CWM (Fre) Set of 18 volumes
Entretiens - 1954 Vol. 6 of CWM (Fre) 533 pages 2009 Edition
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Ce volume comporte les réponses de la Mère aux questions des enfants de l’Ashram et des disciples, et ses commentaires sur son livre Éducation, et sur trois œuvres courtes de Sri Aurobindo : Les Éléments du Yoga, La Mère et Les Bases du Yoga.

Entretiens - 1954


novembre




Le 24 novembre 1954

Cet Entretien est basé sur le chapitre II de Les Bases du Yoga, « Foi, Aspiration, Soumission ».

« ...garder le psychique éveillé et au premier plan. » Quel est ce premier plan, Douce Mère?

C’est-à-dire sur le devant de la conscience, au lieu d’être poussé en arrière, dans un fond que l’on ne perçoit que très rarement; le garder sur le devant de la conscience, dans la conscience active. En tout cas, il faut le vouloir et essayer de le faire.

« Le désir conduit à tirer sur la force. » Qu’est-ce que ça veut dire?

N’est-ce pas, on a une aspiration vers la lumière, vers la connaissance, vers toutes sortes de choses. Alors, si à votre aspiration se mélange un désir, au lieu simplement d’aspirer et d’attendre la réponse, on commence à tirer, comme on tire les choses quand on les désire; on les tire vers soi. Alors, au lieu d’attendre que la Force et la Lumière et la Conscience et la Vérité répondent à votre aspiration, vous tirez dessus comme ça, vers vous, avec un mouvement très égoïste, comme si vous tiriez sur une corde ou sur quelque chose, et alors il peut venir n’importe quoi en réponse. Au lieu que ce soit, par exemple, une vraie lumière, cela peut être une lumière fausse qui prend des apparences brillantes pour vous tromper; au lieu que ce soit une vraie force, cela peut être une force adverse du vital qui veut s’emparer de vous. C’est pour dire que, quand on a une aspiration, il est préférable qu’il ne s’y mélange pas de désirs, parce que les désirs gâtent toujours tout.

Que veut dire exactement « tapasyâ intérieure » ?

Tapasyâ intérieure? Cela veut dire la tapasyâ pour le caractère, et pour changer les mouvements psychologiques de l’être, justement pour conquérir les désirs, pour conquérir les passions, pour surmonter l’égoïsme, pour se débarrasser des peurs. C’est ça, la tapasyâ intérieure.

Tapasyâ extérieure, c’est toutes les méthodes ascétiques ou de hathayoga ; se servir de moyens physiques pour son yoga, c’est une tapasyâ extérieure. Mais la tapasyâ intérieure consiste à s’occuper de son caractère et à essayer de le changer.

Douce Mère, quelle est la différence entre vouloir et désirer?

Ce n’est pas du tout la même chose.

Quand tu vois qu’une chose, par exemple, doit être faite, qu’elle est bonne à faire — prends ta raison, que ta raison décide que ça, ça doit être fait —, alors, ta volonté se met à l’œuvre et te fait faire les choses nécessaires pour que cette chose-là soit faite. Ta volonté est un pouvoir d’exécution, qui doit être à la disposition, au service de ce qui a été décidé par la raison ou par une force supérieure. C’est une chose coordonnée, organisée, et qui agit selon un plan, d’une façon, justement, pleine de contrôle.

Le désir est une impulsion. Cela vous prend... cela ne vous prend pas nécessairement avec aucune pensée consciente. C’est une impulsion qui vous pousse vers la possession de quelque chose. Vous pouvez mettre votre volonté au service de votre désir, mais le désir n’est pas une volonté. Le désir est une impulsion. Il y a des gens qui sont pleins de désirs, et qui n’ont aucune volonté. Alors, simplement, ils se « rongent les sangs », comme on dit, avec leurs désirs; mais cela ne mène à rien, parce qu’ils n’ont même pas la volonté de les réaliser. La plupart des gens, le petit peu de volonté qui est à leur disposition, ils le mettent toujours au service de leurs désirs. Mais la volonté est une force qui a un pouvoir d’organisation, et qui peut être mise au service de n’importe quel but. C’est quelque chose que, quand on a de la volonté, on a [...26 ] soutenu vers un but défini. C’est ça, la volonté.

Il ne faut pas confondre la volonté avec le désir. Le désir est une impulsion : ça vous saisit, n’est-ce pas, ça vous accroche, ça vous prend. Et alors, si on laisse faire le désir, eh bien, il vous fait faire n’importe quoi, et il se sert de votre volonté. Mais généralement, un désir est une chose violente, passionnée et passagère. Il est rare que ce soit une chose très continue; ça n’a pas l’étoffe, ça n’a pas l’organisation d’un effort continu. Quand un désir vous saisit, il peut vous faire faire n’importe quoi — mais dans une impulsion, pas d’une façon méthodique.

Douce Mère, pourquoi certains enfants ont l’habitude de demander toujours des choses?

Quelles choses?

Des choses matérielles, comme des bonbons, tout ce qu’ils voient...

Oh, parce qu’ils sont pleins de désirs. Ils ont été probablement formés avec des vibrations de désirs, et comme ils n’ont pas de contrôle sur eux-mêmes, cela s’exprime librement. Les grandes personnes aussi sont pleines de désirs, mais généralement elles ont une espèce de... comment appeler ça... elles sont un peu timides pour montrer leurs désirs, ou elles ont un peu honte, ou bien elles ont peur qu’on se moque d’elles; alors elles ne les montrent pas. Alors, eux aussi sont pleins de désirs. Seulement, les enfants sont plus simples. Quand ils veulent quelque chose, ils le disent. Ils ne se disent pas qu’il serait peut-être plus sage de ne pas le montrer, parce qu’ils n’ont pas encore ce genre de raisonnement.

Mais je crois, d’une façon générale, à très peu d’exceptions près, que les gens vivent dans des désirs perpétuels. Seulement, ils ne les expriment pas, et quelquefois ils ont honte, aussi, de se le dire à eux-mêmes. Mais c’est là, ce besoin d’avoir quelque chose... N’est-ce pas, on voit quelque chose de joli, cela se traduit immédiatement par un désir de possession; et ça, c’est une des choses... c’est tout à fait enfantin. C’est enfantin, et au fond c’est ridicule, parce qu’au moins quatre-vingt-dix fois sur cent, quand la personne qui avait un désir pour une chose la possède, elle ne la regarde même plus. C’est très rare que cette chose continue à les intéresser une fois qu’ils l’ont, quelle que soit la nature de la chose.

Douce Mère, comment est-ce qu’on peut aider un enfant à sortir de cette habitude de demander toujours?

Il y a bien des moyens. Mais il faudrait d’abord savoir si, simplement, on ne l’arrêtera pas d’exprimer librement ce qu’il pense et ce qu’il sent. Parce que c’est ça que les gens font d’habitude. Ils grondent, même quelquefois ils punissent; et alors, l’enfant prend l’habitude de cacher ses désirs. Mais il ne les guérit pas. Et si, n’est-ce pas, on lui dit toujours : « Non, tu n’auras pas ça », alors, simplement, en lui, il y a cet état d’esprit qui s’installe : « Ah, quand on est petit on ne vous donne rien... Il faut attendre qu’on soit grand. Quand je serai grand, j’aurai tout ce que je veux ! » C’est comme ça. Mais ça ne les guérit pas. C’est très difficile d’élever un enfant. Il y a un moyen, qui consiste à lui donner ce qu’il veut; et naturellement, la minute d’après il voudra autre chose, parce que c’est la loi, la loi du désir, de n’être jamais satisfait. Et alors, on peut, s’il est intelligent, on peut lui dire : « Mais tu vois, tu insistais tellement pour avoir ça et maintenant tu n’y tiens plus. Tu veux autre chose. » Mais s’il était très malin, il répondrait ceci : « Eh bien, la meilleure façon de me guérir, c’est de me donner ce que je demande. »

Il y a des gens qui gardent cette idée-là pendant toute leur vie. Quand on leur dit qu’il faut surmonter ses désirs, ils disent : « La plus facile manière, c’est de les satisfaire. » C’est d’une logique qui paraît impeccable. Mais le fait est que ce n’est pas l’objet du désir qu’on doit changer, c’est l’impulsion du désir, le mouvement du désir. Et pour cela, il faut beaucoup de connaissance, ce qui est difficile pour un très jeune enfant.

C’est difficile. Justement, ils n’ont pas de capacité raisonnante, on ne peut pas leur expliquer les choses, parce qu’ils ne comprennent pas les raisons. Alors, n’est-ce pas, l’habitude des parents, quand c’est comme ça, ils lui disent : « Tais-toi, tu nous embêtes. » C’est avec ça qu’ils se tirent d’affaire. Mais ça, ce n’est pas une solution. C’est très difficile. Cela demande des efforts très continus, et une patience inébranlable. Il y a des gens qui sont comme ça toute leur vie; ils sont comme un bébé pendant toute leur existence, et il est impossible de leur faire entendre raison. Dès qu’on leur dit qu’ils ne sont pas raisonnables et qu’on ne peut pas être tout le temps à leur donner des choses pour satisfaire leurs désirs, ils pensent simplement : « Ces gens sont désagréables. Cette personne n’est pas aimable. » C’est tout.

Au fond, il faudrait peut-être commencer par déplacer le mouvement vers des choses qui sont meilleures à avoir au point de vue véritable, et qui sont plus difficiles à obtenir. Si l’on pouvait changer cette espèce d’impulsion du désir vers un... Par exemple, si l’on pouvait, quand un enfant est plein de désirs, lui donner un désir d’une qualité supérieure — au lieu que ce soit pour des objets purement matériels, n’est-ce pas, une satisfaction tout à fait transitoire —, si l’on pouvait éveiller en lui le désir de savoir, le désir d’apprendre, le désir de devenir un être remarquable... comme ça, en commençant par cela. Comme ce sont des choses difficiles à faire, alors, petit à petit, il développera sa volonté vers ces choses-là. Ou même, au point de vue matériel, le désir de faire une chose difficile, comme, par exemple, de fabriquer un jouet qui est difficile à faire, ou de lui donner un jeu, comme le jeu de patience, qui demande une grande somme de persévérance pour le faire.

Si on peut les orienter — cela demande beaucoup de clarté, beaucoup de patience, mais cela peut se faire —, si on peut les orienter vers quelque chose comme cela, à réussir aux jeux très difficiles, ou à exécuter une chose qui demande beaucoup de soin et d’attention, et les pousser dans une ligne comme celle-là, pour que cela exerce en eux une volonté persévérante, alors, cela peut avoir des résultats : détourner leur attention de certaines choses et la tourner vers d’autres. Cela demande un soin constant, et cela paraît être le moyen le plus... je ne peux pas dire le plus facile, parce que ce n’est certainement pas facile, mais le moyen le plus efficace. Dire non ne guérit pas, et dire oui ne guérit pas non plus; et quelquefois, aussi, cela devient extrêmement difficile, naturellement.

J’ai connu des gens, par exemple, qui avaient des enfants qui, tout ce qu’ils voyaient, ils voulaient le manger. Ils les laissaient faire. Alors ils tombaient très malades. Après ça, ils se dégoûtaient. Mais c’est un peu risqué, n’est-ce pas. Il y avait des enfants qui touchaient à tout. Alors un jour, n’est-ce pas, cet enfant-là, il s’est emparé d’une boîte d’allumettes. Alors, au lieu de lui dire : « N’y touche pas », on l’a laissé faire : il s’est brûlé. Il n’y a plus touché.

Mais c’est un peu dangereux, parce qu’il y a des enfants qui sont tout à fait inconscients et très hardis dans leurs désirs : par exemple, ceux qui aiment à se promener sur les bords des murs, ou sur la crête des toits, ou qui ont un désir de se jeter dans l’eau quand ils la voient, ou de s’enfoncer dans une rivière...

N’est-ce pas, cela devient quelquefois très difficile... Ou ceux qui ont la manie de traverser la rue : chaque fois qu’ils voient une automobile, ils essayent de traverser. Alors si on les laisse faire, l’expérience peut être une fois fatale.

Mais j’ai connu des gens qui faisaient comme ça. Je ne sais pas si ça leur a bien réussi. Comme j’ai dit, l’enfant s’est brûlé; mais c’était ennuyeux, parce que ça a laissé des marques. Et puis aussi, celui qui a joué d’une façon tout à fait irréfléchie sur le rebord d’un escalier, qui est tombé, et qui s’est à moitié cassé la tête... N’est-ce pas, ça a des conséquences. Mais leur dire non, aussi, ça ne les guérit pas, au contraire. Et leur dire : « Surtout ne prends pas ça, ça te fera du mal », ils ne le croient pas; ils croient que c’est juste pour se débarrasser de leur désir.

C’est un problème très difficile. Il y a quelqu’un qui avait des idées comme cela, sur la liberté dans l’éducation, et qui a fait des théories pour me dire que la liberté individuelle devait être respectée au point de ne jamais se servir de l’expérience passée pour les êtres nouveaux, et qu’il fallait les laisser faire toutes leurs expériences eux-mêmes. Cela mène très loin, et ils m’ont beaucoup critiquée parce que j’essayais d’empêcher les accidents. Alors ils me disaient : « Vous avez tout à fait tort d’empêcher. » Alors j’ai dit : « Mais s’il y en a qui meurent? » — « Eh bien, c’est qu’ils devaient mourir. Vous n’avez aucun droit d’intervenir dans leur destin et dans la liberté de leur développement. Ils veulent faire des bêtises, laissez-les faire des bêtises. Quand ils s’apercevront que ce sont des bêtises, ils ne les feront pas. » Et il y a des cas où on est sûr de ne plus en faire, parce qu’on a dépassé la limite.

C’est un problème très difficile, si on veut en faire une théorie. Mais chaque cas est absolument différent, et demande un procédé différent. Et au fond, si on voulait vraiment faire l’éducation la meilleure pour un enfant, eh bien, on y passerait tout son temps. On ne pourrait rien faire d’autre, parce que même quand on considère qu’on ne doit pas le surveiller d’une façon visible, pour pouvoir faire la vraie chose au vrai moment, il faudrait toujours l’observer, même sans qu’il le sache. On ne ferait pas autre chose.

Alors, probablement, il faut trouver un moyen terme entre les deux, entre les deux extrêmes : celui de le surveiller tout le temps, et celui de le laisser absolument libre de faire tout ce qu’il veut, sans même le mettre en garde contre les accidents qui peuvent se produire. Un ajustement à faire à chaque minute. Difficile.

Ici il est écrit : « Il est très peu sage pour quiconque de prétendre prématurément posséder le Supramental ou même en avoir un avant-goût. » Qu’est-ce qu’un avantgoût du Supramental?

C’est encore moins sage de s’imaginer qu’on l’a. C’est ça. Oui, parce qu’il y a des gens, dès qu’ils trouvent une phrase dans un livre, dans un enseignement, tout de suite ils s’imaginent qu’ils ont réalisé cela. Alors, quand Sri Aurobindo a commencé à parler du Supramental — dans ce qu’il écrivait —, tout le monde lui écrivait : « J’ai vu la Lumière supramentale, j’ai eu une expérience supramentale! » Alors, il vaut mieux garder le mot Supramental pour plus tard. Pour le moment, n’en parlons pas.

Il a écrit quelque part une description très détaillée de toutes les fonctions mentales qui sont accessibles à l’homme. Eh bien, quand on lit cela, on se dit que rien que pour traverser le mental jusqu’à sa limite supérieure, il y a tant d’étapes que l’on n’a pas parcourues que, vraiment, il n’est pas besoin de parler du Supramental pour le moment.

Quand il parle des régions supérieures du mental, on s’aperçoit que ce sont des endroits où l’on vit très rarement. Il est très rare que l’on soit dans cet état de conscience. C’est au contraire ce qu’il appelle le mental tout à fait ordinaire, le mental de l’homme ordinaire, c’est là-dedans que nous vivons. Et déjà, la raison est d’une région très élevée pour la conscience ordinaire; et la raison, pour lui, est une des facultés moyennes du mental humain. Il y a des régions mentales très supérieures à cela, qu’il a décrites en détail. Et il est tout à fait certain que ces correspondants, s’ils avaient... tout de suite ils ont dit qu’ils avaient des expériences supramentales merveilleuses... parce qu’on est rarement dans ces régions qui dépassent la raison, qui sont des régions de perception directe, d’intuition et d’autres facultés de l’intuition — mais de la même nature —, qui dépassent de beaucoup la raison; et ça, ce sont encore des régions mentales, ça n’a rien de supramental.

Mère, tu as dit qu’entre le Supramental et le mental il y a beaucoup d’étapes, n’est-ce pas? Et on a écrit que l’étape prochaine logique dans l’évolution de la nature est le surhomme. Pourquoi pas une race qui est...

Intermédiaire? Nous verrons cela plus tard.

Est-ce que cela veut dire que du mental on peut aller au Supramental, sans passer par des étapes intermédiaires?

Je ne disais pas que c’était entre le mental et le Supramental. J’ai dit : c’est dans le mental lui-même, sans sortir du mental, qu’il y a toutes ces régions qui sont presque inaccessibles pour la majorité des êtres humains. Je n’ai pas dit entre le mental et le Supramental. Tu veux dire ce soir, ou tu veux dire une autre fois? De quoi parles-tu, de quelque chose que j’ai dit ce soir ou de quelque chose que j’ai dit un autre jour?

Ce soir même, tu disais...

Non, tu n’as pas bien entendu; j’ai dit dans le mental luimême. Avant d’arriver à l’extrême limite du mental, il y a tant de régions et d’activités mentales qui ne sont pas du tout accessibles pour la majorité des êtres humains. Et même pour ceux qui peuvent y atteindre, ce ne sont pas des régions où ils vivent d’une façon constante. Ils doivent faire un effort de concentration pour y arriver, et ils n’y arrivent pas toujours. Il y a des régions que Sri Aurobindo a décrites; il n’y a que des individus très rares qui puissent arriver là-bas, et pourtant il en parle encore comme des régions mentales. Il ne prononce pas à leur sujet le mot de Supramental.

Il se peut très bien — d’ailleurs, quand il a parlé du Supramental, il a dit qu’il y a beaucoup de régions du Supramental lui-même, et que ce serait naturellement les premières, les régions les plus inférieures, qui se manifesteraient d’abord —, il se peut très bien qu’il y ait encore un nombre d’états d’être intermédiaires, c’est possible, d’étapes intermédiaires.

Certainement, la race parfaite ne viendra pas spontanément. Très probablement. Mais déjà, même les premières tentatives, en comparaison avec l’être humain actuel, cela fera une assez grande différence — suffisamment grande pour qu’on ait l’impression que cette chose est miraculeuse.

Il se peut très bien que les premières manifestations supramentales soient des manifestations tout à fait incomplètes. Mais même pour celles-là, ce que l’homme est à présent paraîtra quelque chose de tout à fait grossier. Il n’y a pas d’arrêt dans le développement universel, et même la chose qui paraîtrait à une époque absolument parfaite et définitive, ne sera encore qu’une étape pour des manifestations futures. Mais les hommes aiment beaucoup s’asseoir et dire : « Maintenant, j’ai fait ce que j’avais à faire. »

Mais l’univers n’est pas comme ça ; il ne s’assoit pas, il ne se repose pas, il continue toujours. On ne peut jamais dire : « Maintenant c’est fini, je ferme la porte, et c’est tout. » On peut fermer la porte, mais alors on se coupe du mouvement universel. Les expressions sont toujours des expressions relatives, et le premier être qui ne sera plus un animal humain, mais qui commencera à être un humain divin, un homme divin, paraîtra quelque chose d’absolument merveilleux, même s’il est encore très incomplet pour les types parfaits de cette nouvelle race. Il faut s’habituer à vivre dans un mouvement perpétuel. Il y a quelque chose qui aime bien — peut-être que c’est nécessaire pour faciliter l’action — fixer un but et dire : « Ça, ça c’est la fin », mais pas du tout! « Ça, c’est la perfection », il n’y a pas de perfection absolue! Toutes les choses sont toujours relatives et constamment elles se transforment.

Voilà, je crois que ça suffit. Il n’y a pas de questions importantes? C’est bon.









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