CWM (Fre) Set of 18 volumes
Paroles de la Mère - I Vol. 14 of CWM (Fre) 422 pages 2009 Edition
French

ABOUT

Les textes publiés dans ce volume sont, pour l’essentiel, des écrits de la Mère sur Sri Aurobindo et sur elle-même, sur l’Ashram, Auroville, l’Inde et le monde.

Paroles de la Mère - I


Deuxième partie

La Mère




Relations avec les disciples

« Je Suis Avec Vous   »

Mère donne toujours à chacun l’amour dont il a besoin.

11 janvier 1933


Je suis toujours présente dans ton cœur, consciemment vivante en toi.

2 septembre 1935


Ouvre ton cœur et tu me trouveras déjà là.


Ne t’agite pas, reste tranquillement concentré dans ton cœur et tu m’y trouveras.

Avec mes bénédictions.

1er octobre 1935


Entre profondément dans le temple et là tu me trouveras.

11 février 1938


De toutes les âmes qui aspirent, je prends toujours soin personnellement.

27 décembre 1957


Mère est avec tous ceux qui sont sincères dans leur aspiration à une vie divine.

26 mars 1971


Mère, de temps en temps je sens cette vibration nouvelle qui arrive, qui descend en moi, elle apporte avec elle de la vigueur, de la Force, de la joie, de la... je ne sais pas quoi, c’est si joli. Voilà, ma Mère.

Je suis toujours avec toi intérieurement.

Bénédictions.

19 mai 1971


Maman, je m’offre à Toi sans cesse. Me voilà, Maman.

Je te prends sur mon cœur et te garde là.

Bénédictions.

5 juin 1971


Je suis toujours présente près de toi — en toi — et mes bénédictions t’accompagnent.


Soyez assurés que je suis toujours présente parmi vous pour vous guider et vous aider dans votre travail et votre sâdhanâ.


Paroles de la Mère 68 Pour le moment, ce qui est important c’est de cultiver cet élargissement et cet approfondissement de la conscience qui te permettront de sentir ma présence constante auprès de toi, la sentir d’une façon permanente et concrète qui t’apportera une paix immuable.

Gardez toujours cette perception de ma constante présence d’amour, et tout sera bien.


Aie confiance, je suis près de toi.

Avec toute ma tendresse et mon amour.


Aujourd’hui, pendant le pranâm, j’ai pu pénétrer le cœur de X. pour la première fois et une émanation de moi s’y est établie

14 juin 1932


Je suis heureuse de cet éveil de ta conscience. Il faut la laisser se développer de plus en plus afin que la lumière puisse pénétrer partout, même dans les coins les plus sombres.

Mon aide et ma protection sont toujours avec toi.

17 juin 1935


Mon aide est toujours avec toi pour t’aider dans ton progrès et ton travail.

Les difficultés que tu ne peux pas surmonter aujourd’hui seront surmontées demain ou plus tard.


Je regarde toujours vers le haut. La Beauté, la Paix, la Lumière sont là. Elles sont prêtes à descendre. Alors aspire toujours et regarde là-haut, afin de les manifester sur cette terre.

Ne regarde pas en bas la laideur des choses de ce monde.

Chaque fois que tu te sens triste, regarde toujours avec moi vers le haut.


Sois très tranquille et tu sentiras mon aide.


Enfant, tu te plains de ne voir en moi qu’un ami... mais qu’y a-t-il de meilleur que d’avoir un ami qui sait, qui peut et qui aime.

21 septembre 1945


Mon enfant, je n’ai sûrement aucune intention de te quitter et tu n’as pas besoin de t’inquiéter; tu dois savoir une chose, et ne jamais l’oublier : tout ce qui est vrai et sincère sera toujours préservé. Seul ce qui est mensonger et sans sincérité disparaîtra.

Dans la mesure où tu as sincèrement et véritablement besoin de moi, ce besoin sera satisfait.

5 octobre 1955


Mon très cher enfant,

Nous, te quitter? Tous ces propos sont simplement absurdes.

Ce que tu es ou ce que tu n’es pas, je le sais mieux que toi; et je sais quels trésors se cachent derrière ce que tu appelles ton vital inférieur.

La seule chose vraie dans ce que tu dis, c’est que l’amour est dépourvu d’égoïsme et ne pose pas de conditions. Tel est l’amour que Sri Aurobindo et moi te portons.

C’est pourquoi nous n’écouterons jamais toutes ces absurdités et nous t’aimerons sûrement.

Viens à moi sans crainte. Je ne te gronderai pas et je ne te ferai pas « les gros yeux ».


Mon très cher enfant,

Je m’en doutais, bien que tu n’en aies pas parlé, et la seule chose que j’ai regrettée c’est que tu n’aimes pas assez ta Maman et que tu ne lui fasses pas assez confiance pour lui parler franchement. Comment as-tu pu croire que cela pourrait changer quelque chose à mon amour pour toi?

Maintenant, rien ne fait plus obstacle entre nous, entre X. et sa Maman, et si mon amour pour toi pouvait être plus grand, il le serait maintenant que tu m’as prouvé que tu avais pleinement confiance en moi.


Rappelle-toi ce que Sri Aurobindo t’a écrit. Quand ces humeurs te viennent, pourquoi te sauver loin de Mère? Au contraire, viens à elle et elle te guérira facilement. C’est en substance ce qu’il a dit.


Ma très chère petite enfant,

Comme c’est triste que ma jolie ne soit pas bien! J’espère que cela va mieux maintenant, mais reste tranquille et ne te soucie ni du travail ni de rien — tu ne dois pas bouger tant que ce n’est pas complètement fini... Si tu te sens tout à fait bien cet après-midi, viens et je serai très heureuse.

Avec tout mon amour et toute mon affection je suis près de toi et je te tiens dans mes bras et je prie pour que tu ailles bien, très, très bientôt.


Mon amour demeure près de vous avec toute son intensité. Et dans l’intensité de cet amour, j’ai ardemment prié, encore et encore, le Seigneur, en Lui demandant de déverser sur vous Sa Grâce et de vous rendre conscient de la Lumière et de l’Âme Divines qui sont en vous, de vous donner la réalisation suprême de Sa Présence.


Que tous les nuages se dispersent, que toutes les attaches disparaissent, que tous les obstacles s’évanouissent, afin que vous puissiez goûter dans leur plénitude la paix et la joie d’être ici, si près de moi, dans la demeure du Seigneur


Je vous écris pour vous dire qu’il vous est sûrement possible de sentir chaque jour ma présence. Je suis avec vous si concrètement, je vous vois si clairement, nous parlons ensemble, nous contemplons ensemble l’harmonie d’un beau parc ; je vous explique et je vous montre comment toujours garder au-dedans de soi cette grande paix qui vous fait vivre dans l’éternité, au-delà de toutes les détresses humaines, dans la Présence (la Vérité) du Seigneur


J’ai reçu votre lettre. Ma sympathie la plus profonde est avec vous.

Nous devons prier pour que vienne le jour où la Lumière de Vérité réapparaîtra dans la conscience. En attendant, mon amour et mes bénédictions sont toujours avec vous


Mon très cher enfant,

Mon amour demeure près de toi. Je prie constamment le Seigneur qu’Il te rende conscient de Sa Présence en toi et, par là même, un avec moi.


Toujours avec vous dans une paix et une lumière grandissantes.

En avant, toujours en avant dans l’amour et la joie et une paix qui s’élève toujours plus haut.


Je me souviens de tous mes enfants également et je les aime également, même quand ils ne m’écrivent jamais — et il est répondu à toute prière sincère, même quand je n’écris pas moimême. Aussi, ne t’afflige pas et garde ta bonne humeur

21 novembre 1962


Je pense que toujours, à tout moment, il y a quelqu’un, l’un ou l’autre, qui T’appelle et Tu réponds. Est-ce que cela ne dérange pas Ton sommeil ou Ton repos?

Nuit et jour c’est par centaines que les appels viennent — mais la conscience veille toujours et répond.

Ce n’est que matériellement que l’on est limité par le temps et l’espace.

3 janvier 1968


X. est toujours présent dans nos pensées et vivant dans nos cœurs.

Pour la pensée le monde est petit, pour le cœur la distance n’existe pas.


Les jours où il fait froid et l’on aime se couvrir les épaules avec l’amour de Mère.


S’il vous plaît, pensez à moi de temps en temps.

Pas plus que cela ? Je pense sûrement à vous plus souvent! ! Avec mon amour et mes benedictions

1970


« Je Suis Avec Vous   »

« Je suis avec vous. » Qu’est-ce que cela veut dire exactement?

Quand nous prions ou débattons intérieurement un problème, sommes-nous réellement entendus, toujours, malgré nos maladresses et nos imperfections, malgré même nos mauvais vouloirs et nos erreurs? Et qui entend ? Toi qui es avec nous?

Est-ce toi dans ta conscience suprême, une force divine impersonnelle, la force du yoga, ou toi, Mère dans un corps, avec ta conscience physique? Une présence personnelle qui est réellement au courant de chaque pensée et de chaque acte, et non quelque force anonyme? Peux-tu nous dire comment, de quelle façon tu es présente avec nous?

On dit que Sri Aurobindo et toi formez une seule et même conscience, mais y a-t-il une présence personnelle de Sri Aurobindo, et ta présence personnelle, deux choses distinctes jouant chacune un rôle particulier?

Je suis avec vous parce que je suis vous ou vous êtes moi.

Je suis avec vous, cela veut dire un monde de choses, parce que je suis avec vous à tous les niveaux, sur tous les plans, depuis la conscience suprême jusque dans ma conscience la plus physique. Ici, à Pondichéry, vous ne pouvez pas respirer sans respirer ma conscience. Elle imprègne l’atmosphère presque matériellement, dans le physique subtil, et s’étend jusqu’au lac, à dix kilomètres d’ici. Au-delà, ma conscience peut se faire sentir dans le vital matériel, puis sur le plan mental et les autres plans plus élevés, partout. Quand je suis venue ici pour la première fois j’ai senti l’atmosphère de Sri Aurobindo, senti matériellement, à dix milles de la côte, des milles marins, pas des kilomètres. Ce fut soudain, très concrètement, une atmosphère pure, lumineuse, légère, légère, qui vous soulève.

Il y a longtemps Sri Aurobindo a fait afficher partout dans l’Ashram ce rappel que vous connaissez tous : «   Agis toujours comme si la Mère te regardait, car en vérité elle est toujours avec toi. »

Ce n’est pas une simple phrase, ce ne sont pas des mots, c’est un fait. Je suis avec vous d’une façon très concrète, et ceux qui ont la vision subtile peuvent me voir.

D’une façon générale, il y a ma Force qui est là constamment à l’œuvre et qui constamment déplace les éléments psychologiques de votre être pour les mettre en de nouvelles relations et vous préciser à vous-même les diverses faces de votre nature afin que vous puissiez voir ce qui doit être changé, développé, supprimé.

Mais en dehors de cela, il y a un lien particulier, personnel, entre vous et moi, entre tous ceux qui sont tournés vers l’enseignement de Sri Aurobindo et moi — et les distances ne comptent pas bien entendu, vous pouvez être en France, à l’autre bout du monde, ou à Pondichéry, ce lien est aussi vrai et vivant. Et chaque fois qu’il y a un appel, chaque fois qu’il est nécessaire que je sois au courant pour envoyer une force, une inspiration, une protection ou autre chose, il y a comme un message qui me vient, tout d’un coup, et je fais le nécessaire. Ces communications m’arrivent à n’importe quel moment, évidemment, et vous m’avez peut-être vue plus d’une fois m’arrêter soudain au milieu d’une phrase, d’un travail, c’est que quelque chose m’arrive, une communication, alors je fais une concentration.

Avec ceux que j’ai acceptés comme disciples, à qui j’ai dit « oui », il y a plus qu’un lien, il y a une émanation de moi. Cette émanation m’avertit chaque fois qu’il est nécessaire pour me dire ce qui se passe. En fait je suis tenue constamment au courant, mais toutes ces choses ne s’inscrivent pas dans ma mémoire active, je serais débordée, la conscience physique agit comme un filtre; les choses sont enregistrées sur un plan subtil, elles sont là à l’état latent, un peu comme une musique qui serait enregistrée sans être jouée, et lorsque j’ai besoin de savoir avec ma conscience physique, je me branche sur ce plan subtil et le disque se déroule. Alors je vois comment sont les choses, leur développement dans le temps, le résultat actuel.

Et si pour une raison quelconque vous m’écrivez pour demander mon aide et que je réponds « je suis avec vous », cela veut dire que la communication avec vous devient active, que vous êtes même dans ma conscience active, pour un temps, le temps nécessaire.

Et ce lien entre vous et moi n’est jamais coupé. Il y a des gens qui ont quitté l’Ashram il y a longtemps, en état de révolte, et pourtant je continue à être au courant, à m’occuper d’eux. Vous n’êtes jamais abandonné.

En vérité, je me sens responsable de tout le monde, même des gens que je n’ai rencontrés qu’une seconde dans ma vie.

Maintenant rappelez-vous une chose, c’est que Sri Aurobindo et moi nous sommes toujours une seule et même conscience, une seule et même personne. Seulement, quand cette force, ou cette présence qui est la même, passe à travers votre conscience individuelle, elle se revêt d’une forme, d’une apparence différente selon votre tempérament, vos aspirations, vos besoins, la tournure particulière de votre être. Votre conscience individuelle est comme un filtre, un orientateur si je puis dire, elle fait un choix et fixe une possibilité dans l’infini des possibilités divines. Au fond, le Divin donne exactement à chaque individu ce qu’il attend de lui. Si vous croyez que le Divin est lointain et cruel, il sera loin et cruel, parce que pour votre bien suprême il sera nécessaire que vous sentiez la colère de Dieu; il sera Kâlî pour les adorateurs de Kâlî, et la béatitude pour le bhakta. Et il sera la Toute-Connaissance de ceux qui cherchent la Connaissance, l’Impersonnel transcendant de l’Illusionniste, il sera athée avec l’athée, et l’amour de celui qui aime. Il sera fraternel et proche, un ami toujours fidèle, toujours secourable, pour ceux qui le sentent comme le guide intérieur de chaque mouvement, de chaque minute. Et si vous croyez qu’il peut tout effacer, il effacera toutes vos fautes, toutes vos erreurs, inlassablement, et à chaque instant vous pourrez sentir sa Grâce infinie. En vérité le Divin est ce que vous attendez de lui dans votre aspiration profonde.

Et quand on entre dans cette conscience où l’on voit toutes les choses d’un seul regard, l’infinie multitude des rapports du Divin et des hommes, on voit comme tout est merveilleux, dans tous les détails. On peut regarder l’histoire des hommes et voir combien le Divin a évolué selon ce que les hommes ont compris, voulu, espéré, rêvé, et comme il était matérialiste avec le matérialiste, et comme il grandit chaque jour et se fait plus proche, plus lumineux, à mesure que s’élargit la conscience humaine. Chacun est libre de choisir. La perfection de cette variété sans fin des relations de l’homme à Dieu à travers l’histoire du monde est une merveille ineffable. Et tout cela ensemble, c’est une seconde de la manifestation totale du Divin.

Le Divin est avec vous selon vos aspirations. Ceci ne veut pas dire naturellement qu’il se plie aux caprices de votre nature extérieure — je parle ici de la vérité de votre être. Et encore, il se modèle parfois sur vos aspirations extérieures, et si comme les dévots vous vivez dans ces alternances d’éloignement et d’embrassement, d’extase et de désespoir, le Divin aussi s’éloignera de vous ou se rapprochera, selon ce que vous croirez. L’attitude est donc très importante, même l’attitude extérieure. Les gens ne savent pas à quel point la foi est importante, comme la foi est miracle, créatrice de miracles. Car si vous vous attendez à chaque instant à être soulevé et tiré vers le Divin, il viendra vous soulever et il sera là, tout proche, de plus en plus proche.


« Être Près De Moi »

Pour être toujours près de moi, réellement, effectivement, vous devez devenir de plus en plus sincère et franc, vous ouvrir à moi de plus en plus. Rejetez toute dissimulation et décidez de ne rien faire que vous ne puissiez me dire immédiatement.


Ne fais jamais que ce que tu pourrais faire devant Moi sans te sentir gêné, ne dis jamais que ce que tu pourrais Me répéter sans peine.


Sois très sincère et franc, n’entretiens rien en toi-même que tu ne pourrais me montrer sans crainte, ne fais rien dont tu aurais honte devant moi.


Essaie d’être spontané et simple comme un enfant dans ta relation avec moi — cela t’épargnera beaucoup de difficultés.


Sois simple,

Sois heureux,

Sois calme,

Fais ton travail aussi bien que tu le peux.

Demeure constamment ouvert à moi —

C’est tout ce qui t’est demandé.


Proximité Physique

Que je te voie ou non, cela ne change rien à l’aide. Elle sera toujours là.


Vous devez débarrasser votre mental de deux mensonges :

1) Ce que vous recevez de moi n’a rien à voir avec ce que les autres ont ou n’ont pas. Ma relation avec vous dépend de vous seul ; je vous donne selon vos besoins véritables et selon votre capacité. Même ici, vous étiez déjà seul avec moi ; s’il n’y avait pas les autres, vous ne recevriez pas davantage.

2) C’est une grosse erreur de croire que la proximité physique est la seule chose indispensable au progrès. Elle ne fera rien pour vous si vous n’établissez pas le contact intérieur, car sans cela, vous pourriez rester avec moi du matin au soir sans jamais me rencontrer vraiment. C’est seulement par une ouverture et un contact intérieurs que vous pouvez réaliser ma présence.


Le retrait de la Mère 2 a soulevé une question très importante pour nous. Est-ce que cela va accroître la distance physique qui existait déjà entre elle et la plupart des Ashramites? Et comment les affaires de l’Ashram vontelles être administrées sans sa direction constante? Les intérêts véritables des sâdhaks ne vont-ils pas en souffrir pendant son retrait? Va-t-elle continuer à prendre le même soin de nous qu’auparavant?

Vous ne devriez pas oublier que chacun rencontre dans la vie l’expression exacte de ce qu’il est. La Grâce et les bénédictions sont toujours avec vous. Pas un seul jour, je ne me suis arrêtée de prendre soin comme d’habitude de ceux qui dépendent de ma force.

22 mai 1962


Faites votre travail — je continuerai à vous inspirer et à vous guider sans cesse, et quand ce sera nécessaire, je vous verrai physiquement. Mais je travaille à réduire de plus en plus cette nécessité. Parce qu’il est indispensable, pour la perfection du travail, d’être capable de recevoir intérieurement cette direction.

21 décembre 1964


Maintenant que vous êtes ici, la seule chose à faire est d’oublier le passé et de vous concentrer sur votre travail ici. Il est vrai que, pour le moment, je ne peux pas vous voir régulièrement, mais vous devez apprendre à obtenir le contact intérieur (c’est l’une des raisons principales de mon retrait); alors vous saurez que je suis toujours avec vous pour vous guider et vous aider, et que nulle part ailleurs vous ne pourriez être dans de meilleures conditions qu’ici pour bien faire votre sâdhanâ.


Il serait plus exact de dire que certaines pensées, certains sentiments et certaines actions éloignent les gens de moi, ou créent une séparation entre une personne et moi, en dépit de toute proximité physique.

1er mai 1968


Nous avons l’impression d’être séparés de Ta présence; mais cette séparation n’est qu’une illusion. N’est-ce pas, ma Mère?

Il n’y a pas de séparation réelle, mais si la conscience prend une fausse attitude, elle se place dans une condition telle qu’elle a la sensation ou le sentiment de séparation.


Est-ce qu’il est indispensable d’avoir un contact physique avec Toi?

Non, ce contact physique n’est pas indispensable. Certainement, pour ceux qui ont la vraie attitude, le contact physique aide le corps à suivre le mouvement de transformation, mais le corps est rarement en l’état d’en profiter.

Généralement, à l’anniversaire de la naissance, il est plus réceptif.

Septembre 1971


Je ne mène plus une vie active; si vous êtes ouvert, l’aide ne peut que venir.

14 décembre 1972


Rôle Du Guide

Si vous êtes tout à fait sincère, vous serez d’accord avec moi que ce dont vous vous plaignez ce n’est pas que je sois trop divine, mais que je ne le sois pas assez. Car si, dans mon corps physique, j’avais pris, par exemple, l’apparence tant aimée des anciennes traditions indiennes, comme ce serait commode! Imaginez : si j’avais plusieurs têtes et beaucoup de bras, si je possédais le don d’ubiquité, quand X. vient me faire les ongles, et pour cela frappe à la porte sans cérémonie pour me faire savoir qu’elle est là (je ne peux pas lui dire de ne pas frapper car elle est très occupée), je pourrais lui envoyer une paire de mains pour qu’elle fasse son travail et, en même temps, rester dans ma petite chambre pour répondre à Y., qui est assise ici près de moi — comme ce serait bien!...

Alors, vous voyez, je crains d’avoir accepté d’être trop humaine, trop liée aux lois humaines de temps et d’espace, et par là d’être incapable de faire une demi-douzaine de choses à la fois!

12 janvier 1932


Seigneur, je me plains de mes limites... Mais c’est à travers elles, grâce à elles qu’ils peuvent T’approcher. Sans elles, Tu serais pour eux aussi lointain, aussi inaccessible que si Tu n’avais pas revêtu un corps de chair.

C’est pourquoi chacun de leurs progrès représente, pour moi, une libération véritable, car chaque pas qu’ils font vers Toi me donne le droit de rejeter loin de moi une de ces limites, et de Te manifester plus vraiment, plus parfaitement.

Pourtant ces limitations auraient pu ne pas être nécessaires. Mais pour cela il aurait fallu ne garder près de nous que ceux qui ont eu l’expérience du Divin, ceux qui se sont identifiés à Toi, Seigneur, ne serait-ce qu’une fois, soit en eux-mêmes, soit dans l’univers. Car cette identification est la base indispensable de notre Yoga ; elle en est le point de départ.

17 juillet 1932


C’est leur formation mentale et vitale de moi qu’ils aiment, ce n’est pas moi-même. De plus en plus je suis mise en présence de ce fait. Chacun s’est fait à lui-même une image de moi conforme à ses besoins et à ses désirs, et c’est avec cette image qu’il est en rapport, c’est à travers elle qu’il reçoit le peu de forces universelles et une quantité moindre encore de forces supramentales qui réussissent à filtrer à travers toutes ces formations. Malheureusement, ils tiennent à ma présence physique, autrement je pourrais me retirer dans ma solitude intérieure et, de là, faire mon travail tranquillement et librement; mais cette présence physique est pour eux un symbole et c’est pourquoi ils y tiennent, car, en fait, ils ont très peu de contact réel avec ce que mon corps est véritablement et avec la formidable accumulation d’énergie consciente qu’il représente.

Et maintenant, ô Force Supérieure, que Tu descends en moi et pénètres de plus en plus totalement tous les atomes de mon corps, la distance entre moi et tout ce qui m’entoure semble augmenter de plus en plus, et de plus en plus je me sens flotter dans une atmosphère de radieuse conscience qui échappe totalement à leur compréhension.

11 juin 1954


Puisque je n’aime que Toi, Seigneur, c’est Toi seul que j’aime en tous et en chacun; et à force de T’aimer en eux, je finirai par les rendre un peu conscients de Toi.

Pour eux, le grand art est de savoir se laisser aimer sans préférence et sans obstruction; mais, non seulement ils ne veulent être aimés qu’à leur manière, ils ne veulent aussi s’ouvrir à l’amour que lorsqu’il vient vers eux à travers l’intermédiaire de leur choix... et ce qui pourrait être fait en quelques heures, quelques mois ou quelques années, prend des siècles pour s’accomplir.


Après avoir établi un contact conscient avec chacun de ceux qui sont là, Je me fonds dans le Seigneur Suprême, et, alors, mon corps n’est plus qu’un canal à travers lequel Il déverse sur tous Sa Lumière, Sa Conscience et Sa Joie, selon la réceptivité de chacun.


Je prends le plus grand soin d’ouvrir votre porte au-dedans de vous tous, et que, si vous avez seulement un petit mouvement de concentration au-dedans de vous, vous n’ayez pas à faire ces longs stages devant une porte fermée qui ne bouge pas, dont vous n’avez pas la clé, et que vous ne savez pas comment ouvrir.

La porte est ouverte, seulement il faut regarder de ce côté-là. Il ne faut pas lui tourner le dos.


Je n’ambitionne pas d’être le Guru de qui que ce soit. Il m’est plus naturel de me sentir spontanément la Mère de tous et de les faire avancer silencieusement, par la puissance de l’amour.

19 septembre 1961


Je n’ambitionne pas d’être le Guru de qui que ce soit. Il m’est plus naturel d’être spontanément la Mère universelle et d’agir en silence par l’amour.

Mais puisque vous me posez la question, je vais répondre.

Quand vous avez commencé à faire usage d’un mantra, j’y ai mis un pouvoir pour le rendre efficace. Maintenant que vous m’avez dit quel est le mot de ce mantra, je confirme ce pouvoir.


Puisque tu m’as conseillé de m’adresser directement au Suprême, comment conçois-tu ma relation avec toi?

N’es-tu pas le fils de la Mère universelle?

25 juillet 1970


Jusqu’à présent, mon attitude spontanée était celle de la Mère suprême qui porte l’univers avec amour dans ses bras, et je m’occupais de chacun comme d’un enfant dont elle tolère tout également; et tout ce que les gens ici faisaient pour me plaire, je le prenais comme un gage de leur amour et j’en étais très reconnaissante. Aujourd’hui j’ai appris que beaucoup, sinon la majorité, me considèrent comme leur Guru, et qu’ils sont avides de me plaire parce que plaire à son Guru est la meilleure manière d’acquérir des mérites sur le chemin. Et alors j’ai compris que le devoir du Guru est de n’encourager en chacun que ce qui peut le conduire rapidement au Seigneur et servir Son But divin — et je suis très reconnaissante de cette leçon.


Chacun doit suivre son propre chemin qui est nécessairement le meilleur et le plus rapide pour atteindre le but.

Comme il se trouve que je peux connaître le chemin, j’ai le devoir de le leur montrer.


Quand moi je dis que j’ai initié quelqu’un, je veux dire que je me suis révélée à cette personne, sans paroles, et qu’elle a été capable de voir, de sentir et de savoir Ce que je suis.


« Faites Comme Vous Voulez »

Je veux seulement ce que Vous trouvez le mieux.

Quand on me propose deux choses et qu’on me demande laquelle faire, je réponds « comme vous voudrez », quand l’une n’est pas mieux que l’autre.

17 janvier 1933


«   Si vous voulez » implique évidemment qu’il y a risque que les conséquences de ce que vous voulez faire ne soient pas très bonnes pour votre sâdhanâ, mais aussi que vous n’êtes peut-être pas prêt pour faire le progrès nécessaire qui permettrait que vous ne fassiez pas ce que vous désirez faire.

29 mars 1933


Il semble que vous soyez beaucoup trop complexe et compliqué pour comprendre ma simplicité droite et directe. Quand je dis : « c’est ce qu’il y a de mieux » je veux dire que c’est le mieux, et, par conséquent, que c’est la chose à faire. Et ce que j’appelle soumission, ce n’est pas de répondre à mes projets par une contre-proposition, mais de les accepter de tout cœur.

Vous demandez la paix comme si je vous la retirais — mais quand je vous ai écrit avec les meilleurs sentiments de bonté, de confiance et de considération, « c’est la meilleure chose à faire », si vous m’aviez répondu aussitôt : «   Oui, Mère, que cela soit fait », vous auriez certainement ressenti une plus grande paix en vous et même une douce joie.

26 juillet 1939


Votre dernière lettre, en réponse à la mienne où je vous expliquais ce que je pensais faire, dit ceci : « Faites comme vous voulez. Mais puisque vous me demandez mon avis, je dois dire que c’est stupide. » Est-ce stupide parce que je me sens contraint par les circonstances? Autre chose : pourquoi avez-vous omis ces mots qui me sont si chers, par lesquels vous terminez toujours : « Tendresse et bénédictions » ?

Mon « c’est stupide » recouvrait beaucoup d’aspects de la question, y compris le plus superficiel. Ce que vous suggérez — qu’il est stupide de croire les circonstances contraignantes quand elles ne le sont pas — en fait partie.

C’est à dessein que j’ai omis les mots « tendresse et bénédictions », parce que je ne souhaitais pas que vous pensiez que je bénissais votre entreprise (je ne la bénis pas) simplement parce que je la trouve stupide. Alors ne vous y trompez pas quand je termine par « tendresse et bénédictions ». Ces mots sont pour votre âme dont vous n’êtes justement pas très conscient en ce moment, et non pour votre être extérieur.

18 juin 1942


Pourquoi ai-je tellement peur?

Parce que vous croyez que je veux vous imposer ma volonté; mais c’est faux. Au contraire, je veux vous laisser entièrement libre de décider vous-même. Seulement je peux savoir et prévoir ce que vous ne pouvez pas savoir et que vous ne prévoyez pas, et je vous dis ce que je vois, c’est tout. C’est à vous de faire ou de ne pas faire usage de ma connaissance. Votre décision d’attendre un an est sage et je suis heureuse que vous l’ayez prise.

13 février 1954


Personne n’a jamais eu l’idée de vous forcer à faire le yoga. Si vous voulez le faire dans le but d’acquérir un pouvoir sur les circonstances, ce n’est pas un motif très noble ni très élevé, et vous ne pouvez pas compter sur moi pour vous y aider. Je ne peux vous aider que si votre motif est de découvrir la Vérité (et non de postuler a priori que ce que vous croyez est la vérité) et de vous soumettre entièrement à la Vérité. La décision est donc entre vos mains.

1er décembre 1961


Maintenant je suis obligée de vous dire que je n’approuve ni ne désapprouve — ni goût ni dégoût, ni désir ni volonté personnelle. Chaque cas est examiné individuellement, et la réponse est donnée dans le meilleur intérêt de chacun du point de vue spirituel.

Allez chez vos parents et en même temps vous serez à même de voir et de décider si sincèrement vous voulez la Vie Divine plus que tout

8 octobre 1966


Je n’ai pas l’habitude d’imposer ma volonté aux autres.

Si d’eux-mêmes ils demandent de l’aide, l’aide leur sera donnée.

24 octobre 1967


« Je Ne Suis Pas Mécontente De Toi »

Vous aviez ces mauvaises suggestions (que je ne vous aime pas et que vous voulez partir), parce que vous étiez en train de me désobéir. Mais maintenant que vous avez pris la résolution d’agir selon ma volonté, les mauvaises suggestions vont disparaître. Personne ne m’a dit quoi que ce soit contre vous.

24 décembre 1931


Tu devrais laisser tomber une bonne fois pour toutes cette idée que je suis mécontente de toi — cela me paraît si étrange! Si je devais être ainsi mécontente en présence des faiblesses humaines, je ne serais certainement pas capable de faire le travail que je fais, et ma venue sur terre n’aurait pas de sens.

14 janvier 1933


Je n’ai jamais remarqué quoi que ce soit de mal en toi quand tu viens pour le pranâm. Ton aspiration est très claire et j’y réponds toujours. Ne te tourmente pas de ce que d’autres peuvent dire — je suis tout à fait satisfaite de toi et mes bénédictions sont toujours avec toi.

15 janvier 1937


J’ai eu l’impression que vous n’étiez pas tout à fait satisfaite de moi.

Rien de tel. Chacun a ses difficultés et je suis ici pour l’aider à en sortir.

Avec mon amour et mes bénédictions.

25 février 1942


Peut-être n’avez-vous pas eu le temps, ou n’avez-vous pas estimé nécessaire, de répondre à ma lettre. Aujourd’hui votre regard avait quelque chose d’insondable. Il avait l’air d’une réprimande. S’il en est ainsi, je ne sais pas quelle peut en être la raison. Avec Pranâm.

Aucune réprimande. Je vous avais envoyé par X. la réponse que je considérais comme la plus importante, et je m’attendais à ce que vous m’en parliez — de là mon regard.

Je pourrais ajouter que, dans toute relation humaine, le moindre mouvement psychique qui pourrait se cacher est toujours recouvert d’une telle couche d’attirances et d’impulsions vitales, que l’on ne saurait être trop sur ses gardes.

Bénédictions.

11 janvier 1944


Mère,

Voici trois jours que je ne peux déchiffrer l’expression de vos yeux quand je viens pour le Pranâm. Je sens que vous êtes mécontente de moi. Je me trompe peut-être, mais s’il y a quelque chose je voudrais bien que vous me le disiez. Avec Pranâm.

Je n’ai pas l’impression que mon attitude a changé à ton égard, et il n’y a pas non plus de raison qu’elle change. La seule chose que je vois, c’est que je pensais à Y. quand tu es venu, et je me demandais jusqu’à quel point tu savais où en sont les choses. Quant à être mécontente de toi, il n’y en a pas le moindre signe et je peux dire en toute sûreté que je ne suis pas mécontente.

Avec mon amour et mes bénédictions.

5 septembre 1945


Ma chère Mère,

Je sens que je vous ai mécontentée. Je le regrette beaucoup, quelle qu’en puisse être la raison. J’en suis navré. Je n’ai guère besoin de vous dire mon affection croissante pour vous. Avec Pranâm.

Mon cher enfant,

Ne sois pas navré et ne t’inquiète pas — je ne suis pas du tout mécontente. D’autres ont peut-être été un peu bouleversés par ce qui semble avoir été un bavardage quelque peu léger, mais je ne t’en tiens pas pour responsable. C’est devenu une habitude à l’Ashram de parler avec légèreté et étourdiment de beaucoup de choses qui dépassent la compréhension habituelle des gens. Il faudrait une grande force et une grande endurance pour résister victorieusement à cette influence. J’ai toutefois l’espoir que cette force et cette endurance croîtront en tous ceux qui sont de bonne volonté. En attendant, mon amour et mes bénédictions sont avec tous.

Sois assuré que je suis tout à fait consciente de l’amour et de la dévotion qui grandissent en toi et ils reçoivent toute la réponse qu’ils sont en droit d’attendre.

Avec mon amour et mes bénédictions.

22 septembre 1947


Une fois de plus c’est un choc parfaitement gratuit... Je n’ai jamais su que c’était ton sitar que tu demandais à X. de te rendre; d’après ce qu’il m’avait dit, il semblait clair que c’était son sitar dont il était question. Je vois que c’est une erreur et il doit te le rendre si tu en as besoin. Mais dans ton intérêt, je dois te dire que tu recevras inévitablement des chocs, et des coups violents, tant que tu entretiendras des idées fausses, par exemple, que je « me range du côté » de l’un ou de l’autre, etc.

C’est totalement faux et sans fondement, et tu dois te débarrasser complètement de cette manière de penser, si tu veux te sentir proche du Divin.

Avec mon amour et mes bénédictions.

5 novembre 1947


Vous devez apprendre une fois pour toutes que quelles que soient les erreurs que les gens commettent, cela ne peut ni me fâcher, ni me mécontenter. S’il y a de la mauvaise volonté ou de la révolte, Kâlî peut venir et les châtier, mais elle le fait toujours avec amour.

23 mars 1954


« Façon De Travailler   »

On dit que tu admires toujours les choses que nous faisons, quelles qu’elles soient.

Quelle drôle d’idée! Il ne manque pas de choses ou d’actions que je trouve mauvaises et que je n’admire pas du tout.

12 mai 1934


J’ai usé pas mal de matière grise pour placer devant vous thèse après thèse. Mais vous n’avez pas riposté. Cela vous laisse joyeusement indifférente.

Tous les raisonnements de votre lettre viennent du mental physique extérieur. Vous ne pouvez me demander de descendre à ce niveau et, de là, de discuter avec vous. Je vois les choses sur un autre plan et d’une autre façon.

19 juillet 1942


Il est tout à fait inexact que dans ma conscience se trouve la volonté d’être en retard. La vérité est que la volonté d’être prête à temps ne prime pas en moi les autres volontés : elle est à sa place parmi les autres, non pas exclusive et unique, mais faisant partie d’un ensemble où les ordres de grandeur et d’importance peuvent ne pas être conformes à ce que tu penses ou sens. En fait, ta sensation de la relativité des importances n’est pas la même que la mienne. De plus tu considères le problème d’une façon linéaire et exclusive, comme s’il était séparé des autres problèmes concomitants. Il n’en est rien; chaque problème n’existe pas en lui-même, mais en fonction de tous les autres; et la solution, pour être vraie, ne doit en négliger aucun.

Si tu comprends cela, certainement ta difficulté disparaîtra aisément.

16 novembre 1950


Évidemment, selon les lois humaines, j’ai eu tort de te dire que je te verrai tous les mois, puisque je n’étais pas sûre de pouvoir le faire, tout en n’oubliant pas ce que j’avais dit.

En vérité, je vis à la minute la minute, selon la Suprême Direction et suis, par conséquent, incapable de faire des plans. Je sais que ce n’est pas confortable pour la mentalité humaine qui s’imagine pouvoir tout décider à l’avance. Mais au point de vue spirituel c’est inévitable.


Chaque sâdhak doit se rappeler qu’il n’est pas seul. Autant que possible, j’essaie de donner satisfaction à chacun et de répondre à des questions sensées chaque fois que c’est nécessaire.


C’est une manière de dire, une description grossière de quelque chose qui se passe réellement mais qui est beaucoup plus subtil que cela.

Si je ne m’occupais que d’une seule personne, je pourrais peut-être conserver dans ma mémoire de telles précisions, mais comme je suis consciemment en rapport avec plus d’un millier de gens, des détails aussi précis ne sont en général pas notés — et ce n’est pas nécessaire non plus, parce que la Conscience fait toujours le travail comme il doit être fait.


Il y a toujours une grande différence entre ce que les gens sont et font et ce qu’ils devraient être et faire. La conscience est tout à fait au courant de cela et elle travaille constamment à rectifier et à transformer, mais elle ne travaille pas sur des points isolés et d’une manière intermittente. Elle travaille sur la totalité de l’ensemble d’une manière globale et vaste. Son progrès paraît lent mais il est plus complet et rien n’est oublié.


À dire vrai, je n’ai pas d’opinion. Selon une vision de vérité, tout est encore terriblement mélangé, une combinaison plus ou moins heureuse de lumière et d’obscurité, de vérité et de mensonge, de connaissance et d’ignorance, et tant que les décisions seront prises et l’action sera faite suivant des opinions, il en sera toujours ainsi.

Nous voulons donner l’exemple d’une action faite en accord avec une vision de vérité, mais malheureusement nous sommes encore fort loin de réaliser cet idéal et la vision de vérité, même si elle s’exprime, se trouve immédiatement déformée dans l’exécution.

Ainsi, dans l’état actuel des choses, il est impossible de dire : « ceci est vrai, et ceci est faux, ceci nous éloigne du but, ceci nous rapproche du but ».

Tout peut être utilisé en vue du progrès à faire; tout peut être utile si on sait l’utiliser.

La chose importante est de ne jamais perdre de vue l’idéal que l’on veut réaliser et de se servir de toutes les circonstances dans ce but. Et, en fin de compte, il est toujours préférable de ne pas prendre de décision arbitraire pour ou contre les choses et de regarder les événements se dérouler, avec l’impartialité du témoin, s’en remettant à la Sagesse Divine qui, Elle, décidera pour le mieux et fera le nécessaire.

29 juillet 1961


Ma façon de voir est quelque peu différente. Pour ma conscience, toute la vie sur terre, y compris la vie humaine et toute sa mentalité, est une masse de vibrations — pour la plupart des vibrations de mensonge, d’ignorance et de désordre —, dans lesquelles sont à l’œuvre, de plus en plus, des vibrations de Vérité et d’Harmonie qui viennent des régions supérieures et se fraient un chemin à travers la résistance. Dans cette vision, le sens de l’ego, les revendications personnelles et l’individualisme deviennent tout à fait irréels et illusoires.

Quand une confusion supplémentaire se crée dans la confusion existante, je dirige sur elle des vibrations spéciales pour rétablir autant que possible une meilleure harmonie. Ce ne sont pas les individus en tant que tels qui sentent le « coup », c’est leur propension à s’accrocher à la désharmonie ou à prendre parti pour elle... Dans des cas pareils ce n’est jamais un côté qui a raison et un autre qui a tort, mais tous qui sont à blâmer dans la mesure où ils adhèrent au mensonge et à la confusion.


Vous ne comprenez pas ma manière de travailler. Autant dire, « Vous avez la Force Supramentale, pourquoi ne pas vous en servir et en finir avec toute cette pagaïe? » Mais ce n’est pas comme ça que le travail peut se faire. Le monde n’est pas prêt pour la force supramentale et, si elle est utilisée sans une préparation de la base, les choses vont complètement voler en éclats. Je dois préparer la base et ensuite faire descendre la force.

Votre vision humaine voit les choses en ligne droite. Pour vous c’est comme ceci ou comme cela. Pour moi c’est différent. Je vois le tout comme une masse de conscience qui s’avance vers ses fins ou son but. À chaque petit mouvement, je dois voir quelles seront les réactions de la masse dans sa totalité, quelles répercussions vont s’ensuivre.

Quand je dis que quelque chose doit être fait comme ceci ou comme cela, votre mental humain en fait un principe et essaie de l’appliquer avec rigidité à tous les cas. Pour moi ce n’est pas comme ça. Pour moi, il n’y a ni règles, ni règlements, ni principes. Pour moi, chaque cas est un cas exceptionnel, qui doit être traité d’une manière spéciale. Il n’y a pas deux cas semblables.

À l’intérieur du mouvement de cette masse de conscience, je sais qu’un certain point doit aller dans une certaine direction pour atteindre plus facilement le but. En fonction de ce point, je déclare qu’il faut ou qu’il ne faut pas faire telle chose, mais je rencontre parfois en chemin une grande obstruction. Celle-ci peut être traitée de deux manières : ou bien je dois permettre au point en question de changer de direction et ne pas m’occuper de la barrière pour le moment, jusqu’à ce que davantage de lumière tombe sur elle et la change, ou bien je dois briser la barrière. Comme je l’ai dit, chacun de ces petits mouvements a ses réactions et ses répercussions sur la masse, aussi briser la barrière va provoquer une réaction en chaîne qui peut agir sur un champ beaucoup plus vaste. Je n’ai d’égards pour personne, mais je dois surveiller à chaque moment le changement de circonstances dû au changement de la personne ou des personnes concernées et au temps qui passe et au circuit par lequel passe l’action. À chaque instant, je dois voir quelle est, en fonction de ces changements, la meilleure manière de faire la chose, pour aider au progrès de la masse. Je dois voir si cela vaut la peine de briser la barrière avec toutes les conséquences qui en découlent, ou bien s’il ne vaut pas mieux la laisser pour le moment et tolérer la stupidité humaine. Ce qui vous paraît être une contradiction ne l’est pas quand tout est vu dans son unité. Il y a plusieurs moyens d’arriver à la même fin. Alors, si je trouve que briser la barrière coûtera beaucoup plus que cela ne vaut, je vous laisse agir comme vous voulez. Mais cela ne m’empêche pas de condamner l’obstruction et de dire qu’elle devrait disparaître.

Après tout, tôt ou tard, chacun des éléments dans cette masse de conscience, doit avancer vers le but commun. Mais pour conduire la conscience vers ce but, je dois permettre aux êtres humains d’avancer avec moi, et je dois leur apparaître dans leur forme même et parler leur langage. Je dois m’exprimer d’une façon rudimentaire. Je vois bien que ma manière de parler et de fixer règles et règlements est stupide, mais c’est une concession que je dois faire à l’humanité; autrement, elle serait incapable de comprendre quoi que ce soit. Même quand je parle leur langage, les gens ne me comprennent pas et en font un gâchis. Si je devais parler le langage de la lumière, tout leur passerait audessus de la tête et les laisserait bouche bée, sans avoir compris quoi que ce soit.

X. a un mental très développé. Je puis dire que son mental est très ouvert à la lumière. Deux fois j’ai essayé de lui parler le Paroles de la langage de ce que Sri Aurobindo appelle le mental de lumière, mais même cela il n’a pas pu le comprendre. Il en a saisi un petit peu mais la plénitude du sens lui a échappé.

Avec les autres, c’est encore pire; ils n’arrivent pas à comprendre quoi que ce soit et paraissent ahuris. Dans leur intérêt, je dois faire un compromis. Je dis qu’une certaine chose est stupide, mais je vois que vous ne pouvez pas vous empêcher de la faire, alors je dois la tolérer. Je vois la valeur relative des choses et adopte la manière qui peut aider à faire le progrès. Dans votre intérêt et dans l’intérêt du progrès de la masse de conscience dans son ensemble, il se peut que je doive permettre un bon nombre de choses, mais cela ne veut pas dire que je suis aveugle et que je ne vois pas leur stupidité. Quelquefois, il est nécessaire que vous fassiez une expérience et alors je laisse faire. Mais quand je dis catégoriquement « non », il est dangereux de s’y opposer. Il peut y avoir beaucoup de raisons à la même action; mais il n’est pas possible de les expliquer à votre mental.

Dans ce cas particulier j’avais dit « non ». Alors Y. est intervenu. Maintenant, Y. est très gentil et certaines parties de son être sont très sincères. Je sais qu’il est faible et qu’il a l’habitude d’agripper les choses pour se les approprier. J’aurais pu refuser. Mais cela l’aurait trop bouleversé. Il aurait eu du mal à s’adapter. Comme je vous l’ai dit, je vois la valeur relative des choses et j’ai vu que cela ne valait pas la peine de le bouleverser, aussi j’ai donné la permission. Mais cela ne m’empêche pas de dire que ce n’est pas ce qu’il fallait faire.


Commérages

Mère joyeuse, je m’étonne en voyant qu’il y a des gens qui croient que Tu appelles seulement les sâdhaks qui ne peuvent pas recevoir Ta Grâce de loin; et que c’est un signe de faiblesse de la part de celui qui Te voit de temps en temps.

Ne t’occupe pas de ce que les gens croient ou disent; c’est presque toujours des sottises ignorantes.

J’admire toujours que les gens s’imaginent pouvoir connaître les raisons de mes actions! J’agis pour chacun différemment, selon les nécessités de son cas particulier.


Je te conseillerais de ne jamais écouter ce que disent les sâdhaks — en particulier les sâdhaks avancés.

29 décembre 1931


Ce n’est certainement pas vrai que je me désintéresse des sâdhaks et de leur sâdhanâ. En quoi le mauvais état du monde m’obligerait-il à ne plus m’en occuper? Ce serait plutôt une raison d’insister davantage sur une réalisation spirituelle rapide, seul chemin pour sortir de l’impasse. Vous ne devriez pas croire tout ce que l’on vous dit; car on dit constamment tant de choses ignobles et alarmantes qui sont totalement fausses.

8 octobre 1940


Mon cher enfant,

Il est répondu à toutes tes lettres, mais dans le silence de ton cœur; tu dois apprendre à écouter les réponses là, et non par la bouche des autres. Toute l’aide possible t’est donnée sans cesse, mais tu dois apprendre à la recevoir dans le silence de ton cœur et non par des moyens extérieurs. C’est dans le silence de ton cœur que le Divin te parlera, te guidera et te conduira à ton but.

Mais pour cela tu dois avoir une foi entière en la Grâce et l’Amour Divins.

18 janvier 1962


Ma petite enfant,

Quand ta première lettre est arrivée, j’ai simplement écrit dessus un mot en français et je l’ai laissée sur ma table, car je m’attendais à recevoir la seconde; j’étais sûre que tu recevrais ma réponse silencieuse.

Pour te réconforter, je peux dire immédiatement et une fois pour toutes que je n’attache jamais aucune importance à ce que les gens disent les uns des autres, qui que ce soit qui parle — et de ton côté, je te demande de ne jamais prendre au sérieux ce que quelqu’un (qui que ce soit) dit en mon nom, parce que même avec la meilleure volonté c’est toujours déformé.

Maintenant, je te demande de ne pas te faire de souci au sujet de cette histoire d’école. Je n’écrirai rien là-dessus, mais un jour j’ai l’intention de t’appeler et de t’expliquer comment je vois toute la question. Après tu verras quel est ton sentiment.

En attendant, que ton mental soit au repos, afin que la Lumière puisse le traverser.

Avec tout mon amour et mes bénédictions.

27 octobre 1963


Quand apprendras-tu à ne pas écouter toutes les rumeurs qui circulent ici?

15 juillet 1967


Oui, toutes ces rumeurs fausses et idiotes me sont revenues après avoir fait le tour de l’Ashram. Je n’y ai attaché aucune importance car la plupart des gens ici semblent ne vivre que pour cancaner et mentir, et j’ai une fois pour toutes fermé ma conscience à tout cela pour éviter une manifestation de Kâlî ou de Durgâ.

J’espère que ceux qui sont fidèles et ont du bon sens ne vont pas perdre leur temps à écouter tout cela.

J’étais au courant de tout ce que tu dis au sujet de cette affaire de nourriture — mais tu admettras qu’il y a toujours une façon d’améliorer son action et de la rendre plus lumineuse et plus complète.


Tu ne dois pas te soucier des fautes et faiblesses des autres, la seule chose qui importe est de ne pas croire ce que les gens te disent, surtout quand ils parlent en mon nom.


Lorsque nous devenons amers, nous perdons notre contact divin et devenons très « amèrement » humains.

Méfie-toi de ce que l’on te répète en mon nom — l’esprit dans lequel cela a été dit s’est perdu!


Veillez soigneusement à ce qu’aucune influence ne diminue votre confiance en moi et ne permettez à rien ni à personne de vous séparer de moi.


Un grand malentendu s’est produit.

Vous semblez croire que je dis une chose alors que je veux en dire une autre. C’est absurde.

Quand je parle, je parle simplement et je veux toujours dire ce que je dis.

Quand je dis : la première condition du yoga est de rester tranquille et calme — c’est ce que je veux dire.

Quand je dis que parler est inutile et entraîne seulement de la confusion, un gaspillage d’énergie et la perte du peu de lumière que l’on a — je veux dire cela et rien d’autre.

Quand je dis que je n’ai donné à personne le droit de parler en mon nom et d’interpréter mes paroles selon sa fantaisie, je veux dire cela et rien d’autre.

J’espère que ceci est clair et définitif et que ce singulier malentendu va prendre fin.


J’ai déjà averti ceux qui continuent à répandre des bruits, plus ou moins faux, sur ce qu’on croit que j’ai dit ou pas dit, que c’est une trahison.

Comme cette habitude pernicieuse ne semble pas prendre fin, je dois ajouter que ceux qui s’obstinent dans cette voie seront traités sur le plan occulte comme des traîtres.


«   Remontrances   »

Il est absolument interdit d’envoyer à qui que ce soit le moindre de mes écrits inédits sans ma permission expresse. On me dit que vous en avez l’intention, aussi je me hâte de vous informer qu’il ne faut pas le faire et de vous demander de me rendre immédiatement tous les exemplaires dactylographiés que vous avez en votre possession.

18 juin 1964


Faire quelque chose scrupuleusement, c’est le faire avec le plus grand soin possible, aussi honnêtement et consciencieusement que l’on peut le faire.

Une autre fois, s’il y a des mots que vous ne comprenez pas dans ce que j’ai écrit, il vaut mieux me renvoyer votre cahier en me demandant des explications. Je vous les donnerai toujours et ainsi vous éviterez de parler aux autres de ce que je vous ai écrit — parce qu’il n’est pas bon de le faire.


C’est dommage que vous ayez montré mes réponses à vos questions. Elles étaient pour vous seul et personne d’autre. Cela a en partie altéré l’expérience, car c’était le vital et le mental qui voulaient profiter de la situation pour satisfaire leurs propres désirs.


(À propos des parties de tennis de la Mère avec les sâdhaks et les étudiants.)

On m’a dit que nos garçons, jeunes et vieux, aiment jouer au tennis avec moi (les termes exacts étaient « m’accorder une partie »), pour une raison ou une autre, mais pour jouer vraiment et apprendre à jouer, ils doivent jouer entre eux.


Vous avez cette occasion extraordinaire de pouvoir jouer au tennis et faire de l’exercice dans une atmosphère tellement remplie de Conscience Divine, de Lumière et de Puissance que chacun de vos mouvements est, pour ainsi dire, imprégné de la conscience, de la lumière et d’un pouvoir qui est en luimême un yoga intensif; et votre inconscience ignorante, votre aveuglement et votre manque de sensibilité sont tels que vous croyez que vous accordez une partie à une bonne vieille dame pour laquelle vous ressentez un peu de gratitude et quelque affection... ou même que vous l’aidez à jouer!

5 juin 1949


Je n’ai pas répondu parce que leurs esprits sont terriblement agités, ils ne savent pas comment faire usage de la force et ils gâtent mes formations. Mais vous n’avez pas besoin de le leur dire — envoyez-leur seulement des bénédictions.

13 mai 1955


Vous devez comprendre une chose : avant de répondre à une question, j’examine tous les aspects du problème, présents et à venir, si bien que, lorsque la réponse est donnée, elle est définitive. Il est inutile d’y revenir.

12 juin 1955


D’après Votre longue expérience, de plus de soixante ans, trouvez-Vous que ce que Vous attendiez de nous et de l’humanité s’est suffisamment réalisé?

Comme je n’attends rien, je ne peux pas répondre à cette question.


X. dit : « Cela dépend de Mère. »

Non, cela ne dépend pas entièrement de moi. S’il en était ainsi, tout irait comme sur des roulettes. Mais il y a toujours le caractère de la personne qui s’interpose.

 20 août 1961


Comment pourrais-je donner un conseil à des sots?


Voici deux questions qui n’appellent pas de réponse :

Qu’avez-vous fait pour le Divin qui justifie tant d’exigences?

Qu’avez-vous fait au Divin pour recevoir tant de coups?


Qu’avez-vous donné au Seigneur ou fait pour Lui qui vous autorise à me demander de faire quelque chose pour vous? Je ne fais que le travail du Seigneur.


Tu te trompes si tu crois que je suis dupe. C’est impossible parce que leur « intention » est pour moi bien plus claire que leurs paroles.

Mais s’il me fallait être stricte avec tous ceux qui essaient de me tromper, bien peu échapperaient à cette rigueur.


Ne vous êtes-vous jamais trompé dans aucune de vos décisions? Oui, vous vous êtes trompé, n’est-ce pas? et bien des fois.

Alors de quel droit pensez-vous que lorsque ma décision n’est pas semblable à la vôtre, c’est moi qui me trompe?


Je sais que, pour vous, être avec moi n’est ni un besoin ni une joie mais un devoir et que vous êtes plus heureux ailleurs, avec d’autres. Aussi je ne vous appelle que lorsque c’est nécessaire — et non parce que cela me fait plaisir, car il y a longtemps que j’ai mis le plaisir dans ma poche et que je l’y ai laissé.


C’est pourquoi je ne vous ai pas vu, parce que je savais que c’était tout à fait inutile, car nos conceptions respectives de la vie et de l’action sont véritablement beaucoup trop différentes.


Que peux-tu faire contre moi? Tu vis dans la conscience de ton corps et ton corps est périssable. Je vis dans la conscience de mon esprit, et mon esprit est immortel.


Nous y voilà, Seigneur, ce sont ceux-là même auxquels Tu as manifesté le plus d’amour qui Te rendent responsable de leurs difficultés.









Let us co-create the website.

Share your feedback. Help us improve. Or ask a question.

Image Description
Connect for updates