CWM (Fre) Set of 18 volumes
Prières et Méditations Vol. 1 of CWM (Fre) 418 pages 2008 Edition
French

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«Ce livre, écrit la Mère, a été composé avec les extraits d’un journal écrit durant des années de discipline yoguique intensive»

Prières et Méditations

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The Mother

«Ce livre, écrit la Mère, a été composé avec les extraits d’un journal écrit durant des années de discipline yoguique intensive» Ces 313 prières et méditations ont été écrites pour la plupart entre 1912 et 1917.

Collection des œuvres de La Mère Prières et Méditations Vol. 1 418 pages 2008 Edition
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1915




Lunel, Le 19 avril 1915

Un besoin impérieux m’a poussée à reprendre ce confident de mes recherches et de mes efforts d’âme.

Toutes les circonstances extérieures sont changées, venant donner un net démenti au rêve d’idéal qui voulait être vécu jusque dans les activités matérielles. L’heure n’est pas encore venue pour les joyeuses réalisations dans le fait physique extérieur. L’être corporel est replongé dans la terne et monotone nuit dont il avait voulu s’extraire trop hâtivement ; et Ta volonté réalisée, Seigneur de Vérité, est venue dire au mental constructeur : «   Tu ne conçois pas que cela soit vrai, et pourtant cela est. » Le mental, de bonne grâce, a reconnu qu’il s’était trompé et a fait sa soumission parfaite à tout ce que Tu veux qui soit. L’être vital est tranquillement satisfait en toutes les circonstances. Le sentiment vit dans une paix égale et pure; tout l’être est inondé de Ta vaste, Ton éternelle lumière; Ton amour le pénètre et l’anime. Et pourtant l’impression que le fait extérieur est un mensonge ne s’est pas effacée, et le corps, malgré son incontestable bonne volonté, est si profondément secoué qu’il n’arrive pas à rattraper son équilibre de santé.

Toute la vie terrestre de cet être, depuis son début jusqu’à la minute présente, lui fait l’effet d’un rêve irréel, très loin de lui, n’ayant presque plus aucun contact avec lui ; tout ce mécanisme extérieur n’est plus qu’une mécanique qu’il fait mouvoir parce que telle est la volonté de sa Réalité centrale, mais qui ne l’intéresse pas plus, peut-être même moins parfois, que le mécanisme voisin, ou même le mécanisme inconnu, le produit de la terre de demain. Mais cette terre elle-même lui est étrangère, et, comme il n’a pas conscience d’autre chose, sauf de l’Éternel Silence, toute vie en forme lui paraît lointaine et presque irréelle; il lui semble étrange qu’on puisse désirer quelque chose puisqu’elle n’est pas, ou préférer une chose à une autre puisqu’aucune ne sont. Mais en même temps il ne voit pas pourquoi il se refuserait à un acte quel qu’il soit, puisqu’ils sont tous également irréels, et il ne sent nulle nécessité de fuir un monde qui n’est pas et ne saurait être un fardeau, puisque son existence est tellement inexistante.

Le tout donne une sorte d’impression de vide qui serait plein d’une lumière, d’une paix, d’une immensité, échappant à toute forme et à toute définition. C’est le néant, mais un néant qui est réel et qui peut durer éternellement, car il est, tout en ayant l’immensité parfaite de ce qui n’est pas… Pauvres mots qui s’essayent à dire ce que le silence même ne saurait exprimer.

L’état qui essaie ainsi de se définir en termes maladroits, s’est installé progressivement depuis quelques semaines, et, chaque jour qui passe l’établit de façon plus définitive, plus profonde, pour ainsi dire plus irrémédiable. Sans l’avoir voulu, cherché ni désiré, l’être s’enfonce en lui de plus en plus, perdant de plus en plus aussi conscience de lui-même, dans une Conscience qui n’est plus individuelle, et dont l’immobilité est inexprimable; dans une Conscience dont il n’est plus possible de se distinguer.









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