CWM (Fre) Set of 18 volumes
Paroles de la Mère - III Vol. 16 of CWM (Fre) 447 pages 2009 Edition
French

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Ce volume se compose de brèves communications écrites de la Mère sur différents aspects du yoga et de la vie.

Paroles de la Mère - III

The Mother symbol
The Mother

Ce volume se compose de brèves communications écrites de la Mère sur différents aspects du yoga et de la vie : le Divin et l’univers, la religion, l’occultisme, les forces adverses, la guerre, le gouvernement, la transformation, la santé et la maladie, ainsi que des messages, des prières et des conversations.

Collection des œuvres de La Mère Paroles de la Mère - III Vol. 16 447 pages 2009 Edition
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Deuxième partie

Entretiens




Le 22 novembre 1958

Karma

Cette sorte de Fatalité que l’on sent peser parfois sur sa vie, ce que dans l’Inde on appelle Karma, c’est la conséquence de vies antérieures; oui, quelque chose qui est à épuiser, qui pèse sur la conscience.

Les choses se passent ainsi : c’est l’être psychique qui passe d’une vie à l’autre, chaque vie sur terre étant l’occasion et le moyen d’un progrès nouveau, d’une croissance nouvelle; mais il peut arriver que le psychique s’incarne avec l’intention de faire une certaine expérience, d’apprendre une certaine chose, de développer une certaine faculté à travers une expérience définie. Et alors, dans cette vie-là, dans la vie où cette expé rience devrait être faite, pour une raison ou une autre, elles peuvent être multiples, l’âme n’est pas tombée juste à l’endroit où il fallait; un déplacement quelconque peut se produire, un ensemble de circonstances contraires — cela peut arriver — et alors l’incarnation avorte tout à fait et l’âme s’en va pour attendre une occasion meilleure. Mais dans d’autres cas, l’âme est seulement mise dans l’impossibilité de faire exactement ce qu’elle voulait et elle se trouve entraînée dans des circonstances fâcheuses. Non seulement fâcheuses à un point de vue objectif, mais fâcheuses pour son propre développement; et cela la met dans la nécessité de recommencer l’expérience, souvent dans des conditions beaucoup plus difficiles.

Et si — tout arrive, n’est ce pas —, si à la seconde tentative il y a aussi un insuccès, si les conditions rendent impossible une fois de plus ce qu’elle veut faire — par exemple si elle se trouve dans un corps ayant une volonté insuffisante, ou une déformation dans la pensée, ou un égoïsme trop coriace, et que l’épreuve se termine par un suicide, alors c’est effroyable. J’ai vu cela bien des fois, cela crée un Karma épouvantable, qui peut se répéter pendant des vies et des vies avant que l’âme puisse vaincre et faire ce qu’elle veut faire. Et chaque fois les conditions deviennent plus difficiles, chaque fois cela exige un effort encore plus considérable. Il a été dit parfois qu’on ne peut pas s’en sortir. En effet, le souvenir subconscient du passé crée une sorte de désir irrésistible d’échapper à la difficulté, et on recommence la même bêtise ou une bêtise plus grande encore, et à la difficulté déjà si grande s’en ajoute encore une autre. Et aussi il y a des moments — des moments ou des circonstances — où il n’y a personne là pour vous aider, pour vous instruire, pour vous gui der, on est tout seul, sans savoir à quoi s’accrocher; alors la situa tion devient si affreuse, les circonstances sont si abominables.

Mais si l’âme a fait ne serait-ce qu’un appel, si elle a eu ne serait-ce qu’un contact avec la Grâce, dans la vie suivante, une fois, on se trouve dans les conditions où tout peut être balayé d’un coup. À ce moment-là il faut un grand courage, une grande endurance, mais parfois il suffit d’un amour véritable; et s’il y a la foi, une chose, une toute petite chose suffit et... tout est balayé. Mais dans la plupart des cas il faut un grand courage stoïque, une capacité d’endurer et de durer; la résistance, surtout dans les cas de suicide antérieur — la résistance à la tentation de recommencer cette ineptie; car elle fait une formation terrible. Il y a aussi cette habitude de ne pas regarder en face la difficulté qui se traduit par une fuite; quand la souffrance vient : fuir, fuir, au lieu d’absorber la difficulté, de tenir bon, c’est-à-dire de ne pas bouger au-dedans, de ne pas céder, oui, surtout ne pas céder quand on sent en soi « je ne peux plus le supporter ». Tenir la tête aussi tranquille que possible, ne pas suivre le mouvement, ne pas obéir à la vibration.

C’est cela qu’il faut, juste cela : la foi dans la Grâce, la perception de la Grâce, ou bien l’intensité de l’appel, ou encore mieux, la réponse, la réponse, le nœud qui s’ouvre, qui se brise, la réponse à cet amour merveilleux de la Grâce.

C’est difficile sans une forte volonté, et surtout, et surtout la capacité de résister à la tentation qui a été la tentation funeste à travers toutes les vies, parce que son pouvoir s’accumule. Chaque défaite lui donne de la force. Une toute petite victoire peut la dissoudre.

Le plus terrible, c’est quand on n’a pas la force, le courage, quelque chose d’indomptable. Combien de fois ils viennent dire : « Je veux mourir, je veux m’enfuir, je veux mourir » — on leur répond : « Mais mourez donc à vous-mêmes! On ne vous demande pas de laisser survivre votre ego ! Mourez à vousmêmes puisque vous voulez mourir! Ayez ce courage-là, le vrai courage, de mourir à votre égoïsme. »

Mais parce que c’est un Karma, il faut faire quelque chose soi-même. Le Karma c’est la construction de l’ego; il faut que l’ego fasse quelque chose, on ne peut pas tout faire pour lui. C’est cela la vraie chose; le Karma est le résultat des actions de l’ego, et c’est quand l’ego abdique que le Karma se dissout. On peut l’aider, on peut le secourir, on peut lui donner la force, on peut lui passer le courage, mais il faut qu’il les utilise.

Il y a un tel abîme entre ce que l’on est vraiment et ce que nous sommes, que cela donne parfois le vertige. Il ne faut pas se laisser aller au vertige. Ne pas bouger. Rester comme une pierre, jusqu’à ce que cela passe.

Généralement, quand l’heure est venue pour un Karma d’être conquis et absorbé par la Grâce, l’image ou la connaissance ou l’expérience des faits exacts qui sont la cause du Karma, vient, et alors, à ce moment-là, on peut faire le geste qui nettoie.

Mais c’est justement sur le point le plus pénible, là où les suggestions sont les plus fortes, c’est là qu’il faut tenir le coup, autrement c’est toujours à recommencer, toujours à recommencer.

Un jour, un moment vient où il faut que ce soit fait; on doit faire le vrai geste intérieur qui libère. À vrai dire, il y a maintenant sur la terre une occasion qui ne se présente qu’après des millénaires, une aide consciente avec le pouvoir nécessaire. Il était entendu que rien n’avait le pouvoir de supprimer les conséquences d’un Karma, que c’était seulement en l’épuisant par une série d’actions purificatrices que ses conséquences pouvaient être transformées, épuisées, supprimées. Mais avec le pouvoir supramental cela peut se faire sans avoir besoin de suivre tous les degrés du processus de libération.









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