CWM (Fre) Set of 18 volumes
Entretiens - 1953 Vol. 5 of CWM (Fre) 472 pages 2008 Edition
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Ce volume comporte les réponses de la Mère aux questions des enfants de l’Ashram et des disciples, et ses commentaires sur ses Entretiens 1929.

Entretiens - 1953


août




Le 19 août 1953

« Le mouvement de l’amour n’est pas limité aux êtres humains, et peut-être est-il moins déformé en d’autres mondes que dans le leur. Regardez les fleurs, regardez les arbres. Au soleil couchant, quand tout devient silen cieux, asseyez-vous un moment sous les arbres et entrez en communion avec la Nature; vous sentirez s’élever de la terre, des racines les plus profondes des arbres, pour monter à travers les fibres jusqu’aux branches qui s’étendent le plus haut, l’aspiration d’un amour et d’un besoin intenses — le besoin de quelque chose qui apporte la lumière et donne le bonheur, de la clarté qui est partie et dont le retour est imploré. Cela monte comme une action de grâces où la gratitude la plus vibrante s’unit à la plus fervente prière. Cet élan est si pur et si spontané que si vous pouvez vous mettre en rapport avec ce mou vement dans les arbres, votre propre être aussi s’élèvera dans une ardente invocation à la paix, la lumière et l’amour qui ne sont pas encore manifestés ici. »

(Entretien du 2 juin 1929)

Les arbres aspirent à la lumière. Quelle est cette lumière?

Le soleil, mon enfant. Tu n’as jamais vu les feuilles qui se ferment quand la nuit vient, dès que le soleil rentre sous l’horizon?

Les arbres peuvent-ils avoir une aspiration à autre chose?

Autre chose veut dire quoi? Quelles sont les ouvertures possibles pour un arbre?

À être un homme?

Un homme? Mais ils ne connaissent rien de l’homme! Comme l’homme aspire à être dieu?... J’ai connu des animaux qui aspiraient à devenir des êtres humains, mais ils vivaient avec les êtres humains. Des chats et des chiens, par exemple, qui vivaient dans une grande intimité avec les êtres humains, alors ils avaient vraiment une aspiration. J’ai eu un chat qui était très, très malheureux d’être chat, il voulait être un homme. Il a eu une mort prématurée. Il méditait, il faisait certainement une sâdhanâ à sa manière, et quand il est parti, même une partie de son vital s’est réincarnée dans un être humain. L’élément, le petit élément psychique qui était au centre de l’être, est allé tout de suite chez l’homme, mais même ce qu’il y avait de conscient dans le vital du chat est allé dans un être humain. Mais ce sont des cas plutôt exceptionnels.

Tu dis que peut-être les pierres aussi ont de l’amour 21 ?

C’est possible.

Est ce qu’on peut le comprendre?

On peut le sentir. Il y a un certain état de conscience où l’on perçoit cet Amour divin partout où il se trouve, et l’on ne sent pas une si grande différence entre les créatures qu’il n’apparaît physiquement. Il y a beaucoup plus d’aspiration qu’on ne le pense dans les choses que nous appelons inanimées. Beaucoup plus. Il y a aussi, dans les pierres, une sorte de sens spontané de ce qui est plus haut, plus noble, plus pur et, bien qu’elles ne puissent l’exprimer d’aucune façon, elles le sentent, et cela les affecte de façon différente.

Même dans les choses, même dans les objets, même dans les pierres, il y a une réceptivité étrange qui vient de cette Présence. Il y a des pierres, si vous savez faire, qui peuvent accumuler des forces. Elles peuvent accumuler des forces, les garder et les passer. On peut prendre des pierres (ce que l’on appelle des pierres précieuses) et puis concentrer des forces en elles et elles les gardent. Et ces forces irradient très lentement, très progressivement. Mais si l’on sait le faire, on peut accumuler une quantité telle que cela dure pour ainsi dire indéfiniment.

Ces forces servent-elles à quelque chose quand elles sortent des pierres?

Mais oui, bien sûr! La pierre peut conserver la force presque indéfiniment. Il y a de ces pierres qui peuvent servir de trait d’union, il y a des pierres qui peuvent servir d’accumulateurs d’énergie. Il y a des pierres qui peuvent contenir une force de protection. Ça, c’est remarquable, mon petit. On peut accumuler dans une pierre (surtout dans les améthystes), accumuler une force de protection, et la protection véritablement protège celui qui porte la pierre. C’est très intéressant, j’en ai eu l’expérience. J’ai connu quelqu’un qui avait eu une pierre comme cela, qui était pleine d’une puissance de protection, et c’était merveilleux quand il la portait... Il y a des pierres qui peuvent servir à annoncer les circonstances. Certaines personnes savent lire dans les pierres les événements qui vont arriver. Les pierres peuvent porter des messages. Naturellement, cela exige une capacité des deux côtés : d’un côté, un pouvoir de concentration assez grand; de l’autre côté, un pouvoir de percevoir et de lire directement, sans l’usage de mots très précis non plus. Par conséquent, puisqu’elles peuvent servir d’accumulateurs, cela veut dire qu’elles portent en elles l’Origine de la force elle-même, autrement elles ne seraient pas réceptives. C’est une force de ce genre qui est à l’origine des cristallisations — comme dans les cristaux de roche, par exemple, qui forment des dessins si magnifiques, avec une harmonie si totale, et cela provient d’une seule chose, cette Présence au centre. Alors on ne voit pas parce que l’on n’a pas de sensibilité intérieure, mais une fois qu’on a la perception directe des forces d’amour derrière les choses, on voit que c’est partout les mêmes. Même dans les objets fabriqués : on peut arriver à comprendre ce qu’ils disent.

Quoi d’autre?

Douce Mère, quand on t’apporte des fleurs, comment fais-tu pour leur donner une signification?

Aux fleurs? Mais c’est de la même façon, c’est en entrant en contact avec la nature de la fleur, sa vérité intérieure. Alors on sait ce qu’elle représente.

Douce Mère, un jour tu nous as dit que tu nous dirais la différence entre ce que tu appelles le « Divin » et ce que nous appelons Dieu.

Oh! mais je vous ai dit que ce serait pour plus tard, dans plusieurs années. J’ai dit qu’il fallait que vous ayez un certain âge. J’ai même dit l’âge. Je ne me souviens plus lequel mais il faut que le cerveau soit un peu plus préparé pour pouvoir suivre.

« Toutes les altérations de cette grande puissance divine viennent de l’obscurité, l’ignorance et l’égoïsme de ses instruments limités. L’amour, force éternelle, n’a pas de convoitise, de désir, de soif de possession, d’attachement personnel ; dans son mouvement pur, c’est la recherche de l’union du moi avec le Divin, une recherche absolue, ne tenant nul compte d’aucune autre chose. L’amour divin se donne et ne demande rien. Ce que les êtres humains en ont fait, il vaut mieux ne pas en parler; ils l’ont travesti en quelque chose de laid et de répugnant! Et cependant, même chez les êtres humains, le premier contact de l’amour apporte avec lui un reflet de sa plus pure substance; pour un moment, ils sont capables de s’oublier eux-mêmes; pour un moment, le toucher di vin de l’amour éveille et magnifie tout ce qui est noble et beau. Mais bien vite la nature humaine reprend le dessus, pleine de demandes impures, exigeant quelque chose en échange de ce qui est donné, trafiquant de ce qui devrait être un don désintéressé, réclamant à grands cris la satisfaction de désirs inférieurs, dénaturant et sa lissant ce qui fut divin. »

(Entretien du 2 juin 1929)

Les êtres humains, quand ils donnent quelque chose, pourquoi toujours veulent-ils recevoir quelque chose en échange?

Parce qu’ils sont enfermés en eux-mêmes.

Ils ont le sens de leur limitation et ils ont l’impression que pour grandir, pour augmenter, et même pour subsister, ils ont besoin de prendre du dehors, parce qu’ils vivent dans la conscience de leur limitation personnelle. Alors, pour eux, ce qu’ils donnent fait un trou, et il faut boucher ce trou en recevant quelque chose!... Naturellement, c’est une erreur. Et le vrai... si, au lieu d’être enfermés dans les étroites limites de leur petite personne ils pouvaient élargir leur conscience au point de non seulement pouvoir s’identifier aux autres dans leurs étroites limites, mais de sortir de ces limites, de passer au-delà, de se répandre partout, de s’unir à la Conscience unique et de devenir toute chose, alors, à ce moment-là, les limites étroites s’évanouiraient, mais pas avant. Et tant que l’on a le sens des limites étroites on veut prendre, parce qu’on a peur de perdre. On dépense, on veut récupérer. C’est à cause de cela, mon petit. Parce que si l’on était répandu en toute chose, si toutes les vibrations qui viennent ou qui s’en vont exprimaient le besoin de se fondre en tout, de s’élargir, de croître, non pas en restant dans ses limites mais en sortant des limites, et finalement de s’identifier au Tout, on n’aurait plus rien à perdre, parce qu’on aurait tout. Seulement on ne sait pas. Et alors, comme on ne sait pas, on ne peut pas. On essaye de prendre, d’accumuler, accumuler, accumuler, mais c’est impossible, on ne peut pas accumuler. Il faut s’identifier. Et alors, le petit peu qu’on a, on veut le récupérer : on donne une bonne pensée, on s’attend à une reconnaissance; on donne un petit peu de son affection, on s’attend à ce qu’on vous en donne... Parce qu’on n’a pas la capacité d’être la bonne pensée en tout, on n’a pas la capacité d’être l’affection, la tendresse en tout. On a le sens d’être comme cela, tout coupé et limité, et on a peur de perdre tout, on a peur de perdre ce que l’on a parce qu’on serait amoindri. Tandis que si l’on est capable de s’identifier, on n’a plus besoin de tirer. Plus on se répand, plus on a. Plus on s’identifie, plus on devient. Et alors au lieu de prendre, on donne. Et plus on donne, plus on grandit.

Mais pour cela, il faut être capable de sortir des limites de son petit ego. Il faut s’identifier à la Force, s’identifier à la Vibration au lieu de s’identifier à son ego.

C’est très difficile, mais on y arrive.

Pourquoi dit-on qu’il est plus facile de faire des mau vaises choses que des bonnes?

On le dit, mais ce n’est pas toujours vrai, et cela dépend des gens. J’ai connu des gens (pas beaucoup, mais...) pour qui il était impossible de faire une mauvaise chose. Tout dans leur nature se révoltait à l’idée de faire du mal; la spontanéité était complètement opposée à cela. Mais c’est rare. Mais enfin, cela existe.

C’est parce que le monde, dans l’état où il est actuellement, est encore en grande partie sous l’influence des forces adverses, surtout la force vitale qui est dynamique et qui généralement vous fait agir. Celle-là est en grande partie sous l’influence du vital adverse, c’est-à-dire des forces qui aiment à faire le mal, à détruire, à abîmer. Cette espèce de volonté d’abîmer les choses : quand on voit quelque chose de beau, au lieu d’admirer, d’aimer, d’être heureux, de vouloir que cela augmente et que cela progresse (ce qui est le vrai mouvement divin), on a une sorte de rage, de fureur, on veut détruire, on veut abîmer. C’est le mouvement des forces adverses. Malheureusement, c’est très spontané chez beaucoup de gens, et même chez des enfants... L’instinct de détruire et d’abîmer. Eh bien, c’est la présence des forces adverses. Et ce sont des forces qui viennent directement du monde vital et qui s’incarnent sur la terre dans les consciences humaines, et même parfois aussi dans des consciences animales. C’est la haine de ce qui est beau, de ce qui est pur, de ce qui est bon, de ce qui est vrai. C’est la haine de la Présence divine. Et naturellement, avec cette haine, la volonté de détruire ou d’abîmer, de gâter, de détériorer, de déformer, d’enlaidir. Un pas de plus et c’est la volonté de faire souffrir. Et tout cela, c’est l’influence des forces adverses, qui agit très spontanément dans l’inconscient, dans le subconscient, dans la semi-conscience. C’est seulement la conscience lumineuse et pure qui peut s’opposer à cela et l’empêcher d’agir. Mais l’état du monde est tel que c’est une bataille constante. Il y a très peu de gens qui peuvent échapper à cette emprise. Chacun a généralement un tout petit coin de soi — quelquefois tout petit, quelquefois plus grand, quelquefois tout à fait inconscient, quelquefois un peu conscient, quelquefois superbement, tout à fait conscient — qui aime détruire, qui aime abîmer. Et l’état du monde est tel que quand on se laisse aller à cela, on est aidé par une ruée de forces qui attendent l’occasion, qui attendent la minute de pouvoir se manifester, qui ont besoin de la collaboration humaine pour pouvoir se manifester, qui la cherchent. Dès que l’occasion se présente, elles se précipitent, projettent une quantité formidable d’énergie. Et alors on se sent plus fort dès que l’on commence à faire le mal. C’est pour cela que c’est plus facile. Tandis que si l’on veut réagir, si l’on refuse d’être l’instrument de ces choses, il faut beaucoup lutter, être très fort, très droit, très pur, très sincère, et surtout pas égoïste. Il ne faut pas avoir de retour sur soi, et il ne faut jamais avoir peur. Et ce n’est pas facile. C’est-à-dire que le monde est dans un tel état que pour ne jamais être mû par les forces adverses — les forces d’obscurité, de destruction, de méchanceté et de haine — il faut être un héros, un vrai héros, qui n’a pas peur des coups et qui ne craint rien, qui ne fait jamais de retour sur soi, et qui n’a pas cette espèce de pitié pour soi qui est une chose si avilissante. C’est pour cela. Pour ne pas faire le mal, pour ne pas penser le mal, pour ne pas vouloir le mal, jamais, dans aucune circonstance, il faut être un héros... Ce n’est pas toujours facile d’être un héros. Les jours où l’on est fatigué, les jours où l’on a envie de se reposer, de ne plus faire d’effort, on glisse, tout glisse. C’est terriblement glissant. C’est plus glissant que le toboggan des enfants. On descend, on descend comme cela, on descend dans un tourbillon. Et c’est seulement quand on est tout en bas que l’on s’aperçoit qu’on est descendu. Alors il faut regrimper. Ce n’est pas toujours commode.

Mais pour celui qui a la foi en la Grâce divine, le retour à la Lumière devient facile 22 .









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