Ce volume comporte les réponses de la Mère aux questions des enfants de l’Ashram et des disciples, et ses commentaires sur trois œuvres de Sri Aurobindo : Les Bases du Yoga, Le Cycle humain et La Synthèse des Yogas ; et sur une de ses pièces de théâtre, Le Grand Secret.
Après la lecture des dernières pages de Les Bases du Yoga.
Qui est-ce qui pose des questions aujourd’hui?
Douce Mère, comment immuniser le corps contre toute attaque?
Eh bien, Sri Aurobindo l’a écrit après, n’est-ce pas. Il dit qu’il n’y a que la descente de la Force supramentale qui peut immuniser le corps contre toute attaque. Il dit qu’autrement ce n’est que momentané, et que cela n’agit pas toujours. Il dit que cela peut être pratiquement comme ça, mais pas absolument comme ça ; et pour être absolument comme ça, c’est seulement en transformant la nature telle qu’elle est en une nature supramentale qu’on peut faire que le corps soit tout à fait immunisé contre toute attaque.
Douce Mère, est-ce que le subconscient est plus fort que le mental, le vital et le physique?
Qu’est-ce que tu veux dire par plus fort?
Ici, c’est écrit...
Il a plus d’effet. Mais justement parce qu’il est subconscient, il est partout, tout semble tremper dans le subconscient. Et alors, subconscient veut dire à demi conscient : pas conscient et pas inconscient. C’est juste entre les deux ; c’est comme ça, à moitié; alors les choses se glissent là, on ne sait pas qu’elles sont là, et de là elles agissent; et c’est parce qu’on ne sait pas qu’elles sont là, qu’elles peuvent y rester. Il y a beaucoup de choses que l’on ne désire pas garder et que l’on chasse de la conscience active, mais elles descendent là, elles se cachent là, et parce que c’est subconscient on ne s’en aperçoit pas; mais elles ne sont pas complètement parties et, quand elles ont une chance de remonter, elles remontent. Il y a par exemple de mauvaises habitudes du corps, dans le sens que le corps a l’habitude de se déséquilibrer — on appelle ça tomber malade, n’est-ce pas; mais enfin, le fonctionnement devient défectueux par une mauvaise habitude. Vous arrivez en concentrant la Force, en l’appliquant sur ce défaut, à le faire disparaître, mais il ne disparaît pas complètement, il entre dans le subconscient. Et alors quand vous cessez d’être sur vos gardes, de faire bien attention et de l’empêcher de se manifester, ça remonte et ça sort. Vous avez cru pendant peut-être des mois ou même des années, vous avez cru être complètement débarrassé d’un certain genre de maladie qui vous arrive, et vous ne faites plus attention, et tout d’un coup, un jour, ça revient comme si ce n’était jamais parti; ça ressort du subconscient, et à moins qu’on n’entre dans ce subconscient et qu’on ne change les choses là, c’est-à-dire qu’on ne change ce subconscient en conscient, ça arrive toujours comme ça. Et le moyen, c’est de changer le subconscient en conscient — si chaque chose qui remonte à la surface devient consciente, à ce moment-là il faut la changer. Il y a encore un moyen plus direct, c’est d’entrer dans le subconscient avec sa pleine conscience et d’y travailler, mais ça c’est difficile. Mais tant que cela n’est pas fait, tous les progrès que l’on a faits — je veux dire physiquement, dans son corps —, ça peut toujours être défait.
(Mère se tourne vers un enfant) Tu dors? Presque!
Pas de questions... Toi? Rien!
Douce Mère, quand on voit s’approcher une maladie, comment peut-on l’arrêter?
Ah!
D’abord, il ne faut pas la vouloir, et il faut que rien dans le corps ne la veuille. Il faut avoir une très forte volonté de ne pas être malade. Ça, c’est la première condition.
La seconde condition, c’est d’appeler la lumière, une lumière d’équilibre, une lumière de paix, de tranquillité et d’équilibre, et de la pousser dans toutes les cellules du corps, leur enjoignant de ne pas avoir peur, parce que ça c’est la seconde condition.
D’abord ne pas vouloir être malade, et puis ne pas avoir peur de la maladie. Il ne faut ni attirer ni trembler. Il ne faut pas vouloir la maladie du tout. Mais il ne faut pas ne pas la vouloir parce qu’on en a peur; il ne faut pas avoir peur; il faut avoir une calme certitude et une confiance complète dans le pouvoir de la Grâce de vous mettre à l’abri de tout, et puis penser à autre chose, ne plus s’en occuper. Quand on a fait ces deux choses-là : refuser la maladie avec toute sa volonté et infuser une confiance qui élimine complètement la peur dans les cellules du corps, et puis s’occuper de quelque chose d’autre, ne plus penser à la maladie, oublier que ça existe... voilà, si vous savez faire ça, vous pouvez même être en rapport avec des gens qui ont des maladies contagieuses, et vous ne les attrapez pas. Mais il faut savoir le faire.
Il y a beaucoup de gens qui disent : « Oh! oui, ici, je n’ai pas peur. » Ils n’ont pas peur dans leur mental, leur mental n’a pas peur; il est fort, il n’a pas peur; mais le corps tremble, et on ne le sait pas, parce que c’est dans les cellules du corps que ça tremble. Ça tremble avec une anxiété terrible, et c’est ça qui attire la maladie. C’est là qu’il faut mettre la Force, et la tranquillité d’une paix parfaite et d’une confiance absolue dans la Grâce. Et puis quelquefois on est obligé de chasser, avec une force similaire dans la pensée, toutes les suggestions que « après tout, le monde physique est plein de maladies, et que c’est contagieux, et puisqu’on a été en rapport avec quelqu’un qui est malade, on est sûr de l’attraper, et puis que les moyens internes ne sont pas suffisamment puissants pour agir dans le physique », et toutes sortes de stupidités dont l’air est plein. Ce sont des suggestions collectives que tout le monde se passe de l’un à l’autre. Et si par hasard il y a deux ou trois docteurs, alors ça devient terrible. (rires)
Quand Sri Aurobindo dit que la maladie s’approche, qu’est-ce qui s’approche exactement?
C’est un genre de vibration qui est fait d’une suggestion mentale, d’une force vitale de désordre et de certains éléments physiques qui sont la matérialisation de la suggestion mentale et de la vibration vitale. Et ces éléments physiques peuvent être ce que l’on est convenu d’appeler des germes, des microbes, des ceci, des cela, et beaucoup d’autres choses. Ça peut s’accompagner d’une sensation, ça peut s’accompagner d’un goût, ça peut s’accompagner aussi d’une odeur, si on a des sens subtils très éveillés. Il y a de ces formations de maladie qui donnent un goût spécial à l’air, une odeur spéciale ou une petite sensation spéciale.
On a beaucoup de sens qui sont endormis. On est terriblement tamasique. Si tous les sens que l’on possède étaient éveillés, il y a beaucoup de choses dont on s’apercevrait, qui peuvent justement se passer sans qu’on s’en doute.
Par exemple, il y a beaucoup de gens qui ont un certain genre d’« influenza » en ce moment. C’est très répandu. Ça, quand ça s’approche, ça a un goût spécial, ça a une odeur spéciale, et ça vous donne un certain contact (naturellement pas comme un coup de poing), quelque chose d’un peu subtil, un certain contact, exactement comme quand on passe la main sur quelque chose, sur une étoffe à rebours... Vous n’avez jamais fait ça ? L’étoffe a un sens, n’est-ce pas, quand on passe la main dans le bon sens, ou bien quand on la passe comme ça (geste), eh bien, ça vous fait... c’est quelque chose qui passe sur votre peau, comme ça, à rebours. Mais naturellement, je vous dis, ça ne vient pas comme un coup de massue. C’est très subtil, mais c’est très clair. Alors si vous voyez ça, vous pouvez très bien...
D’ailleurs, il y a toujours moyen de s’isoler par une atmosphère de protection, si on sait avoir une vibration extrêmement tranquille, tellement tranquille que ça fait presque comme un mur autour de vous. Mais tout le temps, tout le temps on vibre en réponse à des vibrations qui viennent du dehors. Si vous vous apercevez de ça, tout le temps il y a quelque chose qui fait comme ça, comme ça, comme ça, comme ça (gestes), qui répond à toutes les vibrations qui viennent du dehors. Jamais vous n’êtes dans une atmosphère tout à fait tranquille et qui émane de vous, c’est-à-dire qui vient du dedans au dehors — pas une chose qui vient du dehors au dedans —, quelque chose qui est comme une enveloppe autour de vous, très tranquille, comme ça, et vous pouvez passer n’importe où, et toutes ces vibrations qui viennent du dehors ne commencent pas à faire comme ça (geste) autour de votre atmosphère.
Si vous pouviez voir cette espèce de danse, de danse de vibrations qu’il y a autour de vous tout le temps, vous verriez, vous comprendriez bien ce que je veux dire.
Par exemple, dans un jeu, quand vous jouez, c’est comme ça (geste); et puis ça fait comme les vibrations : d’un point ça va en augmentant, en augmentant et en augmentant jusqu’à ce que tout d’un coup, patatras!... un accident. Et c’est une atmosphère collective comme ça, on arrive et on voit ça. Vous êtes en train de jouer à un jeu — basket-ball ou football ou n’importe —, on sent cela, on le voit, ça fait comme une sorte de fumée autour de vous (ces espèces de fumées de chaleur qui viennent quelquefois, cela fait quelque chose comme ça), et puis alors cela prend une vibration comme ça, comme ça, de plus en plus, de plus en plus, de plus en plus, jusqu’à ce que tout d’un coup l’équilibre soit rompu : quelqu’un se casse la jambe, tombe par terre, reçoit une balle sur la bouche, etc. on peut prédire d’avance que cela va arriver quand c’est comme ça. Mais personne ne s’en aperçoit.
Mais même dans des cas moins sérieux, chacun individuellement, vous avez autour de vous quelque chose qui, au lieu d’être cette enveloppe très individuelle et très calme qui vous protège de tout ce que vous ne voulez pas recevoir... c’est-à-dire que votre réceptivité devient volontaire et consciente, autrement vous ne recevez pas; et c’est seulement quand vous avez cette atmosphère consciente, extrêmement calme, et, comme je dis, que ça vient du dedans (ce n’est pas une chose qui vient du dehors), c’est seulement quand c’est comme ça que vous pouvez aller impunément dans la vie, c’est-à-dire parmi les autres et dans toutes les circonstances de chaque minute... Autrement, s’il y a quelque chose de mauvais à attraper, par exemple une colère, une peur, une maladie, un malaise, vous êtes sûr de l’attraper. Dès que ça commence à faire comme ça, c’est comme si vous appeliez toutes les vibrations analogues à venir s’emparer de vous.
Ce qui est admirable, c’est l’inconscience avec laquelle les hommes traversent la vie. Ils ne savent pas vivre, il n’y en a pas un sur un million qui sache vivre, et ils vont comme ça tant bien que mal, cahin-caha, ça va, ça ne va pas, et tout ça, pour eux, bah! qu’est-ce que c’est? Ce sont des choses qui arrivent.
Ils ne savent pas vivre. Il faudrait tout de même apprendre à vivre. Ça, c’est la première chose qu’on devrait apprendre à des enfants : apprendre à vivre. J’ai essayé, mais je ne sais pas si j’ai beaucoup réussi. Je vous ai dit toutes ces choses très souvent, je crois, non? Pas dit?
Si.
C’est tout? Encore une question?
Douce Mère, je n’ai pas compris la dernière partie.
La dernière partie parle du Supramental, n’est-ce pas.
Ah! oui, tu veux dire que tu n’as pas compris la différence entre les forces yoguiques et la nature supramentale. Mais Sri Aurobindo l’explique.
Je n’ai pas compris.
Dans la conscience extérieure mentale et physique (corporelle), pour obtenir un résultat comme celui dont nous parlions juste maintenant (par exemple, d’avoir une atmosphère protectrice personnelle qui puisse vous protéger de tout contact qui n’est pas désiré), il faut la force yoguique, c’est-à-dire la force que donne la pratique du yoga. Tandis que si votre corps était supramentalisé, s’il avait la nature supramentale au lieu d’avoir la nature physique ordinaire, il n’y aurait pas besoin d’intervention d’aucune connaissance yoguique ou d’aucune force yoguique pour vous protéger, parce que vous le seriez tout à fait naturellement par le fait même de cette nature supramentale. C’est ce que dit Sri Aurobindo.
Mais la nature supramentale dans le corps est une chose qui est encore à réaliser. Dans la conscience physique, c’est bien; mais dans le corps, pas encore.
D’ailleurs, Sri Aurobindo nous a dit que ça prendrait trois cents ans, alors nous avons le temps d’attendre. Il faut simplement apprendre à attendre, apprendre à durer.
C’est tout?
Douce Mère, comment peut-on transformer les douleurs en formes de plaisir?
Ah! mais ce n’est pas une chose à faire, mes enfants! je ne vous donnerai certainement pas le moyen! Ça c’est une perversion.
La première chose, et la plus indispensable, c’est d’annuler la douleur en coupant la connexion. N’est-ce pas, on devient conscient de la douleur par le fait qu’elle est là.
Par exemple, vous vous êtes coupé le doigt, vous avez un nerf qui a été affecté, et alors le nerf va vite dire au cerveau, là, qu’il y a quelque chose qui s’est passé, qui est de travers ici. C’est ça qui vous donne une douleur pour éveiller votre attention, pour vous dire : « Vous savez, il y a quelque chose qui ne va pas. » Alors, la pensée immédiatement s’inquiète : « Qu’est-ce qui ne va pas? Oh! comme ça fait mal ! » etc., etc. — puis retourne vers le doigt et essaye d’arranger ce qui n’est pas défait. Généralement, on met un petit bandage. Mais pour ne pas avoir de douleur si ça fait très mal, il faut tout simplement par la pensée couper la connexion, dire au nerf : « Maintenant tiens-toi tranquille, tu as fait ton office, tu m’as prévenu, tu n’as plus besoin de rien dire, ploff! je t’arrête. » Et quand on le fait bien, on ne souffre plus, c’est fini, on arrête la douleur complètement. Ça, c’est la meilleure chose. C’est infiniment préférable au fait de se dire que c’est douloureux !
Je connaissais quelqu’un qui avait... je ne sais pas si vous avez jamais eu un ongle incarné — l’ongle incarné, ça veut dire l’ongle qui entre dans la peau, cela fait très mal quand c’est dans le pied; il pousse dans la peau; alors naturellement, surtout si on porte des chaussures qui pressent, ça fait très mal. Eh bien, je connaissais un garçon qui se mettait à presser son ongle, comme ça, avec cette idée que la douleur c’est simplement une incapacité de supporter certaines intensités de vibrations, n’est-ce pas : alors lui, il allait dépasser la mesure, et en fait, il pressait, ça faisait d’abord abominablement mal, il pressait jusqu’à ce que son mal soit changé en une sorte de plaisir, et ça réussissait très bien.
Si vous avez mal, que vous vous faites encore beaucoup plus mal, alors finalement il y a un moment, ou bien vous vous évanouissez (les gens qui sont un petit peu faibles et pas très endurants s’évanouissent), ou bien ça se change en plaisir. Mais ce n’est pas recommandable. Je vous dis simplement que cela peut être fait. J’ai vu un garçon — il avait douze ans — qui faisait ça, et il le faisait très volontairement, très consciemment. Il n’avait jamais entendu parler du yoga, mais il avait trouvé ça tout seul. Mais ce n’est pas recommandable, parce que son doigt devenait pire. Ça ne l’améliorait pas du tout.
Tandis que mon système à moi, qui consiste à dire au nerf : « Maintenant tu as fait ton office, tiens-toi tranquille, tu n’as plus besoin de rien me dire », c’est beaucoup mieux. On coupe, et puis c’est fini.
Quand on a très mal aux dents (je ne sais pas si vous avez mal aux dents quelquefois, le mal de dents fait très mal, parce que le nerf est tout, tout près du cerveau, alors, ça ne perd pas de son intensité en route, c’est très direct, ça fait très mal), la meilleure façon — c’est-à-dire qu’il n’y en a pas d’autre —, la meilleure façon, c’est de couper : « C’est bon, tu as fait ton office, tu m’as dit qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas, ça suffit, ne bouge plus. » Et on coupe, coupe comme ça, coupe la connexion, ça ne passe plus. Naturellement il faut penser à autre chose. Si après on commence à dire : « Est-ce que j’ai encore mal?... » (rires)
Mère, ici, Sri Aurobindo a dit que la douleur est une dégradation d’un ânanda 6 originel...
Oui, mais tout, tout est une dégradation. Il a dit : le plaisir aussi. Le plaisir et la douleur sont également une dégradation de l’ânanda. D’ailleurs la capacité d’équilibre de la conscience physique humaine est très petite. Si vous avez un plaisir que vous poussez un petit peu trop loin, quel qu’il soit, ça devient immédiatement une douleur — quel qu’il soit. Et il y a toujours un endroit où on ne sait plus si c’est un plaisir ou si c’est une douleur, ça peut aussi bien être ceci que cela. Mais tenez, mangez seulement quelque chose de trop sucré, et vous verrez l’effet. D’abord vous dites que c’est très bon, puis tout à coup ça devient quelque chose qui... oh! c’est presque intolérable. Pour tout c’est comme ça, pour tout. Ils sont tout à fait parents, n’est-ce pas.
C’est tout? Tu en as encore à demander?
Mère, il y a des périodes, quand il y a une maladie collective dans l’Ashram...
Oui, pas seulement dans l’Ashram. Malheureusement cela arrive d’abord en ville, et puis il y a quelqu’un qui très gentiment... Des gens, n’est-ce pas, qui passent leur temps à fréquenter la ville, ils ramènent ça ici, et puis alors, ici on est comme des moutons de Panurge, quand il y en a un qui l’a pris, c’est de bon ton, c’est comme une élégance, tout le monde le prend.
(silence)
Qu’est-ce que tu voulais demander?
Je voulais demander pourquoi est-ce que c’est...
Pourquoi? Voilà ! je t’ai répondu.
Esprit d’imitation! Moutons de Panurge! Vous savez ce que c’est que les moutons de Panurge? Vous ne savez pas? Oh! C’est... je crois que la première histoire... je ne sais pas s’il l’avait prise dans l’ancienne tradition, c’est possible, mais enfin... Vous avez entendu parler de Rabelais? Oui! Eh bien, ça a été raconté en France par Rabelais dans un livre — c’est... (Mère se tourne vers Pavitra, qui ne sait pas, puis vers Nolini) Peut-être Nolini sait!
(Nolini) Pantagruel.
« Pantagruel »! Enfin, je n’en sais rien. C’est un des livres célèbres de Rabelais (que je n’ai pas lu, d’ailleurs), mais il raconte l’histoire d’un troupeau de moutons qui était transporté sur un bateau et alors... je ne sais pas s’il l’a fait volontairement, ou si c’est arrivé, ça je ne me souviens plus parce que j’ai lu l’histoire racontée par plusieurs personnes différentes... Je veux dire, il y a même, je crois, des vieilles traditions hindoues comme ça, il y a des choses persanes qui sont comme ça, il y a des choses arabes qui sont comme ça ; alors je ne sais pas exactement ce que Rabelais a dit, mais enfin l’histoire est comme ceci : pour une raison quelconque, il y a un des moutons qui tombe à la mer, du bateau, et tous suivent l’un après l’autre (rires); parce que l’un est parti, tous se précipitent dans l’eau. Alors c’est devenu célèbre. On appelle ça les moutons de Panurge.
Mais il n’y a qu’une façon, c’est de faire comme j’ai dit, c’est l’atmosphère individuelle calme, lumineuse, tranquille. Alors on ne fait plus le mouton de Panurge.
Voilà, mes enfants. C’est tout?
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