CWM (Fre) Set of 18 volumes
Entretiens - 1955 Vol. 7 of CWM (Fre) 477 pages 2008 Edition
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Entretiens - 1955 19 tracks  

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Ce volume comporte les réponses de la Mère aux questions des enfants de l’Ashram et des disciples, et ses commentaires sur trois œuvres de Sri Aurobindo : Les Bases du Yoga, Le Cycle humain et La Synthèse des Yogas ; et sur une de ses pièces de théâtre, Le Grand Secret.

Entretiens - 1955

The Mother symbol
The Mother

Ce volume comporte les réponses de la Mère aux questions des enfants de l’Ashram et des disciples, et ses commentaires sur trois œuvres de Sri Aurobindo : Les Bases du Yoga, Le Cycle humain et La Synthèse des Yogas ; et sur une de ses pièces de théâtre, Le Grand Secret.

Collection des œuvres de La Mère Entretiens - 1955 Vol. 7 477 pages 2008 Edition
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Entretiens - 1955

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septembre




Le 14 septembre 1955

Cet Entretien est basé sur Le Grand Secret 18 , « L’Homme d’État ».

Douce Mère, quelle doit être l’attitude d’un vrai politicien?

Mais c’est l’attitude d’un vrai politicien que j’ai donnée là. C’est le politicien idéal, mon enfant. On ne peut pas en faire de meilleur. Ce sont les circonstances, il le dit lui-même : « Une force plus grande que la mienne... », c’est la façon dont le monde est organisé; il est parti avec les meilleures intentions, il a essayé de son mieux, il n’a rien pu faire, parce qu’on ne peut rien faire dans les circonstances actuelles et avec la politique telle qu’elle est pratiquée actuellement. Généralement, les gens ne sont pas assez francs pour dire ce que je lui ai fait dire. Je lui ai fait dire la vérité, et cela prouve qu’il est extrêmement franc ; autrement, généralement, ils couvrent tous leurs méfaits de beaux mots, mais les méfaits sont là tout de même. Le monde est organisé de telle façon qu’on ne peut pas être autrement. Si on était un homme qui n’acceptait aucune espèce de compromis, on ne pourrait pas rester dans la politique; on serait tout simplement poussé dehors par la force même des choses. Il y aura un moment où tout cela changera, mais pas encore. La politique, c’est peut-être la dernière chose qui changera. Il y en a beaucoup d’autres qui doivent changer avant. C’est certainement une des choses les plus récalcitrantes.

Il y a deux choses qui sont très difficiles à changer : c’est la finance et la politique; le domaine de l’argent et le domaine du gouvernement sont les deux points où l’homme est le plus faible et le plus attaché au mensonge. Alors, probablement, la transformation viendra là en dernier. On peut espérer une transformation sociale, une transformation économique, une transformation de l’éducation; on peut espérer tout ça longtemps avant la transformation politique et la transformation financière. J’ai écrit ça justement pour montrer aux gens quel est l’état véritable du monde, et pour donner une indication de la porte de sortie. Mais quand nous en serons à la porte de sortie, vous verrez que ce n’est pas si facile. Peut-être que la première chose qui se transformera, ce sera le monde scientifique, c’est possible; parce que là on exige une sincérité très grande et un effort très persévérant, et que ce sont déjà des qualités qui vous ouvrent la porte vers une vie supérieure... Mais nous ferons ça la prochaine fois... non, pas la prochaine fois, dans deux leçons.

Voilà, mes enfants. Pas d’autres questions? Personne n’a rien à dire?

Douce Mère, le politicien qui est du niveau de celui de la pièce, dans le monde maintenant, celui qui essaye de faire de son mieux, n’est-ce pas qu’il est guidé par le Divin? Est-ce qu’il trouvera le moyen de...

Il ne nous a pas dit qu’il était religieux, du tout. Il ne nous l’a pas dit. Il ne nous a pas dit que c’était pour des raisons spirituelles ou religieuses qu’il essayait de faire ça.

Remarquez qu’ils vont tous à un congrès sur le progrès de l’humanité, ils ne vont pas à un congrès religieux du tout. En fait, elle n’a pas de sens, votre question, parce qu’il n’y a rien dans l’univers qui ne soit fait par le Divin, alors à ce point de vue-là la question n’a pas de sens. Consciemment, en luimême, il faudrait qu’il soit un homme religieux, pour qu’il fasse quelque chose pour des raisons religieuses. Ce n’est pas mentionné, et ce n’est pas mentionné exprès, pour ne pas faire intervenir un autre facteur dans le problème. Il ne fait pas ça du tout comme un service pour le Divin. Il fait ça parce qu’il a des idées humanitaires et qu’il essaye d’améliorer la situation humaine sur terre, c’est tout. Tous, d’ailleurs, tous sont dans la même condition.

Mère, comme pendant la guerre, la dernière guerre, il y avait de grands hommes d’État qui...

Mais c’est pris presque exactement sur l’un d’entre eux, une figure célèbre.

Mais ils sont devenus les instruments du Divin pendant la guerre!

Tous, tous sont des instruments du Divin, si vous voulez le regarder d’une certaine façon. Non, ils n’étaient pas consciemment du tout des instruments du Divin; pas conscients du tout, du tout, du tout. Ils avaient des grands mots religieux dans la bouche, je les ai enlevés parce que c’étaient des insincérités et que je voulais faire de mes bonshommes des gens aussi sincères que possible, et leurs grands mots religieux étaient tout à fait insincères, c’était du chantage; la preuve, c’est qu’ils les ont tous oubliés immédiatement, dès qu’ils ont été victorieux.

Mère, comment est-ce qu’il a su, à la fin, qu’il n’a pas trouvé la vérité, s’il n’était pas un homme ouvert...

Quoi! Comment il va suivre?

(Pavitra) Comment a-t-il su qu’il n’avait pas trouvé la vérité... s’il n’était pas ouvert à quelque chose de plus haut?

Mais qui l’a su, mon bonhomme ou le bonhomme...

(Pavitra) Du moment qu’il est conscient qu’il y a quelque chose qu’il n’a pas trouvé, c’est qu’il était ouvert à quelque chose d’autre.

Oui, naturellement, toute bonne volonté est ouverte à une conscience plus profonde. Ça va de soi. Je vous dis, j’ai pris des personnages très exceptionnels qui sont prêts à comprendre, autrement cela ne pourrait pas se faire. Je les ai faits meilleurs qu’ils ne sont en vérité, parce que tous avaient quelque chose d’autre derrière leur aspiration; ils n’en sont pas conscients, mais ce sont des gens qui sont sur le point de comprendre et c’est comme ça, n’est-ce pas, que j’ai pu organiser la chose; ce n’est pas une copie exacte de la nature, c’est une chose organisée pour prouver quelque chose, c’est tout — comme toujours dans la littérature.

Mère, cela nous donne un espoir que dans le monde maintenant et surtout dans l’Inde, il y a des...

Donne un espoir! Je pense que ce n’est pas ça qui donne un espoir; si on n’avait devant soi que le modèle des gens qui existent dans le monde, il n’y aurait pas beaucoup d’espoir.

Mère, dans le monde actuel la politique est divisée en deux grands camps, celui de l’Amérique et celui de la Russie. Comment est-ce que la réconciliation viendra ?

Oh! c’est très facile. C’est justement parce qu’ils ne comprennent pas du tout que c’est très facile, que je dis que c’est la dernière chose qui arrivera. Ces choses-là, ce sont seulement des apparences et des idées superficielles et des intérêts — des intérêts! Même pas des intérêts vrais : les idées qu’ils ont sur leurs intérêts. Mais si on trouvait la vraie solution — pas si on trouvait, peut-être est-elle trouvée —, si on appliquait la vraie solution économique, la base même de leurs problèmes tomberait, il ne resterait juste que l’attitude politique qui est très, très mince. C’est très maigre, ça n’a pas de profondeur, c’est surtout des mots, ce sont des mots très creux, ça sonne très fort parce que c’est creux, ce sont de grands mots. Mais, n’est-ce pas, le seul soutien un peu vrai de leur attitude, ce sont les deux choses dont j’ai parlé : un soutien financier et un soutien économique. Eh bien, si le problème économique était résolu, c’est-à-dire que si la solution était appliquée, la majeure partie du soutien de ces différences politiques disparaîtrait. C’est basé presque exclusivement sur une façon opposée de regarder les problèmes de la vie et la solution de ces problèmes : les uns pensent que c’est comme ceci, les autres pensent que c’est comme cela. Je parle des plus sincères, je ne parle pas de ceux qui ont bâti tout de toutes pièces justement comme je dis pour faire beaucoup de bruit et avoir beaucoup d’influence. Mais si on va au cœur de la question, il n’y a pas tant de différence.

Il y a beaucoup de gens — je parle de gens, je ne parle pas d’individus, je parle des gouvernements — qui prétendent ne pas être communistes et qui ont une façon d’agir qui est absolument communiste, encore plus drastique que les communistes. Par conséquent, tout ça c’est une question de mots. On met des mots comme on met une certaine robe sur les choses que l’on fait, ça change juste l’apparence, mais le dedans n’est pas très différent. D’ailleurs il y a une chose bien simple, c’est que l’humanité tout entière suit une évolution, une courbe d’évolution, et qu’il y a des âges, certains âges où il y a une certaine expérience qui devient presque universelle, c’est-à-dire terrestre, entièrement terrestre, et justement sous des noms, sous des étiquettes, sous des mots différents; c’est à peu près la même expérience qui se poursuit. Alors il y en a de vieilles qui sont en train de disparaître et qui s’accrochent encore, qui changent encore l’apparence et le dedans de certaines nouvelles choses. Mais c’est seulement comme la queue de quelque chose. Tout le mouvement nouveau va vers une expérience qui devient aussi générale qu’elle le peut, parce qu’elle n’est utile que si elle est générale. Si elle est locale, c’est comme un champignon, cela ne donne pas de fruit pour la conscience humaine générale. Les grandes expériences humaines doivent être faites, plus ou moins bien, par l’humanité tout entière, et ça se fait comme ça. Ce sont seulement les pensées qui mettent d’autres mots, d’autres formes, d’autres raisons, d’autres justifications, d’autres légitimations à ce qu’ils font; mais quand on vient au fait, c’est très semblable. Seulement, pour ça, justement, il faut voir au-delà des simples apparences.

Pendant la guerre entre l’Allemagne et l’Angleterre, on savait de quel côté était le Divin, la Force divine qui luttait contre les forces asouriques...

Qui est-ce qui savait?

Ici.

Ah! évidemment!

Est-ce que dans la politique actuelle on peut dire dans quel camp...

Les choses deviennent malheureusement tout à fait tranchées, comme ça (au point qu’on peut dire : ceux-ci sont pour et ceux-ci sont contre), seulement quand il y a cette matérialisation effroyable d’une guerre; parce qu’à ce moment-là il est évident que la victoire de l’un est préférable à la victoire de l’autre, non pas que les uns valent mieux que les autres (ça c’est entendu, qu’au point de vue divin ils se valent tous, c’est la même chose), mais parce que les conséquences de la victoire sont telles que la victoire d’un côté est meilleure que la victoire d’un autre. Mais ça, c’est quand la chose devient tout à fait brutale, une extermination réciproque. Autrement, pour dire la vraie vérité, la Force divine travaille pour son œuvre partout, dans les erreurs de l’homme comme dans sa bonne volonté, à travers les mauvaises volontés comme à travers les choses favorables. Il n’y a rien qui ne soit mélangé; nulle part il n’y a quelque chose qu’on puisse dire être vraiment un instrument pur du Divin, et nulle part il n’y a une absolue impossibilité pour le Divin de se servir d’un homme ou d’une action pour avancer sur le chemin. Alors tant que les choses sont en suspens, le Divin travaille partout presque également. Si les hommes entrent dans la grande folie, alors c’est différent. Mais c’est vraiment une « grande folie », dans le sens que ça précipite toute une masse d’individus et de volontés dans une activité qui mène tout droit à la destruction — la destruction d’euxmêmes. Je ne parle pas des bombes et de la destruction d’une ville ou d’un peuple, je parle de la destruction comme il en est question dans la Gîtâ, n’est-ce pas, quand il est dit que l’asura va à sa destruction. C’est ça qui arrive; et ça c’est un très grand malheur, parce qu’il est toujours préférable de pouvoir sauver, illuminer, transformer, que d’avoir à détruire brutalement. Et c’est ce choix terrible de la guerre qui est la vraie horreur de la guerre; c’est que ça matérialise le conflit d’une façon si brutale et si totale, qu’il y a des éléments qui auraient pu être sauvés dans la paix et qui, par le fait de la guerre, sont nécessairement détruits — et pas seulement des hommes et des choses, mais des forces, des consciences.

Est-ce que l’Inde a un rôle spécial à jouer dans la politique actuelle?

Politique! Je vous ai dit en commençant que la politique est une chose complètement... « pas convertie ». Alors comment est-ce qu’on peut avoir un rôle politique véritable?

L’Inde a un rôle dans le monde à remplir. Mais c’est une chose idéale et qui demande une conversion que... enfin, elle n’a pas encore pris place, que je sache. Au point de vue superficiel, extérieur, elle pourrait jouer son rôle si elle était sincère. C’est tout ce que je peux dire. Mais il faut avoir aussi la connaissance exacte.

(long silence)

Ce sont des choses dont on ne peut pas parler.

Quand cet Homme d’État trouvera la vérité, les problèmes ne resteront pas les mêmes, n’est-ce pas?

Quoi? mon Homme d’État? Il faut que tous trouvent la vérité. Alors naturellement, quand ils auront tous trouvé la vérité ce sera différent. Alors!... Nous allons réfléchir à ce problème!









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