CWM (Fre) Set of 18 volumes
Entretiens - 1954 Vol. 6 of CWM (Fre) 533 pages 2009 Edition
French

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Ce volume comporte les réponses de la Mère aux questions des enfants de l’Ashram et des disciples, et ses commentaires sur son livre Éducation, et sur trois œuvres courtes de Sri Aurobindo : Les Éléments du Yoga, La Mère et Les Bases du Yoga.

Entretiens - 1954


décembre




Le 31 décembre 1954

Après la concentration, Mère distribue à tous son message de la nouvelle année.

Je vais vous lire en français la prière — c’est un message, ce n’est pas une prière —, en français et en anglais. Et puis, j’ai apporté deux réponses de Sri Aurobindo à des questions, qui sont inédites, c’est-à-dire, cela n’a été publié nulle part, et vous serez les premiers à les entendre. Et puis, deux... pas deux poèmes, quelques lignes; un tout petit poème, et juste une stance d’un poème, qui sont une très magnifique illustration de notre message de l’année prochaine.

Ce message a été écrit parce que l’on prévoit que l’année prochaine sera une année difficile, et qu’il y aura beaucoup de luttes intérieures, et peut-être même extérieures. Alors je vous dis à tous quelle est l’attitude qu’il faut que vous adoptiez dans ces circonstances. Ces difficultés vont peut-être durer, pas seulement douze mois, c’est-à-dire une année entière, mais peut-être quatorze mois; et pendant ces quatorze mois, il faut que vous vous efforciez de ne jamais perdre l’attitude dont je vais vous parler tout de suite.

En fait, j’insiste : plus les choses sont difficiles, plus il faut être tranquille, et plus il faut avoir une foi inébranlable. C’est de toutes les choses la plus importante.

Généralement, les êtres humains, dès que les choses deviennent difficiles, ils s’agitent, ils s’énervent, ils entrent dans une grande excitation et ils rendent les difficultés dix fois plus difficiles. Alors je vous préviens tout de suite que ce n’est pas à faire, qu’il faut faire le contraire; et ce que je vais vous lire, c’est justement ce qu’il faut que vous vous répétiez dès que vous sentez qu’il y a au-dedans de vous une anxiété ou une inquiétude; vous vous souviendrez de ce que je vous dis aujourd’hui et vous en souviendrez toute l’année. Vous pouvez vous le répéter soir et matin avec profit. Voilà.

Maintenant, d’abord en français :

« Aucune volonté humaine ne peut prévaloir contre la Volonté divine. Rangeons-nous délibérément et exclusivement du côté du Divin et la Victoire finale est certaine. »

Maintenant voici l’anglais :

“No human will can finally prevail against the Divine’s Will. Let us put ourselves deliberately and exclusively on the side of the Divine, and the Victory is ultimately certain.”

Maintenant, je vous lirai deux questions qui ont été posées, et les réponses de Sri Aurobindo. Ce n’est pas que ces questions soient l’expression d’un état d’esprit très supérieur, mais je crains qu’il y ait beaucoup de personnes qui se laissent aller à ce genre d’état d’esprit. Et alors, je pense que les réponses seront très utiles pour beaucoup de personnes aussi.

Voici la question :

It seems to me that the number of people in the world It seems to me that the number of people in the world accepting the truth of our Yoga of Transformation would not be as large as those who accepted Buddhism, Vedanta or Christianity 29 ”.

Voici la réponse de Sri Aurobindo. Je vous recommande son humour.

“Nothing depends on the number. The numbers of Buddhism and Christianity were so great because the majority professed it as a creed without its making the least difference to their external life.

If the new consciousness were satisfied with that, it could also and much more easily command homage and acceptance by the whole earth. It is because it is a greater consciousness, the Truth Consciousness, that it will insist on a real change 30 .”

La seconde :

You have said that the aim of our Yoga is to rise beyond the Nirvana, but in the Ashram there are extremely few who have reached or have tried to reach even the Nirvana. To reach even the Nirvana one has to give up ego and desire. Could it be said that even a few sadhaks in the Ashram have succeeded in doing so ? Surely everybody must be making some effort to do this. Why then are they not successful? Is it that after some effort they forget the aim and live here as in ordinary life 31 ?”

La réponse :

“I suppose if the Nirvana aim had been put before them, more would have been fit for it, for the Nirvana aim is easier than the one we have put before us — and they would not have found it so difficult to reach the standard. The sadhaks here are of all kinds and in all stages. But the real difficulty even for those who have progressed is with the external man. Even among those who follow the old ideal, the external man of the sadhak remains almost the same even after they have attained to something. The inner being gets free, the outer follows still its fixed nature. Our Yoga can succeed only if the external man too changes, but that is the most difficult of all things. It is only by a change of the physical nature that it can be done, by a descent of the highest light into this lowest part of Nature. It is here that the struggle is going on. The internal being of most of the sadhaks here, however imperfect still, is still different from that of the ordinary man, but the external still clings to its old ways, manners, habits. Many do not seem even to have awakened to the necessity of a change. It is when this is realised and done, that the Yoga will produce its full results in the Ashram itself, and not before 32 .”

Ça, c’est un programme pour l’année prochaine, mes enfants. J’espère que l’année prochaine, je pourrai dire que beaucoup ont essayé de faire que leur vie extérieure soit l’expression de leur aspiration profonde. Pour le moment, ils ne sont pas nombreux.

Maintenant, comme nous avons parlé de difficultés, je vais vous lire deux choses qui vous donneront simplement un petit aperçu de ce que c’est que la vraie conscience, celle qui est libre de toutes difficultés, celle qui est au-dessus de tous les conflits.

La première est comme ceci — vous l’avez peut-être lue, mais je ne pense pas que vous l’ayez tout à fait comprise. Cela s’appelle :


ONE DAY
The Little More

One day, and all the half-dead is done,
One day, and all the unborn begun;
A little path and the great goal,
A touch that brings the divine whole.

Hill after hill was climbed and now,
Behold, the last tremendous brow
And the great rock that none has trod :
A step, and all is sky and God 33 .

Et puis ceci :

Even in rags I am a god ;
Fallen, I am divine;
High I triumph when down-trod,
Long I live when slain 34 .

Voilà.

Maintenant j’ai dit que si quelqu’un posait des questions « raisonnables », j’y répondrais peut-être.

Quelle est la volonté humaine qui est maintenant particulièrement contre la Volonté divine?

Vous voulez dire à quel point de vue?

Toute volonté humaine qui est contre la Volonté divine est une volonté antidivine. C’est tout. N’importe où elle se manifeste, même en vous!

Il n’y a pas de parti politique dans la vie divine, vous savez. (rires) Il n’y a que des états de conscience.

(À une enfant) Tu as une question à poser, toi?

Non. Mère, tu expliqueras les deux poèmes?

Expliquer? Il n’y a pas d’explication. Ils parlent pour euxmêmes très clairement. Cela ne s’explique pas, la poésie. Il faut la sentir et pas la raisonner. L’inspiration poétique est au-delà de la raison. Il ne faut pas la faire descendre dans le domaine de la raison, parce qu’on l’abîme. Cela se sent beaucoup plus que... Cela se comprend par un contact intérieur beaucoup plus que cela ne se comprend par des mots.

Mère, pourquoi pas douze mois au lieu de quatorze?

Ah! ça, mon petit, tu peux demander... Tiens, il y a les gens qui croient aux astres, ils te diront : « Demande aux astres. » C’est comme ça ! Pourquoi est-ce que tu mets un certain nombre d’années pour devenir grand? Parce que c’est la nature des choses qui est comme ça. Eh bien, la nature de ce conflit, c’est comme ça. C’est-à-dire qu’il faut un certain développement de forces pour que le résultat soit obtenu; et ce développement de forces s’étend sur un nombre donné de mois, à peu près.

Douce Mère, ici il est écrit : « La Victoire finale est certaine. » Si c’est la Volonté divine, pourquoi ce n’est pas chaque victoire qui est certaine?

?...

Si c’est la Volonté divine, pourquoi ce n’est pas chaque victoire, pourquoi seulement la Victoire finale?

Non, ce n’est pas ça que ça veut dire. Cela veut dire que, finalement, la Victoire est certaine. Quel que soit le cours des circonstances, et les hauts et les bas, et les difficultés, et les différentes issues des différents conflits, à la fin de la courbe on est sûr de la victoire, parce que le Divin est sûr d’être victorieux. Cela peut prendre plus ou moins de temps. J’ai dit — en anglais je dis « finalement » — que finalement, aucune volonté humaine ne peut prévaloir contre la Volonté divine. Finalement, cela veut dire malgré toute... ce que nous pourrions appeler la patience divine. Malgré toute la patience divine, il y a un moment donné où la volonté humaine épuise sa force; et la Volonté divine prévaut.

Nous mesurons toujours le temps à la mesure de notre petite durée humaine; mais, naturellement, les forces divines n’ont pas la même mesure que nous, et ce qui peut nous paraître long ou incertain est pour elles le chemin le plus direct, malgré tout, pour arriver à cela. Étant donné l’ensemble des circonstances, c’est le chemin le plus direct pour arriver à ce but : ce but, c’est l’expression de la Volonté divine, quelle qu’elle soit. Alors ce qui nous paraît, par exemple, un chemin long, tortueux, incertain, c’est parce que nous ne voyons pas l’ensemble, parce que nous ne voyons qu’une toute petite portion qui est en proportion de nous-mêmes. Notre vision est très, très courte, très courte en arrière, très courte en avant. Je veux dire : la vision humaine ordinaire. Par exemple, il n’y a pas un homme sur un million qui puisse dire ce qui va lui arriver dans dix ans, quoiqu’il fasse beaucoup de projets, de plans, et tâche d’organiser sa vie; mais il ne peut pas dire avec certitude ce qui arrivera, parce que sa vision est très courte. La vision divine n’est pas comme cela.

Elle [la vision humaine] est très courte, très limitée dans l’espace, très linéaire; cela veut dire que les choses se suivent l’une après l’autre. Tandis que la vision du Divin est une vision globale, qui voit le problème dans tout son ensemble, non seulement en surface mais en profondeur aussi, et qui contient tous les éléments de ce problème, et qui résout le problème en ne négligeant aucun des points. L’homme, qui suit une ligne droite... tout ce qui échappe à sa ligne droite, dont il ne s’occupe pas, ne serait pas fait si c’était lui qui décidait des choses. Tandis que la marche du Divin est une marche globale, qui prend tout l’univers dans son ensemble et avance selon le chemin le plus direct par rapport à cet univers, à cet ensemble de circonstances. Et le chemin le plus direct peut être circulaire, ce n’est pas nécessairement une ligne droite.

Mère, tu as dit que l’année prochaine sera une année difficile, est-ce que cela...

Ah! oui, l’année prochaine! encore dans quelques heures! (rires) Alors?

Est-ce que ce sera une année difficile pour l’Ashram, ou aussi pour l’Inde et la terre entière?

Général. Terre, Inde, Ashram et individus. Chacun selon son mode, naturellement pas pour tous également. Il y a des choses qui paraîtront plus faciles que d’autres. Mais d’une façon générale, c’est — si vous voulez, je peux vous dire —, c’est le dernier espoir des forces adverses de triompher contre la présente Réalisation. Si l’on tient bon pendant ces mois-là, après cela, elles ne pourront plus faire grand-chose, ce sera la résistance qui s’effrite. C’est ça : c’est le conflit essentiel des forces adverses, des forces antidivines, qui essayent de repousser la Réalisation divine autant qu’elles le peuvent... elles espèrent... des milliers d’années, n’est-ce pas. Et c’est ce conflit-là qui est arrivé à son paroxysme. C’est leur dernière chance; et comme ceux qui sont derrière leur action extérieure sont des êtres tout à fait conscients, ils savent très bien que c’est leur dernière chance, et ils mettront tout ce qu’ils peuvent dedans; et ce qu’ils peuvent, c’est beaucoup. Ce ne sont pas des petites consciences humaines ordinaires. Ce ne sont pas des consciences humaines du tout. Ce sont des consciences qui, par rapport aux possibilités humaines, sont des consciences qui paraissent divines, dans leur pouvoir, dans leur puissance, dans leur connaissance même. Par conséquent, c’est un formidable conflit et qui est tout concentré sur la terre, parce qu’ils savent que c’est sur la terre que la première victoire doit être remportée — victoire décisive, une victoire qui déterminera le cours de l’avenir terrestre 35 .

Ceux qui ont le cœur haut placé, comme on dit en français, et qui redressent la tête au moment où les choses deviennent dangereuses, peuvent être contents. C’est l’occasion de se surmonter soi-même. Voilà.

Comment est-ce qu’on peut changer à la Volonté divine?

Comment on peut changer sa volonté à la Volonté divine? Je ne comprends pas ta question.

(Une enfant, répétant) Comment on peut changer à la Volonté divine.

Oui, c’est parce que ce n’est pas exprimé en français que je ne comprends pas. Changer, c’est-à-dire transformer sa volonté en la Volonté divine? C’est ça que tu veux dire?

Oui.

Eh bien, d’abord, il faut le vouloir.

Après, il faut avoir une grande aspiration. Et puis il faut continuer à le vouloir, et continuer à avoir une aspiration, et ne pas fléchir au moment où l’on a des difficultés, et continuer jusqu’à ce que l’on réussisse. C’est tout. Et alors, il y a un certain nombre de choses qui sont nécessaires comme, par exemple, de ne pas être égoïste, de ne pas avoir une petite mentalité étroite, de ne pas vivre dans ses préférences, de ne pas avoir de désirs, de ne pas avoir d’opinions mentales — beaucoup de choses. C’est un assez long procédé, parce qu’il faut changer sa nature ordinaire. C’est la première condition.

Briser toutes les limites de son mental, briser tous les désirs de son vital, briser toutes les préférences de son physique. Après cela, on peut espérer être en contact avec la Volonté divine; et puis après, il faut non seulement être en contact avec elle, mais vivre intégralement cette Volonté, c’est-à-dire être unifié dans tout son être : ne pas avoir un morceau qui va de ce côté-ci, puis un autre morceau qui va de ce côté-là. Il faut qu’on soit tout entier dans une volonté unique.

Douce Mère, quand nous faisons face à une difficulté, est-ce que cela veut dire que le Divin essaye de nous rendre conscients des défauts de notre nature?

Si on fait face, oui. C’est-à-dire que, dès que l’on est en présence d’une difficulté, si au lieu de céder comme un lâche, on se met à essayer de la vaincre, alors vous pouvez être sûr que le Divin est derrière vous. Mais si vous êtes lâche, le Divin ne sera pas là. C’est-à-dire que votre lâcheté vous coupe du Divin. Mais si vous résistez et que vous voulez vaincre, vous pouvez être sûr que le Divin sera là pour vous aider. Cela ne fait pas l’ombre d’un doute.

Mais je voulais savoir — si la difficulté arrive —, si le Divin essaye de nous rendre conscients que nous avons des défauts?

S’Il met des difficultés dans votre chemin exprès? Non. Ce n’est pas Sa manière.

Non, je ne veux pas dire ça. Si une difficulté arrive, est-ce que cela veut dire que le Divin essaye de nous rendre conscients des défauts de notre nature, de nous montrer que nous avons des défauts?

Non, mais réfléchis à ce que tu dis. Si par le fait de la difficulté, tu deviens conscient, n’est-ce pas, cela ne veut pas dire que le Divin a créé la difficulté pour te rendre conscient; et ta question semble dire cela.

Oui.

Mais ce n’est pas vrai. On peut, à un point de vue tout à fait impersonnel, dire que les forces adverses — qui sont naturellement responsables pour toutes les difficultés —, que les forces adverses sont tolérées dans le monde tant qu’elles servent à rendre le monde tout à fait conscient. Ça, c’est vrai. Mais cela me paraît être une manière très humaine de dire, parce que l’on pourrait dire que tant que le monde n’est pas parfaitement conscient, cela permet l’existence de ces forces adverses. C’est-àdire, ça les conditionne. L’inconscience du monde conditionne l’existence de ces forces. Alors, on peut aussi bien dire cela que de dire que les forces sont tolérées tant que le monde est inconscient. Je ne sais pas si tu suis. Ce sont deux manières opposées de dire la même chose, et ni l’une ni l’autre n’est parfaitement vraie. Mais toutes les deux contiennent quelque chose qui est exact, mais qui est en somme assez différent. Et au fond, si on veut dire la chose exactement, on ne peut dire que ceci : « Les choses sont comme ça parce qu’elles sont comme ça. »

Ça, c’est la seule manière de ne pas se tromper. Si tu dis : « Le monde est comme ça parce qu’il est comme ça », là, tu es sûr de dire quelque chose d’à peu près exact — à peu près. Mais si tu essayes d’expliquer, tu verras, n’est-ce pas, un atome dans un monde, et tu prendras cet atome pour explication. Il faudrait que tu donnes toutes les explications et encore beaucoup d’autres pour approcher de la réalité.

C’est ce que je viens de dire, n’est-ce pas : que la mentalité humaine est linéaire dans son action. Elle voit les idées l’une après l’autre. Naturellement, quand on parle, c’est encore dix fois plus... On est obligé de dire un mot après l’autre et ça, ça devient épouvantable. Mais la plupart, la presque totalité des êtres humains, ils pensent en ligne. Ils pensent une chose après l’autre. Ils ne peuvent en penser beaucoup à la fois. Il n’y a que très peu d’individus qui soient capables de penser, par exemple, une vingtaine de choses en même temps. Tu peux essayer, tu verras. Tu les penses l’une après l’autre, l’une après l’autre... la succession peut être très rapide, mais c’est une succession. C’est un tout autre genre de vision et c’est un tout autre fonctionnement, pas du mental mais des puissances intellectuelles, qui peuvent voir les choses dans leur ensemble et toutes en même temps. Mais même quand on les voit comme ça, si l’on veut essayer de les décrire, soit par l’écriture, soit par la parole, on ne peut pas tout mettre en même temps, ni tout dire en même temps; on est obligé d’employer un mot après l’autre, et alors, cela devient nécessairement... cela détruit la vérité de la chose, cela devient une ligne. C’est-à-dire que les choses les plus vraies, on ne peut pas les dire. Tout ce que l’on dit, c’est toujours une diminution de la vérité.

Douce Mère, si cette année est difficile pour nous, alors qu’est-ce qu’il faut faire?

Ce qu’il faut faire?

Être bien sage (rires), bien sage, bien tranquille, bien travailler, être bien obéissant, faire ce qu’on te dit, et être régulier à l’école. (rires) Tout ça, c’est très important.

Si on réussit ces quatorze mois, Mère, alors après ça, ce sera facile, ou ce sera comme à présent? Les difficultés, ce sera plus facile à conquérir?

Ça, mon petit, ça dépend de toi. Si pendant ces quatorze mois tu as fait beaucoup de progrès, tu es devenu très sage et très raisonnable, très conscient et très régulier, après ça, ce sera beaucoup plus facile. Mais si tu as passé ton temps à laisser le temps passer, sans faire de progrès, tu te trouveras dans la même situation où tu es maintenant, pas mieux.

C’est justement une chance donnée à chacun pour faire des progrès. S’il ne s’en sert pas, c’est tant pis pour lui, il restera où il est. Et au lieu d’être un élément conscient dans le monde, il sera un bouchon sur l’eau qui sera ballotté par les circonstances. Et n’importe ce qui arrivera, il sera emporté sans avoir le moindre contrôle sur ce qui se passe. Parce que la première chose pour avoir un contrôle sur les événements, c’est d’être absolument conscient et maître de soi; et je pense que vous êtes assez loin de cette réalisation. Ce qui fait qu’il faut faire de grands efforts pendant tout ce temps pour arriver à devenir un petit peu plus conscient et un peu plus maître de vous-même. Il ne faut pas croire que, tout d’un coup, ce sera un paradis béatifique, où tous vos défauts disparaîtront comme par enchantement. Ce n’est pas comme ça.

Vos défauts disparaîtront si vous faites le nécessaire pour qu’ils disparaissent, pas autrement.

Autrement, vous pourrez continuer dans les années plus faciles avec les mêmes défauts, et vous serez le même petit Madhusudan qui n’aura pas changé.

Voilà, mes enfants, je pense que ça suffit.

Personne n’a rien à dire? Adjugé!

Au revoir.









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