CWM (Fre) Set of 18 volumes
Paroles de la Mère - III Vol. 16 of CWM (Fre) 447 pages 2009 Edition
French

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Ce volume se compose de brèves communications écrites de la Mère sur différents aspects du yoga et de la vie.

Paroles de la Mère - III

The Mother symbol
The Mother

Ce volume se compose de brèves communications écrites de la Mère sur différents aspects du yoga et de la vie : le Divin et l’univers, la religion, l’occultisme, les forces adverses, la guerre, le gouvernement, la transformation, la santé et la maladie, ainsi que des messages, des prières et des conversations.

Collection des œuvres de La Mère Paroles de la Mère - III Vol. 16 447 pages 2009 Edition
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Première partie

Lettres et messages




Conseils personnels




Conseils personnels (Lettres plus longues)

Votre lettre m’a été communiquée et les questions que vous y posez furent pour moi, à une certaine époque de mon développement, d’un intérêt trop intense pour que je ne prenne pas grand plaisir à y répondre. Pourtant, une réponse exprimée mentalement, quelque complète qu’elle puisse être, ne peut jamais être la réponse, celle qui fait taire les doutes et calme l’esprit. La certitude ne peut venir qu’avec l’expérience spirituelle, et les plus beaux ouvrages philosophiques ne pourront jamais valoir ni remplacer quelques minutes de Connaissance vécue.

Vous dites : « Un homme de développement moyen, qui n’est plus tourmenté de désirs terrestres, qui n’est uni au monde que par ses affections, doit-il renoncer à l’espoir de ne pas se réincarner? N’y a-t-il pas, après l’état humain, un état moins matériel où l’on passe quand on n’est plus rappelé par le désir dans l’état humain? Cela me semble rigoureusement logique.

L’homme ne peut être au sommet de l’échelle. Les animaux sont tout près de lui, n’est-il pas tout près de l’état suivant? »

Tout d’abord, ce qui maintient le rapport avec la terre, ce ne sont pas seulement les désirs du vital, mais tout mouvement spécifiquement humain, et certes les affections en font partie. On est aussi lié à la nécessité de la réincarnation par ses affections, comme en toute chose, chaque cas a sa solution propre, et il est certain qu’une aspiration constante vers la libération des renaissances, unie à un effort soutenu d’élévation, de sublimation de la conscience, doit avoir pour résultat de couper la chaîne des existences terrestres, sans pour cela mettre fin à l’existence individuelle qui se prolonge dans un autre monde. Mais pourquoi penser que cette existence dans un monde plus éthéré, soit l’« état suivant » qui serait par rapport à l’homme ce que l’homme est à l’animal? Il me paraît plus logique de penser (et la connaissance profonde confirme cette certitude) que l’état suivant sera un état physique lui aussi, quoique d’un physique qu’on puisse concevoir comme magnifié, transfiguré par la descente, l’infusion de la Lumière et de la Vérité. Tous les âges et les millénaires de vie humaine qui se sont écoulés sur terre jusqu’à présent, ont préparé l’avènement de cet état nouveau, et maintenant le temps est venu de sa réalisation concrète et tangible. C’est l’essence même de l’enseignement de Sri Aurobindo, le but du groupe qu’il a laissé se former autour de lui, la raison d’être de son Ashram.

Pour votre seconde question 18, j’avais l’intention de vous envoyer la traduction de quelques extraits des œuvres de Sri Aurobindo. Mais lorsque je lui ai dit que je voulais traduire des passages de La Vie Divine pour vous les envoyer, il m’a répondu que je n’aurais pas moins de deux chapitres à traduire si je voulais vous transmettre une réponse à peu près complète. Devant ma perplexité, il a, de lui-même, décidé d’écrire quelques nouvelles pages sur le sujet 19; il me les a remises tout dernièrement et j’ai commencé tout de suite la traduction.

Je ne voudrais pas déflorer les belles pages que je vais avoir le privilège de traduire, mais en attendant de pouvoir vous les envoyer, je vous donnerai, si vous le permettez, ma vue très simpliste et succincte du problème.

Il me paraît incontestable que l’univers dans lequel nous nous trouvons n’est pas parmi les plus réussis, surtout dans son expression la plus extérieure; mais il est incontestable aussi que nous en faisons partie, et par suite, la seule chose qui pour nous soit logique et sage, est de nous mettre à l’œuvre pour le perfectionner, pour tirer le meilleur du pire et faire de lui le plus merveilleux univers qui soit. Car, ajouterai-je, non seulement cette transfiguration est possible, mais elle est certaine.

Que la paix et la joie de la Connaissance soient avec vous.

14 juin 1933


Amie, sœur d’autrefois et de toujours,

Dans votre lettre du 9 juin qui vient d’arriver, vous écrivez que le Bouddha « sourit avec une douce ironie », mais le sourire du Bouddha ne peut être que le sourire d’un Amour qui comprend et qui répond à une fidèle et lumineuse existence.

Et dans cet état où déjà pour vous la vie physique a perdu tant de sa réalité concrète, que l’on soit dans les solitudes de l’Himalaya ou dans la solitude d’une maison sur la route de Nice, il doit être également aisé de se trouver dans la paix profonde de l’immense compassion bouddhiste.


Eh bien, je suppose que je serai la première personne à vous dire que je ne vous trouve pas différent des autres; bien sûr, je veux dire d’une manière particulière, car chacun est différent des autres d’une certaine façon, mais cela n’est sûrement pas de cette différence-là dont vous parlez.

Je suppose aussi que cette impression d’être « différent » que vous donnez à votre famille et, en général, à ceux avec lesquels vous avez vécu, vient du fait que vous n’êtes pas conformiste. C’est considéré en général comme le signe d’une grande « différence » de nature et de tempérament. Mais c’est seulement le signe que l’on est arrivé à une certaine liberté intérieure qui libère — en partie du moins —, des suggestions collectives et des règles sociales, et cette liberté intérieure est l’un des signes d’un être psychique adulte. Mais posséder un psychique adulte n’est pas, après tout, quelque chose de tellement exceptionnel parmi les gens qui sont sur terre maintenant.

Il me semble que vous avez reçu votre part d’encouragements comme les autres, mais cela vous a échappé dans la mesure où ce n’était pas exactement ce que vous attendiez ou ce que vous souhaitiez. Il y avait certainement un orgueil égocentrique qui devait être brisé avant qu’aucun progrès spirituel ne puisse se faire. Mais maintenant c’est presque chose faite, il n’y a donc pas lieu d’être angoissé dans l’avenir.

C’est tout ce que j’ai à dire pour le moment.

Mon aide, mon amour et mes bénédictions sont toujours avec vous.

23 octobre 1939


Chère Madame,

Votre lettre vient de me parvenir et je m’empresse d’y répondre. Voici les réponses à vos questions.

La période aiguë de la maladie fut brève et votre sœur n’a pas beaucoup souffert. En effet, les derniers jours elle disait qu’elle sentait tout le temps une grande lumière et une grande force sur elle et la fin fut très paisible. Elle ne savait pas qu’elle allait mourir, nous avons lutté nous-mêmes jusqu’au bout pour la garder, et on ne lui avait rien dit de la gravité de son état. Une fois seulement, elle a eu l’impression qu’elle allait partir, et alors elle a voulu vous écrire pour vous exprimer ses volontés au sujet de ses affaires matérielles, l’argent, les propriétés, etc. Elle m’a mise au courant de ce qu’elle voulait écrire, mais au moment d’écrire elle s’est sentie trop faible et elle en a abandonné l’idée. À ce moment-là, elle s’est fait beaucoup de souci pour vous en se demandant ce que vous feriez sans elle; elle a plusieurs fois exprimé le désir que vous veniez vivre avec elle ici; plus d’une fois elle a demandé que ma force et ma protection soient avec vous et je lui ai promis que chaque fois que vous le souhaiteriez, elles seraient là.

Nous aurions été très heureux d’ériger le monument funéraire à nos frais, mais je comprends votre sentiment et il en sera fait comme vous le souhaitez. En ce qui concerne le plan, je comptais sur notre architecte; lui et votre sœur ont été proches amis et elle aimait beaucoup son travail. Mais il a reçu une commande de l’armée indienne et il est maintenant trop loin et trop occupé pour faire le plan. Pour gagner du temps, j’ai pensé que vous pourriez vous occuper vous-même du dessin et, pour l’exécution, me l’envoyer ici; seulement, il doit être très simple, autrement ce sera difficile de le faire faire ici. Je peux dire qu’elle n’aurait pas aimé une croix sur la pierre tombale. Je propose de mettre cette inscription (en français, puisque c’est un cimetière français) :

Ci-gît la dépouille mortelle de X.

Date de naissance — date du décès

Nous avons l’intention d’ériger le monument commémoratif aussi proche que possible de l’anniversaire de son décès, aussi j’ai besoin du dessin le plus rapidement possible. Vous trouverez ci-joint une note avec les dimensions du terrain — le monument doit être plus petit que le terrain.

Sincèrement vôtre.

27 août 1944


(À propos de lettres écrites à deux membres importants du gouvernement.)

J’ai lu votre lettre à X. et je regrette de n’avoir pas eu l’occasion de lire celle que vous avez écrite à Y.

Le simple fait que vous vouliez envoyer ces lettres sans me les montrer aurait dû vous mettre en garde contre l’origine de l’impulsion à laquelle vous obéissiez, car de toute évidence elle ne pouvait pas être d’origine divine.

Ceci dit, je dois ajouter qu’il n’y a rien d’essentiellement faux dans la lettre elle-même. Ce que vous dites est correct, mais cela ne l’est sûrement pas dans le cas de la personne à qui vous vouliez l’envoyer, ni dans le cas d’une personne semblable, c’est-à-dire, quelqu’un qui occupe un poste politique éminent. Les hommes d’État ne croient qu’à leur propre connaissance et à leur propre pouvoir et, de surcroît, ils reçoivent des centaines de lettres de gens qui pensent qu’ils ont trouvé une solution à la situation mondiale et, en général, ces dirigeants politiques n’ont aucune capacité de discernement, ils ne peuvent pas faire la différence entre ce qui est vrai et ce qui est faux — et ils croient que de telles lettres sont le produit du cerveau échauffé de fanatiques religieux. Nous ne pouvons pas nous permettre d’être confondus avec eux et pour cela il vaut mieux garder un silence digne.

En tout cas, il y a plus de quatre-vingt-dix-neuf pour cent de chances que votre lettre n’arrive jamais à destination et qu’elle tombe entre des mains indésirables.

11 juin 1954


Sans aucun doute, faire la chose juste n’est ni cruel ni égoïste. Ce qui est cruel et égoïste, c’est de suivre aveuglément sa propre faiblesse et d’entraîner ainsi un autre en même temps que soi, au fond d’un trou dont il est toujours difficile de se sortir et non sans y perdre beaucoup de temps et d’énergie, si ce n’est davantage et pire encore. Aussi, ne vous inquiétez pas. Essayez maintenant de trouver sérieusement le sens et le but de votre vie et préparez-vous à le réaliser complètement et sincèrement.


Ne t’inquiète pas, ça passera.

C’est l’amour-propre du vital qui a reçu un bon coup sur le nez, il est vexé et fait grève. Quand il comprendra que c’est une sottise et que cela ne mène à rien, il redeviendra raisonnable et écoutera de nouveau les sages conseils du psychique qui lui dit d’être tranquille et de bien faire son travail, que rien de ce qui avait de la valeur n’est perdu, que l’amour véritable est toujours là, immuable et que seuls ont été détruits les mouvements qui étaient en contradiction avec l’Œuvre Divine.

Car c’est à l’œuvre divine exclusivement que l’on doit appartenir, car c’est elle seule qui peut nous donner le bonheur véritable.


On pouvait s’attendre plus ou moins à ce qui est arrivé. Chacun agit dans la vie selon sa nature, et ceux qui ne sont pas stables dans leur foi ne peuvent pas l’être en amour non plus.

Je ne suis sûrement pas fâchée contre toi et mon aide est toujours là quand tu le veux. Quant à faire quelque chose de mal, tous les êtres humains font des choses mauvaises, tant qu’ils vivent dans ce monde d’ignorance, parce que même s’ils veulent faire bien, ils ne savent pas ce qu’est la chose juste avant que leur conscience ne soit transformée; et pour la transformation, la première chose nécessaire est une complète sincérité; non seulement de dire la vérité (cela, il va sans dire, est une condition élémentaire, indispensable), mais d’être toujours fidèle à soi-même et au Divin.


Tout cela est tellement symbolique et montre si bien combien il est dangereux d’être sous la direction d’un esprit humain arrogant et ignorant, qui compte seulement sur son propre pouvoir et refuse l’aide de la Grâce du Divin.

Je n’ai pas besoin d’entrer dans des explications détaillées; car avec cette indication vous pouvez comprendre toute l’affaire. Vous souvenez-vous que je vous ai demandé avec insistance qui conduisait la voiture et, lorsque vous m’avez dit que c’était votre chauffeur, j’ai été soulagée. Mais ce n’était pas votre chauffeur qui était au volant et le pauvre homme a souffert de ce changement.

Ce qui rend la chose encore plus frappante, c’est simplement la conversation que j’ai eue avec X. Je lui ai demandé s’il était intéressé par le yoga. Il m’a dit que cela l’intéressait en tant que spéculation philosophique, mais pas comme quelque chose qui doit être vécu. Comme je lui faisais la remarque que cela pourrait lui venir plus tard, il a dit : « Oh non! je suis athée, vous voyez, je ne crois pas en Dieu. » Je lui ai dit en souriant, « Alors comment concevez-vous votre univers? » Il a senti l’ironie et il a répondu : « J’ai adopté une attitude scientifique; je ne nie rien, mais je ne crois en rien. » J’ai senti le danger pour Y. et j’ai dit avec une certaine force : « Mais, je suppose que vous n’intervenez pas dans les croyances des autres et que vous laisserez Y. libre de penser et de sentir comme elle le veut. » « Certainement » fut sa réplique, mais je ne l’ai pas cru.

Dites à Y. de garder sa foi intacte, quelle que soit la pression mise sur elle pour qu’elle change d’avis et d’attitude. Il se peut qu’elle rencontre certaines difficultés, mais elle ne doit jamais oublier d’appeler la Grâce Divine avec confiance, et la protection et l’aide seront sûrement avec elle.

Quant à vous, ne vous inquiétez pas et n’appréhendez pas de danger pour Y. Ses difficultés — la vie n’en est jamais dépourvue — ne seront vraisemblablement pas d’un genre extérieur, et les autres, elle est capable, en gardant sa foi, de leur faire face et de les surmonter.


Dites à votre mère d’aller profondément au-dedans de son cœur et elle sentira que la Grâce Divine est avec elle. Je lui envoie une carte avec mes bénédictions. Vous pouvez lui traduire ce qui est sur la carte. Vous pouvez lui dire aussi que la conscience de votre père avait quitté son corps au moment de l’accident. C’est pourquoi il ne bougeait ni ne parlait, il n’y a rien de surprenant à cela et aucune raison d’en être particulièrement affecté.


Je ne lui ai pas répondu en raison de la confusion qui régnait dans son esprit à cause de ses désirs : elle n’aurait pas été capable de comprendre ce que j’aurais écrit. Depuis, j’ai essayé de travailler sur son être mental et vital pour le rendre un peu plus ouvert et réceptif, afin qu’elle puisse comprendre que l’amour pour les enfants, et l’espoir grandissant qu’ils représentent dans la création, ne veut pas dire que chacun et tout le monde doive avoir des enfants. À chacun, je révèle ce qui est le meilleur pour lui, ou elle, selon sa nature et son besoin spirituel. Mais ce n’est sûrement pas toujours selon les désirs.

Octobre 1960


X. est une fille très raffinée, elle est extrêmement sensible et facilement blessée. Ne la grondez jamais, ne lui parlez jamais durement ou ne la forcez jamais à faire quoi que ce soit. Je la trouve très gentille. Mais elle a l’air tellement effrayée — je ne sais pas ce qu’on a pu lui dire à mon sujet pour qu’elle ait si peur. Dites-lui que je la trouve très gentille. Elle est très raffinée, mais d’une certaine manière elle a vécu complètement étouffée. Qu’elle se sente complètement libre, n’essayez pas de mettre un cercle autour d’elle. Qu’elle se sente complètement détendue et libre ici, et dites-lui qu’elle doit se détendre et se sentir simplement comme si elle était tout le temps au soleil.

16 septembre 1968









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