Ce volume comporte les réponses de la Mère aux questions des enfants de l’Ashram et des disciples, et ses commentaires sur trois œuvres de Sri Aurobindo : Les Bases du Yoga, Le Cycle humain et La Synthèse des Yogas ; et sur une de ses pièces de théâtre, Le Grand Secret.
Cet Entretien se rapporte au chapitre III de Les Bases du Yoga, « En difficulté ».
Douce Mère, qui est ce « Maître des forces [...] qui voit les défauts du mécanisme actuel » ?
C’est la Présence divine, intérieurement, qui voit ce qui est incomplet et imparfait dans le fonctionnement de l’être actuel. La Conscience divine dans l’être psychique est présente et elle voit ce qui est imparfait, et en même temps elle s’aperçoit des attaques, et elle sait ce qu’il faut faire pour les repousser. Mais pour cela il faut avoir conscience de son être psychique. C’est toujours la même chose. On en revient toujours à la même chose.
Pourquoi souffre-t-on quand on se suicide?
Pourquoi se suicide-t-on? Parce qu’on est un lâche... Quand on est lâche, on souffre toujours.
Dans la vie suivante, on souffre encore?
L’être psychique vient avec un but déterminé pour faire un ensemble d’expériences, et apprendre, et faire des progrès. Alors si vous vous en allez avant que son travail soit fini, il faudra qu’il revienne le refaire dans des conditions beaucoup plus difficiles. Alors tout ce que vous avez évité dans une vie, vous le retrouverez dans l’autre, plus difficile. Et même sans s’en aller comme ça, si dans la vie vous avez des difficultés à surmonter, vous avez ce que nous avons l’habitude d’appeler un « examen » à passer, n’est-ce pas, eh bien, si vous ne le passez pas, ou si vous lui tournez le dos, que vous vous en alliez au lieu de le passer, il faudra le passer une autre fois, et ce sera beaucoup plus difficile qu’avant.
Maintenant, les gens, n’est-ce pas, sont extrêmement ignorants et ils croient que c’est comme ça : il y a la vie, et puis la mort; la vie c’est un ensemble d’ennuis, et puis la mort c’est une paix éternelle. Mais ce n’est pas du tout comme ça. Et généralement, quand on sort de la vie d’une façon tout à fait arbitraire, et dans une passion ignorante et obscure, on s’en va tout droit dans un monde vital, fait de toutes ces passions et de toutes ces ignorances. Alors les ennuis que l’on voulait éviter, on les retrouve sans avoir même la protection que donne un corps; parce que si vous avez jamais eu un cauchemar — c’est-à-dire une promenade téméraire dans le monde vital —, eh bien, votre solution c’est de vous réveiller, c’est-à-dire de vous reprécipiter dans votre corps immédiatement. Mais quand vous avez détruit votre corps, vous n’avez plus de corps pour vous protéger. Alors vous vous trouvez dans le cauchemar perpétuel, ce qui n’est pas très agréable. Parce que pour éviter le cauchemar il faut être dans une conscience psychique, et quand vous êtes dans une conscience psychique, vous pouvez être bien sûr que ça ne vous inquiète pas. Ça c’est le mouvement d’une obscurité ignorante et, comme j’ai dit, d’une grande lâcheté devant l’effort à soutenir.
Douce Mère, pourquoi c’est seulement les mercredis que tout ça vient, ou la pluie, ou du bruit, ou...
Eh bien, c’est peut-être quelque chose qui n’aime pas nos leçons! Mais enfin aujourd’hui, c’est parce que c’est le 26 janvier 1 ; c’est tombé comme ça.
Douce Mère, pourquoi les hommes ont du plaisir à faire du bruit?
À faire du bruit? Parce qu’ils aiment à s’étourdir eux-mêmes. Dans le silence, il leur faut faire face à leurs propres difficultés, ils sont en présence d’eux-mêmes, et ils n’aiment pas ça, généralement. Dans le bruit ils oublient tout, ils s’abrutissent. Alors ils sont contents.
Constamment l’homme se précipite dans une action extérieure pour ne pas avoir le temps de se regarder vivre. Pour lui, ça se traduit par le désir d’échapper à l’ennui. Mais enfin, il y a des gens pour qui c’est beaucoup plus ennuyeux de rester tranquilles — assis, ou être tranquilles. Pour eux, ça représente échapper à l’ennui : faire beaucoup de bruit, faire beaucoup de bêtises, et s’agiter énormément. C’est leur façon d’échapper à l’ennui. Et quand ils sont assis tranquilles et qu’ils se regardent, ils sont ennuyés. Peut-être parce qu’ils sont ennuyeux. Ça, c’est bien possible. Plus on est ennuyeux, plus on est ennuyé. Les gens très intéressants, généralement ils ne s’ennuient pas.
Mère, si on est lâche et qu’on s’évade d’une difficulté, si la prochaine fois la difficulté est encore plus grande, alors ça continue jusqu’à quand ?
Ça continue jusqu’à ce qu’on cesse d’être lâche, qu’on ait compris que ce n’est pas une chose à faire. On peut surmonter sa lâcheté. Il n’y a pas de chose qu’on ne puisse surmonter si on le veut.
On est lâche à cause de l’ignorance.
On est lâche à cause de quoi?
L’ignorance.
C’est-à-dire qu’on peut considérer que l’ignorance est la cause de toutes les choses mauvaises. Mais je pense qu’on est lâche parce qu’on est très tamasique et qu’on a peur de faire un effort. Pour ne pas être lâche, il faut faire un effort, commencer par un effort, et après ça devient très intéressant. Mais la meilleure chose, c’est de faire l’effort de surmonter cette espèce de fuite hors de soi. Au lieu de faire face, on recule, on s’enfuit, on tourne le dos et on s’enfuit. Parce que l’effort initial est difficile. Et alors, ce qui vous empêche de faire un effort, c’est la nature inerte, ignorante.
Dès que vous entrez dans une nature rajasique, l’effort vous plaît. Et au moins, l’avantage des gens rajasiques, c’est qu’ils sont courageux. Tandis que les gens tamasiques sont des lâches. C’est la crainte de l’effort qui vous rend lâche. Parce qu’une fois qu’on a commencé, une fois qu’on a pris la décision et qu’on a commencé l’effort, alors on est intéressé. C’est exactement la même chose qui fait que les gens n’aiment pas apprendre leurs leçons, n’aiment pas écouter le professeur; c’est tamasique, c’est endormi, ça évite l’effort qu’il faut faire pour accrocher la chose et puis la saisir et la garder. C’est une demi-somnolence. Alors ça, c’est la même chose physiquement, c’est une somnolence de l’être, une inertie.
Il y a des gens qui... J’ai connu des gens qui étaient très courageux physiquement, et qui étaient très, très lâches moralement, parce qu’on est fait de différentes parties. Leur être physique peut être actif et courageux, et leur être moral lâche. J’ai connu le contraire aussi : j’ai connu des gens qui étaient très courageux intérieurement, et extérieurement ils étaient terriblement lâches. Mais ceux-là, au moins, ils ont l’avantage d’avoir une volonté intérieure, et même quand ils tremblent, ils s’obligent.
Une fois, on m’avait posé une question, une question psychologique. Elle m’avait été posée par un homme qui s’occupait des bêtes féroces. Il avait une ménagerie, et c’était un homme qui achetait des bêtes féroces partout, dans tous les pays où on en attrape, pour les revendre sur le marché européen. C’était un Autrichien, je crois. Il était venu à Paris, et il m’a dit : « J’ai affaire à deux genres de dompteurs. Je voudrais bien savoir quels sont les plus courageux des deux. Il y en a qui aiment les animaux, beaucoup, ils les aiment tellement qu’ils entrent dans la cage sans avoir la moindre idée que ça pourrait être dangereux, comme un ami entre chez des amis, et ils les font travailler, ils leur apprennent à travailler, ils les font travailler sans la moindre crainte. J’en ai connu qui n’avaient même pas un fouet à la main : ils entraient, ils parlaient avec tant d’amitié à leurs bêtes que tout marchait bien. Ça n’empêche pas qu’ils peuvent être mangés un jour. Mais enfin, ça c’est un genre. L’autre genre, c’est ceux qui ont tellement peur, avant d’entrer, qu’ils tremblent, n’est-ce pas, ils en sont malades généralement. Mais ils font un effort, ils font un effort moral considérable, et sans rien montrer de leur peur, ils entrent et ils font travailler les bêtes. »
Alors il m’a dit : « J’ai entendu les deux opinions : les uns qui ont dit que c’était beaucoup plus courageux de surmonter sa peur que de ne pas avoir peur... Voilà le problème. Alors, quel est celui des deux qui est vraiment courageux ? »
Il y en a peut-être un troisième, qui est vraiment courageux, encore plus courageux que l’un ou l’autre. C’est celui qui est parfaitement conscient du danger, qui sait très bien qu’on ne peut pas avoir confiance dans ces bêtes. Le jour où elles seront dans un état d’excitation particulière, elles pourront très bien sauter sur vous en traître. Mais ça leur est égal. Ils vont là avec la joie de faire le travail, sans se demander s’il arrivera un accident ou non, et en pleine tranquillité d’esprit, avec toute la force nécessaire et la conscience nécessaire dans le corps. Ça, c’était le cas de cet homme. Il avait une volonté si formidable que sans un fouet, simplement par la persistance de sa volonté, il leur faisait faire tout ce qu’il voulait. Mais il savait très bien que c’était un métier dangereux. Il ne se faisait pas d’illusions.
Il m’a dit qu’il avait appris le métier avec un chat — un chat! C’était un homme qui, en plus de son métier de marchand d’animaux sauvages, était un artiste. Il aimait dessiner, il aimait peindre, et il avait dans son atelier un chat, et c’était comme ça qu’il avait commencé à s’intéresser aux bêtes. Ce chat était un chat extrêmement indépendant, et il n’avait aucun sens de l’obéissance. Mais lui, il voulait faire le portrait de son chat. Il le mettait sur une chaise, il allait s’asseoir à son chevalet. Frrrt... le chat se sauvait. Alors il allait le chercher, le reprenait, le remettait sur la chaise sans même élever la voix, sans le gronder, sans rien lui dire, sans lui faire mal naturellement, sans le taper, rien. Il prenait le chat et le remettait sur la chaise. Alors le chat devenait de plus en plus habile, et il y avait des recoins de l’atelier où il y avait des toiles, des toiles sur lesquelles on peint, qui étaient cachées, qui étaient l’une sur l’autre, derrière, dans les coins, alors il se mettait derrière. Il savait que son maître prendrait du temps pour sortir toutes ses toiles et le prendre; l’autre, tranquillement, l’une après l’autre, sortait toutes les toiles, l’attrapait et le remettait.
Il m’a dit qu’une fois, depuis le lever du jour jusqu’au coucher du soleil, il a fait ça sans arrêter; lui, il n’a pas mangé, le chat n’a pas mangé (rires), il a fait ça toute la journée; à la fin de la journée, il était dominé. Quand son maître l’a mis sur la chaise, il est resté (rires), et depuis ce moment-là il n’a jamais plus essayé de se sauver. Alors il s’est dit : « Pourquoi ne pas faire la même chose avec ces grosses bêtes? » Il a essayé, il a réussi.
Naturellement, il ne pouvait pas prendre un lion comme ça et le mettre sur une chaise, non, mais il voulait leur faire faire, n’est-ce pas, les mouvements — idiots, d’ailleurs — que l’on fait dans les cirques : mettre les pattes de devant sur un tabouret ou s’asseoir les quatre pattes ensemble sur une place qui est trop petite, toutes sortes de choses stupides, mais enfin c’est une mode, c’est ce qu’on aime montrer; ou bien se tenir comme un chien, sur les pattes de derrière; ou bien même rugir — quand on vous présente un doigt on se met à rugir —, n’est-ce pas, des choses comme ça, tout à fait stupides. Il vaudrait beaucoup mieux laisser les bêtes circuler librement, ça serait beaucoup plus intéressant. Mais enfin, comme j’ai dit, c’est la mode.
Mais il y arrivait sans un coup de fouet, il n’avait jamais un pistolet dans sa poche, et il allait là-dedans tout à fait conscient que le jour où elles ne seraient pas contentes, elles pourraient lui donner un coup de patte décisif. Mais il le faisait tranquillement et avec la même patience qu’avec le chat. Et quand il livrait ses animaux — il livrait ses animaux aux cirques, n’est-ce pas, aux dompteurs —, ils étaient merveilleux.
Naturellement, ces bêtes-là — toutes les bêtes — sentent si vous avez peur, même si vous ne le montrez pas. Elles sentent ça d’une façon extraordinaire, avec un instinct que les êtres humains n’ont pas. Elles sentent que vous avez peur, votre corps produit une vibration qui éveille chez elles une sensation extrêmement désagréable. Si ce sont des bêtes fortes, ça les rend furieuses; si ce sont des bêtes faibles, ça leur donne une panique. Mais si vous n’avez pas peur du tout, n’est-ce pas, si vous allez avec une confiance tout à fait assurée, une grande confiance, si vous allez amicalement vers elles, vous verrez qu’elles n’ont pas peur; elles n’ont pas peur, elles ne vous craignent pas et elles ne vous détestent pas; elles sont aussi très confiantes.
Ce n’est pas pour vous encourager à entrer dans la cage de tous les lions que vous allez voir, mais enfin c’est comme ça. Quand vous rencontrez un chien qui aboie, si vous avez peur il vous mordra, si vous n’avez pas peur il s’en ira. Mais il faut vraiment ne pas avoir peur; pas seulement avoir l’air de ne pas avoir peur, parce que ce n’est pas l’apparence, c’est la vibration. Vous en avez assez du bruit?
Douce Mère, tu n’as pas dit quel est le plus courageux.
J’ai dit que c’est un troisième qui est le plus courageux. Les courages... ce sont des courages à des endroits différents. Celui qui est si ami avec les animaux, qui n’a aucune crainte, c’est parce qu’il y a une grande affinité physique entre eux, une intimité pour toutes sortes de raisons, n’est-ce pas, une amitié physique spontanée. Mais nous ne savons pas, s’il s’éveillait tout d’un coup au sens du danger, s’il garderait son courage. Il se pourrait qu’il le perde immédiatement.
Tandis que l’autre n’a pas d’affinité avec les animaux, et alors il les craint. Mais intérieurement il a beaucoup de courage et de bonne volonté, c’est une volonté et un courage mental et peut-être vital qui fait qu’il maîtrise la peur de son corps et agit comme s’il n’avait pas peur. Mais dans le corps, la peur y est. Seulement, il l’a dominée. Alors reste à savoir lequel, du courage physique ou du courage moral, est le plus grand. Ils ne sont pas plus grands l’un que l’autre, ce sont des courages dans des domaines différents.
Il y a des gens qui passent sans un tressaillement au milieu de tous les dangers. Ils ont un courage physique.
Il y en a d’autres... n’est-ce pas, pendant les guerres, c’est un phénomène qui se produisait, on a tous les cas d’études possibles. Quand les soldats étaient dans les tranchées et qu’on leur disait de sortir de leur tranchée pour aller en prendre une autre, et on sortait de la tranchée sous le feu de l’ennemi qui était juste en face... alors naturellement, si vous tenez le moins du monde à votre vie, vous ne pouvez pas faire autrement que d’avoir peur — si vous tenez à votre vie; naturellement, il y a des gens qui pourraient ne pas avoir peur, mais ça, ce seraient des yogis. Généralement les soldats ne sont pas des yogis, ce sont des gens tout à fait ordinaires, parce que tout le monde est soldat. Dans le temps, il y a fort longtemps, c’était ceux qui aimaient se battre qui étaient soldats. Mais ce n’est plus comme ça. Ce sont tous les pauvres bougres les plus paisibles qui sont pris pour être soldats, et tout le monde y passe. Alors il n’y en a pas un sur mille qui ait vraiment un tempérament de soldat — sûrement pas. La grande majorité, ce sont des gens qui sont faits pour la vie ordinaire, de façon ordinaire, qui aiment la tranquillité, n’est-ce pas, avoir leur petit train-train de vie. Ils ne se sentent pas du tout guerriers. Par conséquent, c’est difficile de leur demander, du jour au lendemain, de devenir des héros. Pourtant, comme les officiers ont un pistolet à la main et que, si on n’obéit pas, on vous tire dans le dos, alors on aime mieux marcher, n’est-ce pas, que d’être abattu comme un rat. Voilà, la situation est comme ça. Elle n’est pas très poétique, mais c’est comme ça. Eh bien, il y a des gens qui en étaient littéralement malades, quand il fallait qu’ils partent — malades, je peux dire, ils avaient la diarrhée, ils étaient tout à fait malades. Ils devaient partir tout de même et ils partaient, et quelquefois, en route, alors ils étaient pris d’un grand courage en face du danger véritable.
Il y en a d’autres qui partaient comme un bloc de bois, sans même savoir ce qui allait se passer, complètement abrutis par l’intensité du danger. Il y en avait quelques-uns qui s’offraient pour partir quand ce n’était pas un ordre donné à tous; quand c’était une mission qu’on avait à remplir, il y avait des gens qui s’offraient; mais ceux-là, ils savaient très bien ce qui pouvait les attendre. Mais alors là, ceux-là, ce sont des gens courageux, mais il n’y en avait pas beaucoup. Il n’y en a jamais beaucoup.
Seulement, dans le feu de l’action, quand l’atmosphère est au maximum de tension, il y a une sorte de suggestion collective qui vous fait devenir des héros pour un temps donné. Après, c’est fini, mais à ce moment-là vous êtes héroïques. Mais ça c’est une suggestion collective.
Le vrai courage, dans son sens le plus profond, c’est de pouvoir faire face à tout, tout dans la vie, depuis les plus petites jusqu’aux plus grandes choses, depuis les choses matérielles jusqu’aux choses de l’esprit, sans un tressaillement, sans physiquement... sans que le cœur se mette à battre plus vite, sans un tremblement dans les nerfs, et sans la moindre émotion dans aucune partie de son être. Faire face avec une conscience constante de la Présence divine, avec un don total de soi au Divin, et tout l’être unifié dans cette volonté, alors on peut avancer dans la vie, faire face à n’importe quoi. Je dis : sans un tressaillement, sans une vibration, ça, n’est-ce pas, c’est le résultat d’un long effort, à moins qu’on ne soit né avec une grâce spéciale, qu’on ne soit né comme ça. Mais ça, c’est encore plus rare.
Surmonter sa peur, cela veut dire qu’il y a une partie de l’être qui est plus forte que l’autre, et qui, elle, n’a pas peur et impose son intrépidité à celle qui a peur. Mais cela ne veut pas dire nécessairement qu’on est plus courageux que celui qui n’a pas de peur à surmonter. Parce que celui qui n’a pas de peur à surmonter, cela veut dire qu’il est courageux partout, dans toutes les parties de son être. Maintenant il y a une intrépidité qui vient de l’inconscience et de l’ignorance. Les enfants, par exemple, qui ignorent les dangers, font des choses qu’ils ne feraient pas s’ils avaient la connaissance de ce danger. Ce qui fait que leur intrépidité est une intrépidité ignorante. Mais le vrai courage, c’est le courage en toute connaissance de cause, c’est-à-dire : sachant toutes les possibilités, être prêt à faire face à tout, sans exception.
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