CWM (Fre) Set of 18 volumes
Entretiens - 1955 Vol. 7 of CWM (Fre) 477 pages 2008 Edition
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Entretiens - 1955 19 tracks  

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Ce volume comporte les réponses de la Mère aux questions des enfants de l’Ashram et des disciples, et ses commentaires sur trois œuvres de Sri Aurobindo : Les Bases du Yoga, Le Cycle humain et La Synthèse des Yogas ; et sur une de ses pièces de théâtre, Le Grand Secret.

Entretiens - 1955

The Mother symbol
The Mother

Ce volume comporte les réponses de la Mère aux questions des enfants de l’Ashram et des disciples, et ses commentaires sur trois œuvres de Sri Aurobindo : Les Bases du Yoga, Le Cycle humain et La Synthèse des Yogas ; et sur une de ses pièces de théâtre, Le Grand Secret.

Collection des œuvres de La Mère Entretiens - 1955 Vol. 7 477 pages 2008 Edition
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Entretiens - 1955

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janvier




Le 19 janvier 1955

Cet Entretien se rapporte au chapitre III de Les Bases du Yoga, « En difficulté ».

Douce Mère, quel est le travail du mental supérieur?

Travail? Qu’est-ce que tu veux dire exactement? Ce qu’il doit faire? Ou ce qu’il faut...?

Son rôle.

Le rôle du mental supérieur? Il doit recevoir les inspirations d’en haut, il doit les transmettre sous forme d’idées au mental le plus matériel, afin que celui-ci exécute les choses, fasse des formations. Il sert d’intermédiaire entre la puissance supérieure et le mental actif. Le mental supérieur est un mental de formation d’idées et en même temps... (Le bruit du vent couvre un instant la voix de Mère) Voilà son but. Il peut aussi tâcher de faire comprendre un peu des choses qui sont au-dessus de la mentalité plus ordinaire : expliquer, rendre clairs les idées générales et les principes qui les dépassent.

Douce Mère, si les forces hostiles n’étaient pas là, est-ce que nous ne pourrions pas progresser?

S’il n’y avait pas de monde, il n’y aurait pas de monde. « Si »! De la minute où tu mets un « si », ta question n’a plus de sens. Les choses sont comme elles sont, parce qu’elles sont comme elles sont. Elles sont comme ça, parce qu’elles doivent être comme ça : autrement elles ne seraient pas comme ça. Alors on ne peut pas dire : « Si ce n’était pas comme ça, comment est-ce que ce serait? » C’est une question qui n’a pas de sens. C’est comme ça, c’est comme ça.

Si tu changes n’importe quoi au monde, ça fait un autre monde. Si tu dis : « Nous allons enlever ça dans le monde »... si ça, ça n’était pas, ce serait un autre monde, mais ce ne serait pas le monde tel qu’il est. Ce sont des spéculations vaines, inutiles, n’est-ce pas. Les choses sont comme ça. Il faut partir de ce qui est, et aller ailleurs. Mais on ne peut pas dire : « Ce qui est, si c’était autrement... » À quoi ça sert? C’est comme ça.

Tout ce que tu peux dire, c’est : « Puisque les forces hostiles sont là, quelle est la meilleure manière de s’en servir, de se servir de leur présence? » Ça, c’est une question qui a un sens. Mais si tu me dis : « Si elles n’étaient pas là ? » — pardon! elles sont là. C’est hors de question, n’est-ce pas, elles sont là. Il faut les prendre comme elles sont. Par conséquent, tout ce que tu peux faire, c’est de dire : « Je voudrais qu’elles n’y soient pas. » Ça, c’est tout à fait légitime. Mais il faut travailler pour les rendre inutiles. Alors, elles n’y seront plus. Quand elles seront inutiles, elles disparaîtront du monde.

Il faut prendre les choses comme elles sont à la minute présente, et avancer vers quelque chose d’autre qui, l’on espère, sera mieux que ce qui est. C’est tout ce que l’on peut faire.

Douce Mère, ici il est écrit : « La manifestation divine procède par le calme et l’harmonie, non par des soulèvements catastrophiques. »

Oui, alors? Tu ne sais pas ça ? Tu devrais le savoir.

Il y a toujours des gens qui s’imaginent que les catastrophes sont le résultat de la Volonté divine. Il y a des gens aussi qui, dès qu’ils reçoivent une force, ça les jette dans des bouleversements terribles; et alors, ils vous disent : « Ah, quand le Divin agit, Il bouleverse complètement. » C’est absolument faux. Ce n’est pas le Divin qui bouleverse, c’est votre propre imperfection qui vous bouleverse; ou alors ça peut être justement une attaque d’une de ces forces dont il parle — ces forces adverses. Mais si vous n’avez pas d’imperfection, vous ne pouvez pas être bouleversé. Mais certainement ce n’est pas le Divin qui bouleverse. Comme dans les choses suivantes, quand on dit : « Ce n’est pas la Mère qui vous met à l’épreuve, ce sont les circonstances extérieures qui vous mettent à l’épreuve. » Ce n’est pas confortable comme ça ? (Mère rit) Tu as l’air de regretter que ce ne soit pas le Divin qui cause les bouleversements!

Les bouleversements sont toujours causés par une résistance. S’il n’y avait pas de résistance, il n’y aurait pas de bouleversements. Alors ça peut être une résistance qui est la cause des cataclysmes, tremblements de terre et cyclones, raz de marée, engloutissements de continents, volcans en éruption, etc.

Mère, est-ce que les forces hostiles sont conscientes de la fonction qui leur est assignée, c’est-à-dire...

Sri Aurobindo a dit dans le livre qu’elles se la sont assignée à elles-mêmes. Il a dit textuellement « la fonction qu’elles se sont assignée », c’est-à-dire que c’est elles qui ont décidé de faire ça.

Mais qu’est-ce que tu voulais demander? Pourquoi on leur a assigné ces fonctions?

Non, j’avais demandé si les forces hostiles sont conscientes de la fonction qui leur est assignée. Parce que cela veut dire que les forces hostiles aident à l’accomplissement spirituel.

Il n’y a rien qui n’aide pas finalement. Si elles le faisaient exprès, ce ne serait plus des forces hostiles, ce serait une collaboration. Parce que — il faut bien se mettre en garde d’une chose — il ne faut pas dire « forces hostiles » en pensant « les forces qui nous sont hostiles ». Ce n’est pas les forces qui sont hostiles aux êtres humains, à leur tranquillité ou leur bonheur, ce sont les forces qui sont hostiles à l’Œuvre divine.

Et généralement, j’ai entendu beaucoup de gens qui disent « les forces hostiles » — par exemple, « les forces hostiles de la maladie qui m’attaquent ». C’est un point de vue trop personnel, ça peut ne pas être le résultat de forces hostiles; vous les appelez hostiles, parce qu’elles vous attaquent. Mais au fond, quand on parle de forces hostiles, cela veut dire forces hostiles à l’Œuvre divine, ou à la Volonté divine. Alors, si elles collaboraient à cette Œuvre, elles ne seraient plus hostiles, n’est-ce pas.

C’est d’une logique tout à fait péremptoire.

Par conséquent, on ne peut pas dire que c’est une œuvre quelconque pour le progrès de l’humanité, ou même pour le progrès de l’univers. Mais il n’y a rien — même les choses les plus hostiles — qui ne puisse être utilisé pour l’Œuvre divine. Cela dépend de comment c’est pris. Mais il faut dire que dans leur relation avec les êtres humains, elles prennent un très malin plaisir à les mettre à l’épreuve. Par exemple, si vous n’êtes pas extrêmement fort et extrêmement sincère, et si vous vous dites : « Oh, je suis sûr de ma foi », par exemple — ça parmi beaucoup d’autres choses —, immédiatement il se produit quelque chose qui va essayer d’ébranler votre foi tout à fait. Ça c’est une... je suppose que c’est leur distraction, leur amusement.

Que de fois, n’est-ce pas, quand quelqu’un se vante... ça peut être d’une façon très enfantine, mais quand quelqu’un se vante de quelque chose : « Oh, je suis sûr de ça, je ne ferai jamais cette faute », immédiatement je vois une formation hostile qui passe là, comme ça, et qui entre par le petit trou qui a été fait par la vantardise. Ça entre là-dedans, comme ça, et puis ça pénètre, et alors ça prépare tout pour que vous fassiez exactement ce que vous ne voulez pas faire. Mais ça, c’est un amusement, ce n’est certainement pas pour vous aider à progresser. (Mère rit) Mais si vous savez le prendre, cela vous aide à progresser. Vous dites : « Bien, la prochaine fois, je ne me vanterai pas. »

Et comme ces forces sont très conscientes sur le plan mental et vital, il n’y a même pas besoin de prononcer la phrase. Si la pensée... par exemple, si vous avez bien travaillé pour corriger quelque chose, ou une mauvaise habitude, ou une faiblesse matérielle, enfin, vous avez bien travaillé pour corriger cette chose, et comme vous avez bien travaillé, vous avez réussi, dans une certaine mesure; alors si simplement, mentalement, vous constatez que vous avez réussi, la minute d’après ça recommence. Ça c’est... n’est-ce pas, il ne faut même pas penser — il n’est pas question de dire... il suffit simplement de penser : « Tiens, c’était comme ça avant, et puis maintenant c’est comme ça. Ah, ça va bien » — fini, la minute d’après ça recommence!

Et ça c’est évident, parce qu’il y a des témoins, tout autour de vous, qui sont d’une malice notoire, et ça les amuse formidablement. Moi, quelquefois, je les entends même rire, quand quelqu’un dit quelque chose, n’est-ce pas, avec candeur. J’entends un petit rire comme ça. Oh, ça les amuse beaucoup. Et la minute suivante ou le jour suivant, patatras! c’est défait.

Comment se débarrasser de ces témoins?

Ah ! Au point de vue pratique, il faut être dans un état de silence intérieur, avec une activité mentale exclusivement occupée à former la chose que vous voulez faire, le progrès que vous voulez accomplir, c’est-à-dire la construction mentale dont vous avez besoin pour votre travail. Et vos qualités d’observation, il est infiniment préférable — je pourrais dire absolument indispensable — de les utiliser pour observer votre champ d’action, les procédés que vous employez pour votre action, les résultats qui sont obtenus, le principe que vous pouvez tirer de l’expérience, la connaissance que vous pouvez obtenir, enfin toutes ces choses... mais pas de ce retour sur soi, et se regarder faire. C’est ce mouvement de se prendre, soi, comme objet d’observation, qui est dangereux. Et cela cause toujours des désagréments, quelquefois très sérieux. Eh bien, la plupart des gens passent leur temps à se regarder faire, à se regarder vivre, et ça les rend très... ce qu’on appelle en anglais self-conscious, c’est-à-dire qu’au lieu d’être sincèrement dans ce qu’ils font, et exclusivement dans ce qu’ils font, ils se regardent faire et s’apprécient ou se déprécient, suivant la nature que l’on a. Il y a des gens qui se regardent agir avec une grande complaisance et une extrême satisfaction, qui considèrent qu’ils sont vraiment très remarquables. Il y a des gens, au contraire, qui ont l’esprit critique, qui passent leur temps à se critiquer — tout le temps. Eh bien, l’un n’est pas meilleur que l’autre. Ils sont également mauvais. Le mieux, c’est de ne pas s’occuper de soi. Si on a un travail à faire, le mieux, c’est de s’occuper de son travail, et naturellement de la meilleure manière de le faire. Ça, c’est toujours bon. Mais pas de... si on le fait bien ou mal — qu’on se regarde faire, et qu’on s’apprécie; ça c’est la chose inutile.

Découvrir comment faire le travail, et quelle est la meilleure manière de le faire, c’est très utile. Mais se regarder faire, et s’admirer ou se déprécier, c’est non seulement inutile mais c’est néfaste.

Mère, un être psychique bien développé, qu’est-ce que ça veut dire exactement?

Oh, qu’est-ce que ça veut dire, « un être psychique bien développé »? Mais je vous ai expliqué ça tout du long. Ce n’est pas la semaine dernière ou la semaine d’avant? Mais oui, j’ai dit comment les êtres psychiques se développent lentement, depuis la première étincelle divine jusqu’à une formation d’un être complètement constitué, et absolument conscient, et indépendant. Alors, quand on dit un être bien développé, un psychique bien développé, on parle d’un être psychique qui est arrivé à peu près au maximum de sa formation.

Alors, après le développement, n’est-ce pas, comment est-ce qu’il peut avoir des imperfections?

Quelles imperfections?

Comme tu as dit l’autre jour, n’est-ce pas : si quelqu’un a des difficultés, ça veut dire qu’il est un être médiocre.

Mais pardon, ne confonds pas l’être psychique avec l’être extérieur. L’être psychique peut être parfait, et l’être extérieur peut être idiot. Ne confonds pas les deux. Ils n’ont rien à faire, malheureusement, ils n’ont rien à faire l’un avec l’autre, la plupart du temps. Parce que l’être extérieur n’est pas du tout conscient de l’être psychique; mais dans la mesure où il est conscient, il reflète la perfection de cet être psychique.

Si tu veux parler des circonstances, pas du caractère, pourquoi est-ce qu’un être psychique n’aurait pas de difficultés dans le monde? Si le monde était entièrement psychique, je comprends. Mais il ne l’est pas. Il est justement tout le contraire, et je pense que plus on est psychique, généralement, plus on a des difficultés. Seulement, on est armé pour faire face aux difficultés. Mais plus on est psychique, plus on est en contradiction avec l’état du monde actuel. Alors quand on est en contradiction avec quelque chose, le résultat, ce sont des difficultés. Et j’ai remarqué que, le plus souvent, les gens qui ont beaucoup de difficultés sont des gens qui sont en rapport plus ou moins étroit avec leur être psychique. Si tu veux parler des circonstances extérieures... je ne parle pas du caractère, c’est tout à fait différent, mais des circonstances extérieures... et les gens qui ont le plus à lutter et auraient le plus de raisons pour souffrir, ce sont des gens qui ont un être psychique très développé.

D’abord, le développement de l’être psychique a un double résultat, qui est concomitant. C’est-à-dire que, avec le développement de l’être psychique, la sensibilité de l’être croît. Et Entretiens 1955 22 avec la croissance de la sensibilité, il y a aussi la croissance de la capacité de souffrir; mais il y a la contrepartie, c’est que dans la mesure où on est en relation avec l’être psychique, on fait face aux circonstances de la vie d’une façon tout à fait différente et avec une sorte de liberté intérieure, qui fait que vous êtes capable de vous reculer d’une circonstance et de ne pas sentir le choc de la façon ordinaire. Vous pouvez faire face à la difficulté ou aux choses extérieures avec calme, paix, et une connaissance intérieure suffisante pour ne pas être troublé. Alors, d’une part on est plus sensible, et d’autre part on est plus fort pour faire face à la sensibilité.

Pas de question « urgente »?

Qu’est-ce que c’est qu’une question urgente? Qui va me dire ça ?

C’est une question dont la réponse est urgente.

Ah, moi, j’aurais dit que c’est une question... si on ne la posait pas aujourd’hui, on ne pourrait pas dormir cette nuit. (rires)

Ça, c’est la seule question qui est vraiment très urgente. Voilà. Alors, il n’y en a pas, n’est-ce pas? Vous allez tous très bien dormir! (rires)

Ça peut être une question... si on ne la posait pas, on ne pourrait pas faire de progrès aujourd’hui.

Oui, ça c’est vrai. Mais êtes-vous conscient de la question qui fera faire un progrès? Si vous êtes déjà conscient de ça, ça c’est quelque chose. C’est déjà la moitié du progrès fait. Il y en a, des questions comme ça ? Quelqu’un de mûr pour un progrès? Bon, alors ce sera pour la prochaine fois.









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