Les textes publiés dans ce volume sont, pour l’essentiel, des écrits de la Mère sur Sri Aurobindo et sur elle-même, sur l’Ashram, Auroville, l’Inde et le monde.
Les textes publiés dans ce volume sont, pour l’essentiel, des écrits de la Mère sur Sri Aurobindo et sur elle-même, sur l’Ashram, Auroville, l’Inde et le monde. Ce livre comporte en outre une sélection de ses messages, de sa correspondance avec les disciples et de ses notes personnelles.
Vous dites que vous sentez que vous êtes retourné à votre ancienne vie et que vous êtes tombé de l’état de conscience spirituelle où vous vous étiez trouvé pendant quelque temps. Et vous demandez si cela provient de ce que Sri Aurobindo et moi avons retiré notre protection et notre aide parce que vous avez été incapable de remplir votre promesse.
C’est une erreur de croire que quoi que ce soit vous ait été retiré par nous. Notre aide et notre protection sont avec vous comme toujours mais il serait plus juste de dire que toutes deux : votre incapacité de sentir notre aide et votre incapacité de tenir votre promesse, sont les effets simultanés d’une même cause.
Souvenez-vous de ce que je vous ai écrit lorsque vous êtes allé chercher votre famille à Calcutta : ne laissez aucune influence intervenir entre vous et le Divin. Vous n’avez pas suffisamment tenu compte de cet avertissement : vous avez laissé une influence s’interposer très fortement entre vous et votre vie spirituelle; votre dévotion et votre foi en ont été gravement ébranlées. À la suite de cela vous avez eu peur et vous n’avez plus trouvé la même joie dans votre offrande à la Cause Divine; et aussi vous êtes, tout naturellement, retombé dans votre conscience ordinaire et votre vie passée.
Vous avez raison pourtant de ne pas vous laisser décourager. Quelle que soit la chute il est toujours possible non seulement de se relever, mais aussi de monter plus haut et d’atteindre le but. Seules une forte aspiration et une constante volonté sont nécessaires.
Il faut prendre une ferme résolution de ne rien laisser intervenir dans votre ascension vers la Réalisation Divine. Et alors le succès est certain.
Avec l’assurance de notre protection et de notre aide invariable.
3 février 1931
Mère, ma mère physique veut venir ici. Si elle veut venir ici pour moi, ce ne sera bon ni pour moi ni pour elle. Si elle a soif du Divin c’est une autre chose.
Mère, sa soif est-elle vraie? Que penses-Tu à ce sujet?
Je crois vraiment que si tu n’étais pas ici, elle ne songerait jamais à venir ici. C’est surtout toi qu’elle veut voir et, comme tu le dis fort bien, ce n’est bon ni pour toi ni pour elle. Il vaut donc mieux qu’elle ne vienne pas.
Mes bénédictions sont toujours avec toi.
Elle peut essayer de faire le yoga, mais pour cela son intention doit être pure, car si elle décide de faire le yoga pour vous rejoindre ici, rien de bon ne peut en sortir.
25 juin 1932
Je suis perplexe. Mon cœur m’attire vers vous et je veux revenir. Mais certaines choses me retiennent ici et je crois qu’elles vont continuer à m’attirer, même si je reviens maintenant. Que dois-je faire? Mais, je vous en prie, que je vienne maintenant ou non, sachez que je ne pourrai jamais me détacher de vous. Je vous en prie, ne m’abandonnez pas.
Mon cher enfant, bénédictions du jour... Je reçois à l’instant votre lettre du 21 ; elle m’est parvenue directement (sans mots écrits) il y a trois jours, sans doute au moment où vous étiez en train de l’écrire, et ma réponse silencieuse a été catégorique : restez là-bas jusqu’à ce que le besoin d’être ici devienne si irrésistible que tout le reste perde sa valeur à vos yeux. Ma réponse aujourd’hui est exactement la même. Je veux seulement vous assurer que nous ne vous abandonnons pas et que vous aurez toujours notre aide et notre protection.
24 avril 1939
Je suis tout à fait prête à déverser ma grâce sur X., mais il ne me paraît pas souhaitable qu’il vienne ici. Je ne crois pas qu’un « darshan » d’une minute et demie puisse changer ce genre d’habitudes. Nous en avons déjà fait cruellement l’expérience, elles résistent même à une ouverture du psychique. Il doit avoir d’abord la volonté sincère de changer.
Avec notre amour et nos bénédictions.
16 janvier 1940
Nous ne pensons pas que le moment soit venu pour vous de demeurer en permanence à l’Ashram. Il vaut mieux que vous veniez de temps en temps pour le darshan et que vous vous prépariez. Lorsque vous serez suffisamment préparé, vous pourrez vous installer en permanence.
Vous pouvez être assuré de notre aide, et notre amour et nos bénédictions seront avec vous.
24 février 1941
Sri Aurobindo me demande de vous dire qu’il vaut mieux que vous ne veniez pas à l’Ashram dans l’immédiat. Le Yoga est difficile et s’y plonger sans préparation pourrait le rendre encore plus difficile. Vous devriez d’abord lire et comprendre « La Vie Divine », vous assurer que votre résolution repose sur des bases solides et que votre mental et votre vital sont prêts à aborder une nouvelle vie intérieure.
Notre aide sera toujours avec vous ainsi que nos bénédictions.
Je viens de recevoir votre lettre et de la lire. Voici ma réponse.
Votre nature est telle que vous voudrez toujours être là où vous n’êtes pas. Vous êtes attiré par la vie de l’Ashram parce que vous en êtes éloigné. Dès que vous serez ici, vous serez de nouveau agité et repris par l’envie de fuir. Comme l’a dit Râmakrishna, mieux vaut être loin du Guru et constamment penser à lui que de rester près du Guru et de ne penser qu’aux plaisirs de ce monde.
Quand vous vous serez élevé au-dessus de cet état et que vous aurez trouvé en vous votre être psychique et son aspiration sincère et constante pour le Divin, ce sera le moment de revenir et de vous établir ici pour de bon
10 juin 1949
Il est vrai que j’ai pardonné à X., car la Grâce Divine pardonne tout, mais il est vrai aussi que la venue, ici, de la femme et des enfants de X., est absolument hors de question, pour beaucoup de raisons dont une suffit : rien n’est plus contagieux que le mauvais exemple et je ne puis permettre la répétition d’événements si regrettables.
6 juin 1954
Vous avez commis une erreur qui est la cause de tous ces ennuis. Avant de partir, vous auriez dû me parler en toute franchise et me dire que vous seriez obligé d’épouser cette jeune fille pour pouvoir l’amener ici. Je vous aurais peut-être conseillé d’essayer d’échapper à cette obligation désagréable; mais de toute façon la nouvelle de votre mariage n’aurait pas causé un choc ni suscité un tel scandale.
Maintenant, mieux vaut attendre que X. soit guéri et l’amener avec vous; cela donnera au moins aux Ashramites une preuve de votre sincérité.
Nous avons préparé un logement pour Y. et son petit garçon, et vous devrez vivre séparés.
Que cette expérience vous apprenne qu’une franchise pleine de courage et de droiture est toujours le meilleur moyen de faire face aux difficultés.
5 février 1955
Où est votre foi en le Divin? Parce que vous avez foi en le Divin, vous devriez vous réjouir que X. ait reçu l’appel intérieur et décidé de mener la vie divine; ce signe de la Grâce Divine devrait vous rendre heureux, et vous devriez en ressentir de la reconnaissance.
Faites face aux difficultés familiales avec tranquillité et bonne humeur; vous saurez alors que mon amour et mes bénédictions sont avec vous.
20 février 1955
Mes chers enfants,
J’ai reçu votre lettre et je suis sensible à votre résolution. Mais à cause des difficultés que vous avez éprouvées pendant votre séjour à l’Ashram, il me paraît plus souhaitable que vous attendiez quelque temps pour voir si vous pouvez vous fier à votre résolution de vous joindre à l’Ashram. Il vaudrait mieux maintenant que vous quittiez l’Inde, si vous ne pouvez pas y rester. Si, au bout de quelque temps, vous vous apercevez que votre résolution tient toujours, alors écrivez-moi de nouveau et tâchez de venir, non pas avec un visa de tourisme, mais avec un visa d’études ou d’enseignement.
Si c’est la vérité, elle ne s’éteindra pas, quelles que soient les circonstances qui s’y opposent.
Que les bénédictions de la Grâce soient toujours avec vous.
3 juin 1957
Je suis désolée, mais pour le moment nous ne sommes pas en mesure d’accroître le nombre de nos résidents. C’est déjà difficile de s’en sortir avec ceux qui sont là — les seules exceptions concernent le très petit nombre de ceux qui pourraient venir en réponse à un appel authentique pour la sâdhanâ.
1er août 1959
(À quelqu’un qui voulait faire venir sa famille à l’Ashram.)
C’est bien gentil, je voudrais bien « abriter » le monde entier, ou du moins tous ceux qui aspirent à une vie meilleure. Mais nous manquons de place et de moyens.
Que la ville s’étende et que nos moyens s’accroissent, et notre hospitalité aussi s’élargira
Mère,
Est-ce que mes enfants, dont vous avez vu les photos, pourront venir ici un jour? Puis-je avoir votre protection pour eux ?
Mes bénédictions sont assurément avec tous les trois. Quant à venir ici, il n’est pas certain que les deux aînés voudront venir — ce devra être de leur propre gré. La troisième est encore un peu trop jeune pour en dire quelque chose de certain — mais elle promet.
24 mars 1966
Tu demandes si tu pourras conserver la même relation avec moi si tu demeures au loin plus longtemps. Eh bien, cela dépendra sûrement de la longueur de ton absence.
Parce que, peu à peu, tu oublieras que tu as (ou que tu avais) un être vrai et tu auras tellement l’habitude d’être une personne « attentionnée », « pleine de tact » et « raisonnable » que tu n’imagineras pas pouvoir être autrement.
En tout cas, tu dois prendre la décision toi-même; ni tes parents, ni moi ne pouvons décider à ta place. Pas plus que moi ils n’ont le droit d’intervenir dans ta destinée. Je peux seulement dire une chose : si jamais il t’arrive de te dégoûter d’être une personne attentionnée, pleine de tact et raisonnable, sauve-toi de là, vite, sans hésitation, et reviens ici. Je te rendrai ton vrai moi.
Il est en effet indispensable que quelque chose change radicalement dans votre nature avant que vous soyez apte à rester ici. Vous êtes bien trop égocentrique pour mener une vie spirituelle; et c’est aussi la cause de cette catastrophe et de la souffrance qu’elle vous a apportée, et qui est la conséquence logique de toute cette affaire. Vraiment, il serait bon que vous partiez maintenant affronter la vie ordinaire et que vous appreniez à vivre avec les autres et pour les autres, au lieu de prendre prétexte de la vie de l’Ashram pour vivre en égoïste pour vous-même.
Chacun a le droit de suivre la voie qu’il s’est choisie, mais ce doit être au bon endroit, et de toute évidence l’Ashram n’est pas l’endroit où vous pouvez suivre la voie que vous avez choisie.
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