CWM (Fre) Set of 18 volumes
Paroles de la Mère - III Vol. 16 of CWM (Fre) 447 pages 2009 Edition
French

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Ce volume se compose de brèves communications écrites de la Mère sur différents aspects du yoga et de la vie.

Paroles de la Mère - III

The Mother symbol
The Mother

Ce volume se compose de brèves communications écrites de la Mère sur différents aspects du yoga et de la vie : le Divin et l’univers, la religion, l’occultisme, les forces adverses, la guerre, le gouvernement, la transformation, la santé et la maladie, ainsi que des messages, des prières et des conversations.

Collection des œuvres de La Mère Paroles de la Mère - III Vol. 16 447 pages 2009 Edition
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Deuxième partie

Entretiens




Le 18 janvier 1951

L’être Psychique Et La Vérité

Cet entretien est basé sur le texte de la Mère intitulé « La science de vivre ». (Éducation, p. 5) Dans la transcription, il était précédé par les remarques suivantes.

L’être psychique est formé par la Vérité intérieure, il s’organise autour d’elle.


Le vital est le dynamisme de l’action. Il est le siège de la volonté, des impulsions, des désirs, des révoltes, etc.


Le physique est le domaine concret qui cristallise et définit les pensées, les mouvements du vital, etc. C’est une assise solide à l’action.


Découvrir son être psychique implique une sorte de conviction, de foi dans l’existence de cet être psychique. Il faut en devenir conscient et ensuite le laisser prendre la direction de la vie et de l’action; il faut se référer à lui et en faire le guide. On devient conscient des mouvements de son être en se référant de plus en plus à l’être psychique.


Avoir un but n’est pas suffisant. Il faut avoir la volonté de l’atteindre en essayant toujours de remonter à l’origine de tous ses mouvements.


Se maîtriser veut dire être conscient de soi et de ses mouvements, faire ce que l’on a décidé de faire et non pas ce que les autres veulent.


Les Méthodes De La Pratique Spirituelle

« À travers le temps et l’espace, beaucoup de méthodes ont été préconisées pour obtenir cette perception [de l’être psychique] et finalement pour accomplir cette identification. Certaines méthodes sont psychologiques, certaines religieuses, certaines, même, mécaniques. À vrai dire, chacun doit trouver celle qui lui convient le mieux; et si son aspiration est ardente et tenace, si sa volonté est persistante et dynamique, il est sûr de rencontrer d’une façon ou d’une autre, extérieurement par la lecture ou l’enseignement, intérieurement par la concentration, la méditation, la révélation et l’expérience, l’aide dont il a besoin pour atteindre son but. »

Quelle est la différence entre les méthodes mécaniques, religieuses et psychologiques? Les méthodes religieuses sont les méthodes adoptées par les différentes religions. Il n’y a pas beaucoup de religions qui parlent de la Vérité intérieure, c’est plutôt pour elles une question de se mettre en rapport avec leur Dieu. Paradis et Enfer, c’est une façon détournée de dire [...] 22

Les méthodes psychologiques sont celles qui s’occupent des états de conscience, qui essayent de réaliser le moi intérieur en se retirant de toutes les activités et en tâchant de créer les conditions intérieures conscientes de détachement, d’abstraction, de concentration, de réalité supérieure, d’abandon de tous les mouvements extérieurs, etc. Ça, c’est une méthode psycho logique, n’est ce pas, qui agit sur les pensées, les sentiments et les actions.

Les méthodes mécaniques sont celles qui consistent à se baser sur les moyens purement matériels — on peut en tirer profit si on les utilise d’une certaine façon. Prenez, par exemple, la méthode respiratoire : elle agit plus ou moins mécaniquement, mais il a été préconisé d’y ajouter une concentration de la pensée, de répéter un mot, comme dans l’enseignement de Vivékânanda. Ça va jusqu’à un certain point, mais alors ça s’éteint; ce sont des tentatives humaines à travers le temps et l’espace qui ont plus ou moins abouti d’une façon individuelle, mais qui n’ont jamais donné de résultats d’ensemble.

La méthode psychologique est beaucoup plus difficile, mais beaucoup plus efficace : à travers l’action que vous faites, être dans cet état de volonté intérieure de n’exprimer en vous que la vérité de votre être et de tout faire dépendre de cette vérité. Naturellement, si on ne fait rien, c’est plus facile, mais c’est aussi plus facile de se tromper. Quand on s’assoit dans un coin, dans un grand silence et très loin de tout le monde, à se regarder soi-même avec des yeux plus ou moins indulgents, on s’imagine être en train de réaliser quelque chose de merveilleux. Mais quand on est mis à l’épreuve à chaque minute de son existence, quand on a cent fois par jour l’occasion de se rendre compte de ses imperfections, de ses infirmités, de ses petites mauvaises volontés, on perd vite cette illusion d’être [...] 23 et les efforts sont pour cela plus sincères.

C’est pour cela que nous avons décidé qu’au lieu d’avoir un Ashram dans une forêt solitaire où tout est très joli, très reposant, au lieu d’être très loin du monde à ne s’occuper de rien que de sa petite personne, au contraire, nous essayons d’adopter toutes les activités de la vie et de les rendre aussi conscientes que nous pouvons et, dans les frottements avec les autres, nous rendre compte plus clairement de tous les mouvements intérieurs.

Se sauver des difficultés n’est jamais un moyen de les surmonter ou de les vaincre. Si vous fuyez devant l’ennemi, vous ne pourrez pas le vaincre et il y a toutes les chances qu’il vous vaincra. Voilà pourquoi nous sommes à Pondichéry et pas sur un sommet de l’Himalaya — quoique j’avoue qu’un sommet de l’Himalaya serait charmant, mais peut-être pas aussi efficace.

La prochaine fois, je vais parler de la discipline mentale, car à ce sujet j’ai pas mal de choses à dire. C’est une pierre d’achoppement terrible : les gens qui croient qu’ils ont une intelligence supérieure et qui, de cette intelligence, jugent les choses qu’ils ne savent pas. Car c’est ça qui est, sinon le plus grand, en tout cas un des plus grands obstacles de l’humanité. Car il se trouve que l’homme est, de tous les animaux (excusez-moi, mais nous sommes encore des animaux !), le seul qui puisse se servir d’un langage articulé et produire des pages et des pages de... Il pense qu’il est tellement supérieur parce qu’il peut écrire ce qu’il pense et sent, et le faire lire aux autres. Et de cette grandeur, de cette noblesse mentale, il traite d’enfantillages des choses qui lui sont infiniment supérieures.

Est-ce que l’être psychique s’identifie avec la Vérité intérieure?

Il s’organise autour d’elle et se met en contact avec elle. Le psychique est mis en mouvement par la Vérité. La Vérité est une chose éternelle existante en soi et ne dépendant de rien ni dans le temps ni dans l’espace, tandis que l’être psychique est un être qui croît, qui se forme, qui progresse, qui s’individualise de plus en plus et, de cette façon, devient de plus en plus capable de manifester cette vérité, cette vérité éternelle qui est une et permanente. L’être psychique est un être progressif, ce qui fait que le rapport de l’être psychique avec la Vérité est un rapport progressif. Il est impossible de devenir conscient de son être psychique sans devenir en même temps conscient de la Vérité intérieure. Tous ceux qui ont eu l’expérience — pas une expérience mentale, entendez bien, mais une expérience intégrale du contact avec l’être psychique, pas un contact avec une « idée » qu’ils se sont faite de lui, mais un contact vraiment concret —, disent tous la même chose : qu’à la minute même où ce contact a lieu, on est absolument conscient de cette Vérité éternelle qui est au-dedans de soi et on voit que c’est elle qui est la raison d’être de la vie et qui guide le monde. On ne peut avoir l’un sans l’autre; c’est même ça qui vous fait comprendre que vous êtes en rapport conscient avec votre être psychique. Il se peut que ce ne soit pas un rapport, mais quelque chose qui gouverne votre vie...

Il y a des gens qui disent qu’il y a quelque chose en dehors de leur propre volonté qui organise toute leur existence, qui les met dans les conditions nécessaires, qui amène les circonstances ou les gens favorables, qui arrange tout pour ainsi dire en dehors d’eux-mêmes. Dans la conscience extérieure ils ont peut-être désiré une chose, ils ont travaillé pour elle, mais quelque chose d’autre est arrivé. Eh bien, au bout d’un certain nombre d’années, ils comprennent que c’était cela qui devait arriver. On peut ne pas savoir du tout qu’il y a un être psychique en soi, mais être quand même guidé par lui. Car pour devenir conscient d’une chose, il faut d’abord admettre que cette chose existe. Il y a des gens qui ne l’admettent pas. J’ai connu des gens qui avaient un véritable contact avec leur être psychique, mais qui ne savaient pas du tout que c’était cela, parce qu’il n’y avait en eux aucune chose qui correspondait à la connaissance de ce contact.

Est-ce que l’on peut avoir un contact avec la Vérité éternelle sans avoir un contact avec son être psychique?

Certains êtres dans l’univers peuvent avoir ce contact direct avec la Vérité éternelle sans contact avec l’être psychique, car ces êtres n’ont pas d’être psychique. Mais dans l’homme il y a toujours un être psychique, et c’est toujours à travers lui qu’il a le contact avec la Vérité éternelle; et ce contact avec l’être psy chique se fait connaître généralement de la même manière, car il porte en lui sa grâce, sa splendeur et sa béatitude. L’être psy chique est le propre de l’homme, et si on va au fond des choses, peut-être est ce cela qui donne à l’homme sa supériorité.

Il y a beaucoup de ces philosophies anciennes qui n’avaient pas une connaissance complète de la classification de l’être — l’être psychique, la vérité intérieure ne leur étaient pas connus. Ces systèmes avaient des notions tout à fait simplistes, comme la conscience du dehors et la conscience du dedans, la conscience de veille et la conscience de sommeil. Ils n’avaient pas une connaissance détaillée de la psychologie humaine. Ou, s’ils l’avaient, ils ne jugeaient pas bon de la donner à tout le monde. Dans le temps, on ne donnait pas la connaissance à n’importe qui. Il fallait avoir prouvé tout d’abord sa bonne volonté, et d’une façon très nette; il fallait donner la preuve d’une capacité suffisante, d’un degré de développement suffisant, avant que l’on vous enseigne certaines connaissances. Mais maintenant, avec la vie moderne, ces connaissances sont imprimées et n’importe qui peut acheter les livres et les lire, et naturellement on rencontre par centaines des gens qui ont appris « un tas de mots » sans savoir du tout ce qu’ils veulent dire. Nous avions ici, à un moment donné, des gens qui déclaraient avoir réalisé le Supramental mais qui ne savaient même pas ce que c’était.

Avec l’organisation démocratique des choses, cette vulgarisation de la connaissance est inévitable. Il y a peut-être d’autres moyens de sélection, plus cachés, moins évidents, mais plus efficaces.









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