CWM (Fre) Set of 18 volumes
Entretiens - 1955 Vol. 7 of CWM (Fre) 477 pages 2008 Edition
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Ce volume comporte les réponses de la Mère aux questions des enfants de l’Ashram et des disciples, et ses commentaires sur trois œuvres de Sri Aurobindo : Les Bases du Yoga, Le Cycle humain et La Synthèse des Yogas ; et sur une de ses pièces de théâtre, Le Grand Secret.

Entretiens - 1955

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The Mother

Ce volume comporte les réponses de la Mère aux questions des enfants de l’Ashram et des disciples, et ses commentaires sur trois œuvres de Sri Aurobindo : Les Bases du Yoga, Le Cycle humain et La Synthèse des Yogas ; et sur une de ses pièces de théâtre, Le Grand Secret.

Collection des œuvres de La Mère Entretiens - 1955 Vol. 7 477 pages 2008 Edition
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Entretiens - 1955

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janvier




Le 12 janvier 1955

Cet Entretien se rapporte au chapitre III de Les Bases du Yoga, « En difficulté ».

« Questionner et résister dans quelque partie de l’être augmente le désordre et les difficultés. »

Par exemple, quand le guru vous dit de faire une chose, si vous commencez à demander : « Pourquoi est-ce qu’il faut le faire? Quelle est la nécessité de le faire? Expliquez-moi ce qu’il faut que je fasse? Pourquoi est-ce que je dois le faire? », cela s’appelle questionner.

Résister, ça veut dire essayer d’échapper à l’ordre et de ne pas l’accomplir. Alors naturellement, cela augmente beaucoup les difficultés. Il y a l’explication après. Sri Aurobindo dit que c’était pour ça qu’on demandait une soumission absolue sans aucune discussion; aucune discussion n’était permise dans le temps. On disait : « Faites ça »; il fallait faire ça. On disait : « Ne le faites pas »; il ne fallait pas le faire, et personne n’avait le droit de demander pourquoi. Si on ne comprenait pas, tant pis.

Ce n’est pas comme ça ici. Vous avez le droit de demander tout ce que vous voulez. Seulement, c’est vrai qu’il y a des fois où ça n’aide pas. Si on commence dans son esprit à discuter : « Pourquoi est-ce qu’on nous a dit de faire ceci? Pourquoi est-ce qu’on nous a dit de ne pas faire cela ? » et ainsi de suite, ça n’aide pas. Ça augmente beaucoup les difficultés, ça durcit la conscience, ça lui met une carapace de façon à l’empêcher d’être réceptive. C’est comme si vous mettiez un vernis sur quelque chose pour empêcher qu’il n’y ait un contact.

Est-ce que le mental aspire?

Ça veut dire? Quand le mental aspire, il aspire.

« ... la volonté mentale et l’aspiration psychique doivent être vos soutiens... »

Oui, mais le mental peut aspirer aussi. Mais l’aspiration psychique est plus puissante que l’aspiration mentale, et le mental doit avoir sa volonté propre. Si on parle de la volonté mentale et de l’aspiration psychique, ça ne veut pas dire que le mental n’a pas d’aspiration et que le psychique n’a pas de volonté. C’est dire, dans chacune des choses, quelle est la chose la plus importante. Mais ça ne veut pas dire qu’elle n’ait que ça. Elle peut avoir tous les autres mouvements aussi.

Quelquefois, quand je veux savoir quelque chose, il me semble que dans mon cœur une porte est fermée, et puis elle s’ouvre et tout devient très clair.

Oui, c’est tout à fait vrai.

Qu’est-ce que c’est?

Qu’est-ce que c’est? C’est parce que tu n’as pas de contact avec ton être psychique quand la porte est fermée. Et si la porte s’ouvre, alors là, naturellement, tu bénéficieras de toute la conscience psychique et tu sauras les choses que tu veux savoir.

Douce Mère, ici Sri Aurobindo dit : « Quand on a fait face à la difficulté dans le bon esprit et qu’on l’a conquise, on s’aperçoit qu’un obstacle a disparu... » Quel est le bon esprit?

Ah, çà ! je m’attendais à cette question. Le bon esprit, ça veut dire ce qu’il a expliqué dans la phrase suivante : garder sa confiance, rester paisible — je crois que c’est là, un peu plus loin —, attendre patiemment que l’attaque passe, garder confiance. Ce n’est pas là ? Alors c’est dans une autre. En tout cas le bon esprit, ça veut dire ne pas perdre courage, ne pas perdre sa foi, ne pas s’impatienter, ne pas être déprimé; rester bien tranquille et paisible avec autant d’aspiration qu’on peut en avoir, et ne pas se tourmenter de ce qui se passe. Avoir la certitude que ça passera, et que tout ira bien. Ça, c’est la meilleure chose.

Ne pas être déprimé veut dire?

Ne pas être déprimé, c’est extrêmement important. La dépression est le signe d’une faiblesse, d’une mauvaise volonté quelque part, et d’une mauvaise volonté dans le sens d’un refus de recevoir l’aide, et une sorte de faiblesse satisfaite d’être faible. On se laisse aller. Il y a une évidente mauvaise volonté, parce qu’il y a une partie de votre être qui vous dit à ce moment-là : « La dépression est mauvaise. » Vous savez qu’il ne faut pas être déprimé, eh bien, la réponse de ce qui est déprimé est presque : « Fiche-moi la paix, je tiens à ma dépression. » Essayez, vous verrez ça, vous pouvez essayer. C’est toujours comme ça. Hein, ce n’est pas vrai? Et puis après, alors on dit : « Plus tard, plus tard je verrai... Pour le moment j’y tiens, et de plus j’ai mes raisons. » Voilà. C’est une sorte de révolte, c’est une révolte faible, la révolte de quelque chose de faible dans l’être.

Ici, il a dit : « ... du changement dont cette dépression est une étape... »

Oui. Quand on est sorti de sa dépression et de sa mauvaise volonté, justement, eh bien, on s’aperçoit qu’il y avait une attaque, et qu’il y avait un progrès à faire, et que malgré tout quelque chose a fait un progrès en soi, qu’on a fait un pas en avant. Généralement, d’une façon très peu consciente, c’est quelque chose qui a besoin de progresser et qui n’en a pas envie, et alors, qui prend ce moyen-là ; comme un enfant qui boude, devient déprimé, triste, malheureux, incompris, abandonné, pas aidé; et puis alors, refusant de collaborer, et comme j’ai dit tout à l’heure, se complaisant dans sa dépression pour montrer qu’on n’est pas content. C’est surtout pour montrer qu’on n’est pas content qu’on est déprimé. On peut le montrer à la Nature, on peut le montrer (ça dépend des cas, n’est-ce pas), on peut le montrer au Divin, on peut le montrer aux gens qui vous entourent, mais c’est toujours une sorte de façon d’exprimer son mécontentement. « Je ne suis pas content de ce que vous demandez », mais ça veut dire : « Je ne suis pas content. Et puis je vous le ferai voir aussi, que je ne suis pas content. » Voilà.

Mais quand c’est passé, et quand, pour une raison quelconque, on a fait l’effort nécessaire pour en sortir, et qu’on en est sorti, on s’aperçoit généralement qu’il y a quelque chose de changé dans l’être, parce que, malgré toute votre mauvaise volonté, le progrès le plus souvent a été accompli — pas très rapidement, pas d’une très brillante façon, pas pour votre plus grande gloire, sûrement, mais enfin le progrès a été accompli.

Quelque chose est changé.

C’est tout?

Mère, ici, Sri Aurobindo a parlé de la « formation de l’ego individuel ». L’ego individuel, ça veut dire?

Il y a des ego individuels, et des ego collectifs. Par exemple, un ego national est un ego collectif. Un groupe peut avoir un ego collectif. L’espèce humaine a un ego collectif. Il est plus ou moins grand. L’ego individuel, c’est l’ego d’une personne définie; c’est la plus petite espèce d’ego. Oh, il y a bien un ego vital, un ego mental, et un ego physique, mais ce sont des ego individuels mineurs. Mais ça, ça veut dire l’ego d’une personne définie.

On a beaucoup d’ego en soi. On s’en aperçoit quand on commence à les détruire : quand on a détruit un ego, celui qui était le plus gênant, généralement, ça fait une sorte de cyclone intérieur. Quand on est sorti de l’orage, on a l’impression que : « Ah, maintenant c’est fait, tout est fait, j’ai détruit l’ennemi en moi, tout est fini. » Mais au bout d’un certain temps, on s’aperçoit qu’il y en a un autre, et puis un autre, et puis encore un autre, et qu’en fait on est fait d’un tas de petits ego qui sont tout à fait ennuyeux et qu’il faut surmonter l’un après l’autre.

Ego veut dire quoi?

Je pense que c’est l’ego qui fait de chacun un être séparé, de toutes les façons possibles. C’est l’ego qui donne le sens d’être une personne séparée des autres. C’est certainement l’ego qui vous donne le sens du « je », « je suis », « je veux », « je fais », « j’existe »; même le très fameux « je pense donc je suis » qui est... je regrette, mais je pense que c’est une sottise (mais enfin c’est une célèbre sottise), eh bien, ça c’est aussi l’ego. Ce qui te donne l’impression que tu es Manoj, c’est l’ego ; et que tu es tout à fait différent de celui-ci et de celui-là ; et ce qui empêche ton corps d’aller se fondre comme ça, de se diluer dans une masse générale de vibrations physiques, c’est l’ego ; ce qui te donne une forme définie, un caractère défini, une conscience séparée, le sens que tu existes en toi-même, indépendamment de tout autre, au fond, quelque chose comme ça ; si on ne réfléchit pas, on a spontanément le sens que, même si le monde disparaissait, on serait, on resterait ce que l’on est. Ça c’est le super-ego.

Certainement que si l’on perdait son ego trop tôt, au point de vue vital et mental, on redeviendrait une masse amorphe. L’ego est certainement l’instrument de l’individualisation, c’est-à-dire que jusqu’à ce qu’on soit un être individualisé, constitué en luimême, l’ego est un élément tout à fait nécessaire. Si on avait le pouvoir d’abolir l’ego avant l’heure, on perdrait son individualité. Mais une fois que l’individualité est formée, l’ego devient non seulement inutile mais nuisible. Et alors seulement, c’est le moment où il faut l’abolir. Mais naturellement, comme il s’est donné beaucoup de mal pour vous construire, il n’abandonne pas son travail si facilement, et il demande la récompense de ses efforts, c’est-à-dire de jouir de votre individualité.

Même la formation physique est un ego ?

Oui, je te dis. À quoi est-ce que ça peut être dû, si ce n’est pas à l’ego ?

Justement tout à l’heure, tu demandais pourquoi il y a un ego individuel...

Il y a un ego familial, et c’est très intéressant, parce que c’est l’ego familial qui fait que tous les membres d’une famille, d’une façon quelconque, se ressemblent; ils ne sont pas identiques, mais ils se ressemblent. On sait qu’ils appartiennent à la même famille, et si on remonte loin dans les ancêtres, on voit qu’il y a une analogie tout du long. Eh bien, c’est l’ego familial, qui est beaucoup plus durable que l’ego individuel, comme il y a un ego national. Et dans les familles qui ne se sont pas beaucoup mélangées, n’est-ce pas — comme par exemple, au temps des aristocrates... dans l’aristocratie, on ne se mélangeait pas beaucoup, on restait dans une sorte de lignée —, eh bien, les caractéristiques de l’ego sont très claires; par exemple, les familles des Bourbons, les familles des... en France, c’est comme ça ; du haut en bas, on les retrouve très semblables à eux-mêmes, dans leur apparence. Naturellement, dès que les races, les espèces, les nationalités se mélangent, ça fait des mélanges d’ego. Et alors, ça commence à élargir l’horizon. C’est comme quand on tâche d’élargir son esprit, de comprendre beaucoup de choses Le 12 janvier 1955 13 différentes, d’étudier beaucoup de langues, la connaissance de beaucoup de pays et de beaucoup d’époques, on élargit beaucoup son ego, on commence à diminuer son étroitesse d’esprit. Naturellement, avec le yoga, on peut surmonter tout ça consciemment.

L’ego collectif, est-ce que ça dépend de l’ego individuel des individus qui font cette collectivité?

Oui. Généralement, les ego collectifs sont d’une qualité inférieure aux ego individuels. Au lieu d’être une multiplication ou même une addition, ça devient une diminution généralement. Psychologiquement, c’est un fait bien connu. Vous prenez des hommes individuellement, ils ont du bon sens. Mais mettez-les tous ensemble, ça fait une masse humaine stupide.

C’est tout?

Comment peut-on purifier l’expérience?

Sri Aurobindo a parlé, au commencement, des expériences qui sont rendues impures par des ambitions, ou des vanités, ou... il l’explique. Et alors, purification de l’expérience, cela veut dire rendre l’expérience sincère et sans motif. Enlever tous ses motifs d’ambition et de vanité, de désir, de pouvoir, etc. Ça, ça s’appelle purifier l’expérience, la rendre sincère, spontanée, et sans la mélanger à des désirs et à des ambitions. Il y a des ambitions spirituelles, il en parle, et ce sont même les plus dangereuses.

Voilà. C’est tout?

Mère, beaucoup demandent si la crise dont tu as parlé à X à propos de 1957 était la même que celle de cette année-ci, ou si c’est une autre?

Hein?

La crise dont tu as parlé à X, de 1957.

Je n’ai pas parlé d’une crise en 1957. Ça, c’est un accomplissement, ce n’est pas une crise. La crise est avant, ça c’est le résultat. C’est la victoire, ce n’est pas une crise. Je ne sais pas ce qu’il a écrit. Je ne me souviens plus. Mais je ne lui ai certainement pas parlé d’une crise.

« Il y a une possibilité de guerre entre la Russie et l’Amérique à propos de l’Inde... »

(Mère semble étonnée) En 57?

Oui, Mère.

Jamais de la vie... je n’ai jamais dit ça. Et ce n’est pas dans ce qu’il a écrit, parce que je ne l’aurais jamais laissé passer. Il y a une possibilité de guerre, mais je n’ai pas dit 57. (silence) Il y a une possibilité de guerre. Oui. Ça fait peut-être partie des difficultés dont je vous ai parlé la dernière fois. Mais je ne l’ai pas mis en 57 du tout.

(long silence)

Voilà, c’est tout? Fini.









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