Ce volume comporte les réponses de la Mère aux questions des enfants de l’Ashram et des disciples, et ses commentaires sur ses Entretiens 1929.
« Chaque point du corps est symbolique d’un mouve ment intérieur; il y a là un monde de correspondances subtiles. Mais c’est un sujet long et complexe et nous ne pouvons pas entrer dans les détails pour le moment. La partie particulière du corps qui est atteinte de maladie est l’indice de la nature du désordre intérieur qui a pris place; elle nous indique l’origine de la maladie, elle est un signe de sa cause. Elle révèle aussi la nature de la ré sistance qui empêche l’être d’avancer dans son ensemble avec la même rapidité. Et ceci nous apprend quels sont le traitement et la guérison. Si l’on pouvait comprendre parfaitement où gît l’erreur, trouver ce qui a manqué de réceptivité, ouvrir cette partie à la force et à la lumière, il serait possible de rétablir en un moment l’harmonie qui a été dérangée, et la maladie disparaîtrait immé diatement. » (Entretien du 16 juin 1929)
« Chaque point du corps est symbolique d’un mouve ment intérieur; il y a là un monde de correspondances subtiles. Mais c’est un sujet long et complexe et nous ne pouvons pas entrer dans les détails pour le moment. La partie particulière du corps qui est atteinte de maladie est l’indice de la nature du désordre intérieur qui a pris place; elle nous indique l’origine de la maladie, elle est un signe de sa cause. Elle révèle aussi la nature de la ré sistance qui empêche l’être d’avancer dans son ensemble avec la même rapidité. Et ceci nous apprend quels sont le traitement et la guérison. Si l’on pouvait comprendre parfaitement où gît l’erreur, trouver ce qui a manqué de réceptivité, ouvrir cette partie à la force et à la lumière, il serait possible de rétablir en un moment l’harmonie qui a été dérangée, et la maladie disparaîtrait immé diatement. »
(Entretien du 16 juin 1929)
Comment se fait-il que « chaque point du corps soit symbolique d’un mouvement intérieur » ?
Parce que le monde physique tout entier est le symbole des mouvements universels. Alors notre corps est le symbole de nos mouvements intérieurs. Le monde tout entier, le monde physique tout entier, est comme une cristallisation — c’est une matérialisation, une cristallisation — des mouvements des autres plans de l’univers. C’est comme un aboutissement, c’est comme une projection sur quelque chose qui retient l’image, qui fixe l’image. Alors, en chaque point, c’est la même chose que dans l’univers matériel tout entier.
Matériel, c’est un plan, n’est ce pas?
Oui, c’est un aboutissement. Il y a une matérialité croissante, et puis décroissante, et le plan physique est central, c’est comme un écran sur lequel toutes les vibrations qui interviennent sont projetées et sont arrêtées, comme sur un écran — c’est une image, une image de tout ce qui se passe. Nous l’apercevons parce que c’est fini, c’est quelque chose de concret. C’est comme si vous preniez l’univers tout entier comme un mouvement de force, et ce mouvement de force est projeté jusqu’à ce qu’il rencontre un écran, et sur l’écran il fait une image, et cette image sur l’écran, c’est le monde physique. Et ce n’est qu’une image. Le monde physique, que tout le monde prend pour la seule réalité, est seulement une image. C’est l’image de tout ce qui se passe dans ce que nous appelons l’invisible. Cela devient visible pour nous parce qu’il y a un écran qui arrive et qui arrête les vibrations, alors cela produit une image. S’il n’y avait pas d’écran, les vibrations continueraient et on ne verrait rien. Et pourtant, tous les mouvements existeraient. Mais, pour nous, ils seraient invisibles s’il n’y avait pas d’écran pour arrêter les vibrations.
Pour la conscience ordinaire, c’est seulement l’image qui est vraie, et ce qui se passe derrière est plus ou moins problématique, mais, dans la conscience vraie, c’est tout ce qui se passe avant ou derrière qui est la vraie chose, et ce que l’on voit extérieurement, c’est seulement une image, c’est-à-dire une projection, sur un écran, de quelque chose qui existe tout à fait indépendamment. Alors, notre corps représente un petit fragment dans cet ensemble d’images qui est projeté, et c’est un fragment qui exprime justement toutes les vibrations de l’état intérieur correspondant à ce petit point qu’est le corps.
Quelle est la cause des maladies chez les animaux ?
Je pense qu’il y a, comme pour les hommes, autant de causes que de maladies. Ce sont peut-être des mouvements psychologiques, parce que les animaux ont des mouvements psychologiques. Ce sont peut-être des accidents, parce qu’il y a tout le domaine des accidents. En fait, les savants disent que toutes les maladies, et même la mort, sont toujours accidentelles. Ce n’est pas un état normal. Alors, pour les animaux, c’est peut-être cela, et c’est peutêtre aussi une condition psychologique.
Pour les animaux qui vivent près de l’homme, c’est un fait certain. Ce qu’ils y ont gagné, les pauvres, c’est de devenir aussi sensibles et aussi déséquilibrés que les hommes, sans avoir leur intelligence! Par exemple, les animaux ont un instinct très sûr; vous mettez une vache dans un pré où il y a toutes les herbes possibles — il y en a de bonnes et il y en a de mauvaises, il y en a qui sont même empoisonnées —, jamais une vache ne touchera à une herbe mauvaise et empoisonnée. Jamais. Avec le bout de sa langue, elle choisit tout à fait bien ce qui est bon et elle laisse le reste. Mais si vous coupez cette herbe et qu’elle soit mélangée d’herbes mauvaises ou bonnes et que vous mettiez cela sur le râtelier devant la vache, elle mangera tout et elle s’empoisonnera, parce qu’elle a une espèce de confiance — de confiance obscure — que ce qu’on lui met là, c’est pour qu’elle le mange, et alors elle perd son instinct. Les animaux, dans leur état normal, ne mangent jamais trop, ils mangent à leur faim, et quand il reste de la nourriture et qu’ils ne veulent pas qu’un autre la mange, ils la cachent, ils l’enterrent ; ils la cachent très bien pour la retrouver quand ils auront faim. Mais un animal qui vit avec l’homme perd cet instinct, et il mangera non seulement tout ce qu’on lui donne, mais tout ce qui est laissé à sa portée. J’ai habité pendant un certain temps dans une petite ville du sud de la France; il y avait là un épicier qui gardait des chèvres, et il avait une chèvre qui était devenue très gourmande. Il venait de recevoir un tonneau de mélasse — vous savez ce que c’est que la mélasse?... Comment appelle-t-on cela ici? C’est le sucre brut : jaggery. Il avait reçu un tonneau de jaggery, et alors il l’avait ouvert — il avait ouvert le couvercle et il avait oublié de le recouvrir. Et c’était là, la chèvre se promenait. La chèvre a pensé que ce devait être très bon puisque c’était laissé à sa portée! Elle a commencé à manger et elle a trouvé ça vraiment excellent. Et elle a continué, ayant perdu tout son instinct, jusqu’à ce que littéralement elle tombe morte d’avoir trop mangé. Eh bien, cela, un animal sauvage ne le fera jamais. Ce sont les bienfaits de la fréquentation de l’homme!
Pas de questions?
Alors nous allons laisser ce sujet. Il semble que cette dame 27 était très préoccupée de maladies!
Tu as dit que ce monde physique était la projection des mondes invisibles. Alors pourquoi les Émanations di vines doivent-elles venir dans le monde physique pour le transformer? Elles n’ont qu’à faire l’œuvre dans les plans invisibles, alors la projection sera bonne.
Ça, c’est une question sérieuse!... Tu connais l’image que l’on donne de l’univers : un serpent qui se mord la queue? Et on prend cela comme le symbole de l’infini, de l’univers. Eh bien, c’est un fait. Dans la création il y a une matérialisation progressive et de plus en plus grande... Mais nous pourrions prendre une autre image — je prends une image approximative : l’univers est un cercle, ou plutôt une sphère (mais pour la facilité de l’explication, mettons un cercle), et il y a une descente progressive du plus subtil jusqu’au plus matériel. Mais le plus matériel se trouve toucher au point d’origine du plus subtil. Alors, si tu comprends l’image, au lieu de faire tout le tour pour changer la matière, il est beaucoup plus facile de le faire directement, puisque les deux extrémités se touchent — l’extrême subtilité et l’extrême matérialité se touchent, parce que c’est une sphère. Donc, au lieu de faire tout ça (Mère dessine un cercle), il vaut beaucoup mieux faire ça (Mère touche un point à l’extrémité matérielle du cercle). En fait, psychologiquement, c’est cela. Le reste s’ensuivra tout naturellement. Si ça, c’est fait (Mère touche cette même extrémité matérielle), tout le reste s’arrangera de soi. Et ce n’est même pas comme cela ! C’est justement pour la facilité du travail que tout a été concentré ou concrétisé en un point, de sorte qu’au lieu d’avoir à se répandre dans l’infini pour changer les choses, on puisse travailler juste sur un point qui serve de symbole à tout l’univers. Et au point de vue occulte, la Terre, qui au point de vue astronomique n’est rien du tout... dans l’immensité des cieux astronomiques, la Terre n’est qu’une chose absolument sans intérêt et sans importance, mais au point de vue occulte et spirituel, la Terre est le symbole concentré de l’univers. Parce qu’il est beaucoup plus facile de travailler sur un point que de travailler dans une immensité diluée. Ça, tous les gens qui travaillent le savent. Eh bien, pour la facilité et la nécessité du travail, tout l’univers a été concentré et condensé symboliquement dans un grain de sable, qui s’est appelé la Terre. Et là-dessus, il y a le symbole de tout; tout ce qui est à changer, tout ce qui est à transformer, tout ce qui est à convertir, est là. Ce qui fait que si l’on se concentre sur ce travail et qu’on le fasse là, tout le reste s’ensuivra automatiquement, autrement il n’y aurait pas de fin — et pas d’espoir.
Mais c’est pour cela aussi que ce point-là apparaît particulièrement mauvais! Parce que tout est concentré. Et cela peut être particulièrement bon aussi. Parce que toujours, il y a les deux, les deux opposés sont ensemble. Et c’est toujours le meilleur qui voisine avec le pire, ou le pire qui voisine avec le meilleur (cela dépend de quel côté on regarde). Mais c’est à cause du pire que l’on peut trouver le meilleur, et c’est à cause du meilleur que l’on peut transformer le pire — les deux agissent et réagissent l’un sur l’autre... Nous avons publié cela dans le Bulletin : Le « Double Mauvais 28 ». On dit toujours qu’il y a un double sombre de toutes les étoiles, et un double lumineux de toutes les planètes. Occultement, on dit qu’il y a une Terre lumineuse. Tout cela, c’est l’expérience de la Terre lumineuse, Sri Aurobindo a décrit l’expérience.
Quelle expérience?
C’est une expérience que j’ai eue et que j’ai écrite à Sri Aurobindo, et il m’a répondu que c’était une expérience des temps védiques, une expérience qui s’était passée dans le double lumineux de la Terre... Ça paraîtra quelque part un jour 29 .
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