence à faire partie de vousmême. On s’élargit, on a de l’air à respirer, on a de la place pour bouger, on ne se cogne pas, on entre, on pénètre, on comprend. Et on vit dans beaucoup d’endroits en même temps. C’est très intéressant, on le fait automatiquement.

Par exemple, quand vous lisez un livre qui vous intéresse beaucoup, un merveilleux roman plein d’aventures excitantes, quand vous êtes tout entier dans l’histoire, vous en oubliez quelquefois l’heure de la classe, ou même l’heure du dîner, ou l’heure de vous coucher. On est tout entier dans ce qu’on lit. Eh bien, c’est un phénomène d’identification. Et si vous le faites avec une certaine perfection, vous arrivez à comprendre d’avance ce qui va arriver. Il y a un moment où, quand vous êtes tout entier dans l’histoire, vous arrivez à savoir (sans essayer de chercher) vers quel but l’auteur vous conduit, comment il va dérouler son histoire et arriver à sa conclusion. Parce que vous vous êtes identifié à la pensée créatrice de l’auteur. Vous le faites plus ou moins bien, sans savoir que vous le faites, mais ce sont des phénomènes d’identification.

Il y a, à Paris, des théâtres de troisième ou quatrième plan où l’on joue des drames sensationnels. Ce sont des théâtres de faubourg. Ce n’est pas pour les intellectuels, c’est pour la masse de la population; et tous les éléments sont toujours extrêmement dramatiques, émouvants. Eh bien, les gens qui sont là sont des gens très simples la plupart du temps, et ils oublient complètement qu’ils sont au théâtre. Ils s’identifient à la pièce. Et il arrive des choses comme cela : sur la scène, il y a le traître qui est caché derrière la porte, et le héros arrive, qui naturellement ne sait pas que le traître est caché et qu’il va se faire tuer. Alors il y a des gens tout en haut (on appelle cela le poulailler), le haut du théâtre, qui crient : « Fais attention, il est là ! » (rires) Ce n’est pas arrivé une fois, c’est arrivé des centaines de fois spontanément. J’ai vu une pièce comme cela, qui s’appelait Le Bossu, je crois; enfin c’était un drame tout à fait sensationnel et ça se jouait au Théâtre de la Porte Saint-Martin. Et il y avait dans cette pièce, une chambre. On voyait sur la scène une grande chambre et, à côté, un petit cabinet et... je ne me souviens plus de l’histoire, mais dans le petit cabinet, il y avait un bouton que l’on pressait, et en pressant le bouton, le plafond de la grande chambre descendait sur les gens qui étaient là et inéluctablement les écrasait!... Et on avait été prévenu, il y avait déjà des gens qui avaient parlé, qui avaient passé le mot. Et alors, il y avait un traître qui s’était caché dans la petite chambre et qui connaissait le truc du bouton, et puis il y avait le héros qui arrivait avec d’autres gens, et puis ils commençaient à discuter, et puis on savait que le plafond allait descendre... Je n’ai rien dit, je me suis souvenue que j’étais au théâtre, j’attendais de voir comment l’auteur se tirerait d’affaire pour sauver son héros, parce qu’il était évident qu’il ne pouvait pas le faire tuer comme cela devant tout le monde! Mais les autres n’étaient pas du tout dans cet état-là. Eh bien, il y a des spectateurs qui ont crié, qui ont véritablement crié : « Attention au plafond! » Et c’était comme cela.

Ce sont des phénomènes d’identification. Seulement ils sont involontaires. Et c’est même l’un des procédés que l’on emploie maintenant pour guérir les maladies nerveuses. Quand quelqu’un ne peut pas dormir, ne peut pas se reposer parce qu’il est trop excité nerveusement et que ses nerfs sont malades et affaiblis par excès d’agitation, on lui dit de s’asseoir en face d’un aquarium, par exemple — un aquarium, c’est très joli, n’est-ce pas —, devant un aquarium avec des jolis petits poissons dedans, des poissons dorés, et puis de s’asseoir, de s’installer sur une chaise longue, et d’essayer de ne penser à rien (surtout pas à ses soucis) et de regarder les poissons. Alors on regarde les poissons bouger, aller, venir, nager, glisser, tourner, se rencontrer, se dépasser, se poursuivre indéfiniment, et puis l’eau qui bouge lentement et les poissons qui vont. Au bout d’un moment, on a la vie des poissons : on va, on vient, on nage, on glisse, on joue. Et puis au bout d’une heure, on a les nerfs en parfait état et on est tout à fait reposé!

Mais la condition, c’est de ne pas penser à ses soucis : il faut seulement regarder les poissons.

Peut-on atteindre le Divin de cette façon?

Vous savez, la seule façon de connaître le Divin, c’est de s’identifier à Lui. Il n’y en a pas d’autre, il n’y en a qu’une, une seule manière. Par conséquent, une fois que vous êtes maître de ce procédé d’identification, vous pouvez vous identifier. Alors vous choisissez votre objet d’identification, vous vous identifiez au Divin. Mais tant que vous ne savez pas vous identifier, il y aura toujours cent et une choses qui viendront en travers vous tirer par ici, vous tirer par là, vous éparpiller, et vous ne vous identifierez pas à Lui. Mais si vous avez appris à vous identifier, alors vous n’avez qu’à orienter l’identification, la placer à l’endroit où vous voulez, et puis vous en tenir là jusqu’à ce que vous ayez un résultat. Il viendra très vite si vous êtes maître de votre pouvoir d’identification. Ça viendra très vite. Râmakrishna disait que cela pouvait varier entre trois jours, trois heures ou trois minutes. Trois jours pour les gens qui étaient très lents, trois heures pour ceux qui étaient un peu plus prompts, trois minutes pour ceux qui avaient l’habitude.

Trois jours pour les gens très lents?

Pour les gens très lents, oui. On lui demandait : « Combien de temps faut-il pour s’identifier au Divin ? » Il a répondu cela.

Et cela fait trois jours sans rien faire!

Non, pas sans rien faire! Il n’est pas nécessaire de ne rien faire pour s’identifier seulement au Divin. Évidemment vous ne pouvez pas rester trois jours assis immobile sans rien faire — vous seriez déjà arrivé à un degré de perfection extraordinaire si vous pouviez faire cela, oublier tous vos besoins et rester immobile pendant trois jours. Non, ce n’est pas cela qu’il veut dire : la pensée uniquement concentrée sur le Divin. Et lui, le faisait en trois minutes. Et il l’a fait devant la personne, pour lui montrer, lui prouver que ce qu’il disait était vrai. Cela ne lui prenait pas plus de trois minutes.

Mais justement, ce qui empêche l’expérience, c’est l’absence de pratique de concentration, et puis l’absence (en anglais on dit one-pointedness) d’unicité dans la volonté. On « veut » pendant une minute, deux minutes, dix minutes, un quart d’heure, une heure, et après, on veut beaucoup d’autres choses... On « pense » pendant quelques secondes, et après on pense à des milliers d’autres choses. Alors naturellement cela peut vous prendre une éternité. Parce que même, on ne peut pas faire une addition : si cela pouvait s’accumuler comme des grains de sable, qu’à chaque pensée que vous donnez au Divin vous déposiez un petit grain de sable quelque part, au bout d’un certain temps cela ferait une montagne. Mais ce n’est pas comme cela, ça ne reste pas. Il n’y a pas d’effet. Ça ne s’accumule pas, vous ne pouvez pas faire des additions, progresser dans la quantité — vous pouvez progresser dans l’intensité, progresser dans la qualité. Vous pouvez, oui, apprendre au-dedans à le faire; mais ce que vous avez fait ne compte que de cette manière-là. Ça ne s’accumule pas comme des grains de sable sur la dune. Autrement, il suffirait d’être très habile et de se dire : « Eh bien, je donnerai au moins une dizaine de pensées au Divin tous les jours. » Et puis, par petits points comme cela, au bout d’un certain temps on a une colline...

Voilà, mes enfants. Il est bientôt dix heures. Mais si quelqu’un a une question très intéressante?... Toi? Dis.

J’ai une question.

Très intéressante?

C’est intéressant pour moi. On dit qu’il y a des gens très intelligents, et puis des gens qui sont fous. Comment?

Pourquoi? Mais mon petit, il y a toutes sortes de choses dans la Nature! Il n’y a pas deux choses identiques. Toutes les possibilités existent dans la Nature : tout ce que tu peux imaginer et cent millions de fois plus. Alors, tu remarques qu’il y a des gens qui sont intelligents, tu remarques qu’il y en a qui ne le sont pas. Et puis il y en a qui sont déséquilibrés. Et puis, tes remarques s’étendent sur un champ très étroit. Mais tu peux te dire que tout cela existe, et des centaines de milliers de millions d’autres choses existent aussi, et qu’il n’y a pas deux choses pareilles dans le monde. Et je ne crois pas qu’il y ait rien que l’on puisse imaginer qui n’existe pas quelque part. C’est justement ce qui amuse le plus la Nature — elle essaye tout, elle fait tout, elle fabrique tout, elle défait tout, et elle rend toutes les combinaisons possibles, et elle continue à les changer, à les remanier, à les refaire, et c’est un mouvement perpétuel de toutes les possibilités qui se succèdent, s’entrechoquent, s’entremêlent, se combinent, et se défont. Il n’y a pas deux minutes de la vie terrestre qui soient pareilles. Et depuis combien de temps la terre existe?... Les gens très calés te le diront peut-être approximativement. Et pour combien de temps encore vivra-t-elle?... Ils te le diront peut-être aussi : des chiffres avec beaucoup de zéros, tant de zéros que tu ne pourras pas les lire. Mais ce ne sera jamais deux fois la même chose, ni deux moments qui seront semblables. Si tu trouves des choses qui se ressemblent, c’est seulement une apparence. Il n’y a pas deux choses semblables, et il n’y a pas deux minutes identiques. Et cela remonte si loin en arrière que tu ne peux pas compter. Et cela va si loin en avant que tu ne peux pas compter. Et ce ne sera jamais deux fois la même chose. Alors, tu ne peux pas me demander pourquoi ceci existe et pourquoi cela existe!... Tu voudrais me demander pourquoi? Elle a beaucoup plus d’imagination que toi, la Nature, tu sais! Elle imagine tout le temps des choses nouvelles. Il faut bien puisque c’est tout le temps changé et que toutes les combinaisons sont tout le temps nouvelles; il n’y a pas deux secondes de l’univers qui soient identiques. Elle a beaucoup d’imagination. Tu n’as jamais réfléchi à cela ?... Est-ce que tu as deux minutes semblables vraiment? Non. Tu sais bien que tu n’es pas aujourd’hui comme tu étais hier et que tu ne seras pas demain comme tu es aujourd’hui. Et que si tu remontes seulement... mettons dix ans en arrière, tu ne te reconnais plus du tout. Tu ne sais même plus ce que tu pensais, en admettant que tu pensais quelque chose!

Alors, il n’y a pas de problème. Tout ce que tu peux faire, c’est de tâcher de faire une investigation sur le champ d’expérience qui t’est donné, qui est extrêmement limité, pour voir toutes les possibilités. Et tu pourrais commencer à les noter; tu verrais que cela te ferait un immense volume immédiatement, seulement dans ce tout petit champ d’expérience qui est le tien!

Et qu’est-ce que tu es?... Une seconde dans l’éternité!

Voilà.









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