Les textes publiés dans ce volume sont, pour l’essentiel, des écrits de la Mère sur Sri Aurobindo et sur elle-même, sur l’Ashram, Auroville, l’Inde et le monde.
Les textes publiés dans ce volume sont, pour l’essentiel, des écrits de la Mère sur Sri Aurobindo et sur elle-même, sur l’Ashram, Auroville, l’Inde et le monde. Ce livre comporte en outre une sélection de ses messages, de sa correspondance avec les disciples et de ses notes personnelles.
>« [Pour l’Ashram] il n’y a jamais eu, à aucun moment, un plan mental, un programme fixe ni une organisation décidée d’avance. Le tout a pris naissance, grandi et s’est développé comme un être vivant, par un mouvement de conscience (Chit-tapas) continu et constamment accru et fortifié. »
La Mère (22 août 1939)
C’est-à-dire que le mouvement de conscience n’a pas cessé, à aucun moment. On n’a pas fait un « mouvement de création », puis on s’est arrêté, puis on a recommencé — constamment la conscience recrée, pour ainsi dire, continue sa création; ce n’est pas une chose qui a été faite et qui se développe à partir de ce qui a été fait. Ça continue à être comme cela. C’est la conscience qui travaille constamment, et non pas comme une suite de ce qui était avant, mais comme un effet de ce qu’elle perçoit à chaque instant. Dans le mouvement mental, il y a la conséquence de ce qu’on a fait avant — ce n’est pas cela, c’est la conscience qui voit constamment ce qui est à faire. C’est extrêmement important à comprendre parce que c’est comme cela que ça continue à travailler, pour tout. Ce n’est pas du tout une « formation » au développement de laquelle on doit veiller : c’est la conscience qui, à chaque seconde, suit; elle suit son propre mouvement... Cela permet tout; c’est justement cela qui permet les miracles, les renversements, etc. — cela permet tout. C’est juste à l’opposé des créations humaines. Et cela a été comme cela, et cela continue à être comme cela, et ce sera toujours comme cela tant que je serai là.8
Les statistiques et les calculs sont purement mentaux et ici le travail de la force supérieure contredit sans cesse toutes les règles mentales.
J’attache beaucoup de prix à une bonne organisation. Si ceux qui organisent veulent sincèrement le faire, j’ai seulement besoin d’informations claires et précises. Quand on me les donne et qu’on a suffisamment de confiance en la Puissance Organisatrice, cela suffit. Le reste se fera.
(À propos du mauvais fonctionnement d’un service de l’Ashram.)
Le mauvais fonctionnement d’une équipe provient toujours de l’absence d’une conscience adéquate chez les chefs.
Une vision claire et précise de ce qui doit être fait et une volonté soutenue, calme et ferme de le faire faire sont les conditions essentielles pour qu’une organisation soit menée comme il faut.
Et en règle générale, il ne faut jamais exiger des autres des vertus que l’on ne possède pas soi-même. J’ai fortement l’impression que le service de X. n’est pas supervisé comme il le devrait.
(À propos d’un sâdhak qui ne voulait pas travailler plus de deux heures par jour. Son chef a écrit à Mère :)
Je lui ai dit que je ne demande rien ; je travaille autant que je peux car c’est pour le service de ma chère Mère. Je ne peux pas insister pour que quelqu’un d’autre en fasse autant; seulement j’informe Mère de ce que nous faisons.
Tu as très bien répondu mais, évidemment, il est difficile de donner une conscience à celui qui en manque et du courage à celui qui est paresseux.
3 mai 1935
Ceux qui m’entourent ne travaillent plus aussi bien qu’avant. Comment en sortir?
Comment en sortir? Prendre cela avec calme, ne pas y prêter attention et continuer à faire ton travail tranquillement... en attendant des jours meilleurs...
Il y a une détérioration générale du travail et des travailleurs.
Oui, le désordre est général. La FOI est le seul recours.
Ce n’est pas qu’il manque de gens sans travail à l’Ashram; mais ceux qui sont sans travail, c’est certainement qu’ils n’aiment pas à travailler; et à cette maladie-là il est très difficile de trouver un remède, elle s’appelle la paresse...
Lorsque les passions humaines dirigent le travail, je ne peux que me tenir à l’écart, comme un témoin. On m’informe poliment de ce qui est décidé, mais on ne me demande jamais ce qu’il faut faire.
Je ne peux pas donner des ordres car si ces ordres n’étaient pas suivis, cela aboutirait automatiquement à une catastrophe.
Alors, il n’y a rien d’autre à faire qu’attendre avec patience que les passions s’apaisent et... espérer que tout ira pour le mieux.
Peut-être quelques-uns vont-ils se réveiller et voir la nécessité de travailler dur.
Il y a trop de conflits d’opinions et de sentiments pour que je donne un ordre.
Maintenant les temps sont difficiles pour tout le monde. C’est la guerre et tout le monde souffre.
Ceux qui ont l’immense privilège d’être ici, tranquilles et en sécurité, doivent au moins faire preuve de gratitude en écartant toutes les querelles mesquines et les griefs stupides.
Chacun doit faire son travail consciencieusement, avec sérieux, et surmonter tous ces mouvements obscurs et égoïstes.
27 septembre 1939
Je sais bien qu’en ce moment la coopération et la coordination sont essentielles à l’Ashram; je fais de mon mieux, mais j’échoue piteusement. Peut-être en est-il de même pour chacun d’entre nous.
Ne le prends pas personnellement. La désharmonie et la confusion sont répandues dans le monde entier à cause de la résistance du mensonge à l’action de la Vérité. Ici, comme cette action de la Vérité est plus consciente et concentrée, la résistance est exacerbée. Et dans cette grande tourmente, la plupart des individus sont mus comme des marionnettes par les forces en conflit.
Quant à la situation présente de l’Ashram, elle est telle que tu le dis et probablement pire. Je dirai comme Sri Aurobindo : à moins que la conscience ne change rien ne peut vraiment être fait.
Tu interviendras — et c’est bien, à titre d’exemple et de démonstration — mais le lendemain ce sera pire.
Nous ne pouvons même pas faire descendre la Vérité pour qu’elle se manifeste. Le mensonge est si largement et si profondément répandu que le résultat serait une destruction massive. Et pourtant la Grâce est infinie, il se pourrait qu’elle trouve un moyen.
Sri Aurobindo dit qu’il voudrait tenter de remettre les choses en place par des moyens yoguiques plutôt que par des actions extérieures; mais pour cela il faudrait que la situation continue pendant quelque temps telle qu’elle est à présent. Pour cela, votre coopération sera nécessaire et Sri Aurobindo sait qu’il peut compter sur votre bonne volonté pour faire l’effort nécessaire dans ce but.
Dans le cas présent il n’en reste pas moins vrai que je suis surtout occupée par quelque chose que je considère plus important que l’organisation extérieure — pour le moment — et c’est pourquoi j’attends de chacun qu’il fasse son devoir au mieux de ses aptitudes, les yeux fixés sur la grandeur de l’œuvre divine, ce qui l’aidera sûrement à surmonter ses difficultés personnelles.
Les temps sont durs pour tout le monde et en toute chose — mais c’est sûrement pour nous apprendre à dépasser nos limites.
(Pendant quelque temps on a cru que la Mère s’était retirée des activités quotidiennes.)
C’est très intéressant, mais guère inattendu. Depuis que je me suis « retirée », chacun semble agir à sa guise sans communiquer avec les autres et — sous prétexte de ne pas me déranger — sans me consulter ni même me mettre au courant!
Bien que par mes propres moyens, je sache plus ou moins ce qui se passe, je me contente de sourire et je n’interviens pas. Chacun doit apprendre par l’expérience.
J’attends le jour où l’ordre vaincra le désordre et où l’harmonie maîtrisera la confusion. Je suis derrière chaque effort dans ce sens.
Il va sans dire que ma force et mon aide sont intensément avec tous ceux qui, à mes côtés, combattent cet état de choses. Et tout ce que je leur demande, c’est d’avoir confiance et de persévérer. La Vérité finira par triompher. Bon courage!
Je ne blâme rien ni personne, je sais que chacun fait du mieux qu’il peut. Il est évident que le travail est très difficile. Mais ne sommes-nous pas ici pour vaincre les difficultés?
Pour bien faire le travail de l’Ashram, vous devez être forts et suffisamment souples pour savoir utiliser l’Énergie inépuisable qui vous soutient tous.
J’attends de tous ici qu’ils s’élèvent à la hauteur de la tâche.
Si nous ne sommes même pas capables de faire au moins cela, comment pouvons-nous espérer être prêts pour la descente de la Lumière de Vérité quand elle viendra se manifester sur terre?...
Quand je donne un travail à quelqu’un, ce n’est pas seulement pour le travail lui-même; c’est aussi le meilleur moyen d’avancer sur le chemin du Yoga. Quand je vous ai donné ce travail, je connaissais bien vos difficultés et vos défauts, mais en même temps, je savais que si vous pouviez vous ouvrir à mon aide et à ma force, vous seriez capable de surmonter ces obstacles et en même temps d’élargir votre conscience et de vous ouvrir à la Grâce Divine.
Maintenant, il est temps que vous fassiez un progrès réel et que vous mettiez un frein aux accès de colère qui vous prennent chaque fois que votre volonté est contrecarrée. Si vous voulez me faire plaisir — ce dont je ne doute pas — vous essayerez de collaborer sincèrement avec X. et de continuer à travailler avec lui.
Je ne veux pas que l’un soit le patron de l’autre — je veux que, tous les deux, vous vous sentiez frères et enfants de la même Mère, travaillant sincèrement et courageusement pour l’amour d’elle.
J’espère que vous serez d’accord là-dessus et je vous assure que mon amour et mes bénédictions seront toujours avec vous dans cet effort.
19 janvier 1945
Voici exactement ce que j’ai dit à X. : « Je vous donne la responsabilité de cette entreprise, pour l’organiser et la mener à bien. Les plans et les projets seront soumis à mon approbation. Quant à l’exécution, je demanderai à Y., dont j’apprécie l’enthousiasme, de travailler avec vous selon les instructions que je lui donnerai, de collaborer pleinement, sans oublier que c’est le travail de Sri Aurobindo et le mien, et de faire tout son possible pour que ce soit une réussite. »
À vous, je dis :
Que le travail commence et soit complètement organisé.
Je n’ai pas l’intention d’attribuer des situations ou des postes avant que quelque chose ait été fait et que chacun ait démontré par ses actes ce qu’il est capable de faire.
C’est par l’efficacité et la qualité du travail que je jugerai les travailleurs.
Et après seulement les titres pourront être attribués. N’oubliez jamais qu’ici c’est à la perfection du travail que nous tendons et non pas à la satisfaction de l’ego.
Je ne donne pas de situations aux sâdhaks — je leur donne du travail ; et à tous je donne une chance égale. Ce sont ceux qui se révèlent les plus capables et les plus sincères, honnêtes et fidèles, qui ont le plus grand volume de travail et la plus grande responsabilité.
Quelles que soient les circonstances extérieures, elles sont sans exception la projection de ce qui se trouve au-dedans de vous. Lorsque vous rencontrez, dans votre travail, quelque chose qui vous cause des ennuis extérieurement, regardez au-dedans et vous y trouverez la difficulté correspondante.
Changez-vous vous-même et les circonstances changeront.
26 juin 1954
Je suis heureuse que, par expérience, vous soyez devenu conscient du fait que je suis avec vous.
C’est la véritable relation entre vous et moi, beaucoup plus qu’un contact superficiel.
1) Ici, à l’Ashram, nous avons pour but d’exprimer une Vérité plus haute et non de suivre les conventions humaines ordinaires.
Je n’accorde pas à ces documents officiels une importance exagérée. Ils sont tout simplement nécessaires, dans l’état actuel du monde, mais ne correspondent à aucune réalité profonde.
2) Dans la vie pratique, le pouvoir d’un homme ne dépend pas d’un titre officiel, mais de la force et de la lumière de sa conscience intérieure.
J’ai lu vos lettres et je suis très satisfaite que vous vous sentiez capable de faire ce travail. Il est vrai que vous en êtes capable, mais vous conviendrez qu’il y a une différence entre l’aptitude et le savoir; pour savoir faire un travail, il faut apprendre.
Aussi, vous devez d’abord apprendre de ceux qui savent, et le meilleur moyen d’apprendre est de les regarder faire. Quand vous saurez et que vous aurez fait la preuve de votre application, de votre sérieux et de votre fidélité dans ce travail, je vous en confierai l’entière responsabilité et vous en donnerai toute la direction.
Il y a des gens honnêtes, mais qui ne sont pas capables de travailler. Il y a des gens capables, mais qui ne sont pas honnêtes dans leur travail. Lorsque je rencontre quelqu’un qui est à la fois honnête et capable il devient très précieux.
8 août 1955
Ici chaque travail représente un aspect de l’univers. Lorsqu’un nouveau travail commence ici, de nouveaux problèmes existant dans le monde viennent à nous. C’est pourquoi je ne recherche pas de nouveaux problèmes, mais je ne les évite pas non plus s’ils se présentent.
Je dois faire descendre la conscience la plus haute, et pour cela je dois organiser les choses ici-bas et prendre en main tous les problèmes.
17 août 1955
Au début, j’avais l’habitude de tout contrôler. Rien ne se faisait sans que j’en sois informée et que j’aie donné mon approbation. Ensuite, j’ai adopté une méthode d’action différente. Je me suis détachée de toutes les questions de détail et j’ai pris mes distances, observant les choses pour ainsi dire de haut, et envoyant l’inspiration juste à chaque travailleur dans son domaine.
Ce changement était nécessaire au développement spirituel du travailleur. Il fallait que celui-ci devienne intérieurement conscient de mon influence. Mais il ne peut la recevoir que si tous les travailleurs collaborent. Sans cette collaboration, l’inspiration juste n’agira pas. L’action d’en haut est d’une grande envergure : elle recouvre tous les départements en un tout harmonieux. Si dans le domaine du travail on érige des murs qui le divisent et le fragmentent, le travail ne se fait jamais selon la Volonté spirituelle.
Alors, gardez bien cela présent à l’esprit : pas de collaboration, pas de bon fonctionnement.
1er décembre 1957
Il n’est pas du tout question de « situation » — ni de prestige. X. a du théâtre une grande connaissance et une grande expérience que nous n’avons pas. Elle veut bien la partager avec nous. Alors la seule chose raisonnable que nous puissions faire est d’apprendre d’elle autant que nous pouvons et de lui en être reconnaissants.
De plus, n’oubliez jamais qu’ici nous travaillons pour le Divin et que nous ne devons permettre à aucun sentiment égoïste d’interférer dans le travail et de le détériorer.
Ma présence est toujours avec vous.
5 novembre 1958
Mon cher enfant,
X. va venir te trouver pour arranger son travail dans ton département sur ma demande.
Je te recommande de le recevoir très affectueusement puisqu’il est mon enfant comme toi, et de lui donner l’occasion de faire un travail intéressant dans lequel ses capacités seront bien utilisées.
Je voudrais qu’il se sente confortable et aussi qu’il sente qu’il est là pour faire mon travail.
Mes bénédictions.
2 octobre 1962
Sans discipline, aucun travail convenable n’est possible.
Sans discipline, aucune vie convenable n’est possible.
Et par-dessus tout, sans discipline, aucune sâdhanâ n’est possible.
Chaque département possède nécessairement une discipline et vous devez vous conformer à la discipline de votre département.
Les sentiments personnels, les rancunes et les incompréhensions ne doivent jamais interférer dans le travail qui est fait pour servir le Divin et non des intérêts humains.
Vous devez servir le Divin avec une honnêteté scrupuleuse, avec désintéressement et sans égoïsme, sinon ce service n’a aucune valeur.
25 janvier 1965
Ici personne ne peut être un chef exclusif — tout le monde doit apprendre à collaborer. C’est une très bonne discipline pour la vanité, l’amour-propre et le sentiment excessif de l’importance des personnalités.
17 février 1968
À l’Ashram la négligence dans le travail, c’est une trahison.
15 mars 1969
Dans la vie humaine, la cause de toutes les difficultés, tous les désaccords, toutes les souffrances morales, est la présence en chacun de l’ego avec ses désirs, ses préférences et ses répulsions. Même dans un travail désintéressé qui consiste à aider les autres, lorsqu’on n’a pas pris l’habitude de surmonter son ego et ses réclamations et qu’on ne le tient pas par force silencieux et tranquille dans un coin, cet ego réagit à l’égard de tout ce qui ne lui plaît pas, produit un orage intérieur qui surgit à la surface et vient tout gâter dans le travail.
Ce travail de surmonter son ego est long, lent et difficile, il demande une attention constante et un effort soutenu. Pour certains cet effort est plus facile, pour d’autres il est plus difficile.
Nous sommes ici à l’Ashram pour faire ce travail en commun avec l’aide de la connaissance et de la force de Sri Aurobindo, dans un essai de réaliser une communauté plus harmonieuse, plus unie et par conséquent beaucoup plus efficace dans la vie.
Tant que j’étais présente physiquement avec vous tous, ma présence vous aidait à réaliser cette maîtrise de l’ego et c’est pourquoi il n’était pas nécessaire que je vous en parle très souvent individuellement.
Mais maintenant, il est nécessaire que cet effort soit à la base de l’existence de chacun; plus particulièrement chez ceux qui ont un travail responsable et qui doivent s’occuper des autres. Les chefs doivent toujours montrer l’exemple, les chefs doivent toujours pratiquer les vertus qu’ils demandent à ceux dont ils s’occupent; ils doivent être compréhensifs, patients, endurants, pleins de sympathie et de bonne volonté chaleureuse et amicale, non pas par égoïsme pour se faire des amis, mais par générosité pour pouvoir comprendre et aider les autres.
L’oubli de soi, de ses goûts et de ses préférences est indispensable pour être un chef véritable.
Et c’est cela que je te demande maintenant pour que tu puisses faire face à tes responsabilités comme tu dois le faire. Et alors tu t’apercevras que là où tu sentais le désordre et la désunion, ils auront disparu, et l’harmonie, la paix et la joie seront à leur place.
Tu sais que je t’aime et que je suis toujours avec toi pour te soutenir, t’aider et te montrer le chemin.
Bénédictions.
26 août 1969
Vous semblez oublier que du fait que vous vivez à l’Ashram, ce n’est ni pour vous-même ni pour un patron que vous travaillez, mais pour le Divin. Votre vie doit être entièrement consacrée à l’Œuvre Divine et ne saurait être régie par de mesquines considérations humaines.
28 mai 1970
Quoi que l’on fasse ici, il faut le faire dans un esprit d’entière collaboration, avec un seul but en vue : servir le Divin.
La vie en communauté doit nécessairement avoir une discipline pour que les plus faibles ne soient pas brimés par les plus forts; et cette discipline doit être respectée par tous ceux qui veulent vivre dans cette communauté.
Mais pour que la communauté soit heureuse il faut que cette discipline soit fixée par celui ou ceux qui ont la plus grande largeur d’esprit, si possible celui ou ceux qui sont conscients de la Présence Divine et lui sont soumis.
Pour que la terre soit heureuse, le pouvoir devrait être entre les mains seulement de ceux qui sont conscients de la Volonté Divine. Mais pour le moment cela est impossible parce que le nombre de ceux qui sont vraiment conscients de la Volonté Divine est minime, et qu’ils n’ont nécessairement pas d’ambition.
À vrai dire, quand le temps sera venu pour cette réalisation, elle prendra place tout naturellement.
Le devoir de chacun est de s’y préparer aussi complètement qu’il le peut.
18 février 1972
À propos de l’accueil
Je suis bien d’accord, la situation à la porte principale est plutôt déplorable. Mais il est très difficile de donner des instructions par écrit à cause de tous les détails qu’il faudrait mentionner.
Aux gardiens et aux résidents de la « Maison de la Bibliothèque »
J’ai dit et répété que la « vérandah de la soupe » doit être tenue propre et en ordre, débarrassée de tous les objets personnels (tasses, timbales, gourdes, chaussures et sandales, etc.) qui sont éparpillés partout. C’est un spectacle des plus affligeants à offrir aux visiteurs qui entrent par la porte principale de l’Ashram.
J’espère que je n’aurai pas à répéter cet ordre une fois de plus, et qu’il sera scrupuleusement execute.
6 juin 1932
Service d’accueil
La Mère considère l’accueil des visiteurs comme un travail important qui exige un grand sens des responsabilités. Ce travail doit être accompli avec soin et vigilance.
Qu’il s’agisse de visiteurs qui viennent se renseigner ou de personnes qui ont affaire à l’Ashram, tous doivent être reçus avec la courtoisie requise, on doit éventuellement leur offrir un siège, leur donner les renseignements nécessaires et toute l’aide possible. Aucune distinction ne doit être faite entre les personnes.
Pour toute demande de renseignements qui sort de l’ordinaire, le visiteur devra être dirigé vers le secrétaire.
Le gardien a le droit de demander aux gens qui flânent sans but à l’entrée ou qui s’assemblent en groupe de quitter les lieux. Il ne doit pas entretenir de longues conversations avec d’autres membres de l’Ashram, ni se laisser aller à écrire, lire ou à faire quoi que ce soit d’autre que de se concentrer sur sa fonction.
Nul ne doit pénétrer à l’intérieur de l’Ashram sans permission.
Les domestiques ne doivent pas toucher au filtre. Ils doivent prendre l’eau à « l’atelier des bicyclettes ». Si c’est nécessaire, les résidents doivent accompagner les serviteurs.
Les abords de l’entrée doivent être tenus tranquilles et en ordre.
L’entrée ne doit pas être laissée aux soins de ceux qui n’y sont pas affectés.
25 septembre 1952
La Mère souhaite que les responsables de l’accueil des visiteurs se conduisent toujours avec politesse et gentillesse. Qu’ils soient de classe supérieure ou inférieure, jeunes ou vieux, qu’ils soient bien ou mal vêtus, tous doivent être reçus convenablement, avec bienveillance et tenue. Il ne faut pas que les gens mieux vêtus soient mieux reçus dans notre Ashram. Nous ne devons pas accorder plus d’attention aux gens qui ont une voiture qu’à un homme ordinaire qui a l’air d’un mendiant. Nous ne devons jamais oublier qu’ils sont aussi humains que nous, et nous n’avons pas le droit de nous croire au sommet de l’échelle.
De plus, notre politesse ne doit pas être une simple formalité, une politesse rigide, pour ainsi dire. Ce doit être quelque chose qui vient du dedans. Quelles que soient les difficultés, quelles que soient les circonstances — Mère connaît la situation dans ses moindres détails, lorsque nous nous mettons en colère et sommes irrités dans notre travail, elle s’en rend bien compte, dit-elle —, quelles que soient les circonstances, une conduite impolie ou brusque n’est jamais excusable.
Nous rencontrons des difficultés en chemin, mais Mère dit qu’en règle générale, nos difficultés et nos ennuis sont à la mesure de notre capacité de les surmonter. Si nous pouvons nous maintenir au meilleur niveau possible, il nous sera toujours possible d’affronter une situation en nous maîtrisant.
Rappelez-vous que chaque fois que nous perdons la maîtrise de nous-même, chaque fois que nous nous mettons en colère ou que nous devons employer des moyens extérieurs pour maintenir l’ordre, cela veut dire qu’à ce moment-là nous sommes tombés très bas et que nous n’étions pas capables de nous élever à la hauteur de la situation. En toute chose, et de toute manière, la règle est toujours la même : efforcez-vous toujours de progresser, d’être votre vrai moi. Même si vous n’avez pas été capables de le faire aujourd’hui, vous devez en être capables demain. Mais le plein effort doit être là. Dans vos actes, n’oubliez jamais que vous représentez l’Ashram. Les gens jugeront l’Ashram d’après votre comportement. Même si vous devez dire « non », même si vous devez rejeter la demande de quelqu’un, vous pouvez le faire avec politesse et courtoisie. Essayez d’aider tout le monde. Même si les autres sont malpolis avec vous, ce n’est pas une raison pour en faire autant. Si vous vous conduisez comme les gens de l’extérieur, à quoi bon être ici?
9 mai 1957
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