CWM (Fre) Set of 18 volumes
Entretiens - 1955 Vol. 7 of CWM (Fre) 477 pages 2008 Edition
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Entretiens - 1955 19 tracks  

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Ce volume comporte les réponses de la Mère aux questions des enfants de l’Ashram et des disciples, et ses commentaires sur trois œuvres de Sri Aurobindo : Les Bases du Yoga, Le Cycle humain et La Synthèse des Yogas ; et sur une de ses pièces de théâtre, Le Grand Secret.

Entretiens - 1955

The Mother symbol
The Mother

Ce volume comporte les réponses de la Mère aux questions des enfants de l’Ashram et des disciples, et ses commentaires sur trois œuvres de Sri Aurobindo : Les Bases du Yoga, Le Cycle humain et La Synthèse des Yogas ; et sur une de ses pièces de théâtre, Le Grand Secret.

Collection des œuvres de La Mère Entretiens - 1955 Vol. 7 477 pages 2008 Edition
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Entretiens - 1955

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Le 18 mai 1955

Cet Entretien est basé sur Le Problème de la Femme, un article de la Mère, publié pour la première fois dans le Bulletin d’avril 1955.

Maintenant pas de questions! Je n’ai rien à ajouter, j’ai tout dit. Tu voulais demander quelque chose?

Tu as donné comme titre « Le Problème de la Femme », mais tu parles également du problème de l’homme.

Oui, parce que c’est difficile de les séparer. Je ne voulais pas dire que c’est le problème que les femmes ont à résoudre; je voulais dire que c’est le problème que la vie terrestre a posé à cause des femmes.

Les hommes, jusqu’à il n’y a pas très longtemps, étaient parfaitement satisfaits d’eux-mêmes et de ce qu’ils avaient fait. Il se trouve qu’il y a un peu plus d’un siècle que les femmes ont commencé à protester. Avant, elles ne semblaient rien dire, ou en tout cas elles n’avaient pas eu l’occasion de dire quelque chose. Enfin, assez dernièrement, il n’y a pas longtemps de ça, les femmes ont commencé à dire : « Pardon, mais nous, nous ne sommes pas satisfaites. » Avant, probablement, si jamais elles osaient dire une chose pareille, elles recevaient une tape, et on leur disait : « Restez tranquilles, ça ne vous regarde pas. » Mais enfin, les choses marchaient malgré tout, et c’est à la fin du siècle qu’a commencé une protestation publique des femmes contre la manière dont les hommes les traitaient; parce que toutes les lois faites par les hommes étaient à l’avantage de l’homme, et que toutes les organisations sociales faites par les hommes étaient à l’avantage des hommes, et que la femme avait toujours une situation inférieure et quelquefois tout à fait détestable.

Dans certains pays, c’est encore comme ça...

Mais enfin, jusque-là, si elles avaient protesté, cela devait être ou individuellement ou d’une façon assez cachée, parce que ce n’était pas devenu une question publique. Mais à la fin du siècle dernier, il y a eu un mouvement qu’on a appelé le féminisme, et les femmes ont commencé à protester violemment contre les choses telles qu’elles étaient, en disant : « Pardon, nous trouvons que vous avez raté votre affaire et que vous n’avez rien réussi. Tout ce que vous avez fait paraît tout à fait mauvais. Vous n’avez réussi à rien faire qu’à vous battre entre vous, vous entre-tuer et rendre la vie intolérable pour tout le monde. Nous commençons à dire que nous avons quelque chose à dire, et nous voulons dire que ça ne va pas, et que ça doit aller mieux. » C’est comme cela que ça a commencé. Alors, n’est-ce pas, protestations, batailles, moqueries... On a essayé de les étouffer sous le ridicule. Mais ce sont les hommes qui se sont couverts de ridicule, ce ne sont pas les femmes (Mère rit), et finalement elles ont gagné une chose, c’est qu’elles peuvent dire leur mot dans les affaires d’État.

Ça a commencé... c’était un scandale effroyable, mais maintenant c’est une affaire reconnue, et même il se trouve que dans certains pays, un petit peu moins retardataires que les autres, les femmes sont admises au gouvernement. Et je dois dire que, pour autant que je sache, le premier pays où cela s’est passé, c’est en Suède. Je l’ai su au commencement de ce siècle. C’est à ce moment-là que ça s’est passé. Les femmes ont été admises au Parlement, en Suède, et au gouvernement, et la première chose qu’elles ont faite, qu’elles ont réussie, c’est d’abolir l’ivrognerie.

C’est-à-dire?

L’ivrognerie, tu ne sais pas ce que c’est que l’ivrognerie? L’ivrognerie, c’est de boire de l’alcool, et c’est une chose malheureusement très répandue sur la terre tout entière, et c’étaient les hommes généralement qui buvaient. (Parmi les classes ouvrières, dès qu’ils ont reçu leur paye, ils vont en boire plus de la moitié, et quand la femme va leur demander l’argent pour les faire manger, elle reçoit des coups. C’est comme ça que ça se passe généralement.) Et ils avaient essayé, le gouvernement suédois avait essayé pendant très longtemps, parce que ce sont des gens qui ont été assez raisonnables et qu’ils trouvaient que c’était une des choses qui nuisaient le plus à la paix sociale; mais ils n’avaient jamais réussi. Mais il paraît que, en quelque chose comme deux ou trois ans de gouvernement, les femmes ont réussi à le faire. Et ça a été fini, on n’en a plus entendu parler. Comment elles ont fait, je ne me souviens plus. On me l’a dit à ce moment-là. Naturellement pas par la prohibition, parce que partout où on l’a essayé, on n’a jamais réussi. Mais elles ont réussi. C’est là. Cela a mis plus de la moitié d’un siècle pour se répandre. Maintenant il y a beaucoup de pays où il y a des femmes dans le gouvernement.

(À Pavitra) Est-ce qu’il y en a en France? Est-ce qu’il y a des femmes députés?

(Pavitra) Oui.

Il y en a ?

(Pavitra) Oui, ministres. Il y en a eu une.

Non. Secrétaire d’État, pas ministre. Il y en a eu, on a essayé.

(Pavitra) Il y a une ministre de l’Éducation.

Non, mais secrétaire d’État, il y en a eu. Enfin je dis cela parce que la France a été un des pays les plus retardataires, et l’est encore. Et c’est une chose très intéressante : c’est peut-être le pays qui avait les idées les plus avancées au point de vue politique; c’est de la France que sont sorties les idées d’Égalité, de Fraternité et de Liberté; c’est de là que ça a pris naissance et que ça s’est répandu dans le monde, mais au point de vue des rapports entre l’homme et la femme, c’était certainement le plus retardataire de tous. Il y a des raisons psychologiques, mais je ne veux pas en parler ici. Voilà.

Douce Mère, ici il est dit : « Tous les hommes sont féminins sous bien des aspects, toutes les femmes sont, par beaucoup de traits, masculines, surtout dans les sociétés modernes. »

Oui, il n’y a pas un type pur.

Alors pourquoi y a-t-il encore un complexe?

Parce qu’ils ne se connaissent pas. Ils ne se connaissent pas et puis ils sont les esclaves de leur forme. Parce que quand ils se regardent dans une glace, ils voient qu’ils sont des hommes, et les femmes voient qu’elles sont des femmes, et qu’ils sont esclaves de la forme physique. Ce n’est que pour ça.

Mais d’ailleurs, j’ai souvent rencontré des hommes qui étaient extrêmement féminins à certains points de vue, mais pas d’une façon très agréable, et c’étaient eux qui affirmaient le plus leurs droits masculins et qui avaient le plus le sens de leur supériorité. D’ailleurs, j’ai rencontré aussi, surtout au commencement du mouvement féministe... Toutes les femmes qui voulaient faire du féminisme se mettaient des faux cols, des cravates, des vestes, elles se coupaient les cheveux, elles avaient l’air, elles essayaient d’avoir l’air aussi masculin qu’elles pouvaient. Mais elles étaient lamentablement féminines, la-men-ta-ble-ment! (rires) Elles voulaient plaire, elles voulaient attirer l’attention; et si par malheur un homme les traitait comme un homme, elles étaient tout à fait vexées. (rires) Çà, il faut beaucoup de temps pour être transformé.

Et puis?

Douce Mère, ici tu parles de la Mère Suprême. Est-ce que c’est la même dont Sri Aurobindo parle dans le livre « La Mère » ?

Oui.

Alors la conception de la Mère Suprême est-elle purement humaine? Ou est-ce qu’Elle aussi, dans Son origine, n’a aucun genre?

Non.

Mais je n’ai jamais dit que c’était purement humain. J’ai dit que c’était la formulation qui était humaine. Je n’ai pas dit que c’était purement humain; nulle part je n’ai dit que c’était purement humain. On pourrait dire que cette explication est un peu trop humaine, mais je ne veux pas dire qu’elle est purement humaine.

Alors, dans son origine Elle a un genre?

Par-delà la manifestation il n’y a pas de différenciation, c’est-àdire qu’il n’y a pas deux, il n’y a qu’un. C’est au moment de la création que c’est devenu deux. Mais avant c’était un, et il n’y avait aucune différence; puisque c’était un, c’était seulement un. Il y avait des possibilités innombrables; mais c’était un, en fait c’était un; et c’est seulement dans la création que c’est devenu deux. La différenciation n’est pas une chose éternelle et coexistante. C’est pour la création, et en fait pour la création de ce monde-ci. Il y a peut-être eu beaucoup de mondes créés d’une façon tout à fait différente de cet univers-ci. Il y a non seulement eu, mais il y a peut-être en ce moment d’innombrables univers avec lesquels nous n’avons aucun rapport et, par conséquent, que nous ignorons totalement, et qui peuvent exister.

Est-ce qu’il y en a, Douce Mère?

Je te dis, ça se peut. (rires) Nous ne pouvons rien en dire. Nous n’en savons rien. Tout ce que nous connaissons, si même nous le connaissons, c’est notre propre univers, c’est tout. Mais il n’y a aucune raison pour qu’il n’y en ait pas d’autres (on ne peut pas dire : « Il n’y en a pas d’autres », on n’en sait rien) où toutes les choses sont tout à fait différentes, peut-être tellement différentes que nous n’avons aucune relation. Ce que je dis, à la fin, c’est ceci, n’est-ce pas, qu’il va y avoir une nouvelle création, la création supramentale. Eh bien, il n’y a aucune raison pour que cette création ne soit pas... ne prenne pas une forme différente de celle qui a été jusqu’à présent. Et pour moi, ce que je dis là, c’est que la seule solution du problème, c’est qu’au lieu qu’il y ait cette division, ce soit une création, un être qui sera, qui identifiera « dans une conscience et une action uniques, la conception et l’exécution, la vision et la création ». Parce que c’est cela qui a fait la différenciation, c’est qu’il y a eu la conception et puis l’exécution de cette conception, la vision de ce qui devait être et la création de cette vision, c’est-à-dire la réalisation objective de cette vision; eh bien, il n’y a pas de raison pour que ça soit divisé; les deux choses peuvent être faites par le même être, et par conséquent il n’y aurait qu’un être unique.

Au lieu qu’il y ait deux lignes, une masculine et une féminine, il n’y aurait qu’un être unique, et c’est ce que je conçois comme la solution de tous les problèmes — tous les problèmes, pas seulement celui-là — et comme le prototype de la création supramentale.

Douce Mère, ici tu as dit que la Mère Suprême est la Créatrice de l’univers. Mais dans l’Inde, généralement, on dit que c’est Brahmâ qui est le Créateur.

Mais Sri Aurobindo a dit : la Mère Suprême est la Mère de Brahmâ. C’est la Mère de tous les dieux.

Les genres des dieux et des déesses sont aussi des formations humaines?

Non! non! Mais pourquoi des formations humaines? Je n’ai jamais dit qu’ils étaient de formation humaine. Les dieux et les déesses de l’Overmind 7 sont des dieux et des déesses différenciés dans leur forme. Ce n’est pas l’homme qui a créé les dieux de l’Overmind, les dieux de l’Overmind sont d’une création directe. Je ne sais pas si elle précédait les hommes, mais je le pense. Je pense que la création terrestre, la formation terrestre est [...8 ] divinités de l’Overmind, et qu’en fait il y a beaucoup de divinités de l’Overmind qui ont été des formateurs sur la terre, pas incarnés sur la terre, mais de ce qui se passait sur terre, qui ont donné les idées, les formes. Sri Aurobindo disait toujours que ce que dans le temps on appelait Dieu, c’était un être de l’Overmind, que la divinité suprême était un être de l’Overmind.

Mère, s’il y a une différenciation entre les formes des dieux et des déesses, est-ce que le même problème se pose pour eux aussi?

Ah ! ça, mon petit, tu peux le leur demander; mais si nous devons croire les histoires qu’on nous a racontées, entre eux

il y a des disputes et des difficultés et des querelles et toutes sortes de choses, des choses comme ça et des jalousies, même. Quelquefois ils ne sont pas beaucoup plus sages que les hommes.

Douce Mère, comment sont nés les dieux et les déesses?

Mais justement, cela fait partie de la création. Ce que l’on appelle ici Aditi, c’est-à-dire la Conscience Créatrice, eh bien, la Conscience Créatrice... je vais vous raconter ça d’une façon tout à fait enfantine... elle a formé d’abord quatre êtres : quand elle a eu mission de créer, elle a fait quatre émanations de son être; et ces quatre émanations avaient été faites avec la charge de développer l’univers. Et puis — je crois que je vous ai déjà parlé une fois de cela — ça a mal tourné, on peut le mettre comme ça ; et alors quand les choses ont mal marché, elle a refait une création de tous les êtres qui sont devenus des dieux ; et parallèlement au désordre créé par les quatre premières émanations, il y a eu le développement en ordre, c’est-à-dire sous la direction du Suprême, la création en ordre de tous les mondes descendant de plus en plus vers la Matière. Et c’est de cette lignée-là que sont les dieux, qui se sont manifestés après : une formation, une matérialisation de plus en plus grande dans le domaine que Sri Aurobindo a appelé l’Overmind. Et de là, ils ont présidé à la création de l’univers matériel et de la Terre. Et l’un des procédés a été la formation de la Terre comme une création symbolique représentative de tout l’univers, afin de condenser et de concentrer le problème pour qu’il soit plus facilement résolu. Et cette Terre, quoiqu’elle soit, au point de vue astronomique, quelque chose d’infinitésimal et d’aussi peu important que possible, au point de vue occulte de la création universelle, c’est un symbole qui représente l’univers d’une façon si parfaite, qu’en transformant la Terre on peut, par contagion ou par analogie, transformer l’univers, parce que la Terre est le symbole de l’univers. Ça, ça a été le procédé adopté par les dieux. Et là où est le siège de l’existence de ces dieux, c’est ce que Sri Aurobindo a appelé l’Overmind.

Naturellement, les choses ne sont pas comme ça. Ne croyez pas que je viens de vous raconter l’histoire telle qu’elle s’est passée. Les choses ne sont pas comme ça, mais c’est une façon de dire, c’est une façon de les rendre compréhensibles à des cerveaux. Ça a l’air de s’être passé comme ça.

Mais ces quatre êtres dont j’ai parlé en premier sont insexués, ce n’était pas homme ni femme; et dans le monde vital il y a toute une partie de la création vitale qui est le résultat de ces êtres, toute une partie qui n’a pas de sexe. D’ailleurs, les dieux aussi ont fait un monde qui était insexué. C’est le monde des anges, ce que l’on appelle des anges, ce que dans l’occultisme on appelait des formateurs; mais ce sont des esprits insexués; on les a représentés avec des ailes, n’est-ce pas, ce sont des esprits insexués.

Il y a déjà dans l’univers des êtres qui n’ont pas de sexe, qui ne sont ni hommes ni femmes, et il y en a beaucoup dans le monde vital. Il y a des entités sexuées dans le monde vital, mais dans sa partie la plus matérielle, la plus proche de la Terre, et pas dans sa partie plus importante; la partie la plus importante est insexuée. Cela ne les rend d’ailleurs pas meilleurs, puisque ce sont tous des êtres hostiles à la Volonté divine et à la Réalisation divine, mais cela leur donne une force formidable. Et alors, en contrepartie, les dieux aussi ont créé tout un ensemble d’êtres qui n’ont pas de sexe et dont les hommes ont parlé comme des anges. Comment est-ce qu’on dit? Votre ange gardien, et quoi encore? C’est surtout ange...

(Pavitra) Les chérubins, les séraphins.

Oui, oui, c’est ça. Ils ont donné beaucoup de noms. Voilà !

Douce Mère, dans les traditions anciennes on parle toujours des femmes des dieux qui sont troublées par les asuras.

Quoi, les femmes des dieux qui étaient troublées par les asuras 9 ? Oui.

Ils sont aussi plus proches du matériel? C’est dans le monde vital ou c’est...

C’est dans le monde vital.

(Pavitra) Mère, et dans le mental, il y a des êtres du mental...

Il y a des êtres du mental qui sont insexués aussi, pas tous, beaucoup. Il y en a beaucoup. Il y a de ces formations mentales qui sont persistantes, n’est-ce pas, qui sont très bien faites, très harmonisées, persistantes, des sortes de constructions mentales, de formations mentales qui sont des êtres vivants, mais qui passent indifféremment, quand elles s’incarnent, d’un corps masculin à un corps féminin. Ça leur est tout à fait égal, pour eux ça ne fait aucune différence.

C’est tout? Ou tu en as encore?

Mère, quelle est la vraie raison de l’apparition du sexe? Parce que dans l’étude de la biologie on voit que d’abord les animaux unicellulaires, eux, étaient insexués; le sexe apparaît après.

Ça, c’est la Nature, mon petit, qui a essayé toutes sortes de systèmes. Ce sont tous les moyens que la Nature a employés, elle a voulu... Il semblerait que pour le perfectionnement de l’espèce, le dédoublement était nécessaire au point de vue évolutif matériel; ça a l’air, parce que, évidemment, ça a été adopté après. Çà, la Nature... je crois qu’elle a essayé toutes les choses possibles — tout.

Mais tu dis que même les dieux ont un sexe!

Oui, bien, peut-être que c’est sous leur inspiration que la Nature a fait ça. Ce n’est certainement pas parce que c’est apparu sur la Terre que c’est comme ça chez les dieux. Alors logiquement nous pouvons penser que, parce que c’était comme ça chez les dieux, c’est devenu comme ça sur la Terre. Mais la Nature ne semble pas avoir reçu des inspirations directes; elle semble avoir suivi son propre chemin, à sa propre manière. Mais elle a essayé toutes les choses possibles; je ne crois pas qu’il y ait quelque chose qu’elle n’ait pas essayé, et elle continue. Mais la Nature aussi a créé des êtres insexués, même sous la forme humaine, il y en a eu. J’ai même vu une statue grecque comme ça. Les Grecs connaissaient ça.

Tout ce que l’on peut imaginer, et beaucoup plus, la Nature l’a imaginé. Seulement elle ne veut pas être pressée. Je pense que ça l’amuse. Alors, elle veut aller à sa propre manière : essayer, démolir, recommencer, redémolir. Elle peut détruire toute une espèce en faisant comme ça (geste), ça lui est bien égal; simplement elle dirait : « Non, ce n’était pas bien », et puis voilà, c’est fini. Et elle ne veut pas qu’on la presse. Si on lui dit qu’on trouve que cela a assez duré comme ça, que cela pourrait arriver à une conclusion un peu plus harmonieuse, elle se révolte, elle n’est pas du tout satisfaite. Ça c’est toujours ce qu’elle dit : « Mais pourquoi êtes-vous pressés? Tout ce que vous voulez faire, ça arrivera, mais ce n’est pas nécessaire que ça arrive si vite. Pourquoi êtes-vous si pressés? » C’est ce qu’elle répond toujours. Elle aime vagabonder.

Qu’est-ce que c’est, la Nature? C’est-à-dire quelle est sa relation avec la Mère Suprême?

Je pense que la Nature est la partie la plus matérielle de la Force Créatrice qui est concernée avec la création, spécialement de la Terre, du monde matériel tel que nous le connaissons sur la Terre.

Je demande un renseignement pour les dernières découvertes astronomiques... (À Pavitra) Est-ce qu’on reconnaît une matière similaire dans les autres mondes que la Terre?

(Pavitra) Partout, Mère; jusqu’à présent on n’a trouvé aucune espèce de différence entre les matières non seulement du système solaire, mais des autres aussi.

C’est tout pareil. Et alors, comment se fait-il qu’on nous a dit que les êtres humains ne pouvaient pas vivre sur d’autres planètes, même sur Jupiter ou sur Vénus?

(Pavitra) Les éléments sont les mêmes; les éléments chimiques par exemple sont les mêmes, mais ceux qui se sont formés actuellement... par exemple dans Jupiter, il y aurait une atmosphère d’ammoniac et de gaz carbonique...

Oui. Mais alors la formation n’est pas la même malgré tout?

(Pavitra) Le corps physique, évidemment, la matière organique ne peut pas être la même.

Oui, celle que les gens connaissent généralement...

(Pavitra)... ne peut pas être la même.

... ne peut pas être la même, n’est-ce pas.

Est-ce qu’il y a des êtres psychiques là-bas, ou est-ce seulement dans la Matière?

Je me suis laissé dire que c’est seulement sur la Terre qu’il y a des êtres psychiques, justement pour la raison que la Terre a été créée comme un symbole pour concentrer le problème, et que l’être psychique, qui est le résultat de l’intervention directe du Suprême, a été créé ici, justement, pour les nécessités de cette action symbolique.

Est-ce qu’il y a vraiment des êtres sur Jupiter ou Mars?

Pour moi, si vous me demandez, il y a des êtres partout. Partout. On ne les voit pas, c’est tout. Mais ils sont partout. Mais certainement, je ne pense pas qu’ils soient comme ce que l’on fait dans les images — les Martiens qu’on vous a présentés dans des images avec des formes grotesques. Je n’ai pas de raison de croire qu’ils soient comme ça.

Tu as entendu cette histoire de « flying saucer 10 » ?

Ah! oui, je l’ai étudiée aussi. Mais enfin j’attends d’avoir une expérience matérielle. Moi, j’ai vu un flying saucer passer audessus de Pondichéry pendant la guerre, je l’ai vu clairement, avec les yeux ouverts, et marchant suffisamment lentement, passant de la mer vers la terre. C’était bleu clair et ça avait une forme un peu arrondie comme ça (geste). Je l’ai vu passer et je me suis dit : « Tiens, j’ai une vision », je me suis frotté les yeux, mais j’avais les yeux ouverts, tout à fait ouverts... Tout d’un coup, je vois une forme qui passe dans le ciel comme ça ; je me suis dit : « Comme c’est drôle », mais comme on n’en avait pas parlé du tout jusque-là, je pensais que j’avais une vision. Je vois beaucoup de choses que les gens ne voient pas d’ordinaire; mais quand on a commencé à parler de ça, alors je me suis dit : « Tiens, j’ai vu passer un flying saucer. » Mais je crois que Udar aussi a vu un flying saucer.

(Udar) Oui, Mère. (rires)

Que ça existe, c’est indiscutable. Ce que c’est? Chacun a son opinion. Mais ce que je voudrais, c’est me trouver en face des êtres tels qu’on les a décrits. Il y a quelqu’un qui a, soi-disant... enfin il a dit qu’il a parlé à un être qui était dans un flying saucer. Eh bien, je serais très heureuse de rencontrer un être comme ça. Après cela je vous dirai ce que c’est — quand je l’aurai rencontré.

Mère, on dit qu’il y a d’autres systèmes solaires où peutêtre on peut trouver des conditions similaires à celles de la Terre. Mais est-ce qu’on peut y trouver des hommes comme nous ici?

Il faut y aller voir. (rires)

Mère, est-ce qu’on peut aller dans les autres planètes par des moyens occultes?

Ah, oui! on peut aller partout. Qu’est-ce qui nous en empêche? On va partout. Seulement, n’est-ce pas, il faut dire que ce n’est pas le corps physique qui se promène (c’est la chose la plus matérielle), c’est le vital le plus matériel; et ça, c’est déjà très difficile.

Généralement, c’est la partie mentale du vital qui se promène; pas le mental, le vital. Pour les distances proches on peut sortir de son corps avec le physique subtil, et dans ces cas-là on voit les choses matériellement comme elles sont. Mais on ne peut pas aller à de grandes distances. Il y a des raisons pratiques, mais il y a surtout une raison de sécurité; parce que si on s’en va trop loin avec le physique subtil, le corps n’est pas seulement en transe, il est dans un état cataleptique, et alors, à moins qu’il ne soit gardé par quelqu’un qui a une connaissance très approfondie et un grand pouvoir, ça peut mal tourner. Par conséquent pour ces longs voyages, c’est généralement la partie la plus subtile du vital (qui correspond à une sorte de conscience mentale du vital) qui s’en va.

Alors on voit tout ce qui est d’une qualité analogue. Mais en admettant qu’il y ait une chose très matérielle, on ne la voit pas telle qu’elle est. Alors on ne peut pas dire avec certitude : « C’est comme ci, ou c’est comme ça. » On peut dire : « J’ai vu ça », c’est tout. Mais on ne peut pas raconter ces histoires dans les journaux, sur ce qui se passe sur la Lune ou sur Jupiter, ou sur Vénus. On peut avoir une expérience et savoir certaines choses, mais généralement ce sont des choses d’un ordre plus psychologique.

Mais enfin, si c’est pour savoir s’il y a des êtres, je ne pense pas qu’il y ait de place dans l’univers où il n’y a pas d’êtres, parce que c’est le principe même de cet univers : les créations individuelles. Il y a partout des créations individuelles, mais elles sont de densités diverses. La plupart d’entre elles sont invisibles, excepté pour une densité analogue, et il n’y a que ceux qui ont cette capacité de sortir de leur corps et d’aller se promener, qui peuvent voir ces choses-là. Mais tant que vous vous servez de ces yeux-là, vous ne voyez pas grand-chose.

Un champ de vision tellement limité! Au fond, quand on y pense, d’une limitation tout à fait ridicule! Le champ de notre expérience sensorielle est d’une limitation tout à fait ridicule. Tandis que, rien que dans le mental, si vous pensez à quelqu’un ou à quelque chose, à une ville ou à un endroit, vous êtes là Le immédiatement, instantanément, n’est-ce pas. Et vous y êtes — ce n’est pas que vous n’y êtes pas, vous y êtes, et vous pouvez avoir un contact mental si précis que vous pouvez avoir une conversation, poser des questions et recevoir des réponses, à condition que l’autre soit assez sensitif. Mais ça c’est une chose qui se passe constamment, constamment. Seulement, naturellement il faut avoir un petit peu de connaissance, parce qu’autrement on ne comprend même pas ce qui se passe.

Mais physiquement avec ça, avec les yeux, le nez, les doigts, la bouche, les oreilles, oh! c’est ridicule! On peut développer ça, si on veut. On peut arriver, par exemple, à entendre quelque chose qui se passe à une assez grande distance, et l’entendre physiquement, par aucun autre moyen que physique, mais il faut avoir un contrôle sur ses sens et pouvoir prolonger leurs vibrations suffisamment. On peut voir à distance aussi, et pas par une vision occulte. On peut arriver à prolonger sa vision, et si on sait prolonger la vibration de ses nerfs en dehors de l’organe, on peut prolonger le contact (je ne dis pas à des kilomètres, non, mais dans une certaine zone), eh bien, par exemple, à travers un mur, ce qui est considéré comme une chose impossible : on peut voir ce qui se passe dans une chambre qui est séparée de la chambre par un mur. Mais il faut une pratique très méthodique. Mais ça c’est possible : voir, sentir, entendre. Si on veut se donner la peine, on peut élargir beaucoup son champ. Mais cela demande du travail, de la persévérance, une sorte d’effort assidu. Mais on a même découvert qu’on pouvait former d’autres centres visuels que l’œil. On a essayé avec des gens qui, pour une raison quelconque, avaient perdu la vue. On peut former d’autres centres ou un autre centre de vision, par un effort continu, méthodique. Jules Romains a écrit un livre là-dessus. Il a fait lui-même des expériences et il est arrivé à des résultats très concluants.

C’est-à-dire que nous avons une quantité de possibilités que nous laissons endormies au-dedans de nous, parce que nous ne nous donnons pas la peine de les développer beaucoup. Nous pouvons infiniment plus que nous ne faisons. Mais nous prenons les choses comme ça, comme elles viennent.









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