«Ce livre, écrit la Mère, a été composé avec les extraits d’un journal écrit durant des années de discipline yoguique intensive»
«Ce livre, écrit la Mère, a été composé avec les extraits d’un journal écrit durant des années de discipline yoguique intensive» Ces 313 prières et méditations ont été écrites pour la plupart entre 1912 et 1917.
De longs mois se sont écoulés où rien ne pouvait être dit, car ce fut une période de transition, de passage d’un équilibre à un autre, plus vaste et plus complet. Les circonstances extérieures furent multiples et nouvelles, comme si l’être avait besoin d’accumuler beaucoup de perceptions et d’observations pour donner une base plus étendue et complexe à son expérience. Mais, tout entier dans cette expérience, il n’avait pas le recul nécessaire pour la voir dans son ensemble, savoir ce qu’elle était et surtout vers quoi elle tendait.
Subitement, le 5 juin, le voile s’est déchiré, et la lumière s’est faite dans la conscience.
Lorsque je T’ai contemplé sous Ta forme individuelle, Seigneur d’éternité, et que je T’ai imploré pour que Tu prennes possession de Ton royaume de chair, Tu as remis en mouvement, en activité, cette forme vitale, qui, pour les nécessités du développement et de l’unification, vivait depuis des années dans une passivité réceptive et harmonieuse, mais étrangère à toute manifestation active de Ta volonté.
Cette remise en activité impliquait toute une nouvelle adaptation de l’instrument vital, car sa tendance naturelle est toujours de se remettre en action avec ses habitudes et ses modes anciens. Cette période d’adaptation fut longue, pénible, parfois obscure, quoique, par derrière, la perception de Ta Présence et la parfaite soumission à Ta Loi soient immuables et assez fortement conscientes pour qu’aucun trouble ne puisse ébranler l’être.
Petit à petit, l’être vital s’est habitué à retrouver l’harmonie dans l’action la plus intense, comme il l’avait trouvée dans la soumission passive. Et une fois que cette harmonie a été suffisamment instituée, la lumière s’est faite de nouveau dans toutes les parties de l’être, et la conscience de ce qui s’est passé est devenue complète.
Maintenant au sein de l’action, l’être vital a retrouvé la perception de l’Infini et de l’Éternité. Il peut apercevoir et vivre Ta Beauté Suprême à travers toutes les sensations et toutes les formes. Dans chaque sensation même, étendue, active, pleinement développée à éprouver les sensations contraires au même moment, toujours il Te perçoit.
Il n’ignore pas pourtant que ce n’est qu’une étape et s’incline devant Toi en profonde adoration pour Te dire : « Seigneur, Tu as repris Ton instrument en main et as voulu l’utiliser pour l’action. L’instrument connaît son imperfection et son impureté, et implore de Ta Miséricorde qu’Elle le perfectionne et le purifie, afin que, de jour en jour, il puisse, dans une disparition progressive de toutes ses préférences et de toutes ses limites, Te manifester plus intégralement. »
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