CWM (Fre) Set of 18 volumes
Entretiens - 1955 Vol. 7 of CWM (Fre) 477 pages 2008 Edition
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Ce volume comporte les réponses de la Mère aux questions des enfants de l’Ashram et des disciples, et ses commentaires sur trois œuvres de Sri Aurobindo : Les Bases du Yoga, Le Cycle humain et La Synthèse des Yogas ; et sur une de ses pièces de théâtre, Le Grand Secret.

Entretiens - 1955

The Mother symbol
The Mother

Ce volume comporte les réponses de la Mère aux questions des enfants de l’Ashram et des disciples, et ses commentaires sur trois œuvres de Sri Aurobindo : Les Bases du Yoga, Le Cycle humain et La Synthèse des Yogas ; et sur une de ses pièces de théâtre, Le Grand Secret.

Collection des œuvres de La Mère Entretiens - 1955 Vol. 7 477 pages 2008 Edition
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Entretiens - 1955

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Le 22 juin 1955

Cet Entretien est basé sur le chapitre II de Lumières sur le Yoga, « Plans et parties de l’être ». ,

Comment est-ce qu’on peut éveiller sa Yoga-Shakti?

Cela dépend de ça : quand on considère que c’est la chose la plus importante de sa vie. C’est tout.

Il y a des gens qui s’assoient en méditation, qui se concentrent à la base de leur colonne vertébrale et qui veulent beaucoup que ça s’éveille, mais ça ne suffit pas. C’est quand c’est vraiment la chose importante de la vie, quand tout le reste paraît n’avoir aucun goût, aucun intérêt, aucune importance, quand on sent en soi qu’on est né pour ça, qu’on est ici sur la terre pour ça, et que c’est la seule chose qui compte vraiment, alors ça suffit.

On peut se concentrer sur les différents centres; mais quelquefois on se concentre pendant si longtemps, avec tant d’effort, et puis on n’a aucun résultat; et puis un jour quelque chose vous secoue, on a l’impression qu’on va perdre pied, il faut s’accrocher quelque part : alors on s’accroche au-dedans de soi à l’idée de l’union avec le Divin, l’idée de la Présence divine, l’idée de la transformation de la conscience, et on aspire, on veut, on tâche d’organiser ses sentiments, ses mouvements, ses impulsions autour de ça. Et ça arrive. ,

Il y a des gens qui ont préconisé toutes sortes de méthodes; probablement c’étaient les méthodes qui avaient réussi dans leur cas; mais à dire vrai, on doit trouver sa propre méthode, c’est seulement après avoir fait la chose qu’on sait comment il faut la faire, pas avant.

Si on le sait avant, alors on fait une construction mentale et on risque beaucoup de vivre sa construction mentale, qui est une illusion; parce que quand le mental bâtit certaines conditions et puis qu’elles se trouvent réalisées, il y a beaucoup de chances pour qu’il y ait une grande majorité de pure construction mentale, qui n’est pas l’expérience elle-même mais son image. Alors pour toutes ces expériences vraiment spirituelles, je crois qu’il est plus sage de les avoir avant de les savoir. Si on les sait, on les imite, on ne les a pas, on imagine les avoir. Tandis que si on ne sait rien — comment sont les choses et comment elles doivent se passer, ce qui doit arriver et comment cela arrivera —, si on ne sait rien de tout ça, alors on peut, en se tenant très tranquille et en faisant une sorte de classement intérieur au-dedans de son être, on peut tout d’un coup avoir l’expérience, et puis après on sait ce que l’on a eu. C’est fini, et on sait comment cela doit se faire quand on l’a fait — après. Comme ça, on est sûr.

On peut évidemment se servir de son imagination, imaginer la Kundalinî et puis tâcher de la tirer vers le haut. Mais on peut se raconter des histoires à soi-même aussi, comme ça. J’ai eu tant d’exemples de gens qui me décrivaient leurs expériences absolument comme on les décrit dans les livres, en sachant tous les mots et en mettant tous les détails, et puis je leur posais juste une petite question comme ça, à côté — que s’ils avaient eu l’expérience, ils auraient su ou senti une certaine chose, et comme ce n’était pas dans les livres, ils ne pouvaient pas répondre.

Douce Mère, quelle est la signification de ce lotus aux mille pétales?

C’est comme ça qu’ils le décrivent. C’est parce que c’est un centre, là, très, très compliqué. Je pense que cela veut dire les innombrables pouvoirs de la pensée, c’est la multiplicité de la connaissance sous toutes ses formes. Ce doit être ça. Tiens, c’est encore un exemple : les gens qui ont lu, qui ont étudié, et qui ont l’expérience après, eh bien, ils décrivent toujours ça comme ça, avec des noms qu’ils ont ramassés dans les livres et avec des descriptions de lotus comme on les a dans les livres; mais ceux qui ont l’expérience spontanée sans avoir lu ou appris avant de l’avoir, ils vous décrivent cela d’une façon tout à fait vivante et qui a une réalité individuelle pour ainsi dire. Chacun aborde l’expérience à sa manière. Quand ces centres s’éveillent... c’est un fait qu’il y a des centres, et c’est un fait qu’ils s’éveillent, et c’est un fait que cela change énormément tout le fonctionnement de la conscience et de l’énergie; mais la description, si elle est spontanée et sincère, est différente pour chacun. On peut avoir le sentiment d’une analogie avec quelque chose, mais faire une description fixe et précise de ce qui se passe, c’est toujours une intervention du mental.

Ce phénomène est très réel, concret, cela se sent avec toute la réalité et l’intensité d’un phénomène même physique. Mais chacun le décrit avec une forme qui lui est particulière, excepté, comme je dis, s’il a lu et étudié, et qu’il a le cerveau plein de tout ce qui est écrit dans les livres; alors, automatiquement, c’est ce qu’il a lu qui donne une forme à son expérience, et ça lui enlève quelque chose de spontané et qui vous donne tellement l’impression d’être sincère et véridique; cela devient une construction mentale. Si vous avez lu et beaucoup lu que c’est comme un serpent qui est lové, eh bien, tout naturellement, quand vous vous concentrez et que vous essayez de l’éveiller, vous voyez un serpent qui est lové, parce que vous y pensez comme ça. Si on vous dit un lotus à mille pétales, vous voyez un lotus à mille pétales. Mais c’est une superposition mentale sur le fait de l’expérience lui-même. Mais le sentiment de quelque chose qui est innombrable, qui est un et innombrable en même temps, et cette espèce d’impression de quelque chose qui s’ouvre, qui s’éveille, qui se met à vibrer, qui répond aux forces et qui vous donne une intensité de lumière, de compréhension, d’ouverture sur les régions supérieures, ça c’est la substance de l’expérience. Mais quand vous commencez à le décrire avec des images que vous avez trouvées dans les livres, c’est comme si tout d’un coup vous rendiez ça ou superficiel — fossilisé, pour ainsi dire —, ou artificiel, ou même insincère.

Les cas qui ont toujours été les plus intéressants pour moi, ce sont les cas de gens qui n’avaient rien lu, mais qui avaient eu une très ardente aspiration et qui sont venus me trouver en me disant : « Il m’est arrivé une drôle de chose, j’ai eu cette extraordinaire expérience, qu’est-ce que vraiment ça peut vouloir dire? » Et puis ils vous décriront un mouvement, une vibration, une force, une lumière, n’importe quoi, cela dépend de chacun; et ils vous décrivent ça, que c’est arrivé comme ça, et puis c’est venu comme ça, et puis il est arrivé ça, et puis ça, et qu’est-ce que ça veut dire, tout ça ? Alors là, on est du bon côté. On sait que ce n’est pas une expérience imaginée, que c’est une expérience sincère, spontanée, et ça a toujours un pouvoir de transformation beaucoup plus grand que l’expérience qui a été amenée par une connaissance mentale.

Alors, Mère, cela veut dire qu’il vaut mieux ne pas lire?

À condition qu’on ait vraiment en soi l’ardeur de l’aspiration. Si on est né pour ça, pour le yoga, et que ce soit la chose qui domine toute votre existence, que vous sentiez, oui, avant de rien savoir, que vous avez besoin de trouver quelque chose qui est en vous, alors il suffit d’un mot quelquefois, d’une conversation qui simplement vous oriente. Ça suffit. Mais pour ceux qui se cherchent, qui tâtonnent, qui ne sont pas tout à fait sûrs, qui sont tirés d’un côté ou d’un autre, qui ont beaucoup d’intérêts dans la vie, qui ne sont pas fixés, stabilisés dans leur volonté de réalisation, c’est très bon de lire, parce que cela vous met en contact avec le sujet, cela vous donne de l’intérêt pour la chose.

Ce que je veux dire, c’est que toute formation mentale très définie donne toujours une coloration spéciale à l’expérience. Par exemple, tous les gens qui ont été éduqués dans une certaine religion, leurs expériences seront toujours colorées de cette religion; et au fond, pour arriver à la source même de la chose, il faut se dégager de la formation extérieure.

Mais il y a un genre de lecture qui éveille en vous l’intérêt pour la chose et qui peut vous aider dans les premières recherches. Généralement, même si l’on a eu des expériences, on a besoin d’un contact de pensée ou d’idée avec la chose pour que l’effort se cristallise d’une façon plus consciente. Mais plus on sait, plus il faut être absolument sincère dans son expérience, c’est-à-dire qu’il ne faut pas se servir de son pouvoir formateur du mental pour imaginer et ainsi créer l’expérience en soi. Au point de vue de l’orientation, cela peut être utile; mais au point de vue de l’expérience, ça lui enlève sa valeur dynamique, ça n’a pas l’intensité d’une expérience qui vient parce qu’on a rempli les conditions morales et spirituelles nécessaires pour qu’elle se produise. Il y a tout le conditionnement mental qui s’ajoute et qui enlève quelque chose de la spontanéité. Tout ça, c’est une question de proportions. Chacun doit trouver la mesure qui lui est nécessaire, la mesure de lecture, la mesure de méditation, la mesure de concentration, la mesure... C’est pour chacun différent.

Douce Mère, ici il est écrit : « Devenir conscient de la grande complexité de sa nature, voir les différentes forces qui la font mouvoir, établir sur elle le contrôle de la connaissance directrice, sont autant d’éléments fondamentaux du yoga. »

Est-ce que pour chacun ce sont des forces différentes?

Oui, la composition est tout à fait différente; autrement, tout le monde serait pareil. Il n’y a pas deux êtres dont la combinaison soit identique; la proportion entre les différentes parties de l’être et la composition de ces parties est différente pour chaque individu. Il y a des gens, les primaires — comme les races qui ne sont pas encore développées ou qui ont dégénéré —, leurs combinaisons sont assez simples. Et il y a des gens qui sont tout à fait en haut de l’échelle humaine, l’élite humaine, cela devient des combinaisons tellement compliquées qu’il faut un discernement tout à fait spécial pour trouver quelles sont les relations entre toutes ces choses.

Il y a des êtres qui portent en eux des milliers de personnalités différentes, et alors chacune a son rythme et son alternance, et il y a une sorte de combinaison; quelquefois il y a des conflits intérieurs, et il y a un jeu d’activités qui sont rythmiques, et avec des alternances de certaines parties qui viennent en avant, et puis qui s’en vont en arrière, et puis qui reviennent en avant. Mais quand on prend tout ça, ça fait des combinaisons tellement compliquées qu’il y a des gens qui ont vraiment de la difficulté à comprendre ce qui se passe en eux ; et pourtant, ce sont ceux-là qui sont les plus capables d’une action complète, coordonnée, consciente, organisée; mais leur organisation est infiniment plus compliquée que celle des gens primitifs ou primaires qui ont deux ou trois impulsions, quatre ou cinq idées, et qui peuvent arranger tout cela très facilement en eux, et ont l’air d’être très coordonnés et logiques, parce qu’il n’y a pas grandchose à organiser. Mais il y a des gens qui sont vraiment comme une multitude; et alors ça leur donne une plasticité, une fluidité d’action et une complexité de perception extraordinaire; et puis ce sont des gens qui sont capables de comprendre un nombre considérable de choses, comme s’ils avaient à leur disposition une véritable armée qu’ils font mouvoir suivant les circonstances et les besoins; et tout cela est au-dedans d’eux. Et alors quand ces gens-là, à l’aide du yoga, de la discipline du yoga, arrivent à centraliser tous ces êtres autour de la lumière centrale de la Présence divine, ils deviennent des entités formidables, justement à cause de leur complexité. Tant que ce n’est pas organisé, ils donnent souvent l’impression d’une incohérence, ils sont presque incompréhensibles, on ne peut pas arriver à comprendre pourquoi ils sont comme ça, tellement ils sont complexes. Mais quand ils ont organisé tous ces êtres, c’est-à-dire mis chacun à sa place autour du centre divin, alors vraiment ils sont formidables, parce qu’ils ont la capacité de presque tout comprendre et de presque tout faire à cause de la multitude des entités qu’ils contiennent, qui les constituent. Et plus on est au sommet de l’échelle, plus c’est comme ça, par conséquent plus c’est difficile d’organiser son être; parce que quand vous avez une dizaine d’éléments, vous avez vite fait d’en faire le tour et de les organiser, mais quand vous en avez des milliers, c’est difficile.









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