CWM (Fre) Set of 18 volumes
Entretiens - 1953 Vol. 5 of CWM (Fre) 472 pages 2008 Edition
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Ce volume comporte les réponses de la Mère aux questions des enfants de l’Ashram et des disciples, et ses commentaires sur ses Entretiens 1929.

Entretiens - 1953


décembre




Le 16 décembre 1953

>Douce Mère, tu as dit : « ... beaucoup de méthodes ont été préconisées pour obtenir cette perception [de l’être psychique en nous] et finalement pour accomplir cette identification [avec l’être psychique]. Certaines méthodes sont psychologiques, certaines religieuses, cer taines même, mécaniques. »

(La Mère, Éducation, « La Science de Vivre »)

>Peux-tu donner quelques exemples de cela ?

Mécaniques, ce sont les âsanas, le Hatha-yoga. C’est fait avec cette intention. Religieuses, c’est pour ceux qui croient à une religion spéciale et qui font des prières et qui essayent des cérémonies religieuses. Quand on croit à une religion — n’importe laquelle —, on se soumet à la discipline de la religion et on prie et on demande : on fait la discipline d’après ce qui est enseigné et en gardant la croyance de la religion. La méthode psychologique, c’est le yoga. Chercher au-dedans de soi par introspection ce qui est permanent, ce qui est constant. Voilà.

« Que votre but soit élevé et vaste, généreux et désintéressé. »

(La Mère, Éducation, « La Science de Vivre »)

Qu’est ce que cela veut dire?

Tu demandes ce que cela veut dire! Élevé?... Par exemple, il y a ceux qui ont pour but de faire fortune, et il y a ceux qui ont pour but de trouver un moyen de guérir une maladie. Celui de faire fortune est évidemment plus intéressé et plus bas que celui de trouver un remède à une maladie. Il y a ceux qui ont pour but, dans la vie, de se faire une existence confortable et tranquille, d’avoir une famille et des enfants, et que tout soit pour le mieux dans le meilleur des mondes. C’est un but assez bas, en tout cas tout à fait ordinaire. Il y a ceux qui recherchent l’amélioration de l’ensemble de la société, ou bien qui font des études pour faire des découvertes nouvelles, comme M. et Mme Curie, par exemple, qui ont découvert le radium. C’est un but plus élevé. « Désintéressé », cela veut dire qui n’est pas pour son petit profit personnel, pour son agrément personnel, mais uniquement pour aider les autres. Naturellement, le but le plus élevé est de s’unir au Divin et d’accomplir Son Œuvre, mais cela, c’est tout en haut de l’échelle. Dans ce premier chapitre, j’ai bien soin de ne rien dire de ce genre, parce que je l’ai écrit pour qu’il puisse s’adresser à tout le monde, à des gens qui n’ont même pas la conception mystique. Mais enfin, il va de soi que la découverte du Divin en soi et de s’unir à Lui et d’accomplir Son Œuvre est le but le plus élevé et le plus désintéressé, et le moins égoïste.

Quelles sont les épithètes que j’ai employées?

Élevé et vaste, généreux et désintéressé.

Oui. Vaste, c’est quelque chose qui n’est pas limité à une petite conscience purement personnelle et à ses petits avantages purement égoïstes, quelque chose qui embrasse un ensemble — ce peut être un groupe, ce peut être une nation, ce peut être un continent, ce peut être la terre tout entière. Pour l’homme, une action qui agit sur la terre entière est évidemment une action vaste.

Après cela, tu as dit : « ... ainsi, votre vie deviendra pré cieuse pour vous-même et pour les autres. »

Oui. Si vous êtes inutile, elle n’est pas précieuse, si vous êtes utile, elle devient précieuse! Il n’y a rien de plus écœurant que de s’occuper de tous les petits détails d’une existence étroitement personnelle. On se sent vide, on se sent creux, on se sent inutile. On n’a aucun intérêt dans l’existence. Il y a des gens qui sont enfermés dans leur petite famille, et si le bébé tousse, on passe des heures à se tourmenter, si le dîner n’est pas cuit, on se querelle, ou si le Monsieur a perdu sa place et est en train d’en chercher une autre, il se lamente : « Comment vais-je nourrir ma famille? » C’est une existence comme un ver de terre dans un trou.

Chez tout le monde, le psychique est-il déjà pur ou fautil le rendre pur?

Il est toujours pur. Mais il est plus ou moins individualisé ou indépendant dans son action. Ce qui est psychique, dans l’être, est toujours pur, par définition, puisque c’est la partie de l’être qui est en rapport avec le Divin et qui exprime la vérité de l’être. Mais ce peut être comme une étincelle dans l’obscurité de l’être, ou ce peut être un être de lumière, conscient, entièrement formé et indépendant. Il y a toutes les gradations entre les deux.

Généralement il est voilé?

C’est la conscience extérieure qui n’est pas en contact avec lui, parce qu’elle est tournée vers le dehors au lieu d’être tournée vers le dedans — parce qu’elle vit dans tous les bruits et les mouvements extérieurs, dans ce qu’elle voit, dans ce qu’elle fait, dans ce qu’elle dit, au lieu de regarder dans le dedans, dans la profondeur de l’être et d’écouter les inspirations intérieures.

Est ce que le psychique a un pouvoir?

Un pouvoir? C’est généralement le psychique qui dirige l’être. On n’en sait rien parce que l’on n’est pas conscient de lui, mais c’est généralement lui qui dirige l’être. Si l’on est très attentif, on s’en aperçoit. Mais la plupart des gens ne s’en doutent pas. Par exemple, quand ils ont décidé, dans leur ignorance extérieure, de faire une chose, et qu’au lieu de pouvoir la faire, toutes les circonstances s’organisent pour qu’ils fassent autre chose, ils commencent à crier, à tempêter, à se mettre en colère contre le destin, à dire (cela dépend de ce qu’ils croient, de leurs croyances) que la Nature est mauvaise ou que leur destin est funeste ou que Dieu est injuste, ou... n’importe quoi (cela dépend de ce qu’ils croient). Tandis que la plupart du temps, c’est juste la circonstance qui était la plus favorable pour leur développement intérieur. Et naturellement, si vous demandez au psychique de vous aider à vous faire une vie agréable, à gagner de l’argent, à avoir des enfants qui seront l’honneur de la famille, etc., eh bien, le psychique ne vous y aidera pas! Mais il vous produira toutes les circonstances nécessaires pour que quelque chose s’éveille en vous et que le besoin d’union avec le Divin naisse dans votre conscience. Quelquefois, vous avez fait de beaux projets et si cela avait réussi, vous seriez de plus en plus encroûté dans votre ignorance extérieure, dans votre petite ambition imbécile et votre activité sans but. Tandis que si vous recevez un bon choc et que le poste que vous convoitiez vous soit refusé, que le projet que vous aviez fait soit brisé, et que vous vous trouviez tout à fait contrarié, alors, quelquefois, cette contrariété vous ouvre une porte sur quelque chose de plus vrai et de plus profond. Et quand vous êtes un peu éveillé et que vous regardez en arrière, si vous êtes le moins du monde sincère, vous dites : « Ah! ce n’était pas moi qui avais raison — c’était la Nature, ou la Grâce divine, ou mon être psychique qui l’ont fait. » C’est l’être psychique qui a organisé cela.

Est ce la volonté psychique qui veut que l’être soit iden tifié avec le Divin?

Oui, sûrement. C’est la volonté du psychique. C’est sa raison d’être aussi. C’est pour cela qu’il est là. Par exemple, dans le mental, certaines activités (et même quelquefois dans le physique et dans le vital), certaines activités s’éveillent à l’influence du psychique, sans même le savoir. C’est pour cela que ces parties-là adhèrent, et elles commencent aussi à aspirer à la connaissance divine, à l’union divine, à la relation avec le Divin.

Comment le psychique met-il en mouvement la vérité?

J’ai dit qu’il mettait la vérité en mouvement?

« Nous donnons le nom de psychique au centre psycho logique de notre être, le siège en nous de la plus haute vérité de notre existence, ce qui a le pouvoir de con naître et de mettre en mouvement cette vérité. »

(Éducation, « La Science de Vivre »)

Oh! la vérité de l’être — pas la Vérité tout court. La vérité de l’être, c’est-à-dire la raison d’être centrale d’une existence. C’est lui qui, justement, organise les circonstances pour que la vérité de l’être puisse s’exprimer, ou que l’être extérieur superficiel soit amené à se tourner au-dedans — ne trouve aucun support dehors, par exemple, et se tourne au-dedans pour avoir un support : il trouve le support psychique.

« Le corps a une remarquable capacité d’adaptation et d’endurance. Il est apte à faire tellement plus de choses qu’on ne le pense d’ordinaire. Si, au lieu des maîtres igno rants et despotiques qui le gouvernent, il est régi par la vérité centrale de l’être, on sera émerveillé de ce dont il est capable. Calme et tranquille, fort et équilibré, il pourra à chaque minute fournir l’effort qui lui sera demandé, car il aura appris à trouver le repos dans l’action, et à récupérer, par le contact avec les forces universelles, les énergies utilement et consciemment dépensées. »

(Éducation, « La Science de Vivre »)

Comment peut-on avoir le « repos dans l’action » ?

Cela vient d’une sorte de certitude du choix intérieur. On aspire à quelque chose, mais si en même temps on sait que l’aspiration sera entendue et qu’il y sera répondu de la meilleure manière possible, cela établit une tranquillité dans l’être, une tranquillité dans ses vibrations. Tandis que s’il a un doute, une incertitude, qu’il ne sait pas ce qui peut l’amener au but, si jamais il y arrivera, s’il y a un moyen de le faire, et ainsi de suite, alors il s’agite et cela crée généralement une sorte de petit tourbillon autour de l’être, qui l’empêche de recevoir la vraie chose. Tandis que si l’on a une foi tranquille, que l’on aspire et qu’on sache qu’il n’y a pas d’aspiration (sincère naturellement) qui reste sans réponse, alors on est tranquille. On aspire avec autant de ferveur que l’on peut, mais on n’est pas là à trépider pour se demander pourquoi l’on n’obtient pas immédiatement ce qu’on a demandé. On sait attendre. J’ai dit quelque part : « Savoir attendre, c’est gagner du temps. » C’est tout à fait vrai. Parce que si l’on s’agite, on perd tout son temps : on perd son temps, on perd son énergie, on perd ses mouvements. Être bien tranquille, calme, paisible, avec une foi que ce qui est vrai se produira, et que si on le laisse se produire, il se produira d’autant plus vite. Alors, dans cette paix-là, les choses vont beaucoup mieux.









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