CWM (Fre) Set of 18 volumes
Entretiens - 1955 Vol. 7 of CWM (Fre) 477 pages 2008 Edition
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Entretiens - 1955 19 tracks  

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Ce volume comporte les réponses de la Mère aux questions des enfants de l’Ashram et des disciples, et ses commentaires sur trois œuvres de Sri Aurobindo : Les Bases du Yoga, Le Cycle humain et La Synthèse des Yogas ; et sur une de ses pièces de théâtre, Le Grand Secret.

Entretiens - 1955

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The Mother

Ce volume comporte les réponses de la Mère aux questions des enfants de l’Ashram et des disciples, et ses commentaires sur trois œuvres de Sri Aurobindo : Les Bases du Yoga, Le Cycle humain et La Synthèse des Yogas ; et sur une de ses pièces de théâtre, Le Grand Secret.

Collection des œuvres de La Mère Entretiens - 1955 Vol. 7 477 pages 2008 Edition
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Entretiens - 1955

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Le 4 mai 1955

Cet Entretien se rapporte au chapitre V de Les Bases du Yoga, « La conscience physique, le subconscient, le sommeil et les rêves, la maladie ».

Douce Mère, comment faire « appel à la force vitale universelle » ?

On peut le faire par beaucoup de moyens.

D’abord il faut savoir qu’elle existe et qu’on peut entrer en contact avec elle. Secondement, il faut essayer d’avoir ce contact, de la sentir circuler partout, à travers tout, dans toutes les personnes et en toutes les circonstances, avoir cette expérience : par exemple, quand on est dans la campagne avec des arbres, la voir circuler dans toute la nature, dans les arbres et dans les choses, et alors communier avec elle, se sentir proche d’elle, et chaque fois qu’on veut avoir affaire à elle, se rappeler cette impression que l’on avait et tâcher d’entrer en contact.

Il y a des gens qui trouvent qu’avec certains mouvements, certains gestes, certaines activités, ils entrent plus en contact. J’ai connu des gens qui se promenaient en gesticulant... ça leur donnait vraiment l’impression qu’ils étaient en rapport — certains gestes qu’ils faisaient en se promenant... Mais les enfants le font spontanément : quand ils se donnent tout entiers dans leurs jeux, en courant, en jouant, en sautant, en criant; quand ils dépensent toutes leurs énergies comme ça, ils se donnent tout entiers, et dans la joie de jouer et de bouger et de courir, ils se mettent en rapport avec cette force vitale universelle; ils ne le savent pas, mais ils dépensent leur force vitale dans un contact avec la force vitale universelle, et c’est pour cela qu’ils peuvent courir sans vraiment sentir une grande fatigue, excepté après très longtemps. C’est-à-dire qu’ils dépensent tellement, que s’ils n’étaient pas en rapport avec la force universelle, ils seraient tout à fait éreintés, immédiatement. Et c’est pour ça d’ailleurs qu’ils grandissent; c’est aussi parce qu’ils reçoivent plus qu’ils ne dépensent. Ils savent recevoir plus qu’ils ne dépensent, et ça ne correspond à aucune connaissance. Naturellement, c’est un mouvement spontané. C’est le mouvement — un mouvement joyeux dans ce qu’ils font — de dépense joyeuse. On peut faire beaucoup de choses avec ça.

J’ai connu des jeunes gens qui avaient toujours vécu en ville — dans une ville et dans ces petites chambres que l’on a dans ces grandes villes où tout le monde est entassé. Et alors ils étaient venus passer des vacances à la campagne, dans le midi de la France, et là le soleil est chaud, naturellement pas comme ici, mais tout de même il est très chaud (quand on compare le soleil des bords de la Méditerranée au soleil de Paris, par exemple, ça fait vraiment une différence), et alors quand ils se promenaient à la campagne, les premiers jours ils ont commencé à sentir vraiment un mal de tête terrible et à être tout à fait mal à l’aise à cause du soleil ; mais ils ont tout d’un coup pensé : « Mais si on fait amitié avec le soleil, il ne nous fera plus mal. » Et ils ont commencé à faire une sorte d’effort intérieur d’amitié et de confiance vis-à-vis du soleil, et quand ils étaient au soleil, au lieu de tâcher de se recroqueviller et de se dire : « Oh ! comme il fait chaud, et comme ça brûle! », ils disaient : « Oh ! comme ce soleil est plein de force et de joie et d’amour », etc., ils s’ouvraient comme ça (geste); et non seulement ils n’ont plus souffert, mais ils se sont sentis si forts après, qu’ils allaient dire à tout le monde qui leur disait : « Il fait chaud », ils allaient leur dire : « Faites comme nous, vous verrez comme ça fait du bien. » Et ils pouvaient rester des heures en plein soleil, nu-tête et sans sentir aucun inconvénient. C’est le même principe.

C’est le même principe. Ils se sont unis à la force vitale universelle qui est dans le soleil, et ils ont reçu cette force qui leur a enlevé tout ce qui était désagréable.

Quand on est dans la campagne, quand on se promène sous les arbres et qu’on se sent si proche de la nature, des arbres, du ciel, de toutes ces feuilles, toutes ces branches, toutes ces herbes, quand on se sent en grande amitié avec ces choses et qu’on respire cet air, qui est si bon, parfumé de toutes ces plantes, alors on s’ouvre, et en s’ouvrant on communie avec les forces universelles, et c’est pour toutes les choses comme ça.

Est-ce qu’on peut faire la même chose quand il fait froid ?

Oui, je pense que oui. Je pense qu’on peut toujours faire la même chose dans tous les cas.

Le soleil est un très fort symbole dans l’organisation de la Nature. Alors ce n’est pas tout à fait la même chose; il possède en lui-même une condensation extraordinaire d’énergie. Le froid me paraît une chose plus négative : c’est une absence de quelque chose. Mais dans tous les cas, si on sait prendre le rythme des mouvements de la Nature, alors on évite beaucoup d’inconvénients. Ce qui fait souffrir, ce qui dérange l’équilibre du corps, c’est une étroitesse, c’est toujours une étroitesse. C’est parce qu’on est enfermé dans des limites, et qu’alors il y a, comme Sri Aurobindo écrit là, une force qui presse trop fort pour ces limites — ça bouleverse tout.

Douce Mère, qu’est-ce que c’est, le « physique interne » ?

Eh bien, l’autre jour nous avions cette question à propos du subliminal. C’est la même chose, n’est-ce pas.

Le physique extérieur, ce que nous voyons du corps, de l’apparence, est pour ainsi dire supporté, soutenu par une sorte d’existence et de substance internes, qui s’expriment à travers la chose extérieure. On a clairement cette impression quand il y a quelque chose qui cogne extérieurement, et qui ne vous est pas agréable, alors quand on recule de ça, on recule de ce contact des circonstances ou des choses; eh bien, la première impression, c’est de se reculer dans son être physique luimême, intérieurement, un être physique qui est là, qui pousse, pour ainsi dire, sur la forme extérieure pour pouvoir créer une forme nouvelle.

C’est ça qui fait grandir les enfants, c’est une sorte de chose intérieure qui pousse, qui pousse pour l’action, qui pousse pour le mouvement, qui pousse pour le progrès. Mais c’est physique, ce n’est pas une conscience vitale ou mentale, c’est purement physique. C’est quelque chose qui pousse du dedans vers la manifestation, et qui se concentre et se canalise dans la manifestation. C’est plus vaste et plus imprécis à l’intérieur. C’est ce que Sri Aurobindo appelle le « physique interne ». C’est plus vague, plus imprécis. On peut rêver là. Par exemple, on rêve, on voit la chambre, sa propre chambre. Eh bien, c’est sa chambre, mais il y a tout de même des petites différences; ce n’est pas absolument ce qu’on voit avec les deux yeux quand on est complètement éveillé. C’est une vision déjà physique, mais avec juste une petite nuance de différence avec le plus matériel; il y a des petits déplacements.

C’est tout?

Douce Mère, les forces vitales universelles ont-elles des limites?

Je ne pense pas que ce soient les forces qui ont une limite, parce que par rapport à nous elles sont certainement illimitées. Mais c’est notre capacité de réception qui a des limites. Nous ne pouvons pas en absorber au-delà d’une certaine quantité, et alors il faut une balance entre la dépense et la capacité de recevoir. Si on dépense tout d’un coup dans une sorte d’impulsion — par exemple, un mouvement impulsif —, si on dépense beaucoup plus qu’on n’a reçu, il faut un petit moment de concentration, de calme, de réceptivité pour absorber des forces universelles; il faut se mettre dans une certaine condition pour les recevoir. Et alors elles durent pendant un certain temps; et une fois qu’on les a dépensées, il faut recommencer à en recevoir. C’est dans ce sens-là qu’il y a des limites. Ce ne sont pas les forces qui sont limitées, c’est la réceptivité.

Chacun a une réceptivité différente. Il n’y a pas deux réceptivités semblables en qualité et en quantité, mais surtout en qualité. On entre en rapport avec des forces très pures, très intenses — déjà ce que l’on pourrait appeler des forces converties, c’est-à-dire des forces universelles vitales qui sont en rapport avec le Divin et qui non seulement reçoivent le Divin, mais aspirent à Le recevoir. Alors si vous absorbez ces forces-là, cela vous donne une grande puissance de progrès. C’est en cela que la qualité est beaucoup plus importante. Et pour la qualité des forces vitales universelles, cela dépend naturellement beaucoup de ce que l’on est, mais aussi beaucoup de ce que l’on fait.

Si on utilise ces forces pour une action purement égoïste et d’une nature basse, eh bien, on se met dans une presque totale impossibilité d’en recevoir de nouvelles d’une aussi belle qualité. Tout dépend de l’utilisation des forces qu’on reçoit. Si au contraire on les utilise pour faire un progrès, pour se perfectionner, cela vous donne... cela accroît énormément votre capacité de réception, et la fois suivante vous pouvez en avoir bien davantage. Tout dépend (en tout cas principalement) de l’usage qu’on en fait. Il y a des gens, par exemple, qui sont emportés de nature et qui ne sont pas arrivés à contrôler cet emportement. Eh bien, si avec une aspiration ou un procédé quelconque ils sont arrivés à recevoir des forces vitales supérieures, au lieu que cela calme leur irritation ou leur emportement parce qu’ils n’ont pas la maîtrise de soi, ça augmente leur colère; c’est-àdire que leur irritation, leur mouvement de violence est plein d’une plus grande force, d’une plus grande énergie et devient beaucoup plus violent. Alors on dit : « Ça ne nous fait pas faire de progrès d’être en rapport avec des forces universelles. » Mais ça, c’est parce qu’ils en font mauvais usage. Naturellement, à la longue, ce mauvais usage diminue la capacité de réception; mais ça prend du temps, ce n’est pas immédiat. Ainsi il est très important de se mettre dans de bonnes conditions pour recevoir les forces supérieures, et non pas des forces inférieures, et secondement, quand on les a reçues, de les utiliser pour la meilleure chose possible, afin de se préparer à en recevoir qui sont d’une qualité supérieure. Mais si vous vous ouvrez, que vous recevez des forces, et qu’après, ayant la satisfaction d’avoir reçu, vous vous laissez aller à tous les mouvements ordinaires, eh bien, vous fermez la porte, et la force ne revient plus.

On peut aussi augmenter la réceptivité?

Comment augmenter la réceptivité? En progressant.

Il faut d’abord savoir s’ouvrir et puis dans une grande tranquillité savoir assimiler les forces que l’on a reçues, ne pas les rejeter. Il faut savoir les assimiler.

Alors le progrès consiste en un équilibre normal, mais progressif, des périodes d’assimilation — réception, assimilation — et des périodes de dépense, et savoir balancer les deux, et alterner dans un rythme qui vous soit personnel. Il ne faut pas aller audelà de la capacité, il ne faut pas rester en dessous, parce que les forces vitales universelles ne sont pas quelque chose que vous puissiez mettre dans un coffre-fort. Il faut que ça circule. Alors il faut savoir recevoir et en même temps dépenser, mais augmenter la capacité de réception, de façon à avoir de plus en plus de choses qui sont à épuiser, à dépenser. C’est d’ailleurs ce qui se passe, comme je le disais, c’est ce qui se passe tout naturellement avec les enfants. Ils commencent, ils font un certain effort, ils reçoivent une certaine force spontanément, ils l’assimilent et puis après quelques jours, deux jours, dix jours, vingt jours ils peuvent dépenser davantage. Après un an, ils peuvent faire beaucoup plus, parce que tout naturellement ils alternent la réception et la dépense et ils progressent en proportion. Eux, le font inconsciemment. Mais quand on est plus grand ça devient plus difficile, on s’arrête de pousser, par exemple. Alors ça veut dire qu’il y a une certaine période d’expansion qui est arrêtée. Mais on peut la prolonger, alors, avec une discipline intérieure, une méthode que l’on trouve : ça doit être sa méthode à soi.









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