Ce volume comporte les commentaires de la Mère sur les Pensées et Aphorismes de Sri Aurobindo, et le texte de ces Aphorismes.
34 — Ô Infortune, sois bénie, car à travers toi j’ai vu le visage de mon Bien-Aimé.
Si, à travers l’infortune, on voit le visage de Dieu, alors ce n’est plus de l’infortune, n’est ce pas ?
Évidemment, loin d’être une infortune, c’est une bénédiction. Et c’est bien cela que Sri Aurobindo veut dire.
Les événements que nous n’attendons pas, que nous n’espérons pas, que nous ne voulons pas, qui sont contraires à nos désirs, nous les appelons, dans notre ignorance, des infortunes, et nous nous lamentons. Mais si nous devenions un peu plus sages et que nous observions les conséquences profondes de ces mêmes événements, nous nous apercevrions qu’ils nous mènent rapidement vers le Divin, le Bien-Aimé; tandis que les circonstances faciles et agréables nous encouragent à traîner sur le chemin, à nous arrêter en route pour cueillir ces fleurs de plaisir qui s’offrent à nous et que nous sommes trop faibles ou pas assez sincères pour rejeter délibérément afin de ne pas retarder notre marche en avant.
Il faut être déjà bien fort et très loin sur la route pour pouvoir faire face sans fléchir au succès et aux petits agréments qu’il apporte. Et ceux-là, ceux qui sont forts, ne courent pas après le succès; ils ne le recherchent pas et l’accueillent avec indifférence. Car ils connaissent et apprécient la valeur des coups de fouet que donnent le malheur et l’infortune.
Mais, en fin de compte, la vraie attitude, celle qui est le signe et la preuve que l’on est près du but, c’est une parfaite égalité d’âme qui nous fait accepter avec la même joie tranquille, le succès et l’insuccès, la fortune et l’infortune, le bonheur et le malheur; car toutes ces choses sont devenues pour nous les dons merveilleux que le Seigneur déverse sur nous dans sa sollicitude infinie.
25 mai 1960
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