Sont réunis dans ce volume tous les écrits de la Mère datant d’avant 1920 – à l’exception de Prières et Méditations; des causeries faites à Paris à « de petits groupes de chercheurs » ; plusieurs textes écrits au Japon, et « Belles histoires », des contes écrits pour les enfants.
Quelle est la catégorie d’esprits qui m’est la plus proche et quel serait mon idéal de travail parmi eux ?
Toujours la vie met de quelque manière sur notre chemin ceux qui, pour une raison ou pour une autre, nous sont proches. Chacun se crée son milieu selon ce qu’il est lui-même.
Et, si telle est notre préoccupation dominante, tous ceux que nous croisons ainsi sur la route deviennent ceux-là mêmes à qui nous pouvons être le plus utile.
Pour celui qui vit constamment dans la conscience spirituelle, toutes les circonstances qui lui adviennent prennent une valeur particulière et tendent toutes à son évolution progressive. C’est avec le plus grand profit que celui-là observera les rencontres qu’il fait, étudiera les raisons apparentes et profondes de ces rencontres et, conformément à son désir altruiste, se demandera quel est le bien qu’il peut faire dans chacun de ces cas divers. Et selon son propre degré de spiritualité, son action sera, plus ou moins, mais toujours spiritualisante.
Si nous observons avec un peu d’attention les causes de nos rapprochements avec nos semblables, nous voyons qu’ils se font dans des profondeurs différentes de l’être, suivant notre mode spécial d’activité consciente.
Nous pouvons classer ces rapports dans quatre catégories principales correspondant à nos quatre modes d’activité principaux : physique, vital, psychique et mental. Ils peuvent s’exercer dans une ou plusieurs de ces catégories, simultanément ou successivement, suivant la qualité et le genre de notre manifestation active.
Le rapprochement physique est, pour ainsi dire, obligatoire, puisqu’il dépend du fait que nous possédons un corps physique. Il s’établit forcément avec ceux qui nous ont fourni ce corps et 77 tous ceux qui dépendent matériellement d’eux. Ce sont les rapports de parenté. Il y a aussi ceux de promiscuité : voisinage dans les maisons, les divers moyens de transport, la rue. (Je remarque ici, et la remarque peut servir pour les trois autres catégories, que ce rapport n’est pas forcément unique; il l’est même rarement, puisqu’il est rare que nous soyons actifs sur un seul des plans de notre être; ce que je veux dire, c’est que le rapport physique domine les trois autres.)
Le rapprochement vital est celui des impulsions, des désirs identiques ou susceptibles de se combiner pour se compléter, s’amplifier.
Le rapprochement psychique est celui des aspirations spirituelles convergentes.
Le rapprochement mental provient des capacités et des affinités mentales analogues ou complémentaires.
En général, et si la dominante d’une des catégories n’est pas nettement établie, ce qui ne peut venir que d’une suffisante classification organisatrice de notre être dans sa profondeur et sa complexité, nous pouvons et devons aider matériellement ceux qui sont proches de nous pour des raisons physiques.
Sauf exception, c’est matériellement que l’on peut le mieux venir en aide aux membres de sa famille ou bien à ceux que l’on rencontre fortuitement dans la rue, les trains, les bateaux, les omnibus, etc : aide pécuniaire, secours en cas de maladie ou de danger.
Ceux qui sont attirés vers nous par des goûts identiques, artistiques ou autres, nous devons les aider dans leur sensibilité en redressant, équilibrant, canalisant leurs énergies sensorielles.
Ceux qu’une commune aspiration de progrès a mis en contact avec nous, nous pouvons les aider en leur montrant, par notre exemple, le chemin, et par notre amour, en leur adoucissant les aspérités de la route.
Enfin, pour ceux qui se rapprochent de nous par suite d’affinités mentales, nous avons le devoir de faire briller la lumière de l’intelligence, afin, si possible, d’élargir le champ de leur pensée et d’illuminer leur idéal.
C’est par des nuances, parfois subtiles, dans les conditions des rencontres que ces diverses affinités s’expriment extérieurement et, parce que notre perspicacité est rarement assez éveillée, ces nuances nous échappent souvent.
Mais pour bien diriger notre action et limiter autant que possible les causes de nos erreurs d’attitude vis-à-vis de nos semblables, il nous faut étudier toujours avec le plus grand soin les raisons multiples de nos rapprochements et la catégorie des affinités qui nous lient à eux.
Il est quelques rares êtres qui sont proches dans les quatre modes d’être à la fois. Ceux-là sont les amis dans l’acception profonde du mot. C’est à leur égard que notre action peut être le plus complètement, le plus parfaitement bienfaisante et salutaire.
N’oublions jamais que la durée du rapprochement entre deux vies humaines dépend du nombre et de la profondeur des états d’être dans lesquels s’exercent les affinités qui les lient.
Seuls ceux qui communient dans l’essence éternelle d’euxmêmes et de toute chose peuvent être éternellement unis.
Ne sont amis pour toujours que ceux qui de tout temps le furent, de loin ou de près, dans ce monde ou dans d’autres.
Et la rencontre avec ces amis-là dépend d’une rencontre préalable que nous devons faire en nous-mêmes, dans les profondeurs inconnues de notre être.
D’ailleurs, lorsque cette rencontre est faite, tout dans notre attitude est transformé.
Quand on est un avec la Divinité intérieure, on est un avec tous dans leur profondeur et c’est à travers Elle, par Elle qu’on doit entrer en rapport avec tous les êtres. Alors, sans attirance ni répulsion, sans sympathie ni antipathie, on est proche de ce qui est proche d’Elle et loin de ce qui en est éloigné.
On sait ainsi que, parmi les autres, on doit être toujours et de mieux en mieux un exemple divin d’activité intégrale, aussi bien physique qu’intellectuelle et spirituelle, l’occasion qui leur est offerte de comprendre et d’entrer sur le chemin de la vie divine.
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