«Ce livre, écrit la Mère, a été composé avec les extraits d’un journal écrit durant des années de discipline yoguique intensive»
«Ce livre, écrit la Mère, a été composé avec les extraits d’un journal écrit durant des années de discipline yoguique intensive» Ces 313 prières et méditations ont été écrites pour la plupart entre 1912 et 1917.
Quel est donc mon courage que toujours j’essaye d’éviter le combat ? Quelle est donc mon énergie que je m’effraye instinctivement du nouvel effort à faire et que j’essaye, sans m’en rendre compte, de m’endormir passivement, comptant sur les conséquences de l’effort antérieur? Pour agir il me faut y être contrainte et ma muette contemplation est en partie faite de paresse… Tout cela m’apparaît de plus en plus clairement. Tout ce que j’ai fait jusqu’à présent me semble n’être rien. La mesquinerie et les limitations de l’instrument que je mets à Ton service, Seigneur, sont pour moi évidentes, et je ris un peu douloureusement à l’idée que j’ai pu parfois avoir bonne opinion de mon être, de ses efforts et de leurs résultats. Ce seuil de la vie véritable que je crois toujours avoir atteint est comme un espoir qui m’est octroyé mais jamais comme une réalisation tangible; c’est le jouet que l’on promet à l’enfant, la récompense que l’on fait entrevoir aux faibles.
Quand donc serai-je un être vraiment fort, tout entier fait de courage, d’énergie, de valeur et de calme persévérance; quand donc aurai-je assez complètement oublié ma personne pour ne plus être que l’instrument uniquement pétri des forces qu’il doit manifester ? Quand donc, à ma conscience d’unité ne se mêlera-t-il plus aucune inertie; quand donc, à mon sentiment d’amour divin, ne se mêlerat-il plus aucune faiblesse?
Ô Seigneur, toute pensée semble morte en moi, maintenant que j’ai posé ces questions. Je cherche mon esprit conscient et je ne le trouve plus; je cherche mon individualité et je ne la découvre nulle part ; je cherche ma volonté personnelle et elle est absente. Je Te cherche Toi, et Tu Te tais… Silence, silence…
Maintenant il me semble entendre Ta voix : « Jamais tu n’as su mourir intégralement. Toujours quelque chose en toi a voulu savoir, assister, comprendre. Abdique complètement, apprends à disparaître, brise la dernière digue qui te sépare de Moi ; accomplis sans réserve ton acte de soumission ». Hélas, Seigneur, depuis longtemps je l’ai voulu, mais je n’ai pas pu. Maintenant m’en donneras-Tu le pouvoir?
Ô Seigneur, mon doux Maître éternel, brise cette résistance qui me remplit d’angoisse… délivre-moi de moi-même!
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